VIDEOLE FRONT «DOYNA» MIS EN PLACE POUR PORTER LE COMBAT
Arriérés de salaire, licenciements arbitraires, une justice aux ordres des exploiteurs et voleurs, décisions de justice non appliquée, spoliations foncières et démolitions de maisons sont entre autres les points contre lesquels lutte le front Doyna

Arriérés de salaire, licenciements arbitraires, une justice aux ordres des exploiteurs et voleurs, décisions de justice non appliquée, spoliations foncières et démolitions de maisons sont entre autres les points contre lesquels lutte le front multi-luttes Doyna qui regroupe une dizaine de mouvements citoyens.
Parmi les membres du Front, on peut citer le mouvement citoyen Reendo Bosséa, le Collectif des travailleurs de Pcci, le Frapp France Dégage, le Collectif des victimes de démolition de maisons de Gadaye. Le collectif affiche sa détermination à faire face à ce deux poids deux mesures qui consiste à ne pas toucher les occupants illégaux du littoral et à casser illégalement les maisons de pauvres citoyens.
A ce propos, les membres de Doyna rappellent qu’après la démolition de leurs 253 maisons en 2013, les victimes de démolition de maisons de Gadaye avaient traduit le promoteur Babacar Fall en justice. Ce dernier avait écopé de 6 mois de prison ferme, une contrainte par corps au maximum, et une amende de plusieurs millions de francs. «Mais M. Fall n’a jamais été inquiété. Pire, l’Etat du Sénégal qui avait promis de restituer leurs maisons aux victimes dès que la justice aurait vidé le dossier tarde à réagir», se désole le Front. C’est pourquoi, renseignent Guy Marius Sagna et ses camarades dans un communiqué, les victimes vont entamer une grève de la faim le 22 juin prochain sur le site où les maisons ont été démolies. Sur un autre dossier, le front fustige la spoliation de 300 hectares des terres du village de Ballabougou, dans la commune de Nguéniène, au profit d’une entreprise espagnole Produmel.
En plus de cela, l’Etat du Sénégal a déclassé la forêt classée de Ballabougou sur 1 160 ha, en violation de l’article 31 du décret 2019-110 du 16 janvier 2019 portant application de la loi 2018-25 du 12 novembre 2018 portant code forestier. Désarmée face à cette situation, l’Union des jeunes réformistes de la zone Nord dénonce l’accaparement des terres pastorales dans la commune de Nguèniène. Elle demande que la lumière soit faite sur les terres en cours d’exploitation.
Selon le Collectif des riverains de Ndoss Guéréo, en octobre 2018, le Président Macky Sall autorisait par décret le déclassement et l’immatriculation de 16 ha sur la zone maritime et fluviale protégée de la lagune de Guéréo et l’immatriculation de 23 ha de son domaine national pour les attribuer par voie de bail au Groupe Decameron (Hôtel Baobab) en invoquant le motif d’utilité publique».
Ces décrets, de l’avis du Collectif, violent les droits des propriétaires qui y résident. «La raison d’utilité publique est invoquée pour justifier l’expropriation au bénéfice du Groupe Decameron qui est une entité privée. Ces décrets n’ont pas fait l’objet d’une délibération municipale et aucune enquête n’a été conduite à Sindia», disent les membres du Collectif des riverains de Ndoss Guéréo qui craignent l’expropriation des terrains des paysans et la privatisation de la lagune au profit du Groupe Decameron.
Dans la même veine, le mouvement citoyen «Reendo Bossea» qui regroupe 4 communes (Oré Fondé, Agnam, Thilogne et Dabia) dénonce la signature de convention de financement entre le Gic de Bosséa, une entreprise dirigée par le maire de Dabia Yaya Abdoul Kane et Owac Engereng Compagnie (Italie) sur un projet estimé à 700 milliards FCFA sous forme d’un contrat Bot pour une durée de plus de quarante ans, sans l’implication de la population. «Compte tenu de la violation des règles et procédures de la transparence, d’une gouvernance démocratique, inclusive, participative et le manque d’information à la population et les correspondances adressées le 17 février 2020 aux représentants de l’Etat et aux différents maires qui sont toujours sans réponse, Reendo Bosséa exige les copies de délibération du projet pour chaque commune», indique le front multi-luttes Doyna qui, par ailleurs, demande à l’Etat de mettre fin aux agissements du promoteur Sylla et de ses acolytes dans le quartier de Terme Nord à Ouakam. Mieux, le Collectif réclame une extension du quartier sur l’assiette foncière de la zone aéroportuaire allant jusqu’au hangar des pèlerins.
AFFAIRES PCCI ET AFUB
D’emblée, le collectif dit prendre à témoin l’opinion publique face à ce qui apparaît comme un flagrant déni de justice. En effet, regrette le front, après deux ans de saga judiciaire, le collectifdes145 ex-employés de Pcci n’ont pas jusqu’à présent recouvré leurs 14 mois d’arriérés de salaire. Une situation, indique la note parvenue à notre rédaction, qui leur fait croire que le sort des 145 citoyens grugés de leur droit le plus élémentaire par les entreprises comme la Sonatel et Pcci n’interpelle pas l’Etat du Sénégal. En outre, les étudiants victimes d’escroquerie de Afup Canada ayant gagné leur procès, le front multi luttes Doyna demande que la décision de justice en leur faveur soit respectée par le paiement à chacun des 200 étudiants victimes de 1 million de FCFA de dommage et intérêts.
Par ailleurs, les travailleurs de la société ABS, dont les contrats sont toujours en cours, exigent que l’Etat du Sénégal, devenu propriétaire de ABS et de AHS depuis 2016 après jugement par la Crei, leur verse leurs 48 mois de salaires, leurs indemnités de licenciement et leur redéploiement dans d’autres secteurs d’activités.