«JE NE SUIS PAS SATISFAIT »
Le sélectionneur national, Aliou Cissé est passé aux aveux en conférence de presse d’après math entre le Malawi et le Sénégal (0-0) hier, mardi 18 janvier.

Le sélectionneur national, Aliou Cissé est passé aux aveux en conférence de presse d’après math entre le Malawi et le Sénégal (0-0) hier, mardi 18 janvier. Le coach des Lions a déclaré n’avoir pas été «satisfait» de la prestation de son équipe et de ses joueurs qui en peinent, selon lui, à reproduire leurs performances lors des séances d’entraînement une fois qu’ils sont face à leurs adversaires.
Coach, êtes-vous satisfait du contenu de votre match ce soir (hier) face au Malawi ?
Je félicite les joueurs pour la qualification. Maintenant, pour le contenu, c’est sûr et certain qu’il y a beaucoup à dire. Il est clair que nos supporters vont demander beaucoup plus que ce que nous avons fourni en première période. Je retiendrai surtout la qualification comme je l’ai dit à nos garçons. Nous avons connu des pépins au début de notre stage. C’est vrai qu’on a récupéré tous nos joueurs mais les choses ne vont pas fonctionner du jour au lendemain. Il nous faut beaucoup plus de temps. On est qualifiés et on voulait être premiers, on l’a été. Maintenant, il nous reste une semaine devant nous qui nous permettra de travailler avec le groupe qui est là. On profitera pour faire le jeu la prochaine fois.
Malgré les meilleurs joueurs que vous avez dans votre équipe, le Sénégal n’a enregistré qu’un seul but en trois matchs ?
Bien sûr que marquer un but au bout de trois journées avec les attaquants que nous avons, on est en passe de se poser des questions. C’est vrai que nous manquons d’efficacité mais je ne m’inquiète pas. Je suis conscient que nos garçons vont revenir à leur meilleur niveau. Tant qu’on se créé des opportunités, je ne démords pas. Dans la semaine, on continuera à mettre en place notre système et ça va redonner plus de confiance aux joueurs pour marquer des buts. Le ratio de but est insuffisant et nous en sommes conscients.
N’êtes-vous pas surpris par le Malawi qui vous a tenu tête comme la Guinée l’a fait récemment ?
Depuis le début de cette CAN, j’ai dit qu’il nous faut de l’humilité parce qu’elle est importante. Il faut arrêter de penser qu’on est le Sénégal avec une brochette de joueurs qui évoluent dans les clubs les plus huppés du monde et qui jouent la Champions League européenne que forcément les autres ne travaillent pas. Au contraire, ils travaillent, ils progressent. Il faut dire que ces équipes là, peuvent nous tenir tête sur un match. Peut être que si on joue dix matchs, on les battrait neuf fois mais elles nous terniront tête une fois. C’est le cas face à la Guinée et aujourd’hui contre le Malawi. Je ne suis pas forcément inquiet de la situation. On va continuer à travailler mais surtout faire de sorte que nos joueurs qui étaient malades reviennent à leur meilleur niveau.
Pourquoi tournez-vous toujours en rond pour justifier les raisons du manque d’efficacité de votre équipe ?
Il n‘y a pas de raisons à chercher. Je suis désolé mais vous avez vu ce qu’il s’est passé au début de cette compétition. Il y a aussi d’autres équipes aussi huppées que nous qui sont en difficulté. Nous sommes en difficulté parce qu’on a en face de nous des équipes qui peuvent aussi lever leur niveau de jeu. Il y a des équipes qui nous regardent, qui nous observent, qui n’ont pas envie d’être ridicules face au Sénégal. Je le répète, il faut arrêter de penser sur le prétexte qu’on a de brochettes de joueurs qui évoluent dans le haut niveau qu’on va battre tout le monde. Aujourd’hui, nous sommes qualifiés, nous sommes conscients que nous devons progresser dans le jeu. Nous allons travailler. Rien ne nous ébranle, nous savons que nous vivons des moments difficiles depuis le début de cette CAN. C’est la réalité. Je savais aussi qu’en récupérant tous mes joueurs, ce n’est pas sur un claquement de doigts que tout sera réglé. On a une semaine devant nous et nous travaillerons pour retrouver notre niveau.
Reconnaissez-vous qu’il y a un manque de rythme dans le jeu de votre équipe ?
Je suis parfaitement d’accord. Dans la construction, on a plutôt conserver sans pour autant véritablement être dangereux dans les trente dernières mètres. Sadio (Mané) était très court, il a été un peu écarté tout comme Boulaye Dia alors qu’on avait besoin d’un petit peu de liant dans le box de l’adversaire. Ce qu’on n’a pas su faire tant sur le côté gauche ou le côté droit. J’attendais qu’ils me le fassent mais ça été trop latéral. Cette verticalité là qu’on a eue contre la Guinée, on ne l’a pas eue aujourd’hui. On ne doit pas abuser de ces ballons là sur les côtés. Le football, c’est une question d’équilibre entre jouer court et jouer long. Ce sont des choses qu’on arrivait à faire, il y a quelques temps. Maintenant, on va continuer à travailler pour avancer sur ça.
Etes-vous conscient de ce qui vous attend au deuxième tour ?
Effectivement, on a bien conscience de ce qui nous attend au second tour. Mais, comme je vous le dis, j’ai un groupe compétitif avec de très grands joueurs. Ils ont tous conscients que ce que le monde du football, y compris les journalistes, attendent, ils ne le voient pas. On va se bonifier et les garçons sont présents. Mais, si vous me demandez si je suis satisfait des trois matches que nous venons de livrer, je vous dit non ; je ne suis pas satisfait du rendement de mes joueurs. Je ne peux pas me satisfaire de cela et je demande beaucoup plus à mes joueurs. J’ai envie qu’ils montrent beaucoup plus que ça. J’ai envie qu’on maitrise beaucoup plus notre sujet. J’ai envie qu’on marque des buts. Mais, tout cela demande du travail. Nous allons continuer à faire le travail pour justement retrouver notre meilleur niveau.
N’est-ce pas un aveu d’échec d’être passé du 4-4-2 au 4-3-3 ?
Ça dépend. Vous ne connaissez pas les réalités de mon équipe. Je ne cherche pas d’excuses mais si vous avez des garçons comme Krépin Diatta comme Ismaïla Sarr qui ne sont pas là, vous ne pouvez pas vous entêté à insister sur le 4-4-2 alors qu’on n’a pas le profil et les joueurs pour le faire. Comme je ne suis pas têtu et que je veux la progression de cette équipe nationale, ce n’est pas un aveu d’échec. On a voulu évoluer en 4-3-3. Je suis sûr que vous ne suivez pas l’équipe nationale du Sénégal parce qu’on a joué plusieurs compétitions avec ce système-là. En première période, on a eu des difficultés parce que Nampalys (Mendy) et Idrissa (Gana Gueye) se sont marchés dessus. Ils ont eu la même animation au lieu d’être beaucoup plus haut. On peut améliorer ça ; ça n’a pas été un aveu d’échec, c’est juste une preuve d’intelligence de constituer l’équipe par rapport aux joueurs que je détiens.
Comment comptez-vous faire sans Cheikhou Kouyaté qui sera suspendu en 8ème finale ?
Cheikhou Kouyaté est un vrai soldat. C’est quelqu’un qui m’a toujours donné satisfaction. En un moment donné, il a été question de ne pas le faire débuter. J’ai beaucoup réfléchi en me disant s’il prenait ce carton jaune là, il ne pourra pas être là au début du second tour. Mais, on s’est dit qu’avec son expérience et son vécu, il pourra contrôler la situation. Malheureusement, il n’a commis qu’une seule faute et ce n’est pas la peine que je revienne sur l’arbitrage de cette après-midi. C’est sur cette faute qu’il a pris un carton jaune. Maintenant, on a convoqué d’autres joueurs. Alassane (Pape Guèye) est bien actuellement, il y a aussi Pape Matar Sarr est un garçon intéressant et je crois qu’on aura des joueurs pour pallier son absence.
Comment gérez-vous l’aspect mental de vos joueurs qui donnent impression d’être tétanisés ?
C’est sûr que c’est différent de ce que je vois aux entraînements où les joueurs sont plus relâchés. Ils tentent beaucoup de choses. Malheureusement, je ne vois pas les mêmes productions lors des matchs. Je ne sais pas s’il y a trop de pression autour de l’équipe ou autour des joueurs, je ne le crois pas parce qu’ils sont des footballeurs de haut niveau. Mais cette intensité qu’ils montrent quand on fait les oppositions est différente de ce qu’ils font en match. Il faut qu’ils se libèrent, qu’ils enlèvent ce frein-là et qu’ils arrivent à jouer à leur meilleur niveau sans penser à quoi que ce soit. Contre la Guinée, c’était pareil en première période. J’avais senti mon équipe très molle. On va continuer de travailler l’aspect mental et on va continuer à faire comprendre aux joueurs que l’Afrique est différente de ce qu’ils ont tendance à vivre en club, notamment en ligue des Champions. Il faut qu’ils comprennent que le football africain est différent de tous les autres. Toutes les équipes qui vont jouer avec le Sénégal, auront envie de nous battre même si derrière ils vont perdre avec d’autres. Ça été le cas avec le Zimbabwe et avec la Guinée. Nous en sommes conscients, c’est notre quotidien de tous les jours. On aura toujours des joueurs qui seront motivés à faire face à Sadio Mané, à Kalidou Koulibaly, à Cheikh Kouyaté entre autres. Ça c’est la mentalité d’un footballeur. Je suis optimiste pour mon équipe, nous allons continuer à travailler. Ceux qui doutent de nous continueront à douter de nous mais, ça ne nous ébranle nullement.
Kalidou Koulibaly devrait-il démarrer ce match puisqu’il est resté plus d’un mois sans compétitions ?
J’avais à cœur de faire jouer tous mes cadres. Je savais que ce soit Kalidou ou Édouard, ils ne seraient pas au meilleur de leur forme. Il fallait qu’ils jouent ce match parce qu’on va vers des éliminatoires directes et on ne pourra pas faire des essais. C’était important pour moi d’avoir l’ensemble du groupe aujourd’hui et c’est ce que j’ai pu faire. Maintenant, on ne peut pas rester plus d’un mois sans jouer et derrière dire qu’on doit voir le même Koulibaly qu’il y a deux mois. Il y a une étape qu’il doit passer et c’est fait aujourd’hui. Il était fatigué mais ça lui fera du bien pour les prochaines échéances.
Réellement, après les 45 premières minutes avez-vous bien étudié l’adversaire ?
Oui. Je peux vous assurer que je passe ma vie à superviser nos adversaires. On a quelqu’un qui s’occupe spécialement de ça. L’équipe du Malawi jouait en 3-4-3. Face à nous, ils ont joué en 4- 4-2 et comme je vous le disais, on a manqué de verticalité dans le jeu. C’est ce qui pouvait nous permettre de toucher Sadio Mané, Habib Diallo ou encore Boulaye Dia pour ensuite sortir par nos deux arrières qui étaient Nampalys (Mendy) et Idrissa Gana Guèye afin de mettre sur orbite nos latéraux. On ne l’a pas assez fait. On a plus joué latéralement. Ce qui a fait qu’ils ont gagné les premiers et seconds ballons et on n’a jamais pu rentrer dans leur bloc. En deuxième période, on a rectifié avec Sadio (Mane) et Boulaye (Dia) qui sont rentrés à l’intérieur. Ils ont permis à Bouna (Sarr) et à Saliou Ciss de percuter.