LE MAIRE DE OUASSADOU PROVOQUE LA COLÈRE DE CERTAINS DE SES ADMINISTRÉS
Dans la région de Kolda, l’attribution des terres agricoles à des hommes d’affaires dans des conditions opaques a fini d’engendrer la fureur du monde rural

Dans la région de Kolda, l’attribution des terres agricoles à des hommes d’affaires dans des conditions opaques a fini d’engendrer la fureur du monde rural. Une fureur qui se déverse actuellement sur Barsa Soumboundou, maire de la commune de Ouassadou. Dans la foulée d’une grogne de ses administrés, une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour faire la lumière après un octroi de 1000 hectares à des investisseurs et personnalités politiques. Révélations du « Témoin » …
Dans la région de Kolda, certains vous diront qu’il s’agit d’un scandale à 1000 hectares. Mais d’après les informations en possession du «Témoin», Barsa Soumboundou le maire de la commune de Ouassadou risque de patauger dans les rizières du Fouladou. Que s’est-il passé pour que le sous-préfet de Pakour diligente une enquête en vue de mettre la lumière sur l’attribution de centaines d’hectares à des hommes d’affaires et hommes politiques dans cette zone ? Il faut dire que ces dernières années, de richissimes businessmen nationaux et étrangers ont envahi les vallées fertiles du Fouladou.
Parmi ces terres fortement convoitées figurent les vallées situées dans les communes de Ouassadou, Pakour et Paroumba, très propices à la riziculture. C’est dans ces conditions que le maire M. Soumboundou aurait attribué des centaines d’hectares dans sa commune à des hommes d’affaires. Malheureusement pour lui, il n’aurait pas respecté les procédures réglementaires requises en la matière. Et d’après les sources du «Témoin », c’est durant la dernière délibération du conseil municipal en date du 03 avril 2020 que les agissements de l’édile de la commune, M. Soumboundou, auraient été découverts. Lors de cette réunion municipale où il y avait à l’ordre du jour l’attribution d’une parcelle à un promoteur voulant implanter une station d’essence dans la zone, le maire en aurait profité pour octroyer 50 hectares à un ponte du régime et Dg d’une société publique. Lequel d’ailleurs, sentant les carottes cuites pour le maire suite aux protestations des populations, aurait renoncé récemment à cette faveur. Depuis lors, les agriculteurs et éleveurs sont vent debout contre la spoliation dont leurs terres feraient l’objet. Saisi de toutes parts par des populations en colère, le sous-préfet de Pakour a ordonné une enquête à la gendarmerie pour faire la lumière sur les accusations portées contre le maire de Pakour. Lequel est aussi accusé de falsification de procès-verbaux après délibération du conseil municipal. En effet, un élu local a saisi l’autorité préfectorale après avoir vu son nom et sa signature apposée sur un procès-verbal d’attribution de 55 hectares. Une séance à laquelle il dit n’avoir pas assisté. Sur ce, une enquête serait en cours pour situer les responsabilités. Mais se heurtera-t-elle à un barrage politique ?
700 hectares attribués
En tout cas, le principal mis en cause dans ce bradage foncier hors norme se trouve être le dernier maire à avoir rallié le parti au pouvoir dans cette zone du Fouladou. Pour les populations des communes de Ouassadou, Pakour et Paroumba, la goutte de trop a été de voir 700 hectares octroyés à un seul homme d’affaires, proche du maire Barsa Soumboundou. Ceci, juste après qu’une personnalité influente dans la zone s’est vu attribuer elle aussi 100 hectares par les grâces du maire. Le tout, pendant que 200 autres hectares de cette vallée rizicole dont dépendait la subsistance des habitants de la zone ont mystérieusement disparu de la cartographie agricole aux mains des autochtones durant ce troisième mandat du maire. « Si ce dossier est l’un des plus sensible dans le Fouladou, c’est parce qu’au regard de l’ampleur de cette razzia foncière en cours, des agriculteurs autochtones risquent de se réveiller dépourvus du moindre lopin de terre pour cultiver. Quasiment toutes les grandes surfaces cultivables ont été attribuées à de riches hommes d’affaires venus d’ailleurs», souffle une source proche du dossier. Par contre, le maire Barsa Soumboundou que nous avons contacté a nié toutes les accusations portées contre lui. Dans sa réponse laconique, il a indiqué que la gestion du foncier au niveau de sa commune se déroule dans les règles de l’art et selon les procédures légales requises. Pour le reste, il nous a prié d’aller voir ailleurs s’il s’y trouve…