LE MAIRE FALLOU SYLLA RISQUE 6 MOIS DE PRISON ET UNE AMENDE DE 100 MILLIONS
Lors du procès qui l’opposait hier à l’association «Mbour Justice», le maire de la Petite Côte Fallou Sylla a été reconnu coupable, par le tribunal de Mbour, de faux, usage de faux et falsification de documents administratifs.

Le maire de Mbour, Fallou Sylla, est dans de beaux draps. Il risque 6 mois de prison et une amende de 100 millions Fcfa à payer à l’association «Mbour Justice» qui l’a traîné devant le tribunal pour faux, usage de faux et falsification de documents administratifs dans le cadre de la cession d’une place publique. Lors du procès hier, le procureur a requis ces sanctions (pénale et pécuniaire) contre l’édile de la capitale de la Petite Côte
Lors du procès qui l’opposait hier à l’association «Mbour Justice», le maire de la Petite Côte Fallou Sylla a été reconnu coupable, par le tribunal de Mbour, de faux, usage de faux et falsification de documents administratifs. Et il va écoper de 6 mois de prison ferme si le juge applique le réquisitoire du procureur qui a également demandé une amende de 100 millions à verser à l’association «Mbour Justice».
Alors qu’il avait refusé de produire les documents attestant qu’il y a une délibération municipale pour la construction d’un Centre commercial sur la place publique, le maire Fallou Sylla a été contraint par le juge de présenter les papiers au tribunal.
En 2015, l’édile de Mbour a annoncé qu’une délibération du Conseil municipal autorisait l’érection d’un Centre commercial sur la place publique de la ville. Cette décision du maire avait suscité le courroux des populations. Finalement, l’association «Mbour Justice» et quelques responsables vont porter le combat et engager des poursuites judiciaires contre le maire. Une plainte alors est déposée et une enquête ouverte. Depuis lors, l’on assiste à d’interminables va-et-vient des deux parties au tribunal. Finalement, c’est hier, lundi 6 janvier 2020, que le procès s’est tenu.
Le maire, qui s’était toujours opposé à fournir le papier de la délibération, a fait hier machine arrière en remettant au juge le document ainsi que l’autorisation de construire. Toutefois, il était loin de se tirer d’affaire, puisque le Code des collectivités locales exige qu’après chaque délibération, il y ait un procès-verbal (Pv). Or, Fallou Sylla a été incapable de fournir une pièce justificative du PV. Assigné par l’association «Mbour Justice», le secrétaire général de la municipalité a soutenu qu’il n’y a jamais eu de PV. Lorsque le procureur lui a demandé si le préfet avait approuvé cette décision du Conseil municipal, le maire a répondu par l’affirmative. Seulement, il ajoute qu’il a égaré le PV.
A cette réponse, le juge lui a rétorqué que le préfet ne peut pas approuver une décision du Conseil municipal sans que le PV ne fasse partie des documents. D’ailleurs, au niveau de la préfecture, il n’existe aucun PV prouvant l’existence de la réunion du Conseil municipal au cours de laquelle la fameuse délibération a été faite. Compte tenu de ces éléments, l’avocat de la partie civile a demandé l’arrêt immédiat des travaux et la restitution de la place qui doit être aménagée en espace vert. Selon Me Diallo qui a réclamé la somme de 100 millions Fcfa en guise de dommages et intérêts, il est inacceptable que les maires passent leur temps à dilapider les réserves foncières.
Pour sa part, le conseil du maire a soutenu que les plaignants sont des politiciens tapis dans l’ombre et à la solde de faucons qui veulent la peau du maire Fallou Sylla. Et Me Ndior d’ajouter que l’association «Mbour Justice» n’a pas de légalité pour traîner son client en justice. C’est pourquoi il réclame à son tour la somme de 100 millions Fcfa à la partie civile qui, dit-il, a tenté d’écorner l’image du maire. Convaincu de la constance des faits reprochés au mis en cause, le Parquet a requis 6 mois d’emprisonnement ferme et une amende de 100 millions Fcfa contre Fallou Sylla.
Le délibéré est fixé pour le 3 février.