VEOLIA BOIT LA TASSE DANS LA SOUS-REGION TANDIS QUE SA FILIALE SEN’EAU VEUT PLUS DE LIQUIDE !
Sale temps pour Veolia en Afrique !

Sale temps pour Veolia en Afrique ! Du moins, le géant mondial de la distribution de l’eau — qui a racheté l’autre géant français de la vente de flotte SUEZ, celui-là même qui s’est fait attribuer dans les conditions que l’on sait par Mansour Faye le contrat d’affermage de l’eau dans nos grands centres urbains — ce géant mondial, donc, aurait pu rêver d’un meilleur début d’année 2023 sure le continent !
En effet, on apprend que Veolia vient de perdre l’exploitation et la gSale temps pour Veolia en Afrique ! Du moins, le géant mondial de la distribution de l’eau — qui a estion d’une usine d’eau potable en Côte d’Ivoire, plus précisément celle de Grand Alépé. Après deux ans d’exploitation et de gestion, la multinationale française Veolia a été remerciée au profit de la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (Sodeci). Une société dont l’un des principaux actionnaires n’est autre qu’Eranove, le groupe français qui possède la Sénégalaise des Eaux (SDE) écartée du marché sénégalais au profit de Suez…qui a été finalement racheté par Veolia ! Ça semble compliqué à saisir pour ce qui concerne notre pays mais il faut comprendre que, depuis la réforme du secteur de l’eau, en 1996, la Sénégalaise des Eaux, d’abord propriété de Bouygues puis rachetée par Eranove, a toujours géré la distribution de l’eau dans les centres urbains grâce à un contrat suivi de multiples avenants. Une gestion à ce point remarquable qu’elle a valu au Sénégal d’atteindre voire de dépasser tous les objectifs des Nations unies en matière d’Odd (objectifs de développement durable) concernant l’eau. Et à l’expertise sénégalaise de s’exporter jusqu’en Arabie Saoudite et en République démocratique du Congo sans compter que la SDE, citée en exemple par la Banque mondiale, recevait des délégations en provenance de tous les continents pour venir s’inspirer de son modèle. Malgré tout cela, il a fallu des camions bennes tasseuses offertes au maire de la ville de Saint-Louis — qui n’était autre au moment des faits que le ministre de l’Hydraulique — pour que la SDE, propriété d’Eranove,soit éjectée au profit de SUEZ…c’est-à-dire la généreuse société qui avait offert les bennes tasseuses ! A l’époque, bien que la filiale d’Eranove était plus compétitive, le beau-frère du président de la République avait préféré renvoyer l’ascenseur à ces si gentils Toubabs qui avaient fait cadeau à sa ville de camions bennes de ramassage d’ordures. Il faut dire que seuls trois soumissionnaires avaient répondu à l’appel du gouvernement sénégalais concernant la gestion de l’eau dans nos villes. Outre la Sde (Eranove) et Suez qui l’a finalement emporté, il y avait eu aussi…Veolia qui, sentant sans doute que les dés étaient pipés, a finalement jeté l’éponge à mi-parcours c’est-à-dire après le dépouillement des offres techniques.
Parti par la fenêtre du Sénégal, Veolia revient parla grande porte !
Mais voilà, puisque la roue tourne, le hasard a fait que, quelques mois après cette victoire sénégalaise de Suez, Veolia a lancé une OPA réussie sur la même Suez avalant donc cette dernière société et devenant par la même occasion le propriétaire de la Sen’Eau c’est-àdire la filiale sénégalaise de Suez ! « Chassé » du Sénégal par Mansour Faye, Eranove prend donc une petite revanche sur les bords de la lagune Ebrié, en Côte d’Ivoire, en se voyant confier la gestion et l’exploitation de l’usine d’eau de Grand Alépé, près d’Abidjan. Une usine exploitée et gérée depuis deux ans par…Veolia ! Selon le magazine « Africa Intelligence », « la Sodeci, qui jouit du monopole de la distribution de l’eau en Côte d’Ivoire, esquissait depuis quelques mois le souhait de se séparer de Veolia ». Malgré l’intervention du ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, les autorités ivoiriennes ont tranché au profit d’Eranove. Un malheur ne venant jamais seul, on a appris que l’Etat nigérien, aussi, avait résilié en octobre dernier le contrat de Veolia…qui n’a pas encore jeté l’éponge puisque, toujours à en croire Africa Intelligence, « Niamey finalise la constitution d’une nouvelle entité à laquelle pourrait être associée Veolia ». Mais si Veolia, propriétaire de SUEZ, connaît des déboires dans la sous-région, ce n’est pas le cas au Sénégal où sa filiale Sen’Eau, jadis propriété de Suez, fait la pluie et le beau temps. A preuve, malgré une gestion très décriée marquée par une distribution très laborieuse du liquide précieux, la Sen’Eau demanderait l’augmentation du prix exploitant de l’eau ! Cette demande surréaliste au vu du calvaire que vivent les populations relativement à l’accès à l’eau a fait l’objet d’une question écrite au Gouvernement posée par le député Guy Marius Sagna de Yewwi Askan Wi. Voici ce qu’il a demandé au ministre de l’Hydraulique, Serigne Mbaye Thiam, successeur de Mansour Faye : « Monsieur le ministre,
Depuis quelques temps, Suez, qui détient 45 % de la Sen’Eau, demande l’augmentation du prix exploitant de l’eau. Si cela passe, cela aura pour conséquence une augmentation du prix de l’eau rendue aux populations ou une perte des recettes de l’Etat. L’Etat ne peut pas accepter la demande de Suez qui, par sa gestion chaotique, a créé des pertes cumulées de 10 milliards les deux premières années. Suez qui a été choisi aussi sur la base du prix exploitant qu’il avait proposé — alors que l’offre de la Sde était moins chère — ne peut après seulement trois ans demander l’augmentation du prix exploitant de l’eau. Depuis l’arrivée de Suez, les travailleurs et les fournisseurs sénégalais souffrent le martyre… » C’est une augmentation qui…coule de source voyons ! Et puis, après avoir casqué fort pour gagner ce juteux marché dans un pays aussi…liquide que le Sénégal, il faut bien que les dirigeants de Veolia/Suez obtiennent un rapide retour sur investissement ! Surtout qu’après février 2024, nul ne sait de quoi l’avenir sera fait au Sénégal…