LE SENEGAL TOUJOURS EN QUETE DE RECETTE
Le Sénégal est encore loin d’atteindre l’autosuffisance en moutons et la Tabaski en donne toujours une parfaite illustration.

Le Sénégal est encore loin d’atteindre l’autosuffisance en moutons et la Tabaski en donne toujours une parfaite illustration. En 2018, 980 930 moutons ont été présentés au niveau des différents marchés et points de vente dont les 38% provenaient essentiellement des pays limitrophes. Pour juguler le mal, l’Initiative des maires pour l’autosuffisance en moutons (IMAM) avait été mise en œuvre avec l’accompagnement technique de Heifer. Les résultats ont été probants et pour accélérer la cadence, la deuxième phase a été lancée hier à Thiès.
Chaque fête de Tabaski, les musulmans sénégalais éprouvent d’énormes difficultés pour acquérir un mouton leur permettant de perpétuer l’acte d’Abraham. C’est parce que le niveau de satisfaction de la demande en produits animaux reste faible et largement tributaire des importations, notamment pour l’approvisionnement du pays en moutons. C’est ainsi qu’en 2018, 980 930 moutons ont été présentés au niveau des différents marchés et points de vente dont les 38% provenaient essentiellement des pays limitrophes. Au-delà de la difficulté d’approvisionnement, cette situation fait perdre au Sénégal beaucoup de devises. C’est pour juguler ce mal que l’Initiative des maires pour l’autosuffisance en moutons (IMAM) avait été mise en œuvre dans 24 communes du Sénégal, avec l’accompagnement technique de HEIFER Sénégal.
Selon Khadim Guèye, Conseiller technique du ministre de l’Elevage, la première phase a donné des résultats satisfaisants. C’est ainsi que la deuxième phase a été lancée hier à Thiès, avec une intervention qui va s’étendre sur 124 communes du Sénégal. Le projet est intitulé Initiatives des maires pour l’autosuffisance en moutons, deuxième phase (IMAM 2), et est déroulé sur la base de la stratégie du passage de don. Lequel projet entre dans le cadre global du Programme national d’autosuffisance en moutons (PRONAM) mis en œuvre par le Ministère de l’Elevage et des Productions animales.
C’est dans ce contexte que l’ONG Heifer International Sénégal et l’Association des Maires du Sénégal organisent depuis hier à Thiès, un atelier de rédaction de la phase 2 du projet, pour rendre de plus en plus opérationnelle leur volonté commune de combler ce gap en moutons. Les objectifs de la rencontre tournent autour du partage des résultats de la première phase, pour mieux consolider la faisabilité de la seconde phase, la proposition d’un paquet d’activités essentielles et productives et la définition des modalités de collaboration et de sa mise en œuvre. Selon Abdou Karim Guèye, Directeur national de Heifer Sénégal, le projet tire son origine des résultats obtenus avec un projet de cette nature, déroulé à Matam, Kédougou et Bakel.
Et à la suite d’une visite du ministre de l’Elevage et des Productions animales de l’époque, le constat a été fait que la méthodologie de HEIFER avec le passage du don, basée sur le principe de l’entrée par les familles, était très productive et permettait de booster l’élevage avec une multiplication à un niveau exponentiel. Le passage du don tient au fait que les premiers bénéficiaires donnent la production aux autres. Selon lui, avec l’appel de Sinthiou Fissa en 2015, les Maires ont répondu lors de la journée de l’élevage tenue à Koungheul l’année suivante, dont le thème était l’autosuffisance du Sénégal en moutons, en s’engageant à mener une initiative allant dans ce sens.
En février 2016, l’Association des Maires du Sénégal (AMS) a adressé à Heifer une demande d’appui et d’accompagnement pour l’autosuffisance en moutons. Dans cette correspondance, l’AMS avait sollicité l’appui technique de Heifer à travers la méthodologie du Passage du don. Comme réponse à cette demande, Heifer Sénégal, en collaboration avec le Ministère de l’Elevage et des Productions animales et la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale, a mis en œuvre le projet pour apporter un appui technique et méthodologique à l’initiative des maires. Abdou Karim Guèye, Conseiller technique du ministre de l’Elevage et des Productions animales a lancé un appel pour l’appui de tous les partenaires à cette initiative. Il s’agit des communes, des partenaires financiers et il a également plaidé pour une adhésion massive des populations.
Selon Magatte Wade, Maire de Mékhé, si sa commune participe à une campagne de promotion de l’autosuffisance en moutons, c’est dans l’ordre normal des choses, car Mékhé est la capitale de l’artisanat et centre de l’industrie du cuir au Sénégal avec le Dallu Ngaay. C’est pourquoi la commune ne peut pas être en reste dans cette initiative. Au-delà de cet aspect, dit-il, la commune de Mékhé s’intéresse à la dimension de l’autonomisation des femmes et du renforcement de la lutte contre la pauvreté, à travers l’élevage qui est très pratiqué dans la commune de Mékhé