LE PROMOTEUR M. SALOMON MBUTCHO AURAIT QUITTE LE SENEGAL DEPUIS 2015, SUITE AUX PREMIERES PLAINTES
Une marche pacifique a été organisée ce mardi 20 avril 2021 par le Collectif des victimes d’escroquerie foncière de Scac Afrique, devenu formellement la Coopérative Scac Renaissance. Un mémorandum a été déposé auprès du chef de l’exécutif régional.

Une marche pacifique a été organisée ce mardi 20 avril 2021 par le Collectif des victimes d’escroquerie foncière de Scac Afrique, devenu formellement la Coopérative Scac Renaissance. Un mémorandum a été déposé auprès du chef de l’exécutif régional.
Ce sont des milliers de victimes, composées dans leur immense majorité de gens à revenus modestes ou moyens qui sont descendues dans la rue hier pour exprimer leur désarroi à travers les artères de la cité du rail. La marche est partie de la Promenade des Thiessois pour se terminer à la gouvernance. Parmi les manifestants, des femmes de ménage, des vigiles, des ouvriers, des marchands ambulants, des fonctionnaires et employés du secteur privé, entre autres.
Selon Mame Diarra Thiam vice-présidente du collectif et Cheikh Socé Diallo, chargé de la communication, « le groupe SCAC Afrique avait mis en place l’offre de vente à crédit de terrains et de logements sociaux à des coûts accessibles, sans garantie et sans apport personnel. C’est ainsi que des milliers de Sénégalais d’ici et de la diaspora ont souscrit au programme immobilier de ladite société. Mais les intéressés étaient loin de s’imaginer qu’ils ne verront jamais l’ombre d’un lopin de terrain. Et à ce jour, non seulement ils n’ont pas reçu de terrains mais ils peinent à rentrer dans leurs fonds. Simplement parce que le promoteur s’est évaporé dans la nature ». Ils poursuivent que « beaucoup de ces souscripteurs ont contracté des prêts à la banque ou auprès de leurs employeurs pour pouvoir participer à ce projet. Par ailleurs, des centaines de victimes sont des émigrés sénégalais de la diaspora résidant en Europe, au Canada, aux États-Unis d’Amérique, en Asie et en Afrique travaillant également pour la plupart dans des conditions climatiques très rigoureuses, juste dans l’espoir d’une vie meilleure ».
Aussi d’ajouter : « en 2012, la société SCAC Afrique se vantait sur son site Internet d’avoir 7000 clients et une assiette foncière de 56 000 parcelles réparties sur différents sites, notamment à Mboro, Mbomboye, Pout (région de Thiès), Sakal (région de Louga), Mbadakhoune (région de Kaolack), Ndoulo (région de Diourbel), et Kounoune, Keur Massar, Tivaouane Peulh, Sangalkam, Sébikotane dans la région de Dakar. Aujourd’hui ces milliers de victimes qui ont été abusées par cette société n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, entretemps certaines sont même décédées sans avoir pu réaliser le rêve de leur vie. Des centaines de retraités ont vu leur avenir et celui de leur famille hypothéqués faute d’assistance ».
Le maire de Notto Diobass refuse de recevoir les victimes
Le Collectif des victimes d’escroquerie foncière de Scac Afrique souligne que « le propriétaire de la société, M. Salomon Mbutcho, a quitté le pays depuis 2015, quand les premières plaintes ont commencé à pleuvoir ». Selon Mame Diarra Thiam, « las d’attendre les terrains qui leur avaient été promis, certains clients qui avaient totalement payé se sont impatientés et ont porté plainte, d’autres ont demandé à être remboursés, en vain. Il était prévu dans les contrats signés avec le groupe SCAC Afrique que le client devait recevoir son terrain 2 ans après avoir soldé le prix d’acquisition ». La région de Thiès abrite le plus grand site ayant le plus fait l’objet de controverses de l’entreprise immobilière. A savoir celui de Mbomboye dans la communauté rurale de Notto-Diobass. Depuis 2009, SCAC Afrique s’est vu attribuer des terrains par délibérations au niveau des conseils ruraux sur différents sites. De quoi absorber une bonne partie de la clientèle de Thiès. Elle est attributaire de 43 ha sur un site situé sur la route de Thiès-Mbour (Sindia), qui abrite 2 maisons témoins inachevées et des niches construites par SCAC Afrique en 2011.
Le collectif informe par ailleurs que « depuis l’année 2017, le bureau exécutif de la coopérative cherche en vain à entrer en contact avec Alioune Sarr, maire de Notto Diobass, ce à travers plusieurs demandes d’audience restées sans réponse. Le souspréfet de Notto-Diobass, M. Jean Baptiste Sène et le chef du village de Mbomboye, ont été les seules autorités qui ont accepté de nous recevoir », explique Mame Diarra Thiam, qui regrette : « plusieurs réunions tenues avec ces deux autorités n’ont malheureusement pas fait avancer la cause des victimes de Scac Afrique ».