LE TAXIMAN ACCUSE D’AVOIR VOLE 10,7 MILLIONS A UN GERANT DE STATION

Le taximan Abdou Wahab Diallo a été attrait, hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Il est accusé d’avoir participé au vol de la somme de 10 720 000 F Cfa au préjudice d’un gérant de station-service. Son procès a été renvoyé au 30 avril prochain, à cause de l’absence des témoins.

La date du 5 juillet 2014, Diomaye Yatt a été victime d’un vol portant sur la somme de 10 720 000 F Cfa dans le taxi qu’il avait emprunté. Le plaignant devait se rendre à l'agence Cbao des Parcelles-Assainies où il devait verser l’argent pour le compte de la station Shell.

C’est dans ces circonstances qu’il avait affrété le taxi conduit par l’accusé Abdou Wahab Diallo. En cours de route, le taximan lui a dit qu'il voulait remettre de l'argent à sa tante. Sur ce, il s'est arrêté puis a ouvert la malle de son véhicule. Grande fut la surprise de Diomaye Yatt, quand il a vu un homme en sortir. Avant qu’il n’ait réalisé ce qui se passait, le taximan l’a aspergé d’un gaz asphyxiant pour le neutraliser, permettant ainsi à son acolyte de s’emparer de son sac. Comble de surprise, le conducteur a essayé de le faire passer pour un agresseur auprès des riverains.

Confondus, ces derniers les ont conduits tous les deux à la brigade de la Foire où Diomaye Yatt a pu être identifié, grâce à sa déposition et celle du témoin oculaire Amadou Diouf. Ce dernier a confié aux gendarmes avoir aperçu deux individus se battre à bord d'un taxi conduit par un troisième. Il précisait que l'un d'eux avait pris un sac dans la malle du taxi avant de s'enfuir sur la demande du chauffeur. Sa déposition avait été confirmée par l'autre témoin oculaire des faits, Sidibouya Seck.

En outre, Diomaye a joint à sa plainte un certificat médical faisant état d’une plaie linéaire d'environ 3 cm du 5e doigt avec décollement muqueux et d’une douleur au poignet droit. Le plaignant a également déposé une incapacité totale de 10 jours. Face à ces déclarations à charge, Abdou Wahab Diallo est passé aux aveux, en indiquant que le nommé Amadou Coly lui avait proposé de se présenter à la station Shell pour planifier un vol au préjudice du gérant qui devait se rendre à la banque, avec un montant de 2 millions. A cet effet, Coly lui avait demandé d'aller chercher un taxi et de se pré positionner pour conduire le gérant à la banque. Sur ce, il a marchandé avec un taximan qui était d'accord, mais refusait de conduire le véhicule. C'est ainsi qu'il a pris les clés pour proposer ses services au plaignant.

Dans la suite de sa déposition, l’accusé a tenté de limiter sa responsabilité, puisqu’en revenant sur l’agression, le taximan a confessé avoir menacé Diomaye avec un couteau, car celui-ci lui avait opposé une vive résistance. Il a ajouté que l’argent a été dérobé par le chauffeur du taxi qui les suivait. Celui-ci aurait profité de la situation, car il a eu des échanges de coups avec le passager et des témoins étaient venus les séparer. Cependant, auditionné au fond, après son inculpation, Abdou Wahab Diallo est revenu sur ses aveux faits à l’enquête préliminaire. Il a allégué s’être présenté à la station sur la demande d'Amadou Coly. Ce dernier lui avait fait croire que son patron désirait prendre un abonnement auprès d'un taximan. Alors qu’il patientait, sur la demande de Coly, la partie civile a sollicité ses services.

En cours de route, il a demandé au client de lui permettre de passer chez sa tante lui remettre de l’argent. Lorsqu’il est revenu de chez sa tante, il dit avoir trouvé Diomaye Yatt en train d’être agressé par deux individus dont Coly. Après leur forfait, ils sont partis. Mais selon ses dires, la victime l’a accablé, en l’accusant d’être de connivence avec ses agresseurs, alors qu’il n’y est pour rien. Accusé de vol en réunion commis avec usage d'arme, de véhicule, d'association de malfaiteurs et de violence, son dossier a été renvoyé au 30 avril prochain, date à laquelle il devra en convaincre les juges. Surtout que les témoins oculaires doivent comparaitre, car si le procès a été renvoyé hier, c’est à cause de leur absence.