RETOUR DE PARQUET POUR CHEIKH YERIM SECK
Dans cette affaire qui met en cause une famille d’origine libanaise, le journaliste a fait des révélations sur une supposée implication du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et d’autres acteurs du secteur de la justice.

Le journaliste Cheikh Yérim Seck a bénéficié d’un retour de parquet, au terme de son face-à-face avec le Procureur de la République hier, mardi 16 juin. Après avoir passé la nuit à la Gendarmerie de Thiong, le journaliste retourne aujourd’hui au Tribunal pour une autre rencontre avec le Procureur qui va peut-être sceller son sort. Cheikh Yerim Seck est poursuivi pour les déclarations qu’il a faites sur la télévision 7TV, la semaine dernière. Occasion pendant laquelle il est revenu sur plusieurs sujets notamment l’affaire Batiplus.
Dans cette affaire qui met en cause une famille d’origine libanaise, le journaliste a fait des révélations sur une supposée implication du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et d’autres acteurs du secteur de la justice. Il a aussi accusé les gendarmes d’avoir trouvé, lors de leur descente, une somme beaucoup plus importante que celle annoncée.
Le Cdeps exige la libération de Cheikh Yerim Seck
«Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) considère que l’emprisonnement d’un journaliste, alors que les faits ne sont pas encore établis, suscite une inquiétude quant à la liberté de la presse et la liberté d’expression», indique un communiqué du patronat de presse parvenu à la rédaction. Mieux, le Cdeps trouve que dans cette «période de pandémie du coronavirus, l’emprisonnement semble encore plus inadapté». Le Cdeps trouve que l’arsenal juridique sénégalais comporte de nombreuses dispositions attentatoires à la liberté de la presse et la liberté d’expression comme la diffusion de fausses nouvelles, la diffamation, le secret défense, la fermeture administrative d’un organe de presse. D’où la nécessité, dès lors, de la dépénalisation ou dépersonnalisation des délits de presse. Le Cdeps ajoute, par ailleurs, que l’emprisonnement du journaliste Cheikh Yérim Seck serait un acte d’un autre âge dans une société démocratique. De ce fait, il exige la libération immédiate de Cheikh Yerim Seck pour qu’il puisse comparaître libre devant un tribunal, en cas de jugement.
SYNPICS SUR L’ARRESTATION DE CHEIKH YERIM SECK : «Il ne saurait, en aucune manière, être demandé à un journaliste de trahir ses sources»
En soutien au journaliste Cheikh Yérim Seck, arrêté pour ses déclarations dans l’affaire Batiplus, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) a tenu à préciser que la protection des sources d’information du journaliste est la base de la liberté de presse et constitue un pilier essentiel de la déontologie journalistique. Par conséquent, «il ne saurait, en aucune manière, être demandé à un journaliste de trahir ses sources», a dit son secrétaire général, Bamba Kassé, dans un communiqué parvenu à la rédaction. M. Kassé est formel. «La preuve d’une information liée à une source à protéger, ne saurait également être exigée à un journaliste». Ainsi donc, le secrétaire général du Synpics trouve que «demander au journaliste Cheikh Yérim Seck, l’origine de ses propos est en totale contradiction avec la liberté de la presse». Mieux, ajoute-til, «c’est une démarche inopportune d’autant plus que l’affaire pour laquelle le journaliste est entendu, est pendante devant la justice et fait déjà l’objet de plusieurs traitements dans les médias». Le syndicat soutient qu’en rapport avec la Fédération Internationale des Journalistes, Reporter Sans Frontières et le CPJ, il suit cette affaire avec beaucoup d’intérêt et fera du respect de la liberté de la presse son objectif