LES AVOCATS PLAIDENT POUR LA REPRISE DES AUDIENCES
Parmi les mesures prises par le chef de l’Etat, lundi, dans le cadre de l’assouplissement de l’état d’urgence sanitaire il n’a nulle part été mentionné la réouverture des audiences des tribunaux.

Parmi les mesures prises par le chef de l’Etat, lundi, dans le cadre de l’assouplissement de l’état d’urgence sanitaire il n’a nulle part été mentionné la réouverture des audiences des tribunaux. Un oubli, selon certains avocats de la cour qui estiment que les audiences doivent reprendre de la même manière que les lieux de culte et les marchés sont rouverts
Dans ce contexte dominé par la pandémie du coronavirus et marqué par une série de mesures prises par le chef de l’Etat pour endiguer la propagation du covid-19, les avocats ont plaidé pour leur propre cause qui passe par la reprise des audiences des tribunaux.
Selon Me Ousmane Thiam, le seul problème c’est que le Président n’a rien dit sur la reprise des audiences par rapport à ce qui a été envisagé. « Maintenant, nous, notre sentiment est que si les lieux de culte et marchés sont rouverts, on ne voit pas la raison qui puisse présider à ce que le tribunal ne puisse pas reprendre ses audiences. Et je pense que le tribunal aussi pourra rouvrir ses portes et les audiences reprendre pourvu simplement qu’on prenne les dispositions nécessaires afin que les mesures barrières au moins puissent être respectée », plaide Me Ousmane Thiam, avocat à la Cour.
Donnant son point de vue sur la réouverture des mosquées, notre interlocuteur indique qu’il ne prendra pas le risque d’aller dans les mosquées. « Moi, en tant que citoyen et personnellement, je ne prendrai pas le risque d’aller dans certaines manifestations ou des rassemblements, notamment dans les mosquées pour éviter une contamination ».
Et d’expliquer : « maintenant, si le Président, lui, considère qu’il y a lieu d’ouvrir les mosquées, je pense qu’il y a un aspect de son discours qui doit être pris en compte également parce qu’il a dit que chacun doit avoir une responsabilité par rapport à la situation qui prévaut. Je crois que si on tient compte de ce fait, chacun doit prendre en compte sa propre responsabilité pour éviter une contamination ».
Quant à Me Abdoulaye Diallo, lui aussi avocat à la Cour, il soutient que les lieux de culte ne devraient pas être fermés parce que la foi en Dieu prime sur toutes autres choses. « Pour les mesures prises par le président de la République, je dis qu’il n’est que temps. La maladie, elle est là, mais il nous faut quand même travailler. Parce que si on ne travaille pas, on risque de mourir de faim. Je crois que la pire des choses, c’est de mourir de faim », explique Me Diallo.
Poursuivant son argumentaire, l’avocat interpelle l’écrivain Cheikh Hamidou Kane, pour qui il n’y a pas de tête lucide. Soit on sort, on travaille en prenant le maximum de précautions, on évite la maladie ou on contracte la maladie, on guérit ou on meurt. Ou bien on reste au risque de mourir de faim. L’un dans l’autre, je pense qu’il faut choisir de vivre. La dure réalité des choses est d’apprendre à vivre avec la maladie comme on dit », estime Me Abdoulaye Diallo.
A l’en croire, le confinement et les restrictions ne règlent pas grand-chose parce que le virus est là et le confinement ou les restrictions ne le font pas partir. « Les Blancs ont conclu que le fait de confiner, ça permet de retarder l’évolution de l’épidémie en attendant de trouver des solutions alors que chez nous, les solutions nous les avons déjà. C’est vrai que toute maladie peut faire des morts. Que ce soit le paludisme, les maux de tête… ».
Selon Me Abdoulaye Diallo, notre force, c’est de croire à l’existence de la maladie et l’existence d’un Bon Dieu et que toute chose à une fin. «La covid -19 n’est pas plus dangereuse que le paludisme qui sévit dans nos pays depuis fort longtemps et qui est beaucoup plus dangereux d’ailleurs. Elle n’est pas plus dangereuse non plus que la famine ou les guerres qui nous sont imposées par les Blanc », soutient-il.
S’agissant de la réouverture des lieux de culte, Me Diallo considère qu’on n’aurait même pas dû les fermer. « Il ne faut jamais fermer les mosquées. Il faut se comporter en croyants. La prière est un refuge pour tout le monde, pour tout croyant. Sans la prière, nous ne sommes rien du tout et je crois savoir que quand on est en difficulté, on se tourne justement vers le Bon Dieu pour implorer Son pardon, Sa compréhension et Sa miséricorde ». Dans l’entendement de l’avocat, on ne doit pas fermer les mosquées. Ceux qui veulent aller prier doivent pouvoir le faire et ceux qui veulent rester chez eux, y rester. C’est cela la liberté du culte, selon son entendement.