REPRÉSENTER FIÈREMENT LE SÉNÉGAL
Lobé Ndiaye en compétition au Fespaco

Sélectionné en compétition officielle dans la catégorie court métrage documentaire, «La femme lionne», film de Lobé Ndiaye, retrace le parcours d’Andrée Marie Diagne Bonané, une enseignante et écrivaine rompue à la tâche et qu’on surnomme ainsi. Formée au Média centre de Dakar, Lobé Ndiaye qui a participé à plusieurs ateliers d’écriture de scénario de documentaire avec le Conseil international des radios et télévisions d’expression française (Cirtef) se félicite de pouvoir vivre une expérience enrichissante avec ce Fespaco.
Foulard saumon sur la tête, Lobé Ndiaye adopte un style bien particulier. La réalisatrice et écrivaine qui, à son actif, a plusieurs romans, notamment Une perle en éclats et Sirènes de la nuit, est elle-même comme une sirène qui murmure à l’oreille. La voix à peine audible, elle se laisse quand même aller aux questions réponses des journalistes qui, après la sélection de son court métrage documentaire La femme lionne, en compétition officielle du Fespaco, s’interrogent sur ce personnage au caractère bien particulier.
«Mon film La femme lionne, sélectionné dans la catégorie court métrage documentaire, a été réalisé en 2018 dans le cadre d’une série intitulée Femme battante, qui a regroupé 8 réalisatrices de pays d’Afrique Mali, Burkina Faso, Niger, Bénin entre autres», explique Lobé avant de poursuivre : «Et ce sont ces 8 films qui avaient été sélectionnés pour aller en compétition dans le cadre d’une série avec le Cirtef et la Radiodiffusion télévision du Sénégal (Rts). Donc nous sommes allées en atelier d’écriture et nous sommes retournées après avoir fait le tournage.» Au-delà d’une simple écriture, d’un simple tournage, La femme lionne est pour son auteure le récit de la vie d’une femme battante, une femme enseignante, éducatrice, qui a inlassablement lutté pour le maintien des filles à l’école. «Elle est d’origine burkinabè, mais elle est également Sénégalaise de par son mari, le professeur, philosophe Mamoussé Diagne», revendique la réalisatrice qui, par ailleurs, fait partie de l’élite africaine de femmes intellectuelles pour qui l’enseignement est un sacerdoce. «Depuis quarante ans, elle travaille infatigablement, convaincue que les jeunes filles peuvent réussir et devenir des leaders de leur pays.» Pour sa participation, au Fespaco, Lobé Ndiaye espère elle aussi donner le meilleur d’elle-même. «Je vais avec mes collègues cinéastes défendre le drapeau national. Mais ce qui est enrichissant, c’est d’aller participer, de promouvoir mon film et d’échanger avec les cinéastes, les professionnels du festival.»
Du côté du public, l’on se félicite de savoir que pour son premier documentaire Yayou dokhandème, la réalisatrice avait récolté un prix au festival Vues d’Afrique, le prix d’encouragement du Cirtef lors du Sefor à Ouagadougou au Burkina Faso pour Le cercle brisé. Loin de briser les espoirs, Lobé se donne plutôt pour objectif de «représenter fièrement» le Sénégal. Elle fera certainement parler d’elle au pays des hommes intègres lors de la projection de La femme lionne qui s’est déroulée hier au cinéma Neerwaya.