SAMBA SOW ACCUSE DES RESPONSABLES DE L’APR DONT LE QUESTEUR AWA NIANG...
Samba Sow était à la barre de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance (TGI) hors classe de Dakar hier, mardi 7 janvier, pour répondre du meurtre de l’ancienne vice-présidente du Conseil économique social et environnemental (CESE) en 2016

Samba Sow était à la barre de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance (TGI) hors classe de Dakar hier, mardi 7 janvier, pour répondre du meurtre de l’ancienne vice-présidente du Conseil économique social et environnemental (CESE), commis le 19 janvier 2016. Jugé presque trois ans après ce crime, dans ses déclarations, l’accusé a nié être l’auteur du meurtre. Mieux, il avance avoir été marabouté par sa tante Fatoumata Sow et le questeur Awa Niang, des responsables de l’Alliance pour la République (APR), qui sont, selon lui, les véritables auteurs du crime.
Samba Sow, le présumé meurtrier de l’ancienne vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Fatoumata Matar Ndiaye, accuse sa tante Fatoumata Sow dite Fatou Sow et le député Awa Niang d’être à l’origine du meurtre. L’inculpé dit avoir agi sous l’emprise d’un marabout qu’aurait commis sa tante pour l’ensorceler. Mieux, a ajouté Samba Sow, c’est ce marabout en question qui a tué de ses propres mains, Fatoumata Matar Ndiaye.
S’agissant du questeur Awa Niang, le prévenu soutient qu’il lui a remis à plusieurs reprises des affaires mystiques pour porter atteinte à son ancienne patronne. Aussi, ajoute-il, cette dernière lui a remis une fois une importante somme d’argent pour satisfaire sa demande. Sa tante Fatou Sow et le député Awa Niang sont coupables du meurtre Fatoumata Matar Ndiaye parce que ces deux sont complices et ont commandité l’assassinat, soutient-il.
Revenant sur les faits, l’accusé Samba Sow a dit que l’ancienne vice-présidente du Conseil économique social et environnemental lui avait demandé de ne pas aller au Magal de Touba et lui a intimé l’ordre d’amener sa voiture en entretien à une station d’essence à Pikine. C’est là qu’il a reçu un appel téléphonique de sa tante lui disant qu’elle lui a mis en rapport avec une personne et cette dernière le reconnaitra. Une personne qui, de l’avis de l’accusé, n’est autre que le marabout commis par cette dernière pour l’ensorceler. Celui-ci lui a donné du lait qu’il a bu à 15 heures, la vielle du drame, et c’est ce qui est à l’origine de tous ses déboires.
«LE MARABOUT M’A DONNE DU SANG DE FATOUMATA MATAR NDIAYE... A BOIRE»
Selon Samba Sow, c’est après avoir pris ce lait qu’il a perdu le contrôle de ses actes. C’est la nuit, après la prise de la boisson, que ce marabout lui a demandé de l’amener aux domiciles de responsables politiques de l’Alliance pour la république (APR) dont le maire de Pikine Abdoulaye Timbo, Seynabou Gueye et Maïmouna Baldé, responsable politique à Diamaguène-Sicap Mbao.
Toutefois, Samba Sow précise n’avoir pas passé la nuit dans le garage au domicile de la victime, comme mentionné dans l’ordonnance de renvoi, mais chez le marabout en charge de l’ensorceler à SIPS (quartier) à Pikine. C’est dans la matinée du vendredi, le jour du meurtre, que ce dernier lui a demandé de le conduire chez Fatoumata Matar Ndiaye. C’est à cette occasion que le marabout en question aurait tué Fatoumata Matar Ndiaye, avant de lui intimer l’ordre de s’attaquer au fils de la défunte, Adama Ba, qui venait aux nouvelles, tonne l’accusé. Le marabout s’est attaqué à Fatoumata Matar Ndiaye qui sortait des toilettes avant de l’abattre, a dit le prévenu. A l’en croire, le marabout lui a donné du sang de Fatoumata Matar Ndiaye pour qu’il le prenne comme boisson.
SAMBA SOW RECUSE LA THESE DU VOL
Récusant avoir tué son ancienne patronne pour de l’argent, Samba Sow soutient être venu à la maison de la défunte, accompagné du marabout qui a abandonné sa voiture au bord de la route pour ne pas être repéré. Samba Sow a nié avoir agi pour soutirer de l’argent à Fatoumata Matar Ndiaye, encore moins avoir agi pour payer la dot qu’il devait convoyer chez sa copine Mbenda Fall, le lendemain du drame.
Cependant, Samba Sow a reconnu avoir attaqué Adama Bâ, le fils du défunt, sur ordre du marabout qui lui a donné un morceau de tissu rouge et une portion à boire. Samba Sow a révélé avoir blessé Adama Ba au cours d’une bagarre, mais n’a pas tenté de l’assassiner. Non sans attester qu’il a été chauffeur chez la défunte pendant 4 ans.
Voulant savoir des détails sur le meurtre de Fatoumata Matar Ndiaye qui aurait été plaquée au sol, le Procureur a demandé à l’accusé s’il maîtrise les arts martiaux. Question à laquelle, Samba Sow a répondu en disant qu’il a plus d’une dizaine d’années de pratiques et est ceinture noire en kung-fu. Le maître des poursuites a aussi estimé que le marabout auquel l’inculpé fait référence n’existe que dans son imagination. Et que ce dernier était dans la maison pour chercher de l’argent, mais a été surpris par sa victime. Pour lui le prévenu est venu dans la maison dont il connait les moindres détails des occupants pour soustraire de l’argent.
Revenant sur les chaussures de l’accusé qui ont été trouvées dans le garage, le Procureur a dit que l’accusé s’est déchaussé pour entrer en catimini dans la chambre de la victime. A son avis, Samba Sow a agi sous l’emprise de son fiancée à qui elle devait remettre la dote, le lendemain des faits.
…DECHIRE LES PROCES-VERBAUX D’ENQUETE ET S’ATTAQUE A LA POLICE
C’est un Samba Sow confus, trop agité, qui a fait face aux juges de la Chambre criminelle du TGI hors classe de Dakar. Dans ses déclarations, il a récusé tous les propos qui lui sont prêtés dans les procès-verbaux d’enquête préliminaire. Il est allé même jusqu’à accuser les policiers d’être «des corrompus». Pis, a dit Samba Sow, un Commissaire enquêteur lui aurait dit de tenir les propos en question, devant les juges de la Chambre criminelle.
Le comportement de l’accusé a fait sortir le président du tribunal de ses gonds. «Ton comportement à la barre renseigne sur ta personnalité. Tu n’es pas bien éduqué», lui a asséné le juge, avant d’ajouter que l’inculpé a donné 6 versions différentes dans les enquêtes préliminaires.
Emboitant le pas au président de la Chambre criminelle, le Procureur a signifié à l’accusé que le tribunal ne lui garde aucune rancune et que les juges ne sont intéressés que par la manifestation de la vérité.
IMPLICATION DE RESPONSABLES POLITIQUES DE L’APR : Le juge demande à l’accusé d’apporter des preuves
Le président de la Chambre criminelle du TGI hors classe de Dakar a demandé à l’accusé des preuves sur les responsables politiques de l’Apr qu’il accuse d’être derrière le meurtre de Fatoumata Matar Ndiaye. Si des éléments nécessaires ont été apportés, le tribunal va requérir l’ouverture d’enquête contre les personnes citées, a-t-il garanti. En attendant, le procureur parle d’accusations gratuites. Malgré l’insistance du tribunal, Samba Sow a maintenu ses accusations en soutenant qu’il a amené le marabout aux domiciles des responsables de l’Alliance pour la République. Seulement, il n’a pas donné les éléments nécessaires incriminant le questeur Awa Niang. Il a juste maintenu ses relations de proximité avec sa tante Fatoumata Sow.
PROCES DU MEURTRE DE FATOUMATA MATAR NDIAYE : LE TRIBUNAL FAIT FI DES EXCEPTIONS DE NULLITE SOULEVEES PAR LA DEFENSE
L’avocat de l’inculpé, Me El Mamadou Ndiaye, à l’ouverture du procès, a demandé son renvoi sous prétexte que le dossier en possession de la défense est incomplet. Pour la robe noire, les conseils n’ont pas tous les éléments du dossier comme les avis ainsi que la convocation du juge d’instruction. L’avocat soutient qu’il n’a que l’ordonnance de renvoi, les procès-verbaux d’enquête à la Police et devant le juge d’instruction. L’avocat insiste en soutenant qu’il n’a pas tous les éléments nécessaire pour assurer la défense de son client.
Mais sa demande a été rejetée par le président du tribunal qui trouve que les arguments brandis par la défense ne sont pas suffisants pour motiver un renvoi. Mieux, ajoute-t-il, l’accusé a été tout le temps assisté depuis son arrestation. Pour lui, la demande n’est fondée ni en droit ni en faits.
Pour le Procureur, il appartenait aux conseils de Samba Sow d’aller à la recherche des moyens nécessaires pour la défense de leur client. Il récuse, de ce fait, toute idée de renvoi.
Abdoulaye Seck et El Mamadou Ndiaye assurent la défense. Après que l’affaire a été appelée à la barre, Me El Modou Ndiaye est revenu à la charge, brandissant d’autres éléments qui motiveraient un renvoi. Pour lui, avant les faits en question, le Règlement N°5 de l’UEMOA instaurant la présence de l’avocat dès les premières heures de l’interpellation avait été déjà pris. Et, pense-t-il, même s’il n’existait pas à l’époque de loi ou d’une circulaire l’instituant au Sénégal, son client devait bénéficier de l’assistance d’un avocat dès les premières heures de la garde à vue.
La modification du Code pénal du 8 novembre 2016, demandant à l’enquêteur d’informer un inculpé l’obligation d’avoir un avocat, n’a pas été respectée. Sur ce, le conseil a demandé la nullité des procès-verbaux d’enquête et en conséquence de toute la procédure. L’autre avocat de la défense, Me Abdoulaye Seck a aussi partagé la position de son confrère.
Le Procureur, soulignant que le Règlement N°5 de l’UEMOA est souvent pris comme prétexte pour demander la nullité d’une procédure, a relevé que le non-respect de celui-ci ne nécessite nullement l’annulation d’une procédure. Mieux, juge-t-il, si une annulation devrait avoir lieu, ce serait seulement le procès-verbal de la première audition.
Pour le Procureur, tout le reste du dossier est en état d’être jugé, aussi bien les procès-verbaux des auditions qui ont succédé à la première comparution de l’accusé à l’enquête préliminaire que les procès-verbaux des confrontations. Finalement, le juge a décidé de joindre l’exception dans le fond du dossier en maintenant la tenue du procès.
FATOUMATA SOW, TANTE DE L’INCULPE, CITEE DANS LE DOSSIER : «Je n’ai jamais échangé de propos malveillants avec la défunte»
«Fatimata Matar Ndiaye était mon amie. On ne se séparait jamais. C’est elle qui m’a amené à la Mecque. C’est à moi qu’elle a offert le billet (pour le pèlerinage) à la Mecque que le président Macky Sall lui a donné en 2012», s’est défendu celle que Samba Sow accuse d’être derrière le meurtre de Fatoumata Matar Ndiaye. Fatoumata Sow soutient qu’elle ne s’est jamais disputée avec la défunte. «Samba Sow était malade et je l’ai amené chez-moi pour le soigner. C’est là qu’il a été repéré par Fatou Matar Ndiaye qui l’a embauché pour le payer un premier salaire de 50.000 F CFA. Je n’ai jamais échangé de propos malveillants avec la défunte. Je n’ai fait recours à aucun marabout».
Pour le moment, ce que demande la tante de l’accusé, c’est que ce dernier assume les faits pour lesquels il est poursuivi. «Quand on fait une chose, il faut l’assumer. Samba a tué un honnête citoyen. Je n’ai jamais été avec Samba Sow voir un marabout». Ses relations avec la victime étaient telles qu’elles s’appelaient mutuellement «fils» et s’échanger des habits. Interrogée sur la succession de Fatoumata Matar Ndiaye, Fatoumata Sow a dit n’être pas été intéressée par le poste de la défunte. Et c’est au final que le député a été choisi par consensus.
LES TEMOINS ENFONCENT SAMBA SOW
Ils étaient treize (13) personnes à être appelés à barre pour apporter leurs témoignages sur le meurtre de Fatoumata Matar Ndiaye. Ils ont presque tous dit des propos incriminant l’accusé. Selon Adama Ba, le fils de la défunte, Samba Sow a agi seul et n’a pas été accompagné d’un marabout comme il le soutient.
Le jour du meurtre, Adama Ba a dit qu’il a entendu des bruits venant la chambre de sa défunte mère. Et c’est quand il s’est approché qu’il a entendu une voix masculine qui est celle de Samba Sow. Mais, déclare-t-il, « je ne pouvais pas imaginer que c’était lui parce que dans la maison d’autrui, il faut avoir des limites, à fortiori dans la chambre d’une tierce personne, à pareille heure».
A la barre, Adama Ba a aussi révélé que le prévenu tentait de l’égorger. Ils se sont bagarrés et Samba Sow a essayé de le tuer avec le couteau qu’il détenait. A l’en croire, l’inculpé a tenté de l’assassiner parce qu’il est le témoin oculaire du drame, a-t-il jugé. Adama a sorti des photos montrant les traces de la tentative d’assassinat. Des photos que l’accusé a refusé de reconnaître.
Ndimbeu Niang, la mère de Fatoumata Matar Ndiaye, a soutenu que l’accusé était venu la veille du drame, dans la nuit, au domicile de Fatoumata Matar Ndiaye. La sœur de la victime, Bollo Ndiaye, a indiqué que Fatoumata Matar Ndiaye n’avait pas interdit Samba Sow d’aller au Magal.
Quant à Mbenda Fall, la copine de l’accusé, elle a dit que dans la nuit, à la veille du meurtre, Samba Sow était chez-elle. Une déclaration qui est contraire à celle du prévenu qui a soutenu qu’il était chez le marabout cette nuit-là. Elle a aussi ajouté que l’accusé avait promis de lui envoyer la dote le lendemain du meurtre.
EN VOULANT DEFENDRE SAMBA SOW : Le témoin Ndèye Fatou Ngoné Sarr humiliée à la barre
La sœur de l’accusé, Ndeye Fatou Ngoné Sarr, a essayé de défendre son frère en revenant sur des menaces de morts et tentatives d’empoisonnement dont le prévenu serait victime. Des arguments battus en brèche par le tribunal qui trouve que le témoin n’est pas digne de confiance et a déjà pris position. Pis, soutient-il, les faits évoqués par le témoin n’ont été nullement cités dans le dossier.
Le président du tribunal revenant sur les sorties antérieures, par voie de presse, de la sœur de l’accusé, a assuré qu’il ne peut être influencé ou manipulé. Le président du tribunal lui a rappelé que même les témoins qui ont assisté aux faits n’ont fait de déclarations que sur les choses dont ils ont la certitude.
Le procureur a, lui aussi, jugé que le témoin Ndeye Fatou Ngoné Sarr est victime des manipulations de son frère qui passe son temps à envoyer des lettres aux autorités. Ndeye Fatou Ngoné Sarr passera ainsi un sale quart d’heure devant la barre.
REQUISITOIRE CONTRE SAMBA SOW : Le parquet regrette l’abolition de la peine de mort et requiert la perpétuité
Samba Sow sera fixé sur son sort le 21 janvier prochain. Le président de la Chambre criminelle a décidé de fixer le délibéré à cette date, après un procès qui a duré plusieurs heures. En attendant, le parquet qui regrette l’abolition de la peine de mort que mérité l’accusé vu l’atrocité de l’acte qui lui est reproché, a requis les travaux forcés à perpétuité contre Samba Sow.
Pour le maître des poursuites, Samba Sow devrait être condamné à la peine de mort si ce dispositif juridique existait toujours. L’accusé est nuisible à la société et devrait être condamné à la chaise électrique ou la pendaison. Selon le Procureur, la victime, Fatoumata Matar Ndiaye, est morte dans des conditions atroces, trahie qu’elle est par une personne en qui elle avait confiance. Le parquetier poursuit en soutenant que «les actes sont d’une cruauté extrême et méritent d’être réprimé à leur hauteur». La société sénégalaise est devenue cruelle et ce qui l’explique, soutient-il, c’est cette abolition de la peine de mort qui, même si du reste n’a été appliquée que deux fois, a été dissuasive.
Dans son réquisitoire, le procureur estime que toute sorte de spéculations ont été entendues dans le dossier, mais les faits sont simples. Pour lui, il s’agit «simplement d’une tentative de vol qui a mal tourné». La thèse du maraboutage évoquée par l’inculpé n’est qu’une stratégie maladroite, a jugé le maître des poursuites. Selon lui, la préméditation est établie dans ce dossier car, en s’attaquant au fils de la défunte, Samba Sow voulait éliminer l’unique témoin oculaire du drame et qui pouvait être gênant dans le futur. Comme la peine de mort n’existe plus, le Procureur exige, donc, l’application des travaux forcés à perpétuité. Pour le procureur, la culpabilité de l’accusé ne souffre d’aucun doute car, il a eu un comportement qui traduit son indiscipline.
La partie civile, quant à elle, a demandé une application rigoureuse de la loi. En effet, Me Dramé a demandé une application de la loi dans toute sa rigueur et la condamnation du suspect à une peine qui lui conviendra. Il a aussi sollicité que la contrainte par corps soit infligée à l’accusé, jugeant que les faits sont d’une violence inouïe. Pour la robe noire, Samba Sow détenait un couteau, ce qui justifie ses intentions. L’avocat a estimé également que quelques soit les raisons évoquées, cela n’enlève en rien la responsabilité de l’accusé. Mieux, relève-t-il, le comportement de ce dernier à la barre ne montre aucun signe de regret.
Les actes de barbaries sont indiscutables, a trouvé l’avocat Abdou Dialy Kane car, dit l’avocat, le prévenu a purement et simplement égorgé la victime. Il y a bien une préméditation juge l’avocat, pour qui l’accusé a passé la nuit dans le garage à l’intérieur du véhicule, attendant l’heure propice pour commettre son forfait. La préméditation, c’est aussi, ajoute l’avocat, le fait que la porte a été verrouillée pour empêcher toute idée de secours à la dame. Les infractions pour lesquelles l’accusé est poursuivi sont indiscutables a soutenu Me Abdou Dialy Kane. L’accusé est coupable et il n’y pas doute dans sa culpabilité, renchérit-il. L’accusé s’est arrogé le droit de tuer, soutiet-il, avant de demander à ceux qui ont supprimé la peine de mort de lire le dossier, invitant à arrêter le mimétisme... de l’occident. La suppression de la peine de mort est une erreur monumentale, juge-t-il. Me Abdou Aly Kane a sollicité des dommages et intérêts d’un montant de 500 millions de F CFA.
LA DEFENSE DANS UNE MAUVAISE POSTURE
Les chargés de la défense de l’accusé ont tenté, avec leurs moyens, de tirer d’affaire leur client. Me El Mamadou Ndiaye a récusé tout guet-apens, soutenant qu’aucun élément du dossier ne montre que Samba Sow a passé la nuit dans le garage. Mieux, a-t-il ajouté, aucun fait objectif ne démontre la tentative de vol. La robe noire demande que le meurtre de Fatoumata Matar Ndiaye ne soit collé à son client, mais de croire aux propos de ce dernier faisant état de la présence d’une autre personne au moment des faits. Il souhaité tout de même une application bienveillante de la loi. S’agissant du cas d’Adama Bâ, Me El Modou Ndiaye dira que l’intention de Samba Sow n’était pas de le tuer. Le comportement de l’accusé est la résultante de troubles vécus, avec la perte de ses deux parents, mais également de sa patronne Fatoumata Matar Ndiaye.
Pour Me Abdoulaye Seck, les faits ne peuvent pas être niés, mais l’accusé n’avait pas l’intention de tuer. L’avocat a soutenu que le tribunal est plus en mesure de prendre une décision. La robe noire a ajouté qu’il ne portera pas atteinte à la justice en récusant des faits qui sont établis. La variation dans les déclarations, évoquée par le tribunal, est avérée. Selon l’avocat qui dit être commis d’office pour la défense du prévenu, l’inculpé a varié dans les déclarations auxquelles il a lui-même eu à assister pendant la phase d’enquête.
En attendant, Samba Sow sera fixé sur son sort le 21 janvier prochain. Le président de la Chambre criminelle a renvoyé le délibéré à cette date, après un procès qui a duré plusieurs heures hier, mardi 7 janvier 2020, au Palais de Justice Lat-Dior de Dakar.