LE CHAUFFEUR DE CLANDO ET SON ACOLYTE MAÇON ECOPENT DE UN MOIS DE PRISON FERME
« Nous avons tort mais la faute incombe au gendarme car nous n’avons jamais cherché à rentrer, j’ai vu une opportunité et j’en ai profité » s’est défendu Modou ndiaye escorté de Touba à Dakar par un gendarme en moto

Les nommés Ousmane Ndiaye, chauffeur de taxi clando, et Modou Ndiaye, maçon, domiciliés à Touba ont comparu hier à l’audience des flagrants délits du tribunal de grande instance de Dakar (Tgi). Ils répondaient des faits de violation de l’état d’urgence et de l’interdiction du transport interurbain. Ils ont été condamnés à un mois de prison ferme.
Des récalcitrants continuent de braver les mesures prises par les autorités concernant l’interdiction du transport interurbain. Modou et Ousmane ndiaye sont de ceux-là. Après 15 jours de quarantaine au Lac Rose, les prévenus ont été arrêtés et mis à la disposition de la justice. « Nous avons quitté Touba pour venir à Dakar. Nous étions partis au Magal kazu radjab » ou nous sommes restés durant un mois et deux jours. Le gendarme qui m’a confié un chantier m’a appelé, je lui ai fait savoir que je n’ai pas de permis de voyager. Il m’a dit que ce n’était pas un problème. Nous nous sommes donné rendez-vous au rond-point Illa Touba. Nous avons embarqué à bord d’un clando. Chaque fois, c’est le gendarme qui s’arrêtait pour parler aux hommes de tenue. il était sur une moto, nous dans notre clando. Un certain Mar Sène m’a appelé le vendredi, pour me demander si je suis rentré de Touba.
Le lendemain, je suis parti à la gare routière. C’est là que les forces de l’ordre sont venues nous chercher pour nous conduire au Lac Rose », a expliqué le maçon. « Nous avons tort mais la faute incombe au gendarme car nous n’avons jamais cherché à rentrer, j’ai vu une opportunité et j’en ai profité » s’est défendu Modou ndiaye escorté de Touba à Dakar par un gendarme en moto. « Votre inconscience et votre comportement irresponsable contribuent à la propagation de la pandémie », a sermonné le juge selon qui les prévenus savaient qu’ils étaient dans une situation illégale car ils ont été escortés par un gendarme. « Il faut qu’ils assument leur acte, c’est un comportement irresponsable la manière dont ils se sont déplacés et se sont mêlés à la population.
C’est une mise en danger de la vie d’autrui », a estimé le ministère public qui a requis six mois de prison ferme. Quant au conseil de la défense, Me Bamar Faye, il a expliqué que les prévenus habitent à Touba donc elles ne sont pas déplacées pour les besoins du Magal et il n’y avait pas encore l’état d’urgence. La mesure d’interdiction de la circulation a été brutale même si elle était nécessaire dans le cadre de la crise sanitaire. Mes clients n’avaient plus rien pour subvenir aux besoins de leurs familles.
L’élément fondamental, c’est l’intervention du gendarme. N’eût été ce dernier, ils n’auraient pas voyagé. C’est donc lui qui a violé le couvre-feu. Les prévenus étaient dans un état de nécessité », a insisté l’avocat qui a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Dans son délibéré, le tribunal a condamné les prévenus à un mois de prison ferme.