LES CHEMINOTS RECLAMENT LA CONVOCATION D’URGENCE DU COMITE INTER ETATS
Avenir du rail apres les changements dans le gouvernement

Les changements intervenus à la tête des départements des transports terrestres et du réseau Ferroviaire national dans le nouveau gouvernement ne laissent pas indifférents les cheminots de Dakar Bamako Ferroviaire (DBF). Selon Mambaye toukara secrétaire général du Syndicat Unique des travailleurs de transrail (Sutral), président de l’intersyndicale des syndicats de Dakar Bamako Ferroviaire (DBF), la nouvelle équipe suscite de l’espoir. Mais, pour lui, il est urgent de convoquer le comité inter Etats, pour aller vers des mesures fortes et irréversibles.
Les changements intervenus à la tête du ministère des Transports et celui du Réseau ferroviaire national suscitent quelques réactions chez les cheminots de Dakar Bamako Ferroviaire (Dbf). Selon le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de Transrail (Sutral) et président de l’intersyndicale des syndicats de Dakar Bamako Ferroviaire (DBF), il est urgent de convoquer le Comité inter Etats. Car Mambaye Tounkara considère que rien ne peut se faire tant que ce comité qui comprend également les ministères des Transports et des Finances des deux pays, ne se réunit pas pour prendre des décisions majeures, des mesures fortes et irréversible. «Une telle dynamique permettra de mobiliser les 20 milliards Fcfa, qui sont les ressources devant accompagner la transition», dit-il. Cette rencontre permettra également, selon Mambaye Tounkara, de fixer des délais précis pour dépasser la crise que connaît le rail et qui affecte les deux pays (Mali et Sénégal). Au Sénégal par exemple, le Port Autonome de Dakar (Pad) est atteint de plein fouet par la crise du rail. De l’avis de Mambaye Tounkara, le Président Macky Sall a exprimé sa volonté de rénover le chemin de fer. «Notre vœu ardent est que la feuille de route des ministres qui viennent d’être nommés permette la concrétisation de la volonté exprimée par le chef de l’Etat. A travers les hommes choisis, nous avons l’impression qu’il veut accélérer la cadence.
Me Oumar Youm qui gère le ministère des Infrastructures et des Transports Terrestres est déjà dans ce dossier pour avoir été l’un des plus proches collaborateurs du président de la République. Et le secrétaire d’Etat Mayacine Camara est fils de Koungueul ; donc il connaît bien l’impact socioéconomique négatif engendré par l’arrêt de l’activité ferroviaire». Après l’échec de la privatisation, rappelle le syndicaliste, les deux Etats en l’occurrence le Sénégal et le Mali ont décidé de résilier le contrat de concession le 7 mars 2016. A la suite de cette résiliation, les Etats s’étaient engagés à accompagner la transition avec un budget de 7,5 milliards de Fcfa. Ce budget devait prendre en compte les salaires des travailleurs pendant 6 mois, la réhabilitation des parties critiques de la voie et de 6 locomotives pour maintenir l’activité.
«UNE ENVELOPPE DE 20 MILLIARDS POUR REDEMARRER LES ACTIVITES, MAIS…»
Malheureusement, indique Mambaye Tounkara, à cause des retards de décaissement, les montants ont été pratiquement engloutis par les salaires. «De mars 2016 à nos jours, l’état de dégradation du matériel s’est aggravé, jusqu’à l’arrêt total de l’activité en mars 2018», relève-t-il avant de poursuivre : «avant cet arrêt, le comité inter Etats chargé de gérer la transition s’était réuni pour faire le point. C’est à la suite de cette réunion que les deux Etats ont décidé de débloquer chacun 10 milliards de Fcfa soit une enveloppe globale de 20 milliards, pour accompagner cette période transitoire à travers l’acquisition de locomotives, la réhabilitation des parties critiques de la voie de Dakar à Bamako en passant par Kidira». A cela, s’ajoutent la sécurisation des salaires et la mise en place d’un mécanisme pour trouver des solutions sur la situation du passif entre Transrail et DBF. Dans le même sillage, souligne Mambaye Tounkara, les autorités avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD) ont trouvé un accord pour mettre en place une autre équipe.
Ce qui a engendré la nomination de Kibily Touré à la tête de DBF. A la dernière rencontre de 2018, il avait été décidé de mettre un budget à la disposition de la nouvelle équipe, pour relancer l’activité ferroviaire entre les deux pays et piloter la mise en place d’un nouveau schéma institutionnel. Malheureusement, dit-il, le comité inter Etats ne s’est toujours pas réuni pour mobiliser les fonds et c’est pourquoi, l’Administrateur Général qui est animé d’une ferme volonté de faire des résultats, est sur le terrain pour rechercher des moyens, pour au moins sortir DBF de cette situation. Et dans ce cadre, il a même pu trouver des partenaires Sud Africains qui sont prêts à la mettre à la disposition deDBF des locomotives sur la base d’un contrat de location.