L’IMAM DE KEUR MASSAR RISQUE 10 ANS DE PRISON FERME
L’animatrice dans une radio de la place, Clémence Mery Diokh, a attrait Tidiane ndiaye et Cheikh Diongue devant la justice - Elle leur reproche d’avoir violé sa fille de 7 ans

L’animatrice dans une radio de la place, Clémence Mery Diokh, a attrait Tidiane ndiaye et Cheikh Diongue devant la justice. Elle leur reproche d’avoir violé sa fille de 7 ans. Poursuivis pour viol, pédophilie et détournement de mineure sur une fillette de moins de 13 ans, ils encourent 10 ans de prison ferme. Le verdict sera rendu demain.
M.S n’a que 7 ans, mais elle fait déjà l’objet d’une convoitise. Elle aurait été victime des abus sexuels de la part de l’imam de leur quartier et de leur voisin. Pour ces actes, ils ont comparu hier à la barre des flagrants délits de Dakar pour viol, pédophilie et détournement de mineure. Il ressort des débats d’audience que les faits se sont déroulés à Keur Massar. Le 13 mars 2019, Clémence Mery Diokh, Animatrice de radio de profession, a remarqué un comportement étrange chez sa petite fille âgée de 7 ans, nommée M.S. Ce jour là, au moment où elle faisait la toilette quotidienne à sa fille, elle a touché les parties intimes de celle-ci qui a eu à sursauter en se tordant de douleur. Bombardée de questions par sa maman, la victime n’a pipé mot. Pour y voir clair, Clémence Diokh a amené sa fille à l’hôpital, en compagnie de son mari, à la clinique de Sicap Mbao. Après diagnostic, le gynécologue a fait état d’une défloraison hyménale. Ne pouvant pas croire à ces dires, les parents ont fait une deuxième consultation à l’Hôpital Principal de Dakar où l’homme de l’art a conclu à une déchirure périnéale superficielle postérieure et une absence d’hymen. Soumis au feu roulant de questions, M. S a pointé du doigt l’imam du quartier surnommé « Oustaz Ndiaye » et Cheikh Tidiane Diongue, un voisin de leur quartier. A en croire la victime, ses bourreaux auraient commencé à lui faire subir ce calvaire depuis 2017/ 2018, quand elle était en classe de CI. Arrêtés, les mis en causes ont nié les faits qui leur sont reprochés.
«Je ne PEUX ETRE Le VIOLEUR CAR JE SUIS IMPUISSANT DEPUIS 2016»
Agé de 70 ans, l’imam a réitéré ses déclarations faites à l’enquête préliminaire devant le prétoire. Selon Tidiane Ndiaye, la fille l’a indexé car il est célèbre dans le quartier. « Sachez que je suis impuissant depuis 2016, raison pour laquelle j’ai libéré ma femme », dit-il. Conduit à Abass Ndao pour des preuves du défaut de virilité, l’urologue a indiqué que le test d’érection a permis de retrouver un dysfonctionnement érectile. Dans la même mouvance, Cheikh Diongue a versé de chaudes larmes en jurant sur tous les saints de n’avoir pas violé la fille. La victime, âgée de 7 ans, n’a pipé mot suite aux questions qui lui ont été posées par le juge. Toutefois, dans le procès-verbal, M. D a confirmé que l’imam profitait toujours de la récréation de leur école pour l’entrainer dans son « Daara » et coucher avec elle. « Un jour, lorsque je partais à la boutique, j’ai rencontré Oustaz. Je l’ai salué etil m’a demandé de le suivre dans le Daara. Sur les lieux, il a étalé une natte, m’a déshabillée avant de m’obliger de me coucher. Il m’a dit que mon sexe sentait mauvais et il m’a amené dans la douche pour me laver. Après sa sale besogne, il me remettait de l’argent avant de me faire savoir que ma mère est une amie à lui. Par contre, Tidiane Diongue m’a récupérée à l’école au moment des récréations pour m’amener dans sa maison, avant de me violer sous la menace d’un couteau », a- telle raconté. Prenant la parole, la maman de la victime, Clémence Mery Diokh, indique qu’elle a vu Cheikh Diongue escalader son mur. « Sachez que mes enfants ne sortent jamais. Tout ce qui s’est passé a eu lieu durant la récréation. Ma fille a été transformée car elle commençait à porter des bas, des hauts talons ; elle se maquillait même, alors qu’elle n’a que 7 ans », nous renseigne-t-elle.
LA PARTIE CIVILE RECLAME 10 MILLIONS DE FRANCS
L’avocat de la victime, Me Ousseynou Ngom, a rappelé que le certificat médical fait état d’une vulve souillée. Selon lui, il y a un traumatisme relevé chez la victime. « Rien ne prouve l’impuissance de l’imam. Mieux, le médecin a dit qu'il ne peut pas affirmer ou confirmer son impuissance. La fille n’a pas parlé car elle se recroqueville sur elle devant ses bourreaux », plaide l’avocat. Me Nothine Mbodj quant à lui a réclamé 10 millions de francs en guise de dommages et intérêts. Pour sa part, le parquet estime que les faits sont constants et a requis 10 ans de prison ferme à l’encontre des prévenus. Les avocats de la défense, quant à eux, ont plaidé la relaxe à des fins de la poursuite sans peine ni dépens à titre principal et la relaxe au bénéfice du doute à titre subsidiaire. De l’avis de Me Ndeye Anta Mbaye, son client ne peut pas participer à l’éducation de plusieurs enfants et venir devant la barre mentir pour un viol. « L’Imam a vu son secret d’impuissance s’éclater sur le grand public. Mais cela prouve qu’il n’est pas l’auteur du viol », dit la robe noire. Dans sa plaidoirie, Me Arona Basse pense que les conditions dans lesquelles la fille a été volée ne sont pas éclaircies. « Ce dossier a un problème d’imputabilité. Mon client est au soir de sa fonction de maitre coranique », soutient Me Basse. Délibéré demain.