«LES PROFESSIONNELS DU DROIT DOIVENT APPRENDRE A TRAVAILLER ENSEMBLE»
En présidant hier la 1ère édition du Forum International des Professionnels du Droit (Fiprod), le ministre de la Justice, Me Malick Sall a délivré un cours magistral sur le Droit.

Les avocats et autres professionnels du Droit feraient mieux de revoir leur manière de travailler. C’est la recommandation que leur a faite hier le ministre de la Justice. Me Malick Sall estime en effet que des cabinets d’avocat de dix personnes sont incapables de concurrencer des cabinets qui sont plus structurés et dans lesquels on retrouve tous les profils de la profession. Aussi, leur propose-t-il de se regrouper et de travailler ensemble afin de gagner la confiance de l’Etat.
En présidant hier la 1ère édition du Forum International des Professionnels du Droit (Fiprod), le ministre de la Justice a délivré un cours magistral sur le Droit. Estimant que le Droit est devenu aujourd’hui un service comme un autre, Me Malick Sall explique que le retard des Sénégalais dans ce domaine vient essentiellement de la nature de la formation à l’école. Laquelle formation est caractérisée par des enseignements généraux. En guise de comparaison, il souligne que les Américains ont adopté un système basé sur l’expertise à tous les niveaux. «Il est inconcevable qu’un avocat ou un notaire puisse gérer un dossier du début jusqu’à la fin. Ce n’est pas possible, car les choses ont été divisées. Chacun doit se retrouver avec l’autre, mais à condition que tout le monde accepte d’être modeste et de travailler pour la réussite d’un contrat qu’on lui a confié», indique le garde des Sceaux. C’est seulement de cette manière que les Etats accepterons de confier la gestion des leurs affaires au niveau international à des cabinets sénégalais, mauritaniens et ivoiriens. «Nous avons toutes les compétences ettoute l’expertise pour participer à des compétitions avec les plus grands cabinets du monde», tranche-t-il.
«UN AvOCAT D’UN CôTé, UN NOTAIRE DE L’AUTRE, CELA NE MARCHE PAS»
En France, renseigne Me Malick Sall, les avocats ont désormais tendance à se regrouper en cabinets où figurent plusieurs profils. «C’est de cette manière qu’ils ont procédé pour concurrencer les cabinets anglo-saxons. Si celui qui nous a appris le Droit a accepté de se mettre à cette école, il est de notre devoir de suivre cette méthode. Il faut que professionnels du Droit apprennent à se regrouper. Un avocat d’un côté, un notaire de l’autre et un expert-comptable plus loin, cela ne marche pas. Nous avons en face des multinationales avec des cabinets d’avocats composés de 1000 personnes. Comment voulez vous qu’un cabinet avec 10 personnes puisse concurrencer d’autres plus structurés. Les Etats veulent bien confier la gestion de leurs affaires à l’international à des locaux, mais faudrait-il qu’ils arrivent à se mettre à niveau dans tous les domaines. Avec tout le vécu et l’histoire dont ils disposent, les avocats et autres juristes sénégalais sont capables de dépasser leurs confrères français», dit avec conviction. Si les professionnels du Droit procèdent ainsi, les Etats pourront accompagner les entreprises locales pour aller à l’assaut du monde et obliger les investisseurs étrangers à s’attacher leurs services.