EL HADJ DIOUF S’ATTEND A UNE ANNEE BLANCHE
Invité dans Radio Foot International, El Hadj Ousseynou Diouf a parlé de la vie sans football au Sénégal ainsi que des mesures prises comme l’état d’urgence et le couvre-feu.

Invité dans Radio Foot International, El Hadj Ousseynou Diouf a parlé de la vie sans football au Sénégal ainsi que des mesures prises comme l’état d’urgence et le couvre-feu. Occasion saisie par la légende du football sénégalais pour parler d’un probable sacre de son ancienne équipe Liverpool mais aussi de Pape Diouf, celui qu’il appelait Mr Parfait
Il n’est pas envisageable de continuer les compétitions cette saison. C’est l’avis d’El Hadj Diouf invité aujourd’hui dans Radio Foot International. La solution serait donc d’arrêter le football partout et de déclarer une année blanche. « Pour moi, cela me semble impossible. Continuer le championnat après plusieurs semaines de rupture et revenir avec une bonne forme physique n’est pas évident. Il faut accepter cette situation, c’est le bon Dieu qui l’a voulu ainsi. Il faut se préparer à faire une année blanche comme il en existe parfois à l’école. Préparer un autre mercato et une autre saison » explique Diouf qui doute de la tenue d’une CAN en janvier 2021, d’autant plus que les 3e et 4e journées sont reportées. Cela va de même pour la Premier League où Liverpool attend son sacre depuis 30 ans. Pour El Hadj Diouf, d’autres clubs comme RC Lens sont proches de la montée (2e en Ligue 2). « Pour Liverpool qui a attendu très longtemps, il faut savoir que personne ne se bat pour lui empêcher de l’être. Seulement là, mathématiquement, personne n’est champion. Les gens se focalisent sur Liverpool mais moi je suis sur Lens qui a loupé 4 fois la montée (L1). C’est dur pour tout le monde mais ça doit être une saison blanche. Personne ne passe en classe supérieure. »
« On a un seul match à jouer : c’est de dégager le coronavirus »
L’ancien international sénégalais a également salué les actions des sportifs sénégalais qui font actuellement des dons à la population. La vie avec cette pandémie est basée selon lui sur le partage et à l’union des forces. « On a un seul match à jouer, on a une seule équipe et un seul but à marquer : c’est de dégager le coronavirus. C’est le monde du partage. On doit apprendre à vivre ensemble et partager. Il y’a plus important que le business et le football. Certes, le football nous manque. Mais il faudra vivre avec.
Se rapprocher de ses proches et de Dieu. On voyait des choses atroces dans le football. Là on ne parle plus de racisme, des supporters qui se lancent des projectiles… Là on se rend compte qu’il y’a des choses plus importantes ». Avant d’ajouter : « l’association des anciens joueurs a fait un don à la Fédération sénégalaise de football. Ma femme a fait des dons, est partie dans son quartier pour distribuer des masques et du savon. Je remercie les personnes qui m’ont contacté via ma fondation. Ici en Afrique, ce n’est pas comme en Europe, on vit au jour le jour, c’est difficile de confiner des gens qui n’ont rien à la maison. Mais il faut féliciter les Sénégalais, qui ont tous compris ce que nous vivions alors qu’ils n’avaient jamais connu l’état d’urgence »
« Je l’appelais Mr Parfait parce que… »
Le Golden Boy est revenu sur son témoignage envers Feu Pape Diouf décédé des suites de la contamination du virus. Un témoignage émouvant où il raconte les discours poignants de Mr Parfait. « Pape Diouf dans n’importe quel domaine où il entrait, il obtenait des résultats positifs. Il était journaliste sportif à la base puis l’agent, les affaires ont marché. La politique aussi parce que même s’il ne voulait pas en parler, aujourd’hui je peux témoigner que Pape Diouf a aidé des personnes à devenir Président de la République en France et on parlait de la Mairie de Marseille. Il avait les mots pour chaque situation.
Me concernant, j’avais pris une décision, celle de ne jamais jouer pour l’équipe nationale du Sénégal parce que j’ai été viré à l’age de 15 ans et donc je refusais de porter ce maillot. Et quand Pape Diouf est venu me voir à l’époque j’étais à Rennes, il a su trouvé les bons mots pour me faire revenir sur ma décision en me disant que la meilleure chose qui peut m’arriver dans ma carrière est de jouer pour le Sénégal et c’est la meilleure chose qui m’est arrivé. » Encore un témoignage qui démontre la belle complicité qu’avaient les joueurs de la génération 2002 avec Pape Diouf.