«LE SENEGAL N’EST PAS TOTALEMENT A L’ABRI DE LA MENACE DJIHADISTE»
Le ministre de l’Intérieur tire la sonnette d’alarme. Antoine Félix Diome estime que notre pays n’est pas totalement à l’abri des menaces djihadistes, compte tenu du contexte dans lequel il évolue.

Le ministre de l’Intérieur tire la sonnette d’alarme. Antoine Félix Diome estime que notre pays n’est pas totalement à l’abri des menaces djihadistes, compte tenu du contexte dans lequel il évolue. Le ministre de l’Intérieur a fait cette sortie lors de la cérémonie de clôture du programme de coopération pour la sécurité intérieure qu’il a co-présidée hier avec la représentante de l’Union Européenne Irène Mingasson.
Avec la montée de la menace djihadiste qui sévit un peu partout en Afrique notamment dans la bande du Sahel, le Sénégal n’est pas totalement à l’abri. L’alerte émane du ministre de l’Intérieur qui présidait hier avec la représentante de l’Union Européenne (UE) au Sénégal une cérémonie marquant la clôture du programme de coopération pour la sécurité intérieure mis en œuvre au Sénégal et financé à hauteur de 10 millions d’euros par Bruxelles. «Dans un contexte mondial, régional et sous-régional marqué par la prégnance de menaces aux contours diffus, la garantie et la prise en charge correctes de la sécurité sont devenues un défi majeur auquel tous les Etats y compris le Sénégal doivent faire face quotidiennement. Autant de fléaux qui sévissent dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest et face auxquels notre pays n’est pas totalement à l’abri», a soutenu Antoine Félix Diome.
Conscient de tous ces enjeux, souligne le premier flic du pays, le Sénégal a consenti des efforts considérables pour une prise en charge correcte de la sécurité intérieure, notamment, par un meilleur maillage du territoire national, le renforcement des moyens d’action des forces de défense et de sécurité et le renforcement de la coopération avec les Etats et les partenaires techniques et financiers. «Il est évident qu’aucun Etat, à lui seul, ne peut faire face à des menaces qualifiées de transnationales qui, par essence, transcendent les frontières étatiques», signale le ministre de l’Intérieur.
Arrivé à terme depuis fin mai 2021, le programme de coopération pour la sécurité intérieure entre le Sénégal et Bruxelles dénommé (SENSECUE) mis en œuvre depuis 2017 avait pour objectif le renforcement des capacités en matière de lutte contre le crime organisé et le terrorisme, le contrôle et la surveillance des frontières et l’appui à la bonne gouvernance du secteur de la sécurité intérieure. D’après un communiqué parvenu à notre rédaction, (SENSEC-UE) a pu assurer, en dépit du Covid-19, la formation de plus de 900 personnes entre policiers, gendarmes et douaniers, la création du nouveau Centre de Formation National de la Police Judiciaire au bénéfice de la Gendarmerie Nationale.
Il a également permis la mise en place d’un dispositif de surveillance et de contrôle des frontières terrestres et maritimes à travers la construction de quatre postes frontaliers conjoints police/douanes, trois antennes de la Division Nationale pour le Trafic des Migrants, deux hangars aériens et deux détachements fluviaux. « Malgré certains reports d’activités, réajustements et réaffectations de fonds pour répondre de façon réaliste, ponctuelle et optimale à certaines contingences comme la survenue de l’épidémie de COVID-19, tous les volets de la sécurité intérieure ont été directement ou indirectement couverts à travers de multiples actions».
Très fières des résultats achevés dans le cadre de ce programme qui a été, selon la Team Europe, un exemple de coopération efficace, les autorités de Bruxelles ont montré tous leurs engagements à continuer la coopération dans le domaine sécuritaire dans le futur avec le Sénégal en bâtissant sur ces résultats encourageants.