LA PARTIE CIVILE RECLAME UNE REPARATION DE 3 MILLIARDS
«Béthio Thioune était au courant de tout… » dans l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salama. Me Khassimou Touré, avocat de la partie civile, en est convaincu.

Me Khassimou Touré, le porte-parole des conseils de la partie civile au procès sur le double meurtre commis à Médinatoul Salam sur Ababacar Diagne et de Bara Sow, a demandé, lors de sa plaidoirie, de déclarer Cheikh Béthio Thioune et ses coaccusés, coupables, des faits qui leur sont reprochés, en plus de les condamner à payer solidairement la somme de trois (3) milliards de francs aux familles des victimes. En outre, Me Khassimou Touré, est revenu hier lundi, quatrième jour de procès, sur les propos de Adja Déthié Pène, épouse du guide des Thiantacounes déclarant est «Cheikh Béthio est Serigne Touba». Il trouve que ces paroles sont «offensantes» à l’endroit de la communauté mouride, vu la dimension de Cheikh Ahmadou Bamba.
«Béthio Thioune était au courant de tout… » dans l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salama. Me Khassimou Touré, avocat de la partie civile, en est convaincu. Dans sa plaidoirie hier, lundi 29 avril 2019, quatrième jour d’audience à la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Mbour, il a déclaré que le guide spirituel des Thiantacounes, Cheikh «Béthio Thioune était au courant de tout et on nous parle d’imputabilité». Selon lui, la parte civile a frappé à la porte de la justice pour demander qu’elle se prononce. Les défunts Bara Sow et Ababacar Diagne avaient place à la vie et à l’intégrité physique, mais aussi au respect d’une sépulture respectable, à leur décès. Le dossier, à l’en croire, cache l’inédit. Citant l’un des accusés du nom de Pape Hanne qui, par rapport aux traces de sang trouvées sur un véhicule qu’il conduisait, parle de transport de carcasse de moutons, il se désole que ce dernier ne soit pas cité dans ce procès comme témoin.
«NOUS ATTENDONS LA JUSTICE AVEC DIGNITE ET RESPONSABILITE»
Revenant sur les faits ayant entraîné la mort des deux victimes, la robe noire rappelle: «leur forfait accompli, les corps sont cachés dans une maison en construction. Et ensuite le charretier est venu transporter les corps pour les enterrer dans des conditions indécentes. Mamadou Gueye dit Malaka, pour le conseil de la partie civile, est clair dans ses explications sur la bagarre. Ce sont les mêmes considérations qu’il colle à Pape Ndiaye, le conducteur du tracteur car c’est lui qui a amené du renfort pour prêter main forte dans la bagarre». A son avis, «chacun a joué sa partition avec minutie, des concertations nocturnes ont eu lieu pour décider de ce qu’il faut faire. On nous dit que, le Cheikh n’était pas au courant et Béthio n’a rien vu ni entendu. Pourtant, Makhtar Sow, à la venue des gendarmes questionnant sur des bagarres et des morts d’hommes, les réponses de Cheikh Béthio et Cheikh Faye sont sans équivoque. Il n’y a ni blessés graves, ni morts». L’enterrement suivi d’exhumation, pour la partie civile, en dit long sur les accusés et leur barbarie. Il exclut une disqualification des faits, tout comme les excuses de la légitime défense ou de la provocation. «Nous avons frappé avec insistance à la porte de de la justice, avec un accueil agréable, par le partage de nos douleurs. On a déballé notre souffrance. Finalement, la porte de la justice nous est ouverte avec dignité. On veut que justice soit rendue», martèle l’avocat de la partie civile. C’est «un dossier est intéressant, à l’en croire et nécessite une opération chirurgicale pour situer les responsabilités et prendre les mesures adéquates. La société n’a pas besoin de cela. Nous attendons la justice avec dignité et responsabilité».
«AUCUN MONTANT (D’ARGENT) NE POURRA REPARER LE PREJUDICE»
Il n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage à ses collaborateurs, les autres conseils de la partie civile. Selon lui, Me Badara Ndiaye, le mérite pour son travail fait avec minutie dans le dossier, traçant des sillons. La société a besoin d’être protégée et d’entendre la voix du ministère public, lance la partie civile, à l’endroit du Procureur de la République. «Les ayants droits présents, avec des actes d’état-civil, des veuves et des orphelins ont, selon le Code pénal, droit à des réparations. Je me suis constitué partie civile avant la clôture des débats. J’ai communiqué avant la clôture des débats. J’aurais pu demander le franc symbolique pour des héritiers dignes dans l’épreuve, mais aussi généreux et dignes». Pour Me Touré, «aucun montant d’argent ne pourra réparer le préjudice ; Ababacar Diagne a été enterré vivant avec beaucoup de douleurs et de sauvagerie. La vie n’a pas de prix, un lourd préjudice moral, un préjudice économique. Barra Sow faisait le droit, il était en deuxième année et pouvait être avocat». Suffisant pour qu’il réclame trois (3) milliards en guise de dommages et intérêts pour ses clients. «Je demande la condamnation solidaire des coaccusés à la somme de trois (3) milliards de francs Cfa, pas dans un but fantaisiste: un milliard cinq cent millions de francs à chaque partie civile et une exécution provisoire», avance Me Khassimou Touré.
DIRE QUE CHEIKH BETHIO EST SERIGNE TOUBA EST UNE OFFENSE A TOUS LES MOURIDE, SELON ME TOURE
Toujours dans sa plaidoirie, Me Touré, juge que les propos d’Adja Déthié Pène, épouse du guide des Thiantacounes disant que «Cheikh Béthio moye Serigne Touba» sont «graves et dérapant». Il faut, à l’en croire, voire dans cette déclaration, une offense à la communauté mouride car Cheikh Béthio ne sera jamais Serigne Touba, ils n’ont pas la même mission ni le même itinéraire. Il souligne, en fin, que les conseils de Cheikh Béthio, le guide des Thiantacounes jugé par contumace parce que présentement à Bordeaux, en France, pour raison médicale, n’ont pas voix au chapitre durant ce procès.