«LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT DOIT ÊTRE CONSIDÉRÉE COMME UNE CONDITION DE SURVIE»
L’intégration opérationnelle des enjeux et pratiques de l’adaptation aux changements climatiques dans les stratégies et les programmes de l’école sénégalaise constitue un défi majeur des décideurs publics

L’adaptation au changement climatique dans le système éducatif du Sénégal est le nouveau projet mis en place par l’Agence Française de Développement (Afd), les ministères de l’Environnement, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle. Lancé hier, ce projet va permettre aux apprenants de comprendre l’impact négatif du changement climatique dans notre environnement et le bien-être de l’individu.
L’intégration opérationnelle des enjeux et pratiques de l’adaptation aux changements climatiques dans les stratégies et les programmes de l’école sénégalaise constitue un défi majeur des décideurs publics.
Selon la coordonnatrice régionale de la Facilité Adapt’Action de l’Afd, Géraldine Tardivel, il est très important d'intégrer la dimension climat dans l'ensemble du secteur éducatif au Sénégal qui va de l'enseignement primaire à l'enseignement supérieur et la formation professionnelle en passant par le secondaire. «Les changements climatiques touchent de façon différente les régions du Sénégal. Ce ne sont pas les mêmes problématiques en Casamance que dans le Fouta.
L'idée est de voir les opportunités de travail de nos populations dans les territoires sénégalaises», dit-il. Pour sa part, le directeur du Centre d’Education et de Formation Environnementale, Dr Gora Niang, estime qu’avec les dérèglements climatiques, on ne peut plus faire comme si l’histoire humaine ne dépendait que de la force des idées et des nations. «L’avancée de la mer, les inondations, la salinisation des terres, les canicules, les phénomènes climatiques extrêmes etc. sont autant de signes et de manifestations qui devraient pousser l’humanité à plus de responsabilité. Ces faits montrent que la compréhension de l’environnement est d’abord un enjeu de civilisation.
La protection de l’environnement doit donc être sérieusement considérée comme une condition de survie», affirme-t-il avant d’indiquer que la compréhension du changement climatique pose un problème au citoyen lambda. «Il doit comprendre qu’à chaque fois qu’il prend son véhicule et qu’il démarre, il pollue l’atmosphère. Nos bonnes dames qui utilisent nos bonbonnes de gaz à la maison doivent se dire qu’ils sont en train d’émettre du Co2. L’élève doit savoir que le Co2 qu’il maîtrise dans les écrits est en train de détruire l’environnement. D’où l’intérêt de ces enjeux dès le plus bas âge, à l’école, à l’université, au sein des daaras et de toute la communauté», indique Dr Gora Niang qui estime que ce projet va jouer un rôle important dans la prise en charge des enjeux climatiques dans l’éducation au Sénégal.