LES ELEVES NON-VOYANTS DE L’INEFJA ONT MARCHE A TRAVERS LES RUES DE THIES
La misère des 160 pensionnaires de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles (INEFJA) de Thiès empire chaque jour que Dieu fait.

« La santé avant tout ». C’est par ces mots scandés en chœur à travers les artères de la capitale du rail que les pensionnaires de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles (INEFJA) ont exprimé leur désarroi ce lundi 14 janvier face au « refus » de l’Etat de s’occuper de leur santé. Ces élèves non-voyants, déjà « très vulnérabilisés » du fait de leur handicap, ont marché pour exiger une « prise en charge sanitaire » qui leur « revient de droit ». Ils réclament l’affectation d’un infirmier chef de poste, l’agent de santé qui y était de service ayant pris sa retraite depuis un an.
La misère des 160 pensionnaires de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles (INEFJA) de Thiès empire chaque jour que Dieu fait. Sans aucune lueur d’espoir, les élèves non-voyants réclament depuis trois mois l’affectation d’un infirmier chef de poste, l’agent de santé qui officiait dans leur établissement ayant pris sa retraite depuis un an. Ce lundi 14 janvier, ils ont fini par mettre à exécution leur menace de descendre dans la rue. Disant leur volonté de poursuivre leur plan d’actions, ils menacent également de durcir le ton si toutefois ils n’obtenaient pas gain de cause. Le président du foyer socio-éducatif dudit établissement, Dominique Diatta, porte-parole du jour, s’est offusqué du fait que « depuis le début de l’année scolaire 2018/2019, on n’a jusqu’à ce jour pas encore d’infirmier chef de poste. Ce alors que notre école reçoit 160 élèves qui, même s’ils ne sont pas tous des non-voyants, restent tout de même dans leur intégralité des personnes déficientes visuelles ».
Et de poursuivre : « depuis lors, on a tout fait pour qu’on nous affecte un infirmer chef de poste mais nos démarches sont restées vaines. On a parlé avec notre directeur d’école, négocié par tous les moyens, usé de toutes les voies de recours, tout cela ‘’sans issue’’ parce qu’on n’a pas eu les réponses attendues. Actuellement, ce sont nos propres parents qui nous soignent quand nous tombons malades et c’est ça qu’on ne peut pas accepter. Si certains d’entre nous tombent malades, c’est la croix et la bannière pour se soigner. Aucun élève non-voyant ne peut se présenter à l’aise au niveau des structures sanitaires de la ville pour se faire soigner parce qu’il n’y a personne pour nous délivrer une certification (papier justificatif) pour notre admission à ces lieux ». Dans leur combat, ces handicapés visuels se disent déterminés à aller jusqu’au bout de leur logique. Ils menacent de « durcir le ton » à travers d’autres plans d’action pour « nous faire entendre » auprès de qui de droit. Dominique Diatta et ses camarades, tous élèves aux lycées El Hadj Malick Sy et Jules Sagna de Thiès, qui ont marché du lycée Jules Sagna à la gouvernance de Thiès pour remettre un mémorandum au chef de l’Exécutif régional, regrettent que « rien ne soit encore fait face à notre problème ».
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Le mardi 3 mai dernier, les élèves nonvoyants, qui réclament de meilleures conditions pédagogiques et sécuritaires, entre autres revendications, avaient durci le ton à travers une marche effectuée sur une très longue distance, partie du lycée Jules Sagna pour se terminer à l’INEFJA. Ce jour-là, ils avaient encouru d’énormes risques en arpentant les rues de la capitale du Rail pour se faire entendre. La marche avait avorté juste à hauteur de l’avenue Lat-Dior qui mène à la gouvernance où les plaignants voulaient rencontrer le chef de l’exécutif régional, M. Amadou Sy. C’était pour l’informer des « dures réalités qui prévalent dans notre établissement » et lui remettre leur plateforme revendicative de neuf points, vieille de plusieurs années, mainte fois déposée sans « suite favorable » auprès de l’administration de leur Institut.
Hélas, c’était compter sans la détermination des forces de sécurité qui sont intervenues pour les obliger à bifurquer sur la route de Tivaouane et regagner leur établissement sous forte escorte policière. Les revendications des pensionnaires de l’INEFJA » tournent autour des dures conditions de travail qui se résument en manque de matériel et d’hygiène, problèmes d’orientation, de littérature, mauvaise gestion de la bibliothèque, insécurité, communication entre la direction et les élèves, entre autres maux. Les élèves non-voyants se disaient surtout angoissés par « l’insécurité qui prévaut au sein de notre établissement », entre autres « tracasseries quotidiennes ».