LES HOMMAGES ET DERNIER ADIEUX A CAMOU
Levée du corps suivie de l’inhumation d’Abdourahmane Camara à Saint-Louis

Décédé à Maroc le weekend dernier, la dépouille de Abdourahmane Camara dit «Camou», Directeur de publication de Walfadjri Quotidien est arrivée à Dakar dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 décembre. La levée du corps a eu lieu, hier mercredi matin à partir de 9h à la mosquée Aboubakrine Sadikh de Sacré-Cœur (Dakar), suivie de l'inhumation le même jour aux cimetières Marmyal de Sor à Saint-Louis. Mais auparavant, le cortège funèbre a fait un détour au siège de Walfadjri pour les derniers adieux ;
Des membres de la famille, des amis et proches, des confrères de la grande famille de presse et des hommes politiques. Bref, ils étaient nombreux à faire le déplacement à la mosquée Aboubakrine Sadikh de Sacré-Cœur à Dakar hier, mercredi 18 décembre 2019, pour rendre un dernier hommage à un des monuments de la presse sénégalaise que représentait le journaliste Abdourahmane Camara, affectueusement appelé «Camou», rappelé à Dieu la nuit de samedi à dimanche dernière au Maroc où il était hospitalisé.
Des témoignages unanimes, forts et émouvants ont accompagnés Camou, décrit comme un journaliste loyal. Toutes les personnes qui ont pris la parole lors de la cérémonie de levée du corps sont revenues sur sa loyauté et sa carrière journalistique remarquable. Une cérémonie de récital du Saint Coran a été organisée dans la mosquée pour le repos de son âme. A 9h une grande prière a été achevée, le discours de l’imam de la mosquée de Sacré-Cœur a plongé tout le monde dans un silence émouvant. Il a parlé de l’attachement de l’homme à la mosquée Aboubakrine Sadikh.
Les discours étaient courts, certes, mais émouvants et pleins de sens. Il fallait faire avec le temps, parce que la dépouille devait passer à Walfadrji, la seconde maison du défunt, le groupe de presse auquel il aura consacré toute sa carrière professionnelle ou presque, pour les derniers adieux avant que le cortège funèbre ne fasse cap sur Saint-Louis où l’homme repose désormais aux côtés des membres de sa familles aux cimetières Marmyal de Sor. L’épouse d’Abbourahamne, Madame Camara présente à la cérémonie de levée du corps a confié que son mari était un homme soyeux, d’un très grand attachement. Elle a ajouté que Abdourahmane l’aimait autant, protégeait sa famille, et que l’homme faisait tout pour satisfaire sa famille et sa femme. «Je demande au Bon Bieu que le Paradis soit sa dernière demeure. Je remercie tout le monde ici présent, mais plus particulièrement le Groupe Walfadjdri et ceux avec qui il a partagé le même métier».
Oustaz Assane Diouf, au nom du Groupe Walfadjri et de son Administrateur, Cheikh Niasse de poursuivre : «nous remercions les Sénégalais, parce qu’ils ont perdu leur fils, ils savent que c’est une grande perte, raison pour laquelle ils sont là aujourd’hui. Cheikh Niasse, vous disait, quand il a perdu son père Sidy Lamine Niasse, qu’il était un orphelin. Par contre, la mort de Abdourahmane l’a rendu orphelin deux fois et que cela va l’en encourager à porter le drapeau plus haut et à continuer maintenir sur les rails le même train que son père leur a confié». Et de conclure : «un seul Abdourahmane est parti, un seul Sidy est parti mais, ils y a des Abdourahmane et des Sidy qui sont toujours là.»
RÉACTIONS… RÉACTIONS
MAITRE MADIKE NIANG ANCIEN MINISTRE D’ETAT : «C’est un journaliste hors pair que nous perdons» «Abdourahmane Camara était un homme qui respecte l’éthique et la déontologie du métier. En dehors du métier du journalisme, Abdourahmane était un ami pour moi. On a fait les études ensemble à Charles De Gaule, on a cheminé ensemble durant 30 ans, avec Sidy Lamine Niasse. J’étais ministre pendant 10 ans, Abdourahmane ne m’a jamais demandé quelque chose pour lui. A chaque fois qu’il m’appelle, il intervient pour quelqu’un d’autre. J’ai jamais connu son souci. C’est une grande perte, en tout cas moi je suis très attristé par sa mort parce qu’on a partagé des moments très forts avec Sidy Lamine Niasse, au moment où il fallait dénuer des crises, toujours au côté de Sidy. Les gens oublient qu’Abdourahmane était un journaliste d’investigation. Pour l’affaire Babacar Seye, il a signé un livre avec Tidiane Kassé. Pour vous dire que c’est un journaliste hors pair que nous perdons. Que la terre lui soit légère.»
SOULEYMANE NDENE NDIAYE - ANCIEN PREMIER MINISTRE ET PCA DE L’AIBD : «La presse Sénégalaise vient de perdre un pionnier»
«Je garde de Abdourahmane Camara le souvenir d’un homme sérieux, de bonne foi, de fidélité, de courtoisie. Je l’ai souvent rencontré a titre personnelle et dans le cadre de plusieurs professions que j’ai exercées, comme avocat, ministre et dans la vie. La dernière fois que je l’ai vu, c’était quand Sidy Lamine Niasse était rappelé à Dieu. La presse Sénégalaise vient de perdre un homme important, un pionnier. Je souhaite que la terre de Saint-Louis lui soit légère et je présente mes condoléances à son frère avocat, a son frère Jacob qui est à Montpelier, a son autre frère qui est à Londres parce que j’ai eu l’occasion de les rencontrer, de les connaitre en dehors du Sénégal. Même s’il n’est pas le frère ainé, il faisait partie des pionniers de cette famille. Donc nous venons de perdre un ami, un bon journaliste, mais «koulli nafsin zayi khatil maouti», nous tous nous passerons un jour. Par contre, l’essentiel est que le souvenir que le défunt nous a laissé soit un merveilleux souvenir.»
MAMOUDOU IBRA KANE, JOURNALISTE : «Abdourahmane n’a jamais accepté la compromission»
«J’ai connu Abdourahmane Camara vers les années 90, comme stagiaire en 1994 à Walfadjri. Il a été pour moi et ceux de ma génération un grand frère. C’est quelqu’un qui nous a inculqué les valeurs fondatrices de ce beau métier qu’est le journalisme. Il nous a montré à maintes reprises que ce métier était un métier sérieux, un métier qu’il fallait embrasser, pratiquer toujours dans l’humilité, dans la rigueur, en respectant ses valeurs, ses codes et ses règles. Abdourahmane Camara n’a jamais accepté la compromission. Il y a une liaison forte entre Sidy Lamine Niasse et Abdourahmane Camara ; cela n’est pas un hasard, seul le Seigneur détient le secret. Il a été un fidèle compagnon de Sidy Lamine. Camou, c’est l’incarnation achevé de ce que j’appellerai «l’Esprit Walf» qui a été toujours attaché à l’esprit Walfadjri. Aujourd’hui, nous l’accompagnons, en priant notre Seigneur, en l’implorant pour qu’Il reçoive Abdourahmane Camara dans son paradis, pour qu’il y repose pour l’éternité.»