PRES DE 150 TALIBES CHOISIS POUR UNE INSERTION PROFESSIONNELLE A KAFFRINE
Une étude de l’ONG ‘’Secours islamique France’’ a ciblé 141 talibés âgés entre 15 et 30 ans dans la commune de Kaffrine (Centre) pour faciliter leur insertion professionnelle à travers plusieurs formations, a appris l’APS.

Kaffrine, 8 avril (APS) - Une étude de l’ONG ‘’Secours islamique France’’ a ciblé 141 talibés âgés entre 15 et 30 ans dans la commune de Kaffrine (Centre) pour faciliter leur insertion professionnelle à travers plusieurs formations, a appris l’APS.
’’Les formations vont commencer au mois de juin pour six mois avec notamment des modules destinés à préparer le talibé à bien choisir son métier’’, a expliqué Kéba Sané, responsable du projet dans la commune.
Dans un entretien accordé à l’APS, il a signalé qu’une rencontre a été tenue avec les services techniques et services dédiés à l’insertion pour partager l’étude sur les filières porteuses et les besoins du marché du travail pour la cible jeune.
Selon lui, sur un total de 25 daaras, 141 jeunes talibés ont été choisis dans la commune pour un objectif de 300 à la base, parmi lesquels 38 jeunes filles.
L’objectif du projet est de contribuer, à l’aide d’une méthodologie participative et inclusive, à la définition d’une démarche et de stratégies adaptées, contribuant à l’amélioration de l’insertion sociale, citoyenne et économique des enfants et jeunes talibés, filles et garçons, au Sénégal.
Cependant, a expliqué M. Sané, l’étude a montré des ‘’réticences chez certains maîtres coraniques’’ qui estiment que ‘’l’insertion professionnelle ou socioéconomique n’était pas dans leur mandat quand le parent leur confiait leur enfant’’.
’’L’étude révèle en outre que l’accès des talibés aux opportunités socio-économiques est freiné par l’éloignement entre l’endroit où se trouvent ces opportunités et les sites de résidence des Daara’’, a poursuivi Kéba Sané.
’’Cet éloignement est doublé d’un manque d’information et de concertation entre les Borom Daara (maîtres coraniques) et ceux qui sont responsables de ces structures de formation et d’accompagnement à l’insertion’’, selon Sané.
Il a aussi relevé un autre obstacle qui est celui de la barrière linguistique, ’’les talibés n’ayant pas été à l’école française alors que la langue de travail dans les structures de formation et d’accompagnement à l’insertion est le français, d’où la nécessité d’intégrer les langues nationales dans le projet de formation’’.
’’En ce qui concerne les filles, l’obstacle le plus important est le mariage précoce’’, a ajouté Kéba Sané
’’L’étude a aussi révélé l’existence de quelques filières porteuses au niveau de la région de Kaffrine, favorisant le développement des emplois pour les jeunes apprenants de l’école coranique. Il s’agit des métiers de chauffeur et d’enseignants dans les établissements scolaires publics français’’, a indiqué M. Sané.
Il a estimé qu’il faut accompagner les daaras dans le changement de leur cadre de vie par la dotation d’équipements et matériels adéquats pour l’épanouissement des jeunes talibés.