MARIEME SODA NDIAYE PLAIDE POUR UNE AUGMENTATION DES RESSOURCES AFFECTEES A L'EAU
La députée Marième Soda Ndiaye, géographe de formation et spécialiste de l’environnement, a plaidé jeudi à Diamniadio, pour l’augmentation des ressources affectées au secteur de l’eau et de l’assainissement pour un accès équitable

Diamniadio, 24 mars (APS) – La députée Marième Soda Ndiaye, géographe de formation et spécialiste de l’environnement, a plaidé jeudi à Diamniadio, pour l’augmentation des ressources affectées au secteur de l’eau et de l’assainissement pour un accès équitable des populations à ces services.
"L’eau c’est la vie et l’assainissement c’est la dignité humaine et nous estimons que le budget dédié à l’eau est un budget encore faible et il faut travailler davantage à l’augmenter pour favoriser par des politiques, des projets et programmes à amener l’eau partout et pour tous", a-t-elle dit.
La plus jeune députée du Sénégal s’exprimait jeudi en marge du lancement d’un guide sur le droit à l’eau et l’assainissement destiné aux parlementaires dans le cadre du 9ème Forum mondial de l’eau qui se poursuit au Centre National de Conférences Abdou Diouf de Diamniadio.
Sur les 5000 milliards de francs Cfa du budget su Sénégal, il y a juste 128 milliards dédiés à l’eau et à l’assainissement, soit 2,5% du budget.
C’est pourquoi, a-t-elle souligné, il y a lieu de faire des plaidoyers pour que le budget soit revu à la hausse.
"Investir dans l’eau ce n’est pas un investissement vain, c’est investir dans l’éducation des filles qui font des kilomètres pour aller chercher de l’eau, c’est investir sur les femmes, sur la santé’’, a souligné la géographe, spécialiste des questions liés à la protection de l’environnement et membre du Conseil mondial des jeunes.
Pour la parlementaire, la crise sanitaire a montré l’importance de l’eau dans la prévention des maladies, la prise en charge sanitaire des malades, l’hygiène, la dispensation des soins entre autres.
Elle a ainsi plaidé pour des réformes fortes dans le secteur aussi bien dans le milieu urbain que le milieu rural avec surtout une révision du code de l’eau. Selon elle, elles permettront de faire la connexion entre le milieu rural et le milieu en termes d’accès à l’eau potable pour les populations.
Au Sénégal, il y a un Conseil supérieur de l’eau qui peine à avoir un contenu, alors qu’une fois alimenté en termes d’objectifs et de missions, l’organe pourrait servir d’autorité de régulation pour un meilleur accès à l’eau pour les populations, a-t-elle estimé.
En termes de suivi des politiques, elle a expliqué au cours du panel de lancement du guide, que le Sénégal est maintenant à l’ère des budgets programmes en cours depuis 2019.
C’est une loi organique votée et aujourd’hui les parlementaires devraient se saisir de cette opportunité qui leur permet d’avoir la sincérité budgétaire, la transparence et un meilleur suivi des finances publiques dans l’espace de l’Union monétaire et Economique Ouest africaine (UEMOA).
Siégeant comme Gouverneure représentante des jeunes de l’Afrique et du Moyen Orient au Conseil mondial de l’eau, membre de l’Association des jeunes professionnels pour l’Eau et l’Assainissement, la parlementaire essaie d’influencer ses collègues députés sur la problématique du droit à l’eau inscrit dans la constitution.
Membre également des "amis de l’eau", elle a invité tous les acteurs qui travaillent pour un accès équitable à l’eau à se baser sur les dispositions de la constitution.
Elle a notamment évoqué l’article 25 qui dit clairement que les ressources naturelles appartiennent au peuple et doivent être gérer avec transparence, bonne gouvernance et redevabilité dans l’amélioration des besoins des populations. L’eau étant une ressource, le droit à l’eau est dans la constitution.
"On a besoin d’avoir des cadres où les parlementaires pourront échanger pour continuer à avoir cette sensibilité sur l’eau et être renforcés en termes de capacités pour pouvoir faire face aux gouvernants et poser sur la table les véritables enjeux’’, souligné Marième Soda Ndiaye.
Elle a fait savoir que cela permettra afin d’avoir des textes de lois favorables pour que les populations puissent être soulagées.
"Au niveau mondial, plus de deux milliards de personnes manquent d’eau, donc on ne doit pas s’arrêter à ce forum, nous devrions continuer le travail pour disposer de l’eau et la préserver pour les générations futures’’, a-t-elle ajouté.
Une session parlementaire spécifiquement dédié sur comment les parlementaires devraient travailler s’est tenue mardi lors du deuxième jour du Forum.
Il a été mis en place un réseau de parlementaires au niveau mondial pour travailler en synergie sur la question de la sécurité de l’eau.
Dakar étant "le forum des réponses’’, le fait d’avoir des parlementaires engagés à travailler ensemble sur la sécurité de l’eau est une "bonne étape pour aller vers 2030". En 2023, il est prévu également la tenue de la Conférence sur la décennie de l’eau.