L'AFFAIRE GADIAGA À L'ASSEMBLÉE
Le député Abdoul Ahad Ndiaye interpelle trois ministères sur la gestion du scandale du faux diplôme de BFEM qui éclabousse l'ancien responsable du CICES devenu chroniqueur sur l'émission Jakarlo Bi de TFM

(SenePlus) - Le député Abdoul Ahad Ndiaye a adressé une série de questions écrites au président de l'Assemblée nationale concernant la falsification présumée du diplôme de Badara Gadiaga, chroniqueur à TFM et ex-régisseur général du CICES. Cette saisine parlementaire fait suite à la polémique récente sur cette affaire qui secoue le monde médiatique sénégalais.
Dans sa correspondance datée du 7 juillet 2025, le député dénonce « une pratique qui mine les fondements de notre société » et qui « fausse les règles du mérite, sape la confiance des citoyens dans les institutions, engloutit des ressources et surtout, envoie un message dangereux à notre jeunesse à savoir qu'on peut réussir par la tricherie et l'imposture ».
La question du diplôme du chroniqueur de TFM avait été récemment soulevée vendredi 4 juillet 2025 par le député de Pastef Amadou Ba, lors de l'émission très tendue Jakarlo Bi sur TFM.
Le parlementaire interpelle directement les ministres de la Justice, des Finances et du Budget, ainsi que de la Fonction publique et de la Réforme du Service public sur plusieurs aspects de cette affaire. Parmi les questions posées, le député s'interroge notamment sur le délai de prescription, se demandant s'il « commence-t-il à courir à partir de la date de la découverte de la fraude ou à partir de sa commission ».
Il questionne également l'État sur sa capacité à « encore engager des poursuites contre cette personne » malgré le temps écoulé depuis les faits présumés.
Selon le document parlementaire, « un rapport de la Cour des comptes révèle qu'il aurait perçu pendant plusieurs années des salaires sur la base d'un faux diplôme de BFEM ». Le député précise que « le Directeur général du CICES a d'ailleurs, dit-on, déposé une plainte pour faux, usage de faux et escroquerie contre cette personne ».
Au-delà du cas spécifique de Badara Gadiaga, Abdoul Ahad Ndiaye sollicite des mesures structurelles pour éviter de nouveaux cas similaires. Il demande quelles dispositions sont envisagées pour « renforcer la vérification des diplômes dans toutes les structures publiques et parapubliques » et pour « mettre en place une base de données nationale sécurisée pour authentifier les diplômes ».
Le député insiste particulièrement sur la protection de la jeunesse, questionnant les autorités sur les moyens de « protéger nos enfants de l'effet destructeur de l'impunité, en réaffirmant que seuls le mérite, l'effort et l'honnêteté conduisent à la réussite ».
Enfin, le parlementaire avertit que « laisser de telles fraudes impunies revient à encourager la médiocrité et la tricherie », appelant à « envoyer un message clair : le faux ne doit jamais triompher du vrai ».