REMISE AU GOÛT DU JOUR DE L’AFFAIRE SONKO ET SES EFFETS COLLATERAUX
Le M2D affûte les armes et attend le gouvernement de pied ferme

Le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) n’a pas attendu longtemps pour réagir à la sortie du gouvernement. Lequel a publié hier un mémorandum sur l’affaire «Sonko-Adji Sarr» et ses effets collatéraux, non sans fustiger les accusations de complot invoquées par le leader de Pastef. Cheikh Tidiane Dièye et Cie ont ainsi exprimé leur scepticisme vu la tournure des évènements, et affûtent déjà leurs armes.
Ce n’est pas demain le dénouement de l’affaire «Sonko-Adji Sarr». Alors que d’aucuns croyaient que cette affaire allait être close, le gouvernement a remis au goût du jour, hier, ce dossier dans l’espace public. Mais il n’a pas tardé à trouver du répondant puisque le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) est sorti très vite de sa réserve pour apporter une réplique. Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», le M2D a indiqué prendre acte de la décision “annoncée” du gouvernement de donner suite à un point important de son mémorandum à savoir la création d’une commission d’enquête indépendante sur les crimes commis lors de la répression violente des manifestations du mois de mars dernier. Le M2D dit ainsi rester vigilant sur les modalités de mise en place, la composition et les Termes de référence (TDR) de cette commission dite indépendante.
Toutefois, le coordonnateur du M2D Cheikh Tidiane Dièye et cie estiment qu’il est constant que, sous nos cieux, de telles commissions ne sont souvent créées que pour ensevelir la vérité et charger des cibles désignées. A les en croire, le scepticisme du M2Dest d’autant plus fondé que dans son mémorandum, le gouvernement a conclu son long réquisitoire par la désignation d’un coupable tout trouvé : Ousmane Sonko. «Quelle pertinence de mettre en place une commission d’enquête dès lors que l’initiateur, partie à l’affaire, a déjà “jugé” et « condamné ? » s’interrogent-ils dans la note dont la rédaction détient copie. Ils rappellent que selon les standards internationaux, cette commission devrait avoir deux missions. Il s’agit d’abord, disent-ils, d’enquêter sur les crimes commis et identifiés comme violations du droit international des droits de l’Homme : meurtres, tortures, arrestations arbitraires et illégales, disparitions forcées, usage excessif de la force, interdiction de manifestations. «Tout ceci afin de rendre justice aux victimes », renchérissent-ils. Ensuite, ajoutent-ils, il importe de combattre l’impunité en s’assurant que tous les responsables, y compris le plus haut dans la chaîne de commandement, fassent l’objet d’enquêtes et éventuellement soient déférés.
LE M2D VA SORTIR A SON TOUR SON MEMORANDUM
Cela étant, le M2D donne date au peuple sénégalais, dans les tout prochains jours, pour présenter son mémorandum sur les faits en question. Il continue d’exiger du gouvernement la libération des otages restants et la diligence dans la mise en place, dans les mêmes formes, de la Commission en charge de l’indemnisation des victimes et de leurs familles. Le M2D appelle en définitive le gouvernement au sens des responsabilités et renouvelle sa confiance aux forces de défenses et de sécurité reconnues pour leur professionnalisme et leur esprit républicain. Il faut juste noter que depuis qu’une médiation a été entamée par les chefs religieux et autres personnalités de la société civile, le M2D qui regroupe une bonne partie des forces vives de la nation avait rangé les armes. Il préférait de ce fait s’en tenir aux actions enclenchées par les médiateurs. Certainement, Cheikh Tidiane Dièye et cie ne pouvaient imaginer que le gouvernement allait revenir à la charge de cette manière, surtout que ce dernier avait perdu beaucoup de plumes lors de la première vague de manifestations. Mais vu la nouvelle donne, tout porte à croire que le M2Dva revoir ses plans et se préparer à un rapport de forces