LES 9 ÉLÈVES-POLICIERS CONDAMNÉS A 6 MOIS
Après près de 9 mois de détention préventive, les 9 élèves-policiers de la 45e promotion, qui avaient réussi au concours d’entrée à l’Ecole nationale de police avec de faux diplômes du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) ont recouvré la liberté

Les 9 élèves-policiers de la 45e promotion, qui avaient réussi au concours d’entrée à l’Ecole nationale de police avec de faux diplômes du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem), ont été condamnés hier pour usage de faux. L’agent de police qui avait réussi dans les mêmes conditions a écopé de la même sanction.
Après près de 9 mois de détention préventive, les 9 élèves-policiers de la 45e promotion, qui avaient réussi au concours d’entrée à l’Ecole nationale de police avec de faux diplômes du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) ont recouvré la liberté. Idem pour l’agent de police qui était entré dans la police dans les mêmes conditions. Toutefois, ils ne sont pas innocents, car ils ont été reconnus coupables d’usage de faux et condamnés à 6 mois d’emprisonnement ferme pour le délit d’usage de faux. Malgré cela, ils ont été relaxés des autres délits de fraude aux examens, tentative d’escroquerie sur les deniers publics.
Le confectionneur des faux diplômes, l’infographiste Alioune Badara Sow, a écopé d’1 an ferme pour le délit de faux seulement. En outre, les condamnés doivent verser solidairement la somme de 2 millions de F Cfa à l’Etat du Sénégal. Dans cette affaire, tout est parti des correspondances que le directeur des Personnels de la police nationale avait adressées, les 9 et 24 septembre 2018, au directeur de la Police judiciaire, l’informant de ce que des candidats de la 45e promotion avaient fraudé pour entrer à la police. Par la même occasion, il avait mis les prévenus à la disposition de ses collègues. Il précisait que le caractère fictif a été attesté par la Direction des examens et concours du ministère de l’Education nationale. Le pot aux roses a été découvert après trois mois de formation. Omar Diouf, Waly Ndour, Oumar Ndao, Maguette Ndour, Moussa Ndiaye, Ibrahima Faye, Cheikh Diouf, Harouna Gaye et Souleymane Thiandoum ont été interpellés.
A l’exception de Thiandoum, tous ont reconnu s’être procurés de faux diplômes pour passer le concours. Oumar Diouf a indiqué que c’est Djiré Diouf, un policier officiant aux renseignements généraux, qui lui a remis le faux diplôme, en contrepartie de la somme de 20 000 F. Waly Ndour, Cheikh Diouf et Ibrahima ont soutenu que c’est Soulèye Ngom, un agent de sécurité, qui leur a trouvé les diplômes : 50 000 F pour le dernier et 30 000 F pour les deux premiers. Clamant d’abord son innocence, Oumar Ndao a fini par confier avoir acquis son diplôme auprès d’un certain Ibrahima, mais ignorait le caractère fictif. Maguette Ndour a soutenu avoir obtenu le sien auprès de Saliou Faye, moyennant 30 000 F. Moussa Ndiaye a désigné Mamadou Sylla comme celui qui lui a remis le document contre 50 000 F. Harouna Gaye a désigné son père qui l’a contesté. Lors des confrontations, le fils est revenu sur ses déclarations, en désignant Soulèye Ngom à qui il avait versé 50 000 F Cfa.
L’agent de sécurité a aussi admis avoir encaissé 50 000 F de Waly Ndour et avait sollicité les services de l’infographe Alioune Badara Sow. Soulèye Ngom a confessé en avoir cherché pour Ibrahima Faye, Cheikh Diouf et Harouna Gaye à 10 000 F Cfa l’unité. Sow a déclaré, pour sa part, en avoir confectionné une dizaine, grâce à un diplôme remis à lui par Ngom et qu’il avait scanné. Interpellé à son tour, le policier Djiré Diouf a reconnu avoir reçu 20 000 F d’Omar Diouf. Il ne s’en est pas limité là, car il a révélé avoir luimême, en 2013, produit un faux diplôme obtenu à 50 000 F auprès de Soulèye.