«L’EMIGRATION CLANDESTINE EST UN PHENOMENE NATUREL QUE PERSONNE NE PEUT COMBATTRE»
Si pour certains, la question de l’émigration irrégulière est du ressort de l’Etat, pour le délégué général de la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide (Der) les seuls responsables sont ces jeunes qui décident de partir de manière frauduleuse.

Si pour certains, la question de l’émigration irrégulière est du ressort de l’Etat, pour le délégué général de la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide (Der) les seuls responsables sont ces jeunes qui décident de partir de manière frauduleuse.
De l’avis de Pape Amadou Sarr, l’émigration clandestine est un phénomène naturel que nul ne peut combattre. Au moment où le Sénégal pleure ses fils décédés par milliers au large de ses côtes, le délégué de la délégation générale à l’entrepreneuriat rapide (Der) situe les responsabilités.
Pour Pape Amadou Sarr, les seuls responsables de ce phénomène «Barça ou barsax » sont ces jeunes qui ont décidé de partir de façon frauduleuse, d’enfreindre les lois de pays amis ». Il s’exprimait hier en marge du lancement de la semaine de l’entrepreneuriat co-organisée entre la Der et Jokkolabs.
A cette occasion, le délégué général a insisté sur le fait qu’« un jeune qui veut partir, qui a le désir d’aller voir ailleurs, nul ne peut le retenir». Pour corroborer ses dires, cet ancien migrant annonce que la Der a même financé «des jeunes à hauteur de 5 ou 10 millions, qui ont vendu leur fonds de commerce etleurs pirogues pour se lancer à l’aventure. Nous avons accompagné des éleveurs qui ont décidé de partir », souligne Pape Sarr. Qui tient d’emblée à faire la différence entre le départ de ces jeunes à l’émigration et le manque d’emploi.
«Les gens font un lien entre le départ et le besoin d’emploi, moi je ne le ferai pas tout simplement, parce qu’il n’y a pas de lien de causalité entre le départ à l’émigration et la question d’emploi», dixit-le délégué général. Cela relève de l’amalgame, avance-t-il. «Nous avons décidé d’octroyer ces 100 milliards de francs Cfa aux jeunes du Sénégal», sur une demande du chef de l’Etat dans sa dynamique de création d’emplois, ajoute Pape Sarr. «Il faut qu’on soit responsable et raisonnable et dire les choses telles qu’elles sont. C’est de la responsabilité des jeunes de partir de façon frauduleuse, d’enfreindre les lois de pays amis, d’aller en Espagne, d’entrer sur un territoire en en freignant les règles élémentaires de respect des frontières, et que ces personnes, une fois sur place, sont arrêtées menottées, mises dans des conditions difficiles et rapatriées. C’est de leurs responsabilités et de la responsabilité de leurs familles », dénonce le délégué général de la Der. Qui estime que même si «on met aujourd’hui 500 milliards à leur disposition, les jeunes qui vont avoir les moyens de partir, partiront».
«MAIS ON CONSCIENTISE CEUX QUI VEULENT RESTER ET QUI ONT LA VOLONTE DE RESTER»
Par ailleurs, ceux qui veulent rester au pays peuvent compter sur l’appui de la Der qui compte financer à hauteur de 100 milliards de francs Cfa des jeunes et des femmes candidats à l’émigration clandestine. «Notre objectif, c’est de demander aux jeunes sénégalais de revenir et surtout de comprendre que l’enjeu de développement se passe ici et que la Der et l’Etat du Sénégal mettent en place des dispositifs et des outils qui leur permettent de réaliser leurs projets en restant au Sénégal», soutient Pape Amadou Sarr.
Le financement en question a été obtenu grâce à l’appui de la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement et l’Etat du Sénégal pour accompagner les initiatives entrepreneuriales. D’après Pape Amadou Sarr, il «sera dédié aux candidats à l’émigration clandestine dans les zones de départ», fait-il savoir.