«LA BAL VA SERVIR DE PLATEFORME POUR EXPOSER TOUT LE TALENT AFRICAIN»
Président de la BAL, Amadou Gallo Fall a tiré un bilan positif de la compétition dans cet entretien où il est également revenu sur la difficulté d’organiser en cette période de pandémie mais aussi du futur avec la préparation dès maintenant de la 2ème édi

Les rideaux sont tombés ce dimanche à Kigali) sur la 1ère édition de la Basketball Africa League (BAL) avec le sacre du Zamalek d’Egypte devant l’Union Sportive de Monastir de la Tunisie (76-63). Président de la BAL, Amadou Gallo Fall a tiré un bilan positif de la compétition dans cet entretien où il est également revenu sur la difficulté d’organiser en cette période de pandémie mais aussi du futur avec la préparation dès maintenant de la 2ème édition.
Cette première édition de la BAL a pris fin ce dimanche avec le sacre du Zamalek devant l’US Monastir. On a assisté à une très belle finale, un match âprement disputé
Pour nous l’opportunité de marquer l’histoire était quelque chose d’extraordinaire. Depuis la chandelle du 16 mai, Dieu nous a accompagnés. Notre préoccupation première c’était que ce tournoi se déroule, qu’on l’organise et que tout le monde puisse rentrer sain et sauf. On est en période de pandémie. Nous avons vécu dans une bulle. J’y suis resté plus d’une vingtaine de jours avant de sortir ce week-end pour accueillir des invités qui devaient venir. C’était une grosse finale entre Monastir et le Zamalek. C’était du très bon basketball. Tous les fans de basket, dans les 215 pays à travers le monde qui ont diffusé le match, se sont régalés.
Ce n’était pas évident d’organiser cette compétition dans ce contexte de pandémie. il y a des jours où vous n’avez pas dormi ?
Plein de jours (rires). Ça fait des mois qu’on se prépare parce que ce n’est pas facile même en temps normal de déplacer 12 équipes de 12 pays différents. Avec la pandémie qui est venu s’y ajouter et plein de paramètres qu’on ne maitrisait pas parce que c’est quelque chose qui n’a jamais été fait. Mais nous avions conscience d’avoir tout le soutien, le poids de la NBA et de la FIBA derrière la Basketball Africa League. Au finish toute cette expérience et cette expertise de ces deux mondes se sont retrouvées et les équipes ont toutes collaboré, coopéré et suivi les mesures que nous avons établies et qui étaient très strictes. C’est ce qui nous a vraiment valu de passer deux semaines pleines de basketball. Oui on n’a pas dormi mais au bout du compte l’objectif a été atteint et même dépassé par le feed-back que nous recevons des joueurs, des acteurs et des partenaires aussi. C’est ce qui augure d’une 2ème saison qu’on va faire même meilleure.
On peut dire que pour un coup d’essai ce fut un coup de maitre ?
C’est cette expérience que nous voulons qu’elle devienne une réalité de tous les jours. Notre objectif à travers cette ligue c’est de démontrer qu’il est possible en Afrique de faire de gros événements dans un très haut standard. Tout le talent que nous avons dans ce continent, la Basketball Africa League va servir de plateforme pour exposer ce talent aussi bien sur le terrain de basket qu’en dehors. L’objectif c’est que d’ici quelques années organiser un événement de ce genre va devenir quelque chose de courant parce que des infrastructures comme Kigali Arena et Dakar Arena vont pousser un peu partout. Lors de nos rencontres avec le président Kagamé et le président Macron, il y a une convergence d’opinions et de convictions que le sport peut être un outil qui peut être développé pour contribuer à la création d’emplois mais surtout au développement économique. On parle de réalité, d’impact dans le PIB de différents pays.
Vous n’avez donc pas regretté le choix du Rwanda pour abriter cette première édition de la BAL avec le président Paul Kagamé qui a été présent au début et à la fin ?
Absolument ! Nous avions analysé d’autres options mais il n’y en avait pas beaucoup parce que c’est un hub mais aussi nous savions qu’au plus haut niveau nous pouvons compter sur le fait que le pays fonctionne. Quand on est venu à l’aéroport, avec les dispositions qu’on a prises, tout le monde s’est félicité de l’efficacité du système. Et puis on a le Radisson Blu et le Kigali Convention Center qui sont rattachés et où on a pu avoir cette bulle. Ça nous a permis d’isoler les joueurs mais aussi tous les acteurs du reste du terrain, faire des tests Pcr tous les jours. Oui Kigali était le cadre idéal. Maintenant nous avons signé sur trois ans pour faire la phase finale ici. Mais l’année prochaine nous espérons pouvoir jouer des préliminaires et des matches de groupe dans d’autres pays. Nous nous attelons à la tâche pour que d’ici avant la fin du mois de juin pour commencer à préparer déjà la prochaine édition.
Vous allez donc reprendre les tournées ?
Oui exactement. Ce sera l’Angola, Lagos (Nigéria), Rabat (Maroc), Monastir (Tunisie), Dakar (Sénégal) évidemment. Et puis après nous allons revenir pour les phases finales. Il y a de l’intérêt. Il y a beaucoup de demandes surtout aussi d’autres équipes qui veulent participer. Il y a une pression énorme pour augmenter le nombre d’équipes de 12 à plus. Mais pour le moment on va rester sur les 12. On va continuer à essayer de parfaire le modèle avant de parler d’autre chose.
Est-ce que les équipes qualifiées directement pour cette première édition le seront également pour la prochaine édition ?
Ce ne sont pas des équipes qui étaient qualifiées directement. C’était des pays désignés d’où les champions viendraient automatiquement. Il s’agissait du Sénégal, du Nigéria, de l’Angola, de la Tunisie, du Maroc et de l’Egypte. Ces six pays vont avoir le même statut. Les six autres équipes viendront des tournois qualificatifs que la FIBA va organiser dans différentes zones entre octobre et décembre.
Malgré les strictes dispositions prises, le Covid s’est invité dans la bulle et a failli perturber la compétition. Mais on a vu que vous avez très rapidement géré le cas à l’américaine. Comment vous avez pu le gérer et le bouter hors de la bulle ?
Nous étions préparés à toute éventualité c’est-à-dire qu’il faut imaginer différents cas de scénarios. L’essentiel c’est de ne pas être surpris. C’était juste un cas et on a agi rapidement. L’équipe concernée a été isolée et les dispositions ont été prises. Ils ont aussi coopéré avec beaucoup de discipline pour nous permettre de nous réorganiser très rapidement. Ça a un peu modifié le calendrier des matches mais on a fait de petits ajustements pour repartir. Je pense que tout est dans la préparation.
Votre dernier mot ?
Cette Ligue va être là et va servir de levier pour une industrie du sport où le basket va être un des socles. Les ligues nationales vont se développer et je suis sûr que l’As Douanes pour la bonne compétition, ils en sont conscients parce que pour une première ils se sont bien battus. Il y a malheureusement eu des blessés dans cette équipe. Il pouvait faire beaucoup mieux et j’en suis persuadé parce que j’ai découvert des joueurs de qualité dans l’équipe. Le championnat sénégalais va en sortir bonifié. Je salue le président de la Fédération sénégalaise de basketball, Me Babacar Ndiaye, qui a fait le déplacement ainsi que le Dtn, Moustapha Gaye. Je salue également les présences de la légende Astou Ndiaye, de Makhtar Ndiaye, de Ndongo Ndiaye, de Bouna Ndiaye. Il y a aussi la forte présence des anciennes figures de la NBA comme Luol Deng, Joakim Noah, Dikembe Mutombo, etc. Je salue également la collaboration de la FIBA notamment Alphonse Bilé avec qui nous avons travaillé étroitement pour mettre tout ceci en branle. C’est toute l’Afrique qui s’est mis debout pour vraiment marquer l’histoire et amener leur contribution. Je dis vivement l’année prochaine mais aussi vivement les répercussions que cela va avoir dans les différents championnats nationaux parce que l’objectif c’est de promouvoir le basket en club.