«LA FRAUDE SUR L’AGE DES JOUEURS TERNIT L’IMAGE DE L’AFRIQUE»
Réagissant au débat sur la fraude sur l’âge de joueurs, le président de la Fédération cap-verdienne de Football (FCF), Mario Semedo pense que cette pratique ternit l’image de l’Afrique.

Absent de la CAN U17 de football, en Tanzanie, le Cap-Vert a présenté deux sélections au Tournoi international U16 «Africa Youth Cup 2019» que sa capitale a abrité du 19 au 27 avril dernier. Réagissant au débat sur la fraude sur l’âge de joueurs, le président de la Fédération cap-verdienne de Football (FCF), Mario Semedo pense que cette pratique ternit l’image de l’Afrique.
«Pour nous, le tournoi Africa Youth Cup est très important. Parce que, comme vous le savez, le Cap-Vert est toujours absent dans les compétitions africaines de catégories de jeunes. Donc, ce tournoi est une grande opportunité pour montrer nos talents et motiver les joueurs, la jeunesse cap-verdienne, lors d’une compétition internationale. L’expérience est enrichissante. Parce que nos joueurs ont pu se frotter avec des adversaires qui ont beaucoup d’expérience, notamment, les équipes du Nigeria, d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et Benfica du Portugal. Ce sont des équipes qui participent toujours aux tournois internationaux. Pour nous, c’est une belle opportunité».
La fraude sur l’âge des joueurs
«Je peux assurer et confirmer que nous avons engagé des joueurs qui ont réellement 16 ans. Ça c’est très important pour nous et pour le football de l’Afrique. Parce qu’il y a beaucoup de problèmes par rapport à l’âge des jeunes joueurs. Nous avons vu avec la CAN U17, en Tanzanie, qu’il y a des problèmes avec les âges. Ce débat n’est pas bon pour le développement du football. Il faut que tous les pays combattent la fraude sur l’âge des joueurs. Je pense que ce n’est pas une bonne chose pour l’image du football africain. C’est très important qu’on discute, qu’on ait un dialogue sincère au niveau du continent, au niveau de la CAF. On doit sensibiliser tous les pays. C’est une question très importante pour nous Africains, pour l’image de notre football. On doit sensibiliser pour que tous les pays combattent ce fléau. C’est une pratique contraire aux valeurs fondamentales du sport. Ça ne respecte pas le fair-play».
L’inégalité de chance
«Je dirais même que la fraude sur l’âge des joueurs ternit l’image de l’Afrique. Lors des compétitions des jeunes, il y a toujours des doutessur l’âge réel des joueurs. Et, franchement, ce n’est pas honorable pour un football qui se respecte. Ce n’est pas bon pour l’équité et l’égalité de chance. Pendant le tournoi zonal de l’UFOA qualificatif pour la CAN U17, à Dakar, il y avait des pays dont des joueurs ont été exclus à cause de leur âge. Car l’IRM a montré qu’ils ont fraudé sur leur âge. Donc, il faut des sanctions très sévères pour la pénalité des pays qui s’adonnent à cette méthode. Moi je propose que la pénalité soit prononcée contre l’équipe et qu’elle ne soit limitée qu’aux joueurs épinglés. Si on laisse les choses passer sans des sanctions exemplaires contre les équipes coupables de fraude, il n’y aura jamais d’égalité dans la compétition. Le vrai développement ne peut être envisagé que si on joue les compétitions avec des joueurs qui ont leur âge réel. On ne peut faire une compétition des jeunes contre des joueurs seniors. Sinon, ce n’est pas la peine d’organiser des compétitions de catégories de jeunes. C’est inimaginable !»
Avenir du football cap-verdien
«Le travail de base qu’on abat quotidiennement, notamment avec la participation de nos sélections de jeunes à ce genre de tournois, contribuera à assurer la relève. Les chantiers sont énormes. Nous avons commencé avec la formation à la base des équipes nationales pour développer notre football. Dans quelques années, nous arriverons en force avec des joueurs de qualité. C’est normal qu’on rate les dernières CAN seniors, c’est la fin d’un cycle. Il y a des joueurs en fin de carrière, il faut donc restructurer et rajeunir la sélection. C’est ce que nous sommes en train de faire. Dans les prochaines années, on va remonter en puissance. Nous sommes un petit pays qui a aussi des contraintes économiques et financières. Nous réfléchissons et étudions les voies et moyens pour contourner la situation. Nous travaillons beaucoup, on forme des sélections de jeunes. Il y a des académies de football qui se développent pour nous aider à monter en puissance».
Les infrastructures sportives
«Nous avons beaucoup d’infrastructures, on a plus de 30 terrains synthétiques à travers le pays. Nous avons des terrains de qualité dans toutes les îles. Ça participe au développement de la discipline. Il y a une parfaite symbiose entre l’Etat, les différentes municipalités et la Fédération, à travers les programmes de la FIFA. Mais la plupart des terrains sont réalisées par les municipalités. C’est cette bonne politique d’infrastructures sportives qui nous permet d’organiser un championnat national avec des équipes compétitives. On démarre d’abord par des phases régionales. Après, les champions régionaux se retrouvent pour une compétition nationale avec 12 équipes».