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LOUMA GUINGUINEO, LE MARCHE HEBDOMADAIRE DE TOUTES LES CONVOITISES

Sur la rue de la gare, baptisée avenue Emile Serieux, le « louma », qui signifie marché (hebdomadaire) en peul « firdu » ou mandingue, de la commune n’est jamais loin. À quelques mètres du lieu, on aperçoit des clients, commerçants et autres badauds.

Publication 03/08/2022

Sur la rue de la gare, baptisée avenue Emile Serieux, le « louma », qui signifie marché (hebdomadaire) en peul « firdu » ou mandingue, de la commune n’est jamais loin. À quelques mètres du lieu, on aperçoit des clients, commerçants et autres badauds. Sur un air de saison des pluies, la température est clémente… Jour de nuage au ciel chargé… Dès les premières heures de la matinée, des convois de charrettes, de camionnettes et autres moyens de transport surchargés de passagers et de produits de toutes sortes envahissent, petit à petit, ce lieu de négoce. Certains, à peine réveillés de leur profond sommeil, se prélassent dans les huttes de fortune, se débarbouillant le visage d’une aube qui s’annonce. Les campements de fortune, les charrettes, les fûts d’huile ou Dame Jeanne, les tas de foin, les sacs de mil, maïs, de niébé ou de sorgho meublent le décor. Sans compter les condiments… Nous sommes à Guinguinéo, jadis deuxième capitale du chemin de fer du Sénégal.

Dans ce méli-mélo où des voix s’enchevêtrent, les décibels de la sonorisation de certaines cantines ou tentes augmentent à la pollution sonore ! Sur l’asphalte, de la friperie de toute sorte est étalée. Du savon provenant de la Guinée Conakry au thé et du sucre de la Gambie en passant par l’encens, les flacons de parfum, rouleaux de tissus, matériels agricoles (hilaire, daba, houe…), tout y est. « Je vends trois hilaires sans manche à 2500 FCfa et l’unité à 1000 FCfa », explique le jeune Ngor, originaire de Laniane.

Il n’est pas le seul à troquer ces matériels artisanaux qui sont à la portée de toutes les bourses et font l’objet de marchandages. « S’il y a ailleurs des matériels exportés, moi je préfère le travail de nos artisans », dit Mbaye, ce jeune rencontré dans le « louma ». En vérité, s’il y a une spécificité chez les marchés hebdomadaires, c’est la possibilité de disposer de plusieurs articles et d’en acheter en grande quantité pour la revendre. C’est le cas du thé de la Gambie dont le paquet de 10 boites coûte 1000 FCfa et le kilogramme de sucre s’échange à 700 FCfa. Le café Touba, boisson chaude, donne de l’énergie à l’activité !

Mais attention, certains commerçants véreux profitent de l’inattention des clients pour écouler, sans gêne, des produits périmés. Nous avons assisté, nous-mêmes, à une opération de saisie, menée par une équipe du Service d’hygiène de Guinguinéo, soutenue par un Agent de sécurité de proximité (Asp).

La nuit, veille du « louma », lorsque nous faisions un tour dans le marché, nous avons observé un car « Ndiaga Ndiaye » de fortune, bourré de mangues vertes dont l’odeur qui s’y dégageait était d’une pestilence qui importunait les narines et étranglait la gorge. Et le lendemain, un gars s’est permis d’étaler à même le sol cette marchandise gâtée pour la commercialiser. Ce qui irrita les agents de contrôle. Ils saisiront la marchandise prohibée, avant de servir au propriétaire une convocation, malgré sa séance de négociation infructueuse. Mais, dès que ces derniers sont partis, sur le même endroit, une dame s’est permis, encore, d’exposer une partie de cette pourriture, mélangée, avec des mangues non mûres et qui étaient cachées dans une bassine. « Nous procédons à des verbalisations, des paiements et même à des gardes à vue », souligne l’Asp, M. Dieng, affecté au Service d’hygiène de Guinguinéo. Dans des charrettes, ces nomades provenant de « Ndingler », village distant de 4 km de Guinguinéo, Nguélou (10 km), Keur Samba Diaw (3 km), Mboss (+ 25km), etc., s’agglutinent.

Certains viennent encore plus loin. C’est le cas de Yakhya Cissé, venu du Niger. Vendeur de chaussures traditionnelles, l’homme affirme avoir payé 2500 FCfa de droit de stationnement à la mairie. À l’en croire, « le marché « louma » offre des opportunités à la clientèle ». Selon l’intendant du lycée de Guinguinéo, A. Niasse, c’est son père Ely Birahim Niass, ancien maire de la commune, qui est le premier à avoir initié un « louma » en 1990. « À l’époque, le marché était organisé à l’entrée de la ville, ensuite on l’a ramené en plein centre-ville vers 1997. Au début, les commerçants n’étaient pas d’accord avec lui, car l’activité du « louma » était un manque à gagner pour eux, mais finalement, ils ont fait avec », souligne-t-il. Selon plusieurs sources, ce sont ces mêmes commerçants qui mènent une activité itinérante au « louma » de « Fass Barigo » le jeudi, au marché de Gossas le samedi et celui de Birkilane le dimanche. « C’est un souk à ciel ouvert. Mais le vendredi, pour des raisons religieuses, on n’organise pas de « louma » », précise le journaliste Abdoulaye Diallo du quotidien national « Le Soleil », qui a consacré sa grande enquête, disponible au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), au marché sous-régional de Diaobé. Toutefois, en cette période d’hivernage, des paysans vont aux champs et cela donne un climat clairsemé au « louma ».

Si le mercredi 20 juillet, il y avait une légère affluence, une semaine après, c’était tout le contraire. Pour le commerçant Abdoulaye Sow, vendeur d’engrais, le « louma » devait être plus animé si les habitants du terroir avaient les moyens de faire assez de provisions. Autre endroit, autre récit. Nous avons vu du matériel destiné aux paysans riziculteurs, une panoplie de cordes pour attacher le bétail, de la volaille, des sacs d’arachides, d’engrais, de produits de semence ou cosmétiques, des produits maraîchers ou légumes, etc.

Pour la vendeuse de tissus brodés et de rideaux, Ndèye, il est très difficile de satisfaire la clientèle en cette période d’hivernage, car la moisson n’est pas à son heure. « Nous essayons de jongler avec les travaux champêtres et parfois nous vendons à perte », souffle notre interlocutrice, qui attend parfois des clients désespérément à cause des temps durs.

Celles qui se tirent d’affaire sont les gargotières et restauratrices. Mais Maguette, une d’entre elles, s’empresse d’ajouter qu’à chaque bénéfice suffit sa charge. « Notre seul problème, c’est la non-maîtrise du marché et nous faisons de longues distances pour nous ravitailler », souffle-t-elle. Et d’ajouter que l’huile d’arachide locale s’achète à 1450 FCfa le litre.

Les bons comptes, mais… 

Non loin d’elle, nous avons trouvé Mame Cheikh penché sur son charriot de vêtements avec qui il a voyagé depuis la ville de Touba, les yeux rivés sur le téléphone. « Le marché est fluctuant. Mes chiffres d’affaires varient entre 15.000 à 150.000 FCfa », dit-il, en présence de son jeune frère. Cependant, il peut y arriver qu’ils rentrent bredouilles malgré les charges liées au transport et à la restauration. « Il y en a pour toutes les bourses, mais nous refusons de vendre à perte. Malgré les aléas, nous passons la journée, achetons des repas, payons les droits de stationnement à la mairie… », explique d’entrée, Malick Sarr, qui précise que les bénéfices diminuent en fonction des charges.

Ce marché fait aussi l’affaire de la municipalité dont des agents se chargent de faire appliquer le paiement des droits de stationnement. « Dès qu’une charrette franchit le périmètre du marché, le propriétaire paye le ticket sans broncher », jure un villageois, qui a requis l’anonymat. Le « louma » est aussi une aubaine pour ce jeune éleveur de circonstance. « J’y ai acheté deux poules et un coq à 5000 FCfa ; ce jour-là, certainement, le gars était dans un besoin pressant », raconte Ibrahima, un élève en classe de 4ème, à la rentrée scolaire prochaine. Si nous avons tenté d’en savoir plus sur une évidente hausse des recettes de la mairie, le jour du « louma », le secrétaire municipal de Guinguinéo, Ibou Goumbala, n’a pas souhaité nous dire exactement le montant récolté.

RISQUE DE RECEL

Quand « louma » peut cohabiter avec illégalité 

Les marchés hebdomadaires appelés « louma » accueillent toutes sortes de personnes et de marchandises. Et pas toujours des gens de bonne intention. « Il peut y avoir que des voleurs viennent dans les « loumas » pour tenter d’écouler des produits volés. Et là, l’acheteur va tomber sous le coup de la loi », relate Fallou, un vendeur de produits recyclés. D’après un autre commerçant, c’est difficile de retrouver un objet volé dans un « louma » d’une localité où le vol s’est opéré. « Les voleurs ne sont pas fous ; dès qu’ils commettent leur forfait à Guinguinéo, ils vont au « louma » de Birkilane ou ailleurs pour l’écouler », relève Bathie. Père Ba, comme on l’appelle, est à la recherche de son cheval volé, depuis plus d’un mois. « J’ai fait le tour des « loumas », mais je ne l’ai pas retrouvé. Je quémande maintenant 2000 FCfa pour retourner à Linguère », se résigne-t-il à dire à l’Imam « Ratib » du quartier de Macodé Bar, après la prière de Gué, la veille de notre reportage.

Avant 18h, les esprits fatigués commencent à se projeter vers un autre « louma », même si le corps exige le repos. Ces dignes hommes et femmes, jeunes et vieux, qui ont déjà préparé leurs bagages, quittent les lieux, à bord de véhicules, charrettes ou autres camionnettes surchargés pour un horizon meilleur, un « louma » plus fructueux.

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