LE SYTJUST TACLE ME MALICK SALL ET MENACE DE PARALYSER LA JUSTICE
Après avoir signé en 2018 un protocole d’accords avec le gouvernement, le Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) est toujours dans l'attente de la finalisation de ce protocole qui va améliorer ses conditions de vie

Après avoir signé en 2018 un protocole d’accords avec le gouvernement, le Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) est toujours dans l'attente de la finalisation de ce dit protocole qui va améliorer ses conditions de vie. Regrettant la posture adoptée par le ministre de la Justice concernant l'effectivité de ces réformes entreprises par le gouvernement en réponse à leurs nombreuses manifestations, Me Aya Boun Malick Diop et ses camarades menacent de paralyser le fonctionnement de la justice.
En dépit de deux ans d’attente, le Sytjust se dit outré par l’attitude de Me Malick Sall sur la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec le gouvernement en octobre 2018. Pour Me Aya Boun Malick Diop et ses camarades, l’actuel ministre de la Justice n’accorde aucune attention sérieuse à la mise en œuvre et à l’effectivité des réformes entreprises par le gouvernement dans le but de moderniser le système judiciaire.
S’expliquant, le Sytjust soutient dans son communiqué parvenu à «L’As» que le garde des Sceaux n’a pas mis en place un quelconque comité. «Pis, il n’a même pas désigné un point focal chargé du suivi-contrôle-évaluation de la mise en œuvre des réformes qu’il a trouvées bien en place, concernant les travailleurs de la Justice. Le tâtonnement et le pilotage à vue sont depuis lors érigés en mode de gestion et d’administration des préoccupations basiques des travailleurs. Cela explique certainement qu’il n’a pas daigné recevoir en audience le Bureau Exécutif National (Ben) du Sytjust qui a pourtant déposé un préavis de grève depuis le 6 février 2020, pour l’inviter à des discussions», fustigent-ils. Pour Me Aya Boun Malick Diop et ses camarades, l’attitude du ministre de la Justice risque de porter incontestablement un lourd préjudice aux travailleurs de la Justice. «Cette situation est regrettable car, à ce niveau et au vu des efforts consentis antérieurement par le président de la République, le service public de la justice ne devra plus être le théâtre de combats syndicaux», clament-ils.
LES DOLEANCES DU SYTJUST
Les syndicalistes de la justice appellent Me Malick Sall à veiller le plus rapidement possible à la finalisation de la mise en œuvre du protocole d’accord signé le 17 octobre 2018. Ils lui demandent également de soumettre un projet de décret à la signature du président de la République qui a affiché sans équivoque sa volonté politique. «Ce projet de décret, élaboré depuis février 2019, est pris au piège dans les méandres de la bureaucratie de la chancellerie qui, visiblement, fait un blocage qui ne suscite aucune réaction du patron des lieux», affirment les dirigeants du Sytjust.
Ensuite, ils réclament la publication des décrets n° 2018 - 2259 du 14 décembre 2018, n° 2018 - 2260 du 14 décembre 2018 et n° 2018 - 2261 du 14 décembre 2018. «Ces décrets revêtent un grand intérêt pour le Sytjust dans la mesure où leur effectivité améliorera sensiblement les conditions sociales des travailleurs de la Justice qui sont dans une extrême précarité du fait de la faiblesse de leurs revenus», soutiennent-ils. Me Aya Boun Malick Diop et ses amis renseignent avoir saisi à cet effet Me Malick Sall à plusieurs reprises.
Par rapport au plan de carrière des travailleurs de la justice, les syndicalistes demandent au ministre de procéder à la mise en œuvre des dispositions transitoires du décret n° 2019 – 413 du 30 janvier 2019 portant création du Centre de Formation judiciaire (CFJ) et fixant ses règles d'organisation et de fonctionnement. Et, celles du décret n° 2019 - 575 du 5 février 2020 modifiant le décret n° 2011 - 509 du 12 avril 2011 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la Justice.
Pour cela, Ie Sytjust réclame l’organisation des formations devant aboutir au reclassement des greffiers à la hiérarchie A2 et au reclassement de bon nombre d'agents administratifs de la Justice dans le nouveau corps des assistants des greffes et parquets à la hiérarchie B2.