LA LONGUE MARCHE VERS L’ORDRE DE FERMETURE
Avant d’arriver à l’arrêt portant fermeture de Senchim, plusieurs actes ont été posés par les autorités et le Collectif de défense des intérêts de la cité Famara Ibrahima Sagna. La rédaction revient sur quelques péripéties.

Avant d’arriver à l’arrêt portant fermeture de Senchim, plusieurs actes ont été posés par les autorités et le Collectif de défense des intérêts de la cité Famara Ibrahima Sagna. La rédaction revient sur quelques péripéties.
En date du 16 mars 2010, une correspondance a été envoyée au collectif par la Primature. A l’époque, Souleymane Ndéné Ndiaye était Premier ministre. Dans celle-ci, il disait avoir pris connaissance des griefs de la cité Famara Ibrahima Sagna et que le dossier est transmis au ministère de l’Environnement pour le traitement opportun. Le 24 octobre 2010, le Collectif pour la défense des intérêts de la cité Famara Ibrahima Sagna a envoyé une lettre aux autorités administratives pour les informer qu’un de leurs membres, le docteur Papa Souleye Ndiaye, par ailleurs, ancien directeur de la Santé, avait décelé une pollution constante de l’atmosphère des quartiers environnants de la Senchim.
Les conséquences sont de nombreuses maladies décelées chez la population. En date du 16 juin 2010, le ministre de l’Intérieur d’alors, Bécaye Diop, avait transmis une correspondance au ministre de l’Environnement, feu Djibo Leïty Ka, pour faire appliquer la loi n°2001-01 du 15 janvier 2001 portant Code de l’environnement qui, en son article 13, indique que cet établissement doit être éloigné, sur un rayon de 500 mètres au moins, des habitations et des immeubles habituellement occupés par des tiers. Le 20 avril 2011, des instructions ministérielles ont été transmises au directeur général de Senchim pour un arrêt de toutes activités de formulation de production, de conditionnement et de stockage de produits phytosanitaires sur le site. Il y a eu aussi plusieurs plaintes au niveau des autorités judiciaires.
Le 02 février 2016, le collectif a reçu un courrier du Garde des Sceaux, ministre de la Justice. Dans celui-ci, le ministre, en réponse à une de leurs sollicitations, dit avoir transmis la requête au Procureur Général près la Cour d’Appel pour saisine du Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance Hors Classe de Dakar pour suite à donner. Le 28 juin 2016, le ministre de l’Environnement et du développement Durable a sorti un arrêté n°09188 portant fermeture définitive de la société Senchim.
Le 01 mars 2017, le collectif a envoyé des correspondances pour rappeler aux autorités administratives la nécessité de l’application de cet arrêté. Dans la lettre, il s’inquiète de la lenteur liée à l’exécution effective de cet arrêté dans lequel des instructions fermes ont été données, et exige des sanctions à la société Senchim pour non application de cet arrêté, conformément aux dispositions du Code de l’Environnement, et que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur. Des jours plus tard, une correspondance similaire a été renvoyée aux autorités pour le respect de la demande étatique. Le 14 juin 2019, une lettre du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, a été reçue par le collectif.
Dans celle-ci, le ministre disait que «son département ne ménagera aucun effort pour asseoir définitivement un cadre de vie sécuritaire dans notre pays. C’est dans ce sens que j’ai effectué avec mes services compétents une visite sur le site de l’usine Senchim pour m’enquérir du niveau des produits dangereux qui y sont stockés et qui peuvent avoir des conséquences sur la santé des populations. C’est un processus que nous venons d’entamer et espérons pouvoir compter sur tous les acteurs étatiques et non étatiques.».