UN SOUS-SECTEUR EN DECADENCE
Quel sous-secteur de l’éducation nationale marcherait-il finalement au Sénégal ? En tout cas, ce n’est pas celui de la formation professionnelle et technique (Fpt) qui n’est pas non plus épargné par cette tendance de contreperformances tous azimuts.

Le rapport de performance du secteur de l’éducation et de la formation de mars 2017, fait état d’un sous-secteur en décadence. Les formateurs ayant un diplôme pédagogique sont au nombre de 2624 sur les 4456 agents de la FPT, soit 59%. 51,77% de taux de réussite aux examens professionnels en 2017. Le déficit d’équipement de certains établissements de formation professionnelle qui fait que les enseignements-apprentissages ne se déroulent pas souvent dans les conditions exigées et le non-respect des programmes de formation et des quantums horaires par certains établissements. Ces facteurs mentionnés dans le rapport ont juste rappelé une réalité connue de tous : la défaillance du système éducatif. Ce n’est pas demain pour faire du sous-secteur un puissant levier du développement économique et social.
Pour parler de l’efficacité de la formation professionnelle et technique (Fpt), le rapport mentionne, en 2017, « les formateurs ayant un diplôme pédagogique sont au nombre de 2624 soit un pourcentage de 59% sur les 4456 agents de la Fpt. Ce résultat a connu une baisse de 1% par rapport au résultat de 2016 qui est de 60%. Dans le cadre de la formation des agents dans différents domaines de compétences, le ministère a, sur 188 demandes traitées de formation diplômante dans différentes spécialités, formé 171 auditeurs en coiffure, 2 cohortes (5 et 6) de 33 auditeurs. 43 auditeurs en Techniques quantitatives de gestion (Tqg), Maintenance véhicules motors (Mvm), Electrotechnique, génie civil, Froidclim et structure métalliques ont été certifiés. Cette faiblesse de la formation des enseignants est mise en évidence par les mauvais résultats aux examens professionnels et techniques de la session 2017. Selon le rapport, les résultats aux examens professionnels montrent que de 2016 à 2017, le taux de réussite passe de 51,77% à 50,84% soit une baisse de 0,93 point. Tout comme l’éducation nationale et l’enseignement supérieur, le secteur de la formation professionnelle et technique est dans un processus de contreperformances, si l’on se réfère à la norme internationale qui, pour un système de qualité, dit que «80% des enseignements soient maitrisés par au moins 80% des apprenants».
Dans les facteurs explicatifs d’un échec massif dans les examens professionnels, le rapport mentionne «le faible niveau des apprenants, le déficit d’équipement de certains établissements de formation professionnelle qui fait que les enseignements-apprentissages ne se déroulent pas souvent dans les conditions exigées et le nonrespect des programmes de formation et des quantums horaires par certains établissements». Il est aussi relevé le «déficit de formateurs dans certaines disciplines en cours d’année pour certaines structures de formation, ce qui entraine un retard dysfonctionnement dans le déroulement des enseignements-apprentissages et le déficit de formation de certains formateurs qui influe sur le niveau des apprenants». Il n’en demeure pas que le taux de réussite aux examens cache certaines disparités. En effet, selon le rapport, l’écart négatif de 24.8% suit la tendance baissière constatée depuis 2015. «Les résultats au bac technique T2 se sont régulièrement améliorés entre 2015 et 2017 passant de 39.2% à 51.5% ; d’où un bond qualitatif de 7 points. Les résultats au bac technique T1 ont connu également une appréciable hausse entre 2015 et 2017 passant de 43.6% à 52.6% ; entre 2016 et 2017, le taux de réussite est resté pratiquement stationnaire», lit-on dans le rapport. Néanmoins, le Bac G observe une tendance baissière. «De 45.2%, le taux de réussite a chuté à 40.0%. En moyenne, la baisse annuelle est de l’ordre de -2.6% », a relevé le rapport.
En somme, note le rapport, « la tendance générale des résultats aux bacs techniques est à la baisse. Le taux global de réussite aux bacs (T1, T2 et G) est passé de 44.8% à 41.2% soit une baisse de (-3.6%). Elle suit la même tendance baissière que les résultats au bac G ». La baisse des résultats au bac technique provient de la conjonction de plusieurs facteurs à la fois internes et externes à l’établissement. En plus de l’instabilité de l'année scolaire découlant des grèves des syndicats, le rapport fait état de l’existence de classes pléthoriques, la mobilité des formateurs exerçant dans les régions et le manque de formation pédagogique de vacataires ou de contractuels. C’est le cas de certaines infrastructures non fonctionnelles, notamment certains lycées techniques et d’établissements privés de formation ne respectant pas les normes requises. Toujours dans les facteurs exogènes, le rapport a soulevé qu’il «existe un déphasage entre les contenus de certaines disciplines techniques enseignées et le contenu de certaines épreuves du baccalauréat pour les bacs S4 et S5».