LA COVID DICTE UN NOUVEAU CODE DE CONDUITE AUX CLANDOS
Le garage flottant ou clandestin de Liberté VI est un point de passage pour bien des passagers en partance pour le centre-ville de Dakar ou pour Ouakam.

Le garage flottant ou clandestin de Liberté VI est un point de passage pour bien des passagers en partance pour le centre-ville de Dakar ou pour Ouakam. En cette période de pandémie de la Covid 19, les us ont été un tout petit changés.
Ce mardi du mois de juin, le thermomètre affiche les 25°. La chaleur étouffante accable les passants qui marchent sur le trottoir juste au niveau du giratoire de Liberté VI. Ici, le trafic est dense. Il est difficile de se frayer un chemin. Un véritable mouvement de foule et une circulation dense constituent le décor.
Le rond-point Liberté VI est devenu un haut lieu d’où partent et débarquent des centaines de passagers par jour. Ils y embarquent dans une faune hétéroclite de vieilles voitures de toutes les marques et de toutes les catégories, appelées à juste titre des «clandos», diminutif de «clandestins». Elles sont ainsi désignées parce que la loi ne les autorise pas faire du transport comme les taxis. Dans cette zone, le «taxi clando» reste, un moyen de transport très prisé du fait de son coût accessible pour les clients. Les prix valsent entre 200 FCfa et 700 FCfa selon les destinations. Au niveau du giratoire communément appelé Rond-point VI, un grand espace fait office de lieu de stationnement pour les bus de transport «Dakar Dem Dikk».
A quelques mètres, les taxis clandos sont stationnés à côté d’un arbre en attente des clients qui viennent au compte-gouttes. Ici, chauffeurs et clients discutent du tarif et de la destination de chaque taxi clando. Il est presque difficile d’identifier du regard un client ou un chauffeur à cause des masques qui couvrent une bonne partie des visages de ceux que l’on rencontre sur les lieux. Néanmoins, on note quelques récalcitrants qui ne se soucient pas du port obligatoire de masque encore moins de la distanciation sociale en cette période de pandémie de la covid 19. Habillé d’une chemise beige et d’un pantalon bleu, casquette bien fixée sur la tête, Malick Dia la trentaine révolue est le responsable du garage. «Mon travail consiste à organiser le départ des taxis clandos. J’oriente aussi les clients pour qu’ils puissent trouver un véhicule rapidement», explique-t-il.
LUTTE CONTRE LA COVID 19
En cette période de pandémie, les tarifs ont connu une légère hausse à cause des mesures prises par le ministère des Transports qui limite à trois le nombre de clients dans les taxis. Le tarif est passé de 200 FCFA à 250 F Cfa et de 500 F Cfa à 700F Cfa. «Ce qui explique cette hausse, c’est bien sûr la limitation du nombre de places. Si on gardait le prix d’avant on n’allait pas s’en sortir. C’est donc ce qui explique cette légère hausse sur le prix du transport», informe le responsable du garage. Mais ce qui reste quand même remarquable et positif dans ce travail de convoyage des clients en cette période de crise, c’est le respect des mesures sanitaires par les clients et les responsables qui officient sur ce lieu. Ngagne Ndao, un jeu de clés à la main, scrute l’horizon pour voir l’arrivée des clients. «Personnellement, je n’accepte pas dans mon taxi, un client qui ne porte pas son masque. On est en période de crise sanitaire et il y a des mesures qui sont édictées par le gouvernement, alors il faut les respecter », souligne-t-il. Il ajoute que «dans chaque véhicule, on a mis à la disposition des clients un gel hydro alcoolique pour le nettoiement des mains». Selon Rokhaya, une cliente, «le respect du protocole sanitaire doit être l’affaire de tous, on est en guerre contre un ennemi invisible ; il faut alors se prémunir avec les masques et se laver les mains pour éviter toute contamination», dit-elle.
DIFFICULTÉS
En cette période de crise sanitaire, l’impact négatif est ressenti dans quasiment tous les domaines d’activités et le secteur du transport n’est en reste. Le gain journalier des chauffeurs de taxi clando a littéralement baissé à cause de la covid 19. Babacar Diop un jeune chauffeur d’une vingtaine d’années n’en peut plus de cette kyrielle de mesures sanitaires prises par les autorités sans un appui financier à leur secteur. «Jusque-là, nous avons tout accepté venant de l’Etat mais on n’a pas encore reçu un franc venant du ministère du Transport alors que d’autres branches du transport sont appuyées financièrement. Ce n’est vraiment pas normal», fulmine-t-il, la mine sévère. Il poursuit en rappelant que «le chauffeur qui avait l’habitude de rentrer avec un chiffre d’affaires de 10 000 F Cfa peine aujourd’hui à gagner 5 000 F Cfa à cause de la limitation du nombre de places». L’autre pilule amère à avaler par les chauffeurs de taxi clando c’est, l’emplacement des bus Dakar Dem Dikk sur leur lieu de stationnement. Malick Dia, le responsable du trafic des taxis clandos au niveau de Liberté VI fulmine. «Nous avons toujours été en règle pour occuper ces lieux, rappelle-t-il. Chaque mois on paye 15 000FCfa à la mairie pour l’occupation de cette surface, mais vous pouvez constater de vous-même que cet espace est maintenant affecté à la société Dakar Dem Dikk et sans aucune explication valable», déploret-il.