LES DEFAILLANCES DE COMMUNICATION D’URGENCE DE LA SECURITE PUBLIQUE NATIONALE INDEXEES
Force est de constater que cette tornade, ayant occasionné un lot de dégâts matériels et une perte en vie humaine à Thiès, est révélatrice des failles du système de sécurité publique nationale

La tempête qui s’est abattue sur Dakar dans la nuit du jeudi 03 octobre dernier a failli engendrer une catastrophe dans le pays. Cependant, si les phénomènes pluviométriques transcendent le pouvoir de l’humain, force est de constater que cette tornade, ayant occasionné un lot de dégâts matériels et une perte en vie humaine à Thiès, est révélatrice des failles du système de sécurité publique nationale. Un défaut notoire de communication d’alerte publique est ainsi décrié. Dans la gestion des affaires de la cité, l’importance d’une politique de prévision s’avère fondamentale pour la survie collective. Cela est encore plus valable dans une période propice aux calamités naturelles comme la saison des pluies. La nuit du 03 octobre 2019 est illustrative d’une telle négligence en termes de communication d’alerte. Des éclairs accompagnés de fortes rafales de vents d’une vitesse maximale de 155 Km h, voilà ce qui a enregistré cette nuit-là. Ainsi, c’est avec stupéfaction et une grande peur que des millions de Dakarois se sont réveillés le lendemain matin au milieu de décombres. Fenêtres fissurées voire vitres brisées, effondrement de façades sur des véhicules, panneaux publicitaires à terre, arbres déracinés, un mort à Thiès à la suite de l’effondrement d’un arbre sur la toiture de la chambre de la victime… Les dégâts étaient incommensurables mardi matin. Par ailleurs, si les services de la météorologie ont bien émis des bulletins d’alerte, les autorités en charge de la sécurité publique quant à elles sont restées inertes face au danger. D’où les prémices d’une psychose ayant commencé à s’emparer des populations.
D’après les prévisions de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), le phénomène des tornades va se poursuivre jusqu’à la mi-octobre. Entre autres, un prochain orage, avec des vents pouvant atteindre 60 Km, est prévu sur la période du 07 au 09 octobre. Hélas, depuis l’annonce des prochains orages, les services de l’Etat sont restés amorphes. Elles n’ont fait aucune communication afin que les populations prennent les dispositions nécessaires. « On peut remercier Dieu. En effet, si le vent violent de la nuit du mercredi au jeudi dernier avait eu lieu dans la journée, en plus des dégâts matériels, on aurait compté des pertes en vies humaines, surtout en ville » se désole cet agent administratif. « Ils attendent certainement qu’il y ait mort d’hommes pour prendre des mesures de sapeur-pompier », renchérit son collègue. Dans tous les cas, les Dakarois sont habités par une peur bleue surtout avec la rentrée des classes. Et avec l’état de certains établissements scolaires, il est à craindre pour nos mômes. Après la foudre, il nous faudra faire face aux rafales de vents que des mains humaines ne peuvent arrêter. L’attitude des autorités est d’autant plus regrettable qu’avec une bonne communication, on pourrait limiter les dégâts. Ce qui ne semble pas être une préoccupation de la Direction de la protection civile et d’autres démembrements de l’Etat.
MOMAR THIAM, EXPERT EN COM : «il y a un manque de communication publique préventive»
« Ce qu’il faut savoir, est que la lecture de la météo n’est pas une culture chez nous. C’est pourquoi, de ce point de vue, l’Etat devrait prendre toutes les dispositions nécessaires en termes de communication pour alerter les populations sur les éventuelles tempêtes. Malheureusement, il y a un manque de communication publique préventive face à pareils événements. Hélas, on ne sent pas une étroite collaboration en matière de communication entre les démembrements de l’Etat, les services de la météorologie et ceux chargés de la sécurité publique nationale, comme ce la se fait dans d’autres pays en période d’intempéries ».