L’INTERSYNDICALE D’ALASSANE NDOYE AFFICHE SA SATISFACTION TOTALE
La grève de l’intersyndicale des transporteurs, dirigée par Alassane Ndoye, a été bien suivie. Le trafic interurbain surtout a été très perturbé en ce premier jour d’arrêt de travail.

La grève de l’intersyndicale des transporteurs, dirigée par Alassane Ndoye, a été bien suivie. Le trafic interurbain surtout a été très perturbé en ce premier jour d’arrêt de travail. Les organisateurs s’en félicitent et parlent de 99 % de réussite avec un respect à 100 % dans l’interurbain. Malgré leur euphorie, il convient de préciser que, dans la région de Dakar, le trafic était quasi normal.
«C’est une satisfaction à 99 %. Dans l’interurbain, c’est 100%. Il y a un suivi extraordinaire». C’est en ces trois phrases que El Hadj Abdou Karim Seck, de l’intersyndicale des transporteurs routiers, a manifesté sa joie au premier jour de la grève illimitée entamée hier pour s’opposer à la «décision unilatérale» prise par le gouvernement et les concernant au premier chef. Selon M. Seck, «les chauffeurs respectent de plus en plus les mots d’ordre de grève. Ils comprennent maintenant qu’ils doivent être solidaires». Des adhérents qu’il exhorte à continuer sur cette voie. Il soutient par ailleurs que «ce n’est pas l’appel du gouvernement qui va nous amener à mettre fin à la grève. L’appel ne peut aucunement constituer un motif pour arrêter la grève. Il faudra des négociations sérieuses pour nous faire reprendre le travail», ajoute-t-il.
Le Syndicat national des transports routiers du Sénégal, dirigé par Alassane Ndoye, se félicite aussi de la grande mobilisation constatée partout dans les gares routières sur toute l’étendue du territoire national. De Dakar à Thiès, jusqu’à Saint Louis en passant par Mbour, Kaolack, Fatick, Touba jusqu’à Kédougou, ils ont répondu à l’appel de leur secrétaire général national. C’est du moins ce dont s’est félicité ce dernier. A Dakar, les responsables syndicaux ont passé le premier jour de grève dans les différentes gares, guettant les moindres récalcitrants. La règle : «empêcher ou faire descendre tout client d’un véhicule dont le syndicat est en grève». Une stratégie des piquets de grève qui a connu des fortunes diverses dans la capitale. Si elle a fonctionné en banlieue, dans d’autres endroits les cars Tata et les bus de Dakar Dem Dikk ont circulé normalement. Conséquence : la mobilité a été perturbée.
Grève réussie dans les régions
A Thiès, Djim Guèye, taximan, se dit satisfait. «Ici, à Thiès, tous les taxis et les véhicules interurbains ont fait grève. Ce n’est pas une affaire de syndicalistes. Les mesures prises par le gouvernement sont très sévères», juge-t-il. Le secrétaire général du regroupement des chauffeurs et transporteurs de la gare routière «Liberté» de Kaolack, Mamadou Kébé, parle de «torture». «Le gouvernement a essayé de nous torturer. A chaque drame, il en profite pour prendre des mesures sévères sur le transport. Des mesures qui affectent non seulement le secteur, mais la population surtout «. D’où le calme plat qui a prévalu au niveau de cette gare routière. «Tout le monde est à l’arrêt. On est fâchés. Un beau jour, ton patron se lève et prend des mesures sévères à ton encontre. C’est injuste. Il faut repenser ces mesures. Toutes les guerres finissent autour d’une table de négociations. Si le gouvernement nous appelle, on va aller répondre et discuter cartes sur table. On est chauffeurs depuis très longtemps. Nous avons des fils qui sont devenus chauffeurs. Cela fait plus de 40 ans qu’on s’active dans le secteur. C’est la première fois dans le secteur qu’on a une hausse de 100 francs sur le litre du carburant», s’est-il indigné.
A Kaolack, la grève a été largement suivie dans les secteurs urbain et interurbain, confirme le secrétaire général du syndicat des chauffeurs de taxi de Kaolack. Pape Seck soutient que, du côté des taxis, «la grève a été très bien suivie. Aucun taxi urbain ne s’est déplacé ».
C’est le même constat à Fatick où la gare routière a été désertée hier, premier jour de grève, comme l’a affirmé le président du regroupement des chauffeurs de la gare routière de Fatick, Pape Guèye. «Tout est à l’arrêt. Il n’y a personne ni aucun véhicule. C’est formellement interdit de prendre des clients. On ne peut pas les empêcher de circuler, mais ils ne doivent pas prendre des clients à part les autres qui ne sont pas allés en grève».
A Mbour, le secrétaire général du syndicat des routiers affilié à la Cnts confie que le mouvement y est aussi largement suivi, surtout à la gare routière des taxis. Leur secrétaire général et non moins premier vice-président des chauffeurs de transports touristiques de la Petite Côte relève un point qui aurait soulevé cette colère des chauffeurs et transporteurs. Pour El Hadj Mbaye Diène, l’Etat s’est empressé de prendre des décisions unilatérales.
A la gare routière de Touba, les chauffeurs ont suivi l’appel lancé par le président du regroupement départemental des chauffeurs de Mbacké, Mame Mor Diop. Du côté de l’interurbain, le secrétaire général du syndicat des travailleurs du transport interurbain, Pape Diagne, suit le même tempo que ses camarades. «Nous sommes allés en grève. Nous avons suivi le mot d’ordre de l’intersyndicale dirigée par Alassane Ndoye parce que nous sommes fatigués». Ce qui a amené les clients à rebrousser chemin parce que «tous les chauffeurs sont en grève», dixit le président du regroupement des chauffeurs du garage Saloum de Mbacké, Samba Sall. «Nous travaillons à perte et nous ne pouvons pas continuer ainsi. L’Etat doit impliquer tous les acteurs pour des solutions durables», a-t-il plaidé.
Saint Louis, n’était pas en reste même si, dans l’ancienne capitale, la grève n’était pas générale. Mais le constat est que, à la gare routière, l’arrêt de travail a fortement paralysé le transport interurbain. «Les chauffeurs sont fatigués. Ils jugent trop sévères les 22 mesures prises par le gouvernement à l’issu du Conseil interministériel tenu à la suite de l’accident de Sikilo «, a fait savoir Mamadou Birane Sow, un des responsables de gare la qui renseigne que même à Rosso, à Richard Toll, à Podor... les chauffeurs n’ont pas pris le volant. Une situation qui a affecté les voyageurs qui voulaient se rendre à Dakar malgré le fait que les minibus circulaient tranquillement.
Du côté de la frontière malienne, particulièrement sur l’axe Moussala, le responsable syndical a demandé le respect du mot d’ordre lancé par l’intersyndicale dirigée par Alassane Ndoye. Le représentant des routiers du Sénégal, Ibou Diallo, confie: « les chauffeurs sont au courant des préavis de grève. Les deux secrétaires généraux s’entendent très bien. C’est pourquoi, depuis hier, nos frères maliens ont choisi de rester à la frontière jusqu’à la fin de la grève. Les camions maliens sont restés chez eux».