UN ANCIEN SAPEUR POMPIER ACCUSÉ DE VIOL PAR UNE MINEURE DE 12 ANS
Célibataire et père de 3 enfants, il soutient qu’il est un chauffeur de camion d'assainissement et que les accusations dont il fait l’objet sont montées de toutes pièces par la tante de la fillette.

La cinquantaine, ancien sapeur pompier, Pape Demba Sow risque de passer les 10 prochaines années de sa vie en prison. Il est poursuivi pour viol suivi de grossesse et pédophilie sur une fille de moins de 13 ans. Attrait hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, le prévenu sera fixé sur son sort le 15 avril prochain.
«Je ne connais pas la personne qui m’accuse de viol». C’est en ces termes que Pape Demba Sow a nié hier les faits qui lui sont reprochés devant la barre du Tribunal de Grande instance de Dakar. Il comparaissait pour viol suivi de grossesse et pédophilie sur une fille de moins de 13 ans. Des faits que lui impute F C. D’après ses explications, la victime a été abusée à plusieurs reprises dans sa chambre. Interpellé sur ces accusations, l’ex sapeur-pompier a botté en touche. A l’en croire, la gamine fréquentait la maison où il vivait, mais il ne l'a jamais remarquée, ni touchée. Célibataire et père de 3 enfants, il soutient qu’il est un chauffeur de camion d'assainissement et que les accusations dont il fait l’objet sont montées de toutes pièces par la tante de la fillette. «J’ai eu des problèmes avec cette famille. Lorsque sa tante Astou Camara m’a loué une chambre dans sa maison, elle m’a fait savoir que son mari est un marabout et elle m’a recommandé de solliciter des prières auprès de lui. Quand j’ai décliné son offre, elle m’a insulté avant de me menacer en soutenant que je payerai les pots cassés», explique le mis en cause. Pourtant dans le procès-verbal des enquêteurs, la gamine a décrit dans les moindres détails la chambre du prévenu. Ses descriptions sont identiques aux découvertes des enquêteurs qui ont fait une perquisition chez le mis en cause. «Je reconnais que ma chambre est disposée de cette manière, mais la fille n’a jamais mis les pieds à l’intérieur. C’est Astou Camara qui lui en a fait la description. Je ne suis dans la maison que les samedis et les dimanches à partir de 19h, donc je ne peux, en aucun cas, être le violeur. La fille est enceinte, raison pour laquelle on m'accuse d'être le père, mais je ne vais pas céder», s’est-il défendu. Prenant la parole, le représentant du parquet a rappelé que le 4 mars 2019, Aïssatou Coulibaly a porté plainte contre le mis en cause pour viol sur sa fille âgée de 12 ans. Elle avait constaté que sa fille F.C tombait malade constamment. C’est ainsi qu’elle l’a conduite à l’hôpital où l’homme de l’art a attesté une grossesse de plus de 9 semaines. Interrogée, la gamine a accusé Pape Demba Sow de viol. Devant les enquêteurs, elle a décrit avec exactitude les dispositions de la chambre de son bourreau. C’est pourquoi le parquet considère que les faits sont avérés. «L'existence d'une conjonction sexuelle est imputable au mis en cause. Ce dernier avait déclaré dans le Pv que la victime errait dans la rue où elle est tombée enceinte», dit il. Pour le procureur, la pédophilie ne souffre d’aucun doute, car la victime n’est âgée que de 12 ans. Convaincu de sa culpabilité, il a requis 10 ans de prison ferme.
AVOCAT DE LA DEFENSE : «LA VICTIME EST UNE DEFICIENTE MENTALE, DONC SES DIRES NE SAURAIENT PROSPERER»
Une thèse que ne partage pas la défense. Selon l’avocat de l’ancien sapeur-pompier, aucun délit ne peut être reproché à son client, car la matérialité des faits n’a pas été justifiée. «La liberté d'un être humain est sacrée. Dans le dossier, on a soutenu que la victime ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Elle appelle mon client Aziz alors que son prénom est Papis », souligne la robe noire qui sollicite une expertise sur la paternité de l’enfant avant de demander une liberté provisoire. Une requête à laquelle s’est opposé le parquet qui juge les faits suffisamment graves. L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 15 avril prochain.