«LES BOXEURS SENEGALAIS N’ONT PAS ENCORE COMBLE LE GAP PAR RAPPORT A D’AUTRES PAYS»
La contre-performance enregistrée par les boxeurs sénégalaise lors du Tournoi de qualification des Jeux Olympiques de 2020 ne surprend guère Thierno Seydou Ba.

La contre-performance enregistrée par les boxeurs sénégalaise lors du Tournoi de qualification des Jeux Olympiques de 2020 ne surprend guère Thierno Seydou Ba. Le président de la Fédération sénégalaise de boxe l’avait déjà intégré dans ses prévisions, au regard du fossé entre les moyens de préparation et le niveau des boxeurs sénégalais comparé à ceux des autres pays, particulièrement du Maghreb et du Ghana. Tout en revenant sur la prestation des Lions, le patron de la boxe sénégalaise, a estimé que la participation n’est cependant, pas mauvaise. En plus des équipements, les deux rings de dernière génération que le Sénégal va bénéficier devraient contribuer au développement de cette discipline au Sénégal.
Thierno Seydou Ba n’est pas surpris sur la contre-performance réalisée par les cinq boxeurs sénégalais qui sont tous resté à quai lors du tournoi de qualification des prochains Jeux olympiques de Tokyo. Elle était attendue par le président de la Fédération sénégalaise de boxe. «Je ne juge pas négative pas la participation Sénégalaise. Avant le TQO, j’avais dit qu’il ne fallait pas se leurrer. La contre-performance, je ne la souhaitais pas mais, je la sentais. Ce n’était pas pour justifier une éventuelle défaite, mais c’est la triste réalité. J’avais vu que les boxeurs sénégalais n’ont pas encore comblé le gap par rapport à d’autres pays comme ceux du Maghreb, le Ghana et à un degré moindre, l’Afrique du Sud. Cela ne veut pas dire que le Sénégal a subi une défaite cuisante. Loin de là. Nous avons participé et nous avons beaucoup appris. Nous apprenons à travers toutes les compétitions. Aux Jeux africains en 2015 on n’avait eu aucune victoire. Aux championnats d’Afrique, au Congo, nous n’avons eu aucune victoire. Nous mesurons le niveau de nos boxeurs avec celui d’autres», a-t-il commenté avec, cependant, une pointe d’amertume.
«LES BOXEURS SENEGALAIS ETAIENT TOUS TRES MOTIVES»
Sur la prestation du Sénégal, le président Thierno Seydou Bâ soutient que les cinq boxeurs en lice ne manquaient pas de «motivation». «Les boxeurs sont venus avec leurs propres moyens. Cela veut dire qu’ils étaient motivés pour le TQO. Si cela n’a pas marché pour la fédération, ça l’est plus pour les boxeurs car, tout athlète rêve de disputer les JO. Qu’il s’agisse de Karamba Kébé, Khadija Timéra, Souleymane Sy, Matar Sambou ou Pape Mamadou Ndiaye, ils avaient tous la certitude de remporter la victoire. Mais, cela ne s’est pas ainsi passé. Donc, il ne faut pas désespérer.», ajoute- t-il ; même s’il s’empresse de relever une pression sur l’épaule de quelques boxeurs. Tout en écartant le manque de soutien du public, mis en avant par un des boxeurs sénégalais. «Nous les avons vu combattre. Ils ont eu beaucoup de pression ici, au Sénégal. Pour Pape Mamadou Ndiaye, son père était dans les tribunes et son premier rond était catastrophique. Mais, il a su revenir et remporter les deux autres rounds. C’est valable aussi pour Matar Sambou dont le premier round était catastrophique. Cela veut dire qu’ils ont très mal entré dans leurs matchs. Le Ghanéen qui avait perdu pouvait dire qu’il n’ y avait pas de public. Mais le combat se gagne sur le ring avec la mentalité et la niaque», note t-il. Au vu des résultats, force est de s’interroger si la boxe sénégalaise n’a pas simplement failli dans la préparation des Jeux olympiques, sachant que les JO se préparent durant quatre bonnes années. «Le ministre des Sports avait lancé Elite 2024 et des jeunes boxeurs et d’autres sportifs choisis dans une dizaine de fédérations. C’était pour préparer les Jeux olympiques de la jeunesse de 2024. Mais, pas les JO de 2020 à Tokyo. Les olympiades, tout le monde le sait, se préparent dans les quatre ans. Mais, toutefois, faudrait-il avoir les moyens de sa politique. J’ai moi même discuté avec celui qui a conduit la délégation tunisienne à ce TQO de Dakar et il m’a confié que ses boxeurs se sont rendus un peu partout en Asie, aux États-Unis ou à Cuba. Nous, nous avons tenté, vaille que vaille, d’amener nos athlètes en dehors du territoire sénégalais», en vain, confesse-t-il.
LE TQO APPORTE UNE CONTRIBUTION AU PLAN DE DEVELOPPEMENT DE LA BOXE
Selon lui, le TQO devrait permettre de bénéficier d’équipements mais aussi, apporter une contribution au plan de développement mis en place par la Fédération sénégalaise de la boxe. «Sur le plan des équipements, le Sénégal va bénéficier de deux rings de dernière génération que l’on a vu dans la salle de Dakar-Arena. Il y a beaucoup de matériels dont la Fédération sénégalaise de boxe ne disposait pas. Tout ce matériel va nous revenir, avec des équipements de boxe. Ce tournoi de qualification apporte une contribution au plan de développement de la boxe», indique-t-il. Avant d’ajouter : «la plupart de nos clubs de boxe sont totalement démunis. J’ai un programme élaboré et remis au ministère des Sports, au CNOSS, à la Confédération africaine de boxe. Ce plan est apprécié. Nous nous efforçons d’atteindre les objectifs fixés dans ce programme. Nous souhaiterions être accompagnés mais, on nous a toujours signifié que c’est aux fédérations de chercher leurs propres moyens et leurs sponsors. Il n’est pas évident que les sponsors se bousculent aux portiques de la Fédération sénégalaise de boxe. Dire que nous n’avons pas travaillé n’est pas honnête. Nous avons multiplié les compétitions un peu partout dans le pays. Et les boxeurs de l’intérieur du pays sont venus plusieurs fois monter sur le ring à Dakar», renseigne-t-il.