«NOO LANK» VEUT DENSIFIER LE FRONT
Les leaders du collectif «Noo Lank» veulent impliquer davantage les syndicats dans le combat contre la hausse du prix de l’électricité. c’est ainsi qu’une série de rencontres a été entamée avec les responsables des travailleurs.

Les leaders du collectif «Noo Lank» veulent impliquer davantage les syndicats dans le combat contre la hausse du prix de l’électricité. c’est ainsi qu’une série de rencontres a été entamée avec les responsables des travailleurs.
Il n’y a pas meilleure manière de densifier un front que de s’allier avec les syndicats. Ces derniers ont été par le passé au cœur de toutes les batailles sociales. Même si on les sent moins présents dans leur majorité dans le combat contre la hausse du prix de l’électricité, force est de constater que leur apport pourrait faire basculer les choses. Le collectif «Noo Lank» l’a certainement bien compris. C’est pourquoi, il a entamé une série de rencontres avec les représentants des travailleurs. Une délégation du mouvement est allée voir, hier matin, le Secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (Cnts), Mody Guiro et ses collaborateurs pour leur expliquer l’essence du mouvement et l’objectif poursuivi. De même, la délégation a rencontré le bureau exécutif national du Syndicat Unique des Travailleurs de l’Electricité (Sutelec) et l’Unacois. Joint au téléphone, le coordonnateur du Forum Social Sénégalais (Fss) et membre de la délégation, Mignane Diouf, informe que toutes ces entités rencontrées ont condamné l’augmentation du prix de l’électricité qui va impacter négativement les conditions de vie des travailleurs. Mais Mignane Diouf soutient que l’objectif d’un tel déplacement n’était pas de leur demander de rejoindre le mouvement de contestation dans la mesure où tout le monde est concerné par cette hausse.
Toutefois, souligne-t-il, il s’est agi de parler à tout un chacun afin qu’il y ait une dynamique d’actions. «Personne ne sera en première ligne, les autres derrière. Nous serons tous dans une même bataille», a-t-il indique. Dans la foulée, Mignane Diouf informe qu’un comité est mis en place et qu’il se chargera de poursuivre le travail et de rencontrer toutes les organisations syndicales, les autorités religieuses, les leaders d’opinion. «Des délégations seront envoyées dans les régions et les départements, dans les quartiers pour parler aux chefs de quartier, aux associations de femmes et de jeunes afin que tout le monde soit au même niveau d’information», affirme le coordonnateur du Forum Social Sénégalais et membre du collectif. A l’en croire, tous les syndicats sont aujourd’hui représentés dans ce comité.
MIGNANE DIOUF : «NOUS CHERCHONS TOUT SIMPLEMENT A METTRE ENSEMBLE TOUS CEUX QUI CONDAMNENT CETTE AUGMENTATION»
Mignane Diouf demeure convaincu que tous les Sénégalais sont foncièrement contre toute augmentation des services sociaux de base que sont la santé, l’éducation, l’eau et l’électricité. Sur ce, dit-il, le fait de rencontrer les syndicats a permis d’échanger sur ce qu’il y a lieu de faire d’une façon beaucoup plus affinée, pour pouvoir régler ce problème sans qu’il y ait trop de difficultés. A la question de savoir ce qu’ils attendent des syndicats ? Mignane Diouf répond que ces derniers n’apporteront pas plus que ce qu’ils ont apporté jusque-là d’autant que les syndicats de retraités et des travailleurs en activité étaient présents à la marche de vendredi dernier pour manifester leur courroux. «Il ne faut pas vouloir segmenter ou distinguer des gens. Les syndicats sont les premiers concernés par le coût élevé de la vie. Toutes les familles au Sénégal sont entretenues par des travailleurs syndiqués ou non syndiqués. Le premier à souffrir dans sa poche, c’est le travailleur. Ce sont les travailleurs qui font nourrir les familles dans les maisons», a déclaré Monsieur Diouf. Il estime que le collectif «Noo Lank » n’attend particulièrement rien de personne. «Nous cherchons tout simplement à mettre ensemble tous ceux qui condamnent cette augmentation des tarifs du coût de la vie, de l’électricité. Maintenant s’il y avait au départ trois à cinq organisations et qu’on arrive aujourd’hui à une trentaine d’organisations, nous sommes obligés de mieux les structurer et les organiser pour éviter que chaque organisation pose isolément des actes. Nous sommes dans un collectif. Nous voulons juste mieux nous organiser. Nous sommes une trentaine d’organisation et cela continue de s’agrandir. Donc quand un bateau s’agrandit, le capitaine doit bien voir comment se disposent les voyageurs dans le bateau», dit-il.
HABIB AIDARA, SECRETAIRE GENERAL SUTELEC : «NOUS ALLONS NOUS REUNIR POUR VOIR SI ON VA REJOINDRE LE MOUVEMENT»
Par ailleurs, le Secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de l’Electricité (Sutelec), Habib Aidara, joint aussi au téléphone, a reconnu, hier, avoir reçu une délégation du collectif «Noo Lank». Celle-ci est venue les informer et les sensibiliser par rapport à leur lutte, a-t-il indiqué. A la question de savoir s’ils ont rejoint le mouvement, il répond : « Nous ne pouvons pas encore donner une réponse tant que nous n’aurons pas réuni nos instances délibératives.» En attendant, il soutient que le Sutelec est contre toute hausse que ce soit des denrées ou des prix de l’électricité parce que c’est un syndicat de travailleurs et il défend avant tout les intérêts des travailleurs.