LES PERSONNES HANDICAPEES EXPOSENT LEUR PANOPLIE DE MAUX
Leur handicap a fortement transformé leur vie. Entre difficultés, désarroi et cri de cœur, les personnes handicapées de la région de Ziguinchor souffrent.

Leur handicap a fortement transformé leur vie. Entre difficultés, désarroi et cri de cœur, les personnes handicapées de la région de Ziguinchor souffrent. Au nombre de 60.000, environ, ces personnes qui représentent 8,1% de la population régionale et qui, pour la plupart, ont attrapé leur handicap dans des accidents par mines, déplorent l’indifférence et le manque de volonté de l’Etat dans la prise en charge de leurs nombreuses préoccupations.
Les personnes handicapées représentent près de 8,1% de la population de la région de Ziguinchor, selon les dernières statistiques de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) ; soit environ 60.000 personnes vivant avec handicap recensées dans la région. Une couche vulnérable qui affronte difficilement les réalités de la vie. En atteste le nombre dérisoire de 3000 personnes handicapées seulement bénéficiant de la Carte d’égalité des chances sur les 60.000 recensés dans la région.
Une difficulté majeure pour ces personnes qui ne cachent pas leur désarroi et leur manque de soutien. «Nous sommes une couche vulnérable et elles sont nombreuses aujourd’hui les personnes qui, parmi nous, sont sans activités. Et cette Cartes d’égalité des chances ne permet pas à ces personnes d’accéder aux soins de santé; une réelle difficulté qui s’ajoute à la question de la bourse de sécurité familiale qui fait défaut chez la plupart de ces personnes. Une contradiction par rapport à la déclaration du chef de l’Etat qui disait que toute personne handicapée détentrice de la Carte d’égalité des chances doit bénéficier d’une bourse de sécurité familiale…», a martelé le président de l’Association régionale de personnes handicapées, Alassane Badiane.
En outre, M. Badiane soulève la question de l’emploi qui reste une des préoccupations majeures des personnes handicapées de la région qui s’appuient sur la loi d’orientation sociale, qui a du mal à être matérialisée par les autorités, pour crier leur ras-le-bol. «Dans cette loi, 15% des quotas sont réservés aux personnes handicapées lorsqu’il s’agit de recrutement mais, voilà, rien n’est fait à ce niveau», déplore-t-il, avant d’étaler une séries de difficultés qui handicapent ces personnes handicapées.
En effet, la plupart des personnes handicapées dans la région sont des victimes de mines. Suffisant pour qu’elles remettent sur la table la question de la prise en charge de leurs préoccupations, lancent avec dépit ces personnes qui s’expliquent difficilement l’indifférence de l’Etat dans la prise en charge de leurs préoccupations. De la santé à l’éducation, en passant par l’emploi, les difficultés foisonnent chez les personnes handicapées qui vivent le calvaire dans la région. Elles se sentent marginalisées, abandonnées, démunies et ne brandissent qu’un seul slogan: «Nous sommes très fatiguées, très fatigués…»