«LA FRANCE N’A PAS D’AGENDA CACHÉ»
Florence Parly, ministre français des armées, sur la présence armée de son pays au Sahel

Dans son allocution hier, lundi – décembre 2021, au lancement du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité, la ministre française des Armées est revenue sur la présence son pays au Sahel. A son avis, il n’y a pas d’intérêt autre que le maintien de l’ordre qui motiverait la présence des soldats français dans des zones conflictuelles du continent
«La France a entamé la transformation de son dispositif militaire au Sahel. C’est une décision que nous avons prise avec l’ensemble des partenaires du G5 Sahel. La France ne quitte pas le Sahel. Tout le but de cette transformation, c’est d’aller vers plus de coopération. Notre vue, ce n’est pas agir à la place des Etats sahéliens ; notre but, c’est d’agir avec eux. Plus les Armées des pays du Sahel seront fortes, plus nous seront efficaces dans la lutte contre le terrorisme ; plus les Etats eux-mêmes seront en capacité de répondre aux besoins de leurs populations, plus nous allons durablement mettre en échec les projets mortifères de ces groupes terroristes. La France n’a pas d’agenda caché au Sahel et prétendre le contraire, c’est faire le lit du terrorisme. Tous ceux qui attisent le discours antifrançais, jouent pour un autre camp dont les intérêts semblent fortement diverger de ceux des Etats sahéliens et des populations qui sont les premières victimes du terrorisme. La stabilité, la paix et le développement sont les intérêts des Etats sahéliens. Il se trouve que ce sont également les nôtres. Notre engagement pour lequel, nous avons à de très nombreuses reprises payé le prix du sang aux côtés des Armées partenaires qui l’ont payé elles aussi ; nous le poursuivrons avec force. Dans la poursuite de cet objectif, notre plus grande fierté, c’est d’avoir vu la communauté internationale, en particulier les Européens, se mobiliser avec nous au sein de la mission de formation de l’Union européenne, les OITM mais aussi dans la force «Takuba».
Ce sont 10 pays européens qui décident d’aller au combat avec le Mali et en coordination avec le Niger. Nous serons 12 début 2022 et 15 dans les mois qui suivent. Il ne faut pas succomber au mirage, aux mercenaires du groupe Wagner. Si la France et ses partenaires s’opposent à Wagner, c’est qu’ils ont vu, en République Centrafricaine, leur potentiel déstabilisateur, leurs exactions contre les populations, la perte de souveraineté de l’Etat, la prédation des ressources, l’échec sur le plan opérationnel et les intérêts particuliers et pécuniaires qui sont placés au-dessus de celui des populations. Cela n’est pas compatible avec notre vision.»