LE MOT D’ORDRE DE LA NOUVELLE INSTANCE DU SUTSAS
L’élection à la tête du Syndicat unique des travailleurs de la santé (Sutsas) de Mballo Dia Thiam plonge l’organisation dans une crise.

Elu à la tête du Syndicat unique des travailleurs de la santé (Sutsas), Mballo Dia Thiam est sérieusement contesté par la nouvelle instance de ce syndicat. A Thiès où un mot d’ordre de boycott a été lancé à l’endroit du nouveau bureau du Sutsas, les syndicalistes s’organisent et réclament la tête de M. Thiam, «un retraité».
L’élection à la tête du Syndicat unique des travailleurs de la santé (Sutsas) de Mballo Dia Thiam plonge l’organisation dans une crise. Elle est la source de colère des sections et sous sections du syndicat, qui ont tenu une nouvelle Assemblée générale nationale, au centre hospitalier régional El Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, pour créer une nouvelle instance du Sutsas. Une rencontre au cours de laquelle elle a annoncé son mot d’ordre de boycott de toutes les décisions émanant du nouveau Bureau national du Sutsas et réclame la dissolution dudit bureau. «Nous n’allons plus suivre aucun mot d’ordre encore moins une décision venant de ce bureau du Sutsas», avertit Madiarra Ngom, Secrétaire général de la section Sutsas de Keur Massa.
Face à la presse, ce samedi, le chargé de la communication de la nouvelle instance du Sutsas et ses camarades contestent l’installation d’un retraité à la tête de leur syndicat. Papa Mor Ndiaye, responsable de l’Union régionale de Thiès considère, lui, que la place «d’un retraité, ce n’est pas de conduire les destinées d’un syndicat de base. Un retraité est différent du travailleur. Il n’a même pas de bulletin de salaire. Il ne cotise pas. Comment peut-il donc diriger un syndicat et négocier au nom des travailleurs ?», s’interroge le M. Ndiaye qui pense qu’«un syndicat de base, c’est pour les travailleurs». Un avis largement partagé par Madiarra Ngom qui soutient que Mballo Dia Thiam «n’est plus en fonction, donc il se bat pour quoi ? C’est la question que l’on se pose. Moi je suis en fonction et quand on me sanctionne dans le cadre du syndicalisme, on coupe mon salaire. Mais lui ce n’est plus son cas, il est à la retraite. Il défend quelle section. Parce que même la section qu’il dit être membre, celle du Centre national de transfusion sanguine, n’a même pas versé de carte. Elle a vendu zéro carte». Le syndicaliste s’interroge : «Il représente qui ?» Outre cette question, le chargé de la communication de la nouvelle instance, Madiarra Ngom, s’est offusqué du déroulement du congrès qui a n’a pas respecté «le processus» de l’élection.
Il explique : «Ce soi-disant Secrétaire général, M. Mballo Dia Thiam, a cordonné tout le processus. Il n’y avait aucune transparence. Et nous qui sommes de Dakar nous avons été chassés pour nous empêcher de prendre part au congrès.» A la question de savoir si la tutelle l’Unsas de Mademba Sock a été interpellée sur le déroulement du congrès, M. Ngom se désole : «L’Unsas n’a pas fait son travail. Nous avons noté beaucoup de manquements. Pour dire que le 3 novembre dernier il n’y avait pas de congrès. Et c’est une honte.» Ce qui justifie la tenue de l’Assemblée générale nationale organisée à Thiès ce week-end pour dire «à ces gens qui sont à la tête du syndicat et qui ne défendent pas nos intérêts, qu’il y a une autre alternative et nous sommes prêts à nous battre au sein même du Sutsas parce que nous sommes toujours membres du Sutsas, c’est lui Mballo Dia Thiam qui n’est plus membre de ce syndicat».
Il martèle : «C’est nous qui devons décider s’il doit être Secrétaire général mais non le contraire. Mais il ne peut s’auto proclamer Secrétaire général. Il a fait son temps, il est dépassé. Il doit partir.» A l’en croire, «les agents de
la santé qui sont les moins payés de la Fonction publique, ont d’autres préoccupations que de réclamer des terrains. Et depuis qu’il est à la tête du syndicat, on n’a vu aucun acquis sauf des décrets qui ne sont jamais appliqués alors que la question de la rémunération n’est pas réglée de même que la formation. Il n’a qu’à donc nous laisser nous battre pour nos intérêts». Dans son speech, M. Ngom a tenu à préciser que «nous ne sommes pas des frondeurs parce que le Sutsas nous appartient, nous sommes en fonction, c’est lui qui n’est plus en fonction et qui doit quitter le syndicat».