CAN AU CAMEROUN, POURQUOI LES STADES RESTENT VIDES
L’ambiance exceptionnelle du match d’ouverture de la CAN est retombée et le pays hôte peine à remplir ses gradins. Plusieurs obstacles ont douché l’enthousiasme des supporters…

Des enceintes sportives flambant neuves, des pelouses praticables, des affiches alléchantes… et des gradins qui sonnent creux. Les premières journées de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021 offrent une image contrastée, qui ne laisse pas les autorités camerounaises indifférentes. Passée la mobilisation exceptionnelle du match d’ouverture du 9 janvier autour de l’équipe nationale du Cameroun, le pays hôte, la température est redescendue, notamment en raison de l’absence de public dans les différents stades.
Une heure après la rencontre entre Lions indomptables et les Étalons burkinabè, les tribunes du stade Olembe s’étaient déjà pratiquement vidées quand les joueurs éthiopiens et capverdiens sont entrés en scène. Le stade de Bafoussam, où se jouent les rencontres de l’un des favoris, le Sénégal, celui de Mfandena, où est logé le Maroc, celui de Douala Japoma, dans lequel l’Algérie a disputé ce 11 janvier son premier match… Aucun n’a pu relever le pari de la mobilisation. Seul exception, jusqu’à présent : le duel entre le Nigeria et l’Égypte, qui s’est joué au stade Roumde Adja de Garoua, rempli pour l’occasion à hauteur des 60% autorisés par la Confédération africaine de football (CAF).
Protocole sanitaire trop strict ?
Plusieurs raisons expliquent le fait que les supporters boudent ainsi les stades, et la principale est sans nul doute la lourdeur du protocole sanitaire adopté par la CAF et le comité d’organisation pour limiter la propagation du Covid-19. Des règles particulièrement strictes, exigées par de nombreux clubs – européens notamment – avant d’autoriser la participation de leurs joueurs à cette compétition. Ne peuvent assister aux matchs que les personnes dûment vaccinées, qui doivent en outre présenter un test négatif datant de moins de 48 heures.
Dans un pays où moins de 2,5 % de la population avait reçu ses doses une semaine avant le coup d’envoi de la CAN, l’obligation vaccinale exclut une large partie des supporters potentiels. « Il faut que la CAF revienne sur certaines dispositions. On peut maintenir les test anti-covid et les masques, mais se passer de l’obligation vaccinale, juge Landry, un supporteur de Yaoundé. Il en va de la qualité du spectacle. »