L’IMMEUBLE SOS-TRANSIT D’UNE VALEUR DE 2 MILLIARDS CFA BRAQUE ET BRADE PAR UN GANG… ENCAGOULE
Situé dans la zone industrielle de Dakar, l’immeuble Sos-Transit (Tf n°18.893/Dg) d’une valeur de deux milliards CFA appartenant à la société Transsene de feu Papa Mar Diop fait l’objet d’un squat synonyme de vente illégale à l’insu des héritiers.

Le procureur de la République a confié l’enquête à la Police
Situé dans la zone industrielle de Dakar, l’immeuble Sos-Transit (Tf n°18.893/Dg) d’une valeur de deux milliards CFA appartenant à la société Transsene de feu Papa Mar Diop fait l’objet d’un squat synonyme de vente illégale à l’insu des héritiers. Surpris par cet état de fait insolite, le fils ainé du défunt, Abdourahmane Diop, actuel directeur général de Transsene, a déposé une plainte auprès du procureur de la République contre x pour les délits de détournement d’héritage, de recel successoral et d’association de malfaiteurs. Forts d’un soit-transmis, les policiers de la Sûreté Urbaine de Dakar sont en train de mener une enquête visant à identifier et arrêter les membres du gang encagoulé qui veut mettre la main sur cet immeuble. Pendant ce temps, « Le Témoin » investigue…
D’une valeur de deux milliards de nos francs, l’immeuble Sos-Transit appartenant à la société Transsene de feu Pape Mar Diop, d’une superficie de 3.676 m2, est situé dans la zone industrielle de Dakar et plus exactement au niveau de la zone portuaire. Courant 2016, c’est-à-dire quelques mois après le décès de Pape Mar Diop père fondateur de Transsene, M. Abdourahmane Diop, fils ainé et directeur général héritier a eu le choc de sa vie lorsqu’il a constaté la démolition de l’immeuble. Pire, le vaste site sur lequel il avait été édifié a été squatté par une étrange entreprise qui a fini par le transformer en parking payant pour remorques et camions. En menant des investigations souterraines, Abdourahmane Diop a acquis des éléments indiquant que le patrimoine foncier (Tf n°18.893/Dg) familial aurait été braqué et bradé par un gang encagoulé composé de courtiers et d’anciens employés. Sans doute avec la complicité de quelques membres de sa famille élargie. Ce qui renforce la certitude du plaignant, M. Diop, c’est le constat de Me Fatoumata Thiam, huissier de justice, qui s’est transportée sur les lieux. Interpellé sur les motifs de sa présence sur le terrain Sos-Transit, un individu qui se dit cadre des lieux a déclaré ceci : « S’ils (Ndlr, ceux qui ont requis les services de l’huissier) veulent avoir des informations, ils n’ont qu’à se rapprocher du service juridique d’Ecobank » lit-on dans le procès-verbal d’huissier.
Lequel mentionne le stationnement de nombreux camions et gros porteurs trouvés sur les lieux de qui est la propriété de SOS Transit. Pour faire la lumière sur cette affaire au parfum de scandale, Abdourahmane Diop est allé déposer une plainte auprès du procureur de la République contre x pour les délits de détournement d’héritage, de recel successoral et d’association de malfaiteurs portant sur un terrain abritant un immeuble d’une valeur globale de deux milliards cfa. Forts d’un soit-transmis, les policiers de la Sûreté Urbaine de Dakar ont déjà démarré l’enquête visant à identifier et arrêter les membres encagoulés de ce gang. Comment une copie d’un titre foncier peut-il atterrir entre les mains d’un tiers depuis 2017 sans que les héritiers Diop soient au courant ? Comment un patrimoine foncier peut-il être vendu ou « loué » à l’insu des propriétaires légitimes ?
Entendu dans un premier temps à la Brigade de recherches de la gendarmerie de Colobane, M. Abdourahmane Diop avait d’abord déploré avoir constaté que des personnes mal intentionnées usant de faux documents se soient appropriés son immeuble à l’enseigne « Sos-Transit » appartenant à la société Transsene dont il est le directeur général. Abdourahmane a précisé que son père, Pape Mar Diop, de son vivant, avait hypothéqué l’immeuble en garantie d’un prêt contracté auprès de l’Ecobank. Un emprunt, jure-t-il, que son père avait déjà soldé bien avant son décès comme l’atteste la mainlevée d’hypothèque jointe à la plainte ainsi que l’original du titre foncier en question. « Si mon patrimoine s’est subitement retrouvé entre les mains d’un tiers, c’est parce que j’étais malade. Et je n’avais pas le temps de m’occuper de l’immeuble en tant que directeur général. Ainsi, les faussaires ont profité de ma longue absence pour maladie pour démolir l’immeuble et vendre frauduleusement le terrain faisant l’objet d’un titre foncier » a souligné le plaignant devant les enquêteurs de la gendarmerie. Il a réitéré les mêmes propos devant les policiers de la Sûreté Urbaine (Su) saisis pour continuation d’enquête. Qui a démoli le bâtiment avant de vendre ou louer le terrain sur lequel il était bâti ? Personne n’est en mesure de le savoir à l’heure actuelle mais la réponse ne devrait pas tarder à être connue dès lors que les investigations se poursuivent au niveau de la Police où plusieurs personnes ont déjà été entendues.
L’intervention du président de la République sollicité
Compte tenu de ce qu’il considère comme la lenteur de l’enquête, M. Abdourahmane Diop a sollicité l’intervention du président de la République pour qu’il facilite la restitution de son terrain. Dès réception de la lettre appuyée par des documents administratifs et juridiques attestant le droit de propriété des Diop sur l’immeuble, le président de la République a saisi le 17 mai 2021 les ministères compétents pour une diligence rapide de cette nébuleuse affaire. Créée en 1976, rappelons-le, sous le régime du président socialiste Abdou Diouf, la société Transit Sénégal (Transsene), ayant à l’époque son siège au boulevard de l’Arsenal à Dakar, est en faillite ! Après 40 ans au service du transit et de la manutention portuaire, Transsene, qui fut un des fleurons de l’entreprise nationale, a finalement coulé sous le poids des contentieux « abusifs » provoqués par des créanciers douteux, des détournements de fonds et autres abus de pouvoir. Au finish, une logistique (camions et grues) d’une valeur d’un milliard FCFA avait été saisie par les divers créanciers. Une situation qui aurait emporté le père-fondateur de la boite, M. Pape Mar Diop, qui a rendu l’âme après avoir été persécuté jusque dans son lit d’hôpital par des huissiers. Sous les décombres de Transsene, le directeur général, Abdourahmane Diop, un des fils du fondateur, compte sauver l’ultime meuble qui se trouve être le terrain de SosTransit déjà braqué et…bradé.