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31 juillet 2025
Par Adama DIOP
LES MEDIAS, NOTRE BOUSSOLE DANS L’OCEAN POLITIQUE POUR NAVIGUER VERS LA PRESIDENTIELLE 2024
Les médias du pays jouent un rôle essentiel en tant que notre boussole dans l'océan politique, nous guidant à travers les eaux tumultueuses de l'information et de la désinformation.
Bés Bi le Jour |
Adama DIOP |
Publication 14/11/2023
Les médias du pays jouent un rôle essentiel en tant que notre boussole dans l'océan politique, nous guidant à travers les eaux tumultueuses de l'information et de la désinformation. Tout comme un phare dans la nuit, ils éclairent notre chemin et nous aident à éviter les écueils de la désinformation. Les journalistes, tels des navigateurs expérimentés, bravent les tempêtes de la désinformation pour nous conduire en toute sécurité vers le port de la vérité et de la connaissance, où nous pouvons prendre des décisions éclairées pour l’avenir de notre nation. Dans cette période cruciale précédant l’élection présidentielle de 2024, il est impératif de reconnaître et d’apprécier le rôle vital de nos médias. Ils ne se contentent pas de rapporter les faits, mais ils les contextualisent, les analysent et les mettent en perspective. Ils nous offrent un accès privilégié à la diversité des opinions et des idées qui façonnent notre paysage politique.
Alors que l'échéance de l'élection présidentielle se profile à l'horizon, nos médias se tiennent comme nos guides, éclairant le chemin vers ce moment crucial pour notre nation. Ils portent sur leurs épaules la responsabilité de nous informer, de nous éduquer et de nous aider à faire des choix éclairés. Imaginez-vous sur un navire, en pleine mer agitée. Votre boussole, c'est l'information fiable et impartiale qui émane de nos médias. Ils nous apportent des nouvelles du front politique, ils nous décryptent les programmes des candidats, nous aident à comprendre les enjeux. C'est grâce à eux que nous sommes en mesure de prendre des décisions éclairées pour notre pays. Les médias ont une double mission : informer et éduquer. Ils doivent nous présenter les faits de manière objective, nous offrir des analyses équilibrées et donner une tribune équitable à toutes les voix politiques. Ils nous permettent ainsi de saisir les différentes alternatives qui se dessinent devant nous. De plus, ils ont le devoir de nous éduquer. Ils doivent rendre compréhensibles les programmes des candidats, décortiquer les discours politiques parfois obscurs, et nous permettre de démêler le vrai du faux. Un citoyen bien informé est un citoyen qui exerce son droit de vote en toute conscience.
Certes, les médias ne sont pas à l'abri des défis. Les pressions politiques et les intérêts commerciaux peuvent influencer leur couverture. C'est pourquoi il est primordial que nos médias fassent preuve d'indépendance, mettant en avant l'intérêt public par-dessus tout. Une presse libre et engagée est la pierre angulaire de notre démocratie. Afin de garantir une couverture médiatique équitable et précise, nos médias doivent être proactifs dans la vérification des faits, veillant à ce que les informations diffusées soient exactes et vérifiables. De plus, la diversité des opinions doit être encouragée, nous offrant ainsi un éventail complet de perspectives. Rappelons-nous que les médias ont un pouvoir transformateur. Leur rôle dans la formation de l'opinion publique est considérable. En nous exposant à une information de qualité et en nous éduquant sur les enjeux, les médias de notre pays contribuent à forger une société civique éclairée et participative. En cette année électorale, exigeons de nos médias qu’ils assument pleinement leur rôle de gardiens de la démocratie. Encourageons-les à être des sources d’information précise et objective, à éduquer et à éclairer, pour que chaque citoyen sénégalais puisse exercer son droit de vote en toute connaissance de cause.
En somme, les médias de notre pays sont nos phares dans cette aventure démocratique. Ils ont le pouvoir de nous guider à travers le tumulte politique et de nous aider à choisir un leadership éclairé. À l’approche de l'élection présidentielle 2024, rappelons à nos médias leur rôle crucial et encourageons les à agir en tant que gardiens responsables de notre démocratie.
Avec espoir et confiance en notre avenir démocratique,
P.S. N’oublions pas de suivre de près la couverture médiatique et d’encourager un journalisme responsable et éclairé ! N’oublions pas également que chaque citoyen a un rôle à jouer dans le façonnement de notre démocratie. En plus de demander des médias responsables, engageons-nous à rechercher des sources d’information diverses et fiables. Encourageons également le débat public constructif, où les idées peuvent être échangées de manière respectueuse. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que cette élection présidentielle 2024 soit un moment de véritable démocratie participative, où chaque voix compte et où chaque citoyen est informé et engagé. Restons vigilants, restons informés, et faisons de notre devoir électoral un acte éclairé et réfléchi.
Adama DIOP
Natif du village d’Agnam-Goly
Résidant au Canada
12, COMME LES DOUZE TRAVAUX D’HERCULE
Zoom sur les nouveaux membres de la Cena - Jamais nomination de membres d’une institution n’a fait autant de suspicions
Bés Bi le Jour |
Malick SY |
Publication 14/11/2023
Jamais nomination de membres d’une institution n’a fait autant de suspicions. Même à la veille de leur prestation de serment, les récriminations continuent. Bés Bi dresse le profil des douze nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena). 12 travaux d’Hercule aussi dans un contexte préélectoral bouillant.
Aminata Fall Niang : Présidente de l’Ajs
Présidente de l’Association des juristes sénégalaises depuis le 24 juillet dernier, Aminata Fall Niang est Expert juriste-fiscaliste, consultante. Elle a fait ses études supérieures à l’Université de Dakar où elle a obtenu successivement une Maîtrise d’anglais, option Lettres et civilisations anglaises, avec la mention Bien, Major de sa promotion. Puis une Maîtrise en sciences juridiques, option Droit privé des affaires et un Dess en droit bancaire et fiscalité. Mme Niang a exercé l’essentiel de sa carrière qui a duré 26 ans au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) où elle est entrée sur concours en 1996 en tant que Fondée de pouvoir et y a pris sa retraite en juillet 2022 comme Conseiller du Gouverneur, membre du Gouvernement de la Banque. Auparavant, elle a successivement assumé d’importantes fonctions à la Bceao de 1996 à 2022. Aminata Fall Niang est aussi Membre Fondateur de l’Association franco-sénégalaise «Brigades Vertes». Cette association s’active dans le reboisement et dans lutte contre la déforestation, son siège est à Clichy-LaGarenne, France.
Cheikh Ameth Tidiane Ndoye : Ancien ambassadeur
Administrateur civil brillant, Cheikh Ameth Tidiane Ndoye a été ambassadeur du Sénégal au Portugal en 2014 en remplacement du général Abdoulaye Fall, ancien haut commandant de la gendarmerie nationale. Il était à deux mois de la retraite. M. Ndoye a débuté sa carrière à Saint-Louis. Il a été préfet de Ziguinchor, de Fatick, de Nioro, de Pikine et de Tivaoune. Il sera ensuite nommé gouverneur de Fatick en 2009. Cet économiste, natif de la commune de Bargny, dans le département de Rufisque, a été ensuite propulsé gouverneur de la région de Dakar.
Fatou Kiné Diop : Au nom de la parité !
Elle dirige l’Observatoire national de la parité (Onp). Conseillère en décentralisation, elle est la demi-sœur de Mame Yacine Lakh, membre de l’équipe sortante de la Cena dirigée par Doudou Ndir. Fatou Kiné Diop a été souvent au front pour rappeler les institutions et organes à se conformer à la parité. Comme c’est le cas avec plusieurs Conseil municipaux qui refusent d’appliquer la loi dans les bureaux.
Abdoulaye Sylla, président de la Cena : Un «sage» contesté
Ancien de l’Ecole nationale d’économie appliquée (Enea), Abdoulaye Sylla est devenu ensuite administrateur civil avant d’être Inspecteur général d’Etat. Membre du Conseil constitutionnel jusqu’à sa nomination comme président de la Cena, il est réputé un homme compétent.
Ndary Touré, vice-président de la Cena : magistrat à la retraite
Actuel vice-président de la Cena, Ndary Touré connaît bien l’organe de contrôle et de supervision des élections. En effet, il a été sept années durant le secrétaire général. Ancien professeur de lettres, il a été ensuite magistrat. Il est le seul à n’avoir pas quitté en même temps que Doudou Ndir et Cie.
Cheikh Awa Balla Fall : le politicien promu
Ingénieur des travaux des eaux et forêts avant de réussir le concours de l’Enam, il est contesté par l’opposition et la société civile pour avoir affiché son soutien au président Macky Sall. Et mieux, un membre actif de l’Alliance pour la République. L’Inspecteur général d’Etat à la retraite a été directeur général de l’Ena jusqu’à sa nomination à la Cena.
Serigne Amadou Ndiaye : professeur des universités
A 71 ans, le natif de Mboss, une localité du Guinguinéo, est un pur produit de l’école sénégalaise. Professeur titulaire des universités à la retraite. Professeur titulaire des universités en 2000, il est, de 1989 à 2006, membre du conseil de la faculté, avant de devenir assesseur de la Fst en 2006, puis Doyen en 2009.
Ndèye Rokhaya Mbodji : La journaliste qui remplace Issa Sall
Elle remplace Issa Sall qui a passé 18 ans à la Cena comme membre. Ndèye Rokhaya Mbodj Ndiaye est journaliste. Elle est de la 13ème promotion (1985) du Cesti. Ancienne de la Rts, elle a été en service à l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la météorologie (l’Anacim).
Léopold Wade : administrateur civil à la retraite
Titulaire du brevet de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam), Léopold Wade est administrateur civil principal. Ancien sous-préfet, préfet et gouverneur, il a pris sa retraite en tant que directeur général de l’Administration territoriale. Originaire du village de Lalane (département de Thiès), il est camarade de promotion de l’autre membre de la Cena, Cheikh Ahmed Tidiane Ndoye. Consultant et formateur spécialisé en décentralisation et en gouvernance territoriale, il enseigne les finances et la fiscalité des collectivités territoriales. Il est d’ailleurs auteur du livre «Le contrôle de légalité des actes des collectivités territoriales au Sénégal».
Mamadou Bocar Niane : l’expert électoral
Mamadou Bocar Niane est un enseignant de formation, expert indépendant et conseiller électoral sénior. Il a occupé pendant 15 ans le poste de Chef de division de la formation à la Direction générale des élections (Dge). A ce titre, il a été concepteur des guides et supports de formation à l’intention des personnels des commissions d’établissement des listes électorales, des membres des bureaux de vote, des plénipotentiaires des partis politiques pour la constitution et le dépôt des dossiers des candidatures pour les différentes échéances électorales au plan national comme à l’extérieur. M. Niane a été également membre de la commission technique de revue du code électoral et de la commission technique pour l’audit international du fichier électoral sénégalais. Depuis plusieurs années, il assume les fonctions de conseiller technique du Dge et participe à plusieurs missions d’observation électorale en Afrique et en Europe, notamment en Allemagne. Mamadou Niane bénéficie d’une accréditation complète BRIDGE (Building Resources in Democracy, Governance and Elections).
Aïssatou Sow : La notaire
Maitre Aïssatou Sow Badiane, ancienne présidente de la Chambre des notaires du Sénégal (Cnds) est décrite comme une femme «déterminée et compétente».
Mamadou Marème Diallo : Le flic de la Cena
Pour la première fois depuis sa création, la Commission électorale nationale autonome (Cena) va compter parmi ses membres un agent des forces de police. L’ancien directeur de l’Ecole nationale de la police va siéger dans cet organe de gestion des élections.
LE SG DU SELS HAMIDOU DIEDHIOU REPOND A CHEIKH OUMAR ANNE
Hamidou Diédhiou souligne que les accords font suite à des discussions et à des concessions entre les deux parties.
Bés Bi le Jour |
Demba NIANG |
Publication 14/11/2023
Le secrétaire général national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) a présidé, samedi, l’installation de la section de l’Ief de Pété. Hamidou Diédhiou s’est prononcé sur le déficit d’enseignants notoire, surtout au nord-est, la division dans le G7 et la menace du ministère de l’éducation nationale de revenir sur les accords de 2022 suite à la grève décrétée mardi dernier.
L’école élémentaire Oumar Wellé de Pété accueillait samedi dernier les enseignants de l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) affiliés au Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) pour l’installation de sa section. Une installation présidée par Hamidou Diédhiou, secrétaire général national du Sels qui n’a pas pu se tenir faute de quorum. Le ministère de l’Education nationale avait reconnu, lors du conseil interministériel du 22 septembre dernier, un déficit de 8 883 enseignants au niveau national. Mais ce sont les zones périphériques comme Podor, Matam, Tamba et Kédougou qui souffrent le plus avec comme solution à la clé des classes spéciales, les réductions horaires et les redéploiements au niveau du moyen secondaire. Ainsi, Hamidou Diédhiou de dire : «Ce déficit de 8 883 enseignants fait état de la situation actuelle alors que les normes internationales indiquent un enseignant pour 45 élèves. Cela veut dire que l’Etat du Sénégal doit s’atteler pour une éducation de qualité à l’éradication des classes pléthoriques mais la suppression des classes spéciales et double flux.» Hamidou Diédhiou révèle que le problème ne s’arrête pas là car, «une étude faite par la Cosydep en 2018 fait état de 1 million 500 mille enfants en âge d’aller à l’école ne le sont pas». Sur la question du déficit d’enseignants à laquelle il faut opposer une bonne politique de recrutement, Hamidou Diédhiou propose «un plan Marshall échelonné sur 3 à 4 ans où l’Etat s’évertuera à recruter un nombre conséquent d’enseignants».
Le Sels condamne la menace brandie par le ministre de l’Education
Le secrétaire général national du Sels est revenu sur la division du G7 (les 7 syndicats d’enseignants plus représentatifs) car au courant de l’année 2023, le Cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire (Cusem) et le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems) se détachent peu à peu du groupe des 7 pour décréter des mots d’ordre de grève. Ainsi, le syndicaliste réagit en ces termes : «Je respecte leur position. Mais je sais que les syndicats que sont le Sels, l’Uden, le Siens et le Snelas/Fc sont dans une plate-forme commune, nous partageons nos points de vue. Nous sommes en train de travailler à comment régler la question des enseignants décisionnaires en tenant compte du contexte.» Ainsi, le syndicaliste reconnaît bien l’émiettement du mouvement syndical : «Le mouvement syndical est fragilisé avec plus de 43 organisations syndicales d’enseignants. Il est d’autant de grave quand les gens vont en grève en ordre dispersé sans planification, sans concertation, et c’est dommage.» Et la journée morte décrétée par le Cusems et le Saems mardi dernier avait vu la réaction du ministère de l’Education nationale qui, par un communiqué, va jusqu’à menacer de revenir sur les accords de 2022.
Hamidou Diédhiou souligne que les accords font suite à des discussions et à des concessions entre les deux parties. Il ajoute : «Quand nous signions le protocole d’accord, il n’y avait pas de condition, si ce n’est le respect des engagements.» Il trouve, par conséquent, cette déclaration de Cheikh Oumar Anne «scandaleuse». Le bureau exécutif national du Sels donne rendez-vous aux enseignants de l’Ief de Pété au mois décembre pour la mise en place de la section de Pété.
LE POLE DES JEUNES DE LA SOCIETE CIVILE FAIT LE DIAGNOSTIC DE LA QUESTION DE L'EMPLOI DES JEUNES
Le Pôle des jeunes de la Société civile a organisé, hier, une journée de concertation nationale sur les politiques d’emploi dans le Plan d’actions prioritaires (Pap) du Plan Sénégal émergent (Pse) pour la période 2024-2028
Bés Bi le Jour |
Ndéye Anna NDIAYE |
Publication 14/11/2023
Le Pôle des jeunes de la Société civile a organisé, hier, une journée de concertation nationale sur les politiques d’emploi dans le Plan d’actions prioritaires (Pap) du Plan Sénégal émergent (Pse) pour la période 2024-2028. Un atelier qui a pour but de faire le diagnostic de la situation de l’emploi au Sénégal.
La question de l’emploi des jeunes au Sénégal a toujours constitué un goulot d’étranglement pour les gouvernants. Une accentuation du sous-emploi qui est aujourd’hui cité comme étant à l’origine de l’émigration clandestine. Le Pôle des jeunes de la Société civile, qui joue un rôle crucial dans ce processus, a organisé hier une journée de concertation nationale sur les politiques d’emploi dans le Plan d’actions prioritaires du Plan Sénégal émergent (Pse) pour la période 2024-2028. Un atelier qui a pour but de faire le diagnostic de la situation de l’emploi au Sénégal, de proposer des solutions à court et à long terme, mais aussi de renforcer le dialogue multi acteurs pour un suivi efficace des politiques d’emploi.
Président du pôle jeune pour le suivi des politiques d’emploi au sein de la Commission nationale des acteurs de la société civile, Ibrahima Fall a déclaré : «On sait tous que beaucoup de moyens ont été mobilisés au cours de cette décennie dans le cadre du Pse, pour le secteur de l’emploi des jeunes. Cet atelier permet, avec les organisations des jeunes, de faire cette évaluation. Et c’est l’essence même de cette évaluation.» Pour lui, c’est également une occasion de réfléchir sur comment mieux structurer le cadre de gouvernance de ces politiques d’emplois, car, regrette-t-il, «une des grandes limites de ce secteur, c’est la dispersion des interventions. On a noté beaucoup de programmes et de projets, mais sans aucune instance de coordination de ces interventions». Ce qui, selon ses dires, «rend très difficile le travail d’évaluation d’impact de ces projets». A l’en croire, c’est le lieu même de se poser des questions sur l’efficacité des mesures qui sont prises jusqu’ici, dans le cadre de l’emploi des jeunes.
Evoquant le phénomène de l’émigration irrégulière qui fait actuellement des milliers de morts chez les jeunes, M. Fall a indiqué qu’«on n’a pas constaté un grand impact dans ces projets et programmes qui sont mis en œuvre. On sait que beaucoup de moyens et plusieurs milliards ont été mobilisés par le gouvernement dans le cadre du programme Xëyou ndaw yi. Mais les résultats obtenus sont très insuffisants dans ce secteur, et le bilan est toujours mitigé». D’ailleurs, un rapport global de la société civile, sera présenté cette semaine au gouvernement.
Par Kadialy GASSAMA
LE MOUVEMENT INTERNATIONAL DU TRAVAIL IGNORE LES FRONTIERES
Si l’on part de l’esclavage et des colonisations forcenées dans la mobilité internationale du travail qui transcende les frontières entre pays, nous pouvons considérer que ce qu’on qualifie d’émigration clandestine aujourd’hui, date de la nuit des temps
L’émigration dite clandestine est aussi vieille que le monde. Si l’on part de l’esclavage et des colonisations forcenées dans la mobilité internationale du travail qui transcende les frontières entre pays ou entre communautés, nous pouvons considérer que ce qu’on qualifie d’émigration clandestine aujourd’hui, date de la nuit des temps.
Depuis les périodes antiques jusqu’à nos jours, l’enrichissement des communautés et des nations, a été de tout temps, la préoccupation des élites quel qu’elles soient, en dépit des limites naturelles ou artificielles entre territoires. C’est dire que la planète constitue le territoire naturel d’évolution du mouvement international du travail ; l’humanité observe même aujourd’hui, l’exode d’immenses capitaux vers l’espace pour la quête de métaux rares vitaux pour la transition écologique. Nous avons connu dans l’histoire de l’économie mondiale et de la pensée économique, le mercantilisme qui consistait pour les puissances navales de l’époque à parcourir le monde pour la recherche de métaux précieux ; par la suite nous avons connu la physiocratie et le commerce triangulaire des esclaves pour le développement de l’agriculture surtout dans les Amériques et, plus tard, avec l’évolution des techniques, nous avons connu l’industrie et son corollaire de la recherche des débouchés.
La différence entre les temps anciens et la période contemporaine provient du fait que l’accumulation du capital est plus rapide pour le travail forcé non rémunéré par rapport au travail sous payé. Or, la valeur travail crée la richesse ; le profit constituant le travail non payé. C’est dire que la mobilité du travail obéit à la seule logique de la division internationale du travail pour l’accumulation des richesses suivant les dotations factorielles naturelles, techniques et technologiques des pays de ce monde . Le mouvement international du travail suit la mobilité du capital qui migre à travers le monde suivant la logique du profit. A la base de la création des richesses, le réflexe pour une allocation optimale des ressources et une meilleure rémunération du travail ignore les frontières et explique le mouvement international des facteurs, quelles que soient par ailleurs les barrières à l’entrée. L’offre et la demande de travail se déplacent et se déploient à travers le globe selon les opportunités ou avantages comparatifs. Pourquoi s’étonner alors aujourd’hui du transfert des travailleurs des pays les moins avancés vers les pays développés, d’autant que l’accumulation primitive du capital dans les pays du centre comme disait Samir Amine, s’est produite sur la base de l’existence pendant des siècles de sociétés esclavagistes, de l’exploitation et de l’assujettissement des colonies et du commerce inégal qui continue de nos jours entre nos Etats ?
Vieillissement des populations des pays développés
Si l’on prend la structure économique mondiale actuelle, il se trouve que les pays développés connaissent naturellement un vieillissement de leurs populations au point que l’arrivée de jeunes dans les marchés internes du travail est presque inexistante. Le cas du Japon qui a une population improductive vieillissante en majorité, est typique de ce phénomène, démontrant la nécessité pour ce pays d’importer massivement des travailleurs danstouslessecteurs, au risque de voir l’économie nipponne en crise du fait de la désarticulation entre l’offre de travail et de la demande de travail. C’est le cas aussi de l’Angleterre et des pays de l’union européenne qui organisent des arrivées massives d’immigrés pour faire fonctionner leurs économies. Le différentiel entre l’offre de travail et la demande de travail dans les pays développés se creuse d’avantage et constitue un véritable problème de société dans lesdits pays
De même, il se trouve que les pays moins avancés connaissent naturellement un croit démographique extraordinaire qui fait que l’arrivée en même temps de nombreux jeunes dans les marchés internes du travail dépasse les capacités d’absorption de leurs économies et pose de nombreux problèmes sociétaux, en dépit des bons taux d’accroissement des richesses. Le mouvement international des biens, des personnes et des capitaux repose sur les avantages comparatifs ou compétitifs entre les pays de ce monde, quel qu’en soit par ailleurs les législations des pays pour anéantir ou réduire les mouvements. Nous avons vu les difficultés d’application des législations protectionnistes sur l’immigration dans l’union européenne dont les dispositions sont en porte en faux avec les réalités économiques multilatérales. Si aujourd’hui, il y a de nombreuses barrières tarifaires et non tarifaires sur les mouvements du capital, des personnes et des biens dans une économie mondialisée, elles ne peuvent pas empêcher la liberté naturelle de circulation des flux qui obéissent à la logique pure du commerce international basée sur la meilleure rémunération des facteurs.
Si bien qu’à travail égal dans l’agriculture au Sénégal comparativement à l’Espagne, le différentiel de traitement peut être multiplié par vingt entre les deux pays s (3 dollars / jour et 60 dollars / jour pour le salaire minimum). ; Cette différence énorme dans les rémunérations du travail conjuguée avec l’offre importante de travail, explique les mouvements de personnes entre les pays du Sud et les pays du Nord, nonobstant la différence entre les couts de la vie. Aucun pays ou groupes de pays, si puissants soient-ils, ne pourront arrêter ce réflexe naturel de l’homo economicus à la recherche toujours du plus offrant pour maximiser son utilité. De nos jours, l’émigration dite clandestine prend évidemment de plus en plus de l’’ampleur au vu de l’accroissement des besoins avec la croissance démographique exponentielle dans les pays du Sud et le vieillissement sans renouvellement de générations des populations dans les pays du Nord. Cette forte tension entre l’offre et la demande internationale de travail qui justifie l’intensité des flux actuels, provoque des dommages collatéraux ou tragédies sur les frontières maritimes et terrestres à cause des barrières législatives négatives en contradiction avec les dynamiques économiques. Aussi, est-il urgent d’aller, pour résoudre cet imbroglio qui relève plus de xénophobies issues de politiques nationales populistes des partis d’extrême droite qu’autre autre chose, d’aller vers l’assouplissement des barrières juridiques négatives, afin de permettre aux flux économiques réels et mouvement de personnes de s’effectuer sans entraves, suivant la division internationale actuelle du travail , la seule variable qui vaille. L’OMC qui veille à la libre circulation des échanges mondiaux y compris le principe de la libre circulation des personnes, ainsi que l’OIT qui veille à la protection des travailleurs, doivent prendre à bras le corps cette problématique dite de l’émigration clandestine afin de l’adapter aux réalités économiques actuelles pour mieux l’organiser et de lutter contre les barrières administratives , législatives ou tarifaires qui sont les obstacles et la seule cause des tragédies collatérales.
L’émigration clandestine vers les pays du Nord, avec ses lots de tragédie humaine n’est que la face cachée émotionnelle d’une réalité tangible de mobilité des facteurs suivant les opportunités dans une économie mondialisée. Cette mobilité qui peut prendre diverses formes est la sève nourricière de l’existence humaine et aura cours forcé quels que soient les législations et contrôles aux frontières. .
Comme le poisson dans l’eau qui ignore les frontières maritimes, les travailleurs du monde ignoreront toujours les frontières et navigueront dans les mers, les airs ou prendront les routes terrestres pour l’eldorado quel que soit l’endroit sur la planète, comme ce fut le cas historiquement pour les populations européennes qui ont massivement immigré en Amérique, en Afrique du Sud, en Australie ou partout ailleurs dans le monde.
LE SAES EXIGE LA REOUVERTURE IMMEDIATE ET LA SECURISATION DES UNIVERSITES
C’est dans un contexte tendu dû à la fermeture de certaines universités depuis le mois de juin 2023, que s’est tenue, à l’École Polytechnique de Thiès, la Conférence nationale des sections (CNS) du syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES)
C’est dans un contexte tendu dû à la fermeture de certaines universités depuis le mois de juin 2023, que s’est tenue, à l’École Polytechnique de Thiès, la Conférence nationale des sections (CNS) du syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), qui regroupe le Bureau national (BN) et tous les bureaux de section de l’ensemble des Campus du Sénégal (Saint-Louis, Dakar, Thiès, Bambey, Ziguinchor, Sine Saloum et Université Numérique)
Au cours de cette instance statutaire, le secrétaire général de la Coordination du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (Saes) du Campus de Thiès, Dr Mamadou Tandian Diaw, et ses camarades ont fait ressortir ce qu’ils ont appelé les « sempiternels constats » autour d’« un déficit budgétaire entrainant des retards récurrents du paiement des salaires » tout en dénonçant « un manque d’infrastructures pédagogiques adéquates » ; « une augmentation incontrôlée des effectifs d’étudiants dans les universités » ; « un déficit en Personnel d’Enseignement et de Recherche » ; « la spoliation foncière sur certains campus » ainsi que le « non-respect du protocole d’accord du 6 janvier 2023 ».
Ils ont aussi dénoncé « la désinformation de la tutelle et des autorités académiques pour masquer l’échec total de ce que ces derniers appellent « enseignement à distance », pourtant annoncé comme une panacée contre la fermeture depuis le mois de juin ». La Conférence nationale des sections du Saes a rappelé qu’en vertu de l’autonomie pédagogique et des franchises et libertés universitaires, « aucune évaluation, aucune validation d’enseignement, aucune délivrance de diplôme ne saurait se faire sans les enseignants, après des enseignements effectivement dispensés aux apprenants ».
Pour toutes les raisons énumérées ci-dessus, ils disent maintenir « le mot d’ordre de l’arrêt des ‘’cours en ligne’’ pour les universités fermées ». En même temps, ils exigent « la réouverture immédiate et la sécurisation des universités pour le déroulement des enseignements en présentiel conformément aux maquettes pédagogiques ». Surtout, surtout, ils réclament le respect du protocole d’accord SAES-Gouvernement du 6 janvier 2023.
Le SAES dit prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur « la situation inquiétante et injustifiée qui prévaut dans les universités qui ont à peine effectué le premier semestre de l’année 2022-2023 alors que les bacheliers de 2023 frappent aux portes des universités ». Par conséquent, il dit dégager « toute responsabilité dans la validité ou non des années académiques 2022 2023 et 2023- 2024 ». Tout en appelant tous les enseignants à « la mobilisation, la détermination et la disponibilité dans toutes les universités publiques pour reprendre sans délai les activités pédagogiques en présentiel », le Syndicat autonome des enseignants du Supérieur réaffirme sa disponibilité à « œuvrer pour jeter les bases d’un consensus solide pour la sécurisation et la réouverture des universités pour ainsi éviter le démantèlement de notre système d’enseignement supérieur ».
AMADOU BA PEUT-IL SE PERMETTRE DE RENIER MACKY ?
Aux côtés des opposants de la famille de BBY à Amadou Ba connus comme Mahammad Boun Abdallah Dionne, Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao, on peut ajouter désormais Souleymane Jules Diop et Abdoulaye Bibi Baldé
Les sorties de Souleymane Jules Diop et Abdoulaye Bibi Baldé au cours du weekend participent à « enfler » la contestation à l’interne de la candidature du Premier ministre. Elles présentent le candidat de BBY comme « un homme amorphe » « un candidat qui n’assure pas et ne rassure pas ». Existe-t-il d’autres encagoulés qui vont se dévoiler les prochaines semaines pour fusiller le candidat de BBY ? Réponse dans les prochains jours. En attendant, force est de dire que les deux sorties de Souleymane Jules Diop et Bibi Baldé, qui ont eu à assumer des fonctions ministérielles, démontrent que la candidature du Premier ministre suscite un profond malaise et installe un manque total de sérénité dans la majorité présidentielle tout en faisant apparaître une absence de solidarité agissante au sein de BBY à l’endroit de son propre candidat Amadou Ba. En seconde lecture, ces deux sorties traduisent de la part de leurs auteurs une volonté de pousser Amadou Ba à s’affranchir de Macky Sall, de l’APR et de BBY pour tenir un discours de rupture et rénovateur. Une rupture jugée impossible et impertinente du côté des proches du Premier ministre qui minimisent puisque, pour eux, Abdoulaye Bibi Baldé est frustré et dépassé tandis que Souleymane Jules Diop fait tout simplement un appel du pied à l’endroit d’Amadou Ba.
Aux côtés des opposants de la famille de BBY à Amadou Ba connus comme Mahammad Boun Abdallah Dionne, Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao, on peut ajouter désormais Souleymane Jules Diop et Abdoulaye Bibi Baldé. Deux membres importants de la majorité qui ont eu à occuper des postes de ministres dans le régime du président Macky Sall. Les deux hommes ont essayé de démontrer l’un à travers une émission radio et l’autre dans un article repris par la presse qu’Amadou Ba n’est pas l’homme de la situation. Ils « offrent » ainsi en pâture le Premier ministre candidat à l’opposition et surtout peuvent influencer négativement l’opinion sur les aptitudes politiques du candidat de BBY. Amadou Ba est lapidé directement par les deux membres du camp présidentiel. Abdoulaye Baldé BIBI, membre du SEN (secrétariat exécutif national) de l’APR ne prend pas de gants pour dire que « le PM Candidat Amadou Ba n’assure pas et ne rassure pas ». Poursuivant, il soutient que « la désignation d’Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar a révélé la vraie posture et le vrai visage de l’homme, Premier ministre longtemps décrit comme un homme de paix et de consensus. De nos jours, nous ne le reconnaissons plus. Au fait, il sait se jouer de son monde. En effet, depuis qu’il a été choisi, les structures du parti et de la coalition à la base ont fini d’être profondément divisées avec un manque de concertation, de coordination et de communication. Bref, tout est confus et cette confusion a été empirée par son dispositif parallèle ou en marge du Benno avec des mouvements appelés partout DEBOUT. Les cas foisonnent à Louga, Sédhiou, Kaolack, Kolda, Dakar etc. » confie l’ancien ministre. « L’exemple que je connais le mieux c’est à Kolda où il existe deux Délégués régionaux, preuve d’un manque de générosité et d’un positionnement inutile soutenus et encouragés par Amadou Ba. Depuis notre désignation comme délégué régional par le Président lors du SEN, il entretient et encourage en parallèle un groupe qui crée une dualité qui sera fatale pour Benno dans le Fouladou, car le travail est désordonné et les militants désemparés. Pour toutes ces raisons et pour tant d’autres, le Candidat ne nous rassure pas dans sa démarche, dans son organisation, dans son discours, dans ses faits et gestes et par rapport à notre niveau d’implication dans le processus de préparation des échéances à venir. Il s’y ajoute des rendez-vous manqués et des promesses non tenues. Son comportement est aux antipodes des (07) engagements pris dans le pacte dit éthique et politique devant la conférence des leaders de la coalition BBY et de la grande majorité présidentielle, le 02 octobre 2023. Nous manquons de confiance et doutons de sa capacité à porter sur ses frêles épaules le PSE et la prise en charge des aspirations du peuple nous laisse perplexe. Donc, nos doutes sont tout à fait légitimes et sont loin d’être tempérés » ajoute Bibi Baldé. L’ancien maire de Kolda et membre du SEN de l’APR hausse le ton et interpelle Amadou Ba pour lui dire ceci : « Qu’il soit certain, les populations du Fouladou sont mobilisées et participeront activement au choix du futur Chef de l’État. Il n’est plus question d’accepter d’être laissé en rade ou d’être négligé. Rien ne peut se faire sans notre implication. Car l’histoire du parti nous renseigne que nous sommes plus anciens que lui et plus légitimes aussi bien dans l’APR que dans le Benno et le moment opportun, nous aviserons. Et qu’il comprenne que le choix aurait pu être porté sur moi-même ou quelqu’un d’autre pour être PM ou porter la candidature. Nous invitons Amadou Ba, Candidat du Benno et de la mouvance présidentielle à revoir sa démarche et corriger les erreurs avant qu’il ne soit encore trop tard. En attendant, nous donnons RENDEZ-VOUS très prochainement à la population du FOULADOU ».
Souleymane Jules Diop : « Je trouve Amadou Ba amorphe »
Amadou Ba n’en finit pas d’être descendu en flammes par ses propres camarades de la majorité présidentielle. L’autre qui s’est exercé à cet exercice, c’est Souleymane Jules Diop, actuel ambassadeur du Sénégal auprès de l’Unesco après avoir été ministre. «Je le (Ndlr, Amadou Ba) trouve amorphe. Je trouve qu’il ne montre pas assez aux Sénégalais, aux gens de sa majorité, qu’il a les épaules, qu’il a l’étoffe. Il ne le fait pas assez, il doit se bouger, il doit aller vers les gens, il doit rassurer la majorité. À un moment donné, il faut vous assumer (…). Je m’impatiente de voir Amadou Bâ s’affranchir, se lever et dire aux Sénégalais : c’est moi,» a déclaré Souleymane Jules Diop à l’émission Grand Jury. Une critique frontale d’un allié qui avoue qu’au sein de BBY, la question de la capacité du Premier ministre à mener les troupes à la victoire à la présidentielle de 2024 est posée. «Il commence à susciter de l’inquiétude dans nos rangs. C’est profond ce que je vous dis. Moi je suis 100% Amadou Bâ et depuis longtemps. C’est un homme pétri de qualités. Mais il ne fait pas assez. Et si ça continue comme ça, l’opposition bien organisée peut nous battre aux prochaines présidentielles. Et je vous le dis en toute honnêteté,» a tonné l’ambassadeur. Qui ajoute que «les gens ne vont pas le dire, ils vont le murmurer dans les couloirs. Il faut qu’il nous rassure. Il est notre candidat. Nous l’avons choisi, il a des qualités pour être un bon président de la République, mais il faut qu’il rassure son camp. Il ne le fait pas assez ».
« Bibi Baldé est frustré et dépassé, Souleymane Jules Diop, on cherche ses motivations »
Au niveau des proches d’Amadou Ba, on affiche sa perplexité par rapport aux sorties de ces deux responsables. Un proche d’Amadou Ba confie sous le couvert de l’anonymat qu’ « Abdoulaye Bibi Baldé, c’est un homme tout simplement frustré et qui est dépassé politiquement dans sa propre zone politique. Bibi Baldé est un condensé de frustrations. La première date des locales de 2022. L’homme croit que le président Macky Sall et BBY ont fortement appuyé Mame Boye Diao qui avait fini par triompher à la mairie de Kolda. La deuxième frustration est à lier à son limogeage de la direction de La Poste avec l’humiliation supplémentaire qui lui a été faite de nommer l’inspecteur des Impôts et des Domaines Mouhamed Diaité, un cadre de Boukiling, évoluant donc dans la même zone politique que lui, comme directeur général de La Poste à sa place. La troisième frustration c’est que, bien qu’il se soit rapproché à un moment du Premier ministre, il a mal pris mal la nomination du jeune Doura Baldé comme directeur général de la Lonase. Ces frustrations s’étalent sur l’horizontalité. Dans la verticalité, le Pr Moussa Baldé a su maintenir grâce à son travail sur le terrain les bases politiques de l’APR dans la région de Kolda. En fin de compte, il faut avouer que Bibi Baldé est à la périphérie et il n’a plus l’initiative politique. Il doit se taire et se mouvoir dans la dynamique unitaire de BBY à Kolda pour travailler à la victoire du candidat de BBY » estime, menaçant, notre interlocuteur qui a préféré garder l’anonymat.
Concernant Souleymane Jules Diop, le proche du Pm y va d’abord dans la déconstruction, puis la reconstruction du discours du ministre-conseiller. « Je cherche sincèrement les motivations de Souleymane Jules Diop. Sa prise de parole est dans une perspective d’ordre contractuel. Il connait bien Macky Sall or il avait théorisé du temps où il animait son émission depuis le Canada que Macky Sall était incapable de diriger ne serait-ce qu’un service à plus forte raison le Sénégal, pourtant il avait accepté après la victoire de l’actuel président de venir siéger à la table du Conseil des ministres. Le problème de l’homme est qu’il a un égo qui dépasse sa tête. Il pense que toute construction politique dans ce pays doit se faire avec lui. Finalement, au lieu de chercher à positiver les choses, il essaie de les rendre ténébreuse, une manière de faire un appel du pied au Premier ministre. Seulement, Souleymane Jules Diop doit comprendre qu’Amadou Ba ne marche pas dans de telles pratiques qui ne sont que du chantage politique. En tant que ministre-conseiller, il sait les canaux par lesquels il peut passer pour rencontrer le Premier ministre et lui apporter les suggestions qu’il pense détenir » indique notre interlocuteur.
S’affranchir de Macky Sall et de l’APR, une mission impossible
Il se demande pourquoi à ce stade certains pensent-ils qu’Amadou Ba doit s’affranchir de la tutelle du président Macky Sall pour tenir un discours nouveau et rénovateur ? « Une éventuelle tentative de le faire serait vouée à un échec lamentable. Comment voulez-vous qu’Amadou Ba soit choisi par le président Macky Sall qui l’a présenté comme le meilleur profil de tous les candidats et qu’il vienne ensuite s’affranchir d’un homme dont il défend le bilan dont il a été d’ailleurs un des artisans. Ce n’est pas possible et c’est abject de demander au Premier ministre de faire cela » peste notre interlocuteur. « En conclusion, Souleymane Jules Diop et autres veulent bousculer le Premier ministre pour le pousser à s’affranchir du président Macky Sall et BBY, cela n’a pas de sens. Amadou Ba a dit qu’il est l’horloger de Macky Sall et qu’il s’inscrit dans la continuité du Yonnu Yukkuté, de Ligueyeul Euleuk et du PSE. Il incarne la continuité constructive pour un avenir radieux pour le Sénégal. Il arrivera un moment où Amadou Ba va se redresser pour montrer aux Sénégalais qu’il est un homme vertueux, d’honneur, capable de réconcilier les Sénégalais. Une ferveur autour de l’homme a été notée dans ses tournées économiques à Thiès, à Louga, à St-Louis…Des foules composées essentiellement de jeunes Sénégalais passaient des journées et des nuits entières à attendre l’homme dans les coins et recoins les plus reculés de notre pays. Parce qu’Amadou Ba est porteur d’un nouveau contrat social qui ne saurait faire place à des hommes comme Souleymane Jules Diop et Bibi Baldé. Ces deux hommes connaissent bien Amadou Ba. Ils ont été des collègues ministres dans un même gouvernement. Ils savent qu’ils ne peuvent pas bousculer le Premier ministre » conclut notre interlocuteur.
«LA DECISION D’INTERDICTION DE JOUER SUR NOS TERRAINS NE FAIT PAS PROGRESSER LE FOOTBALL LOCAL»
C’est la conviction de l’entraineur de Diambars, Bruno Rohart, trois semaines après l’entrée en vigueur de la mesure prise par la Ligue pro.
La décision de priver les Académies de jouer sur leurs propres installations est un frein à la progression du football. C’est la conviction de l’entraineur de Diambars, Bruno Rohart, trois semaines après l’entrée en vigueur de la mesure prise par la Ligue pro.
«La décision d’interdiction sur nos terrains ne fait pas progresser le football local. Je pense que des décisions comme ça sont incompréhensibles. J’adore jouer à Djibril Diagne contre Génération Foot parce qu’on a l’impression de jouer dans un club européen et je pense que tout le monde a envie de jouer au stade Fodé Wade», a déclaré Bruno Rohart, à l’issue du déplacement de Diambars, ce samedi 11 novembre, sur la pelouse du Jaraaf (1-1) au stade Iba Mar Diop.
Le technicien français estime qu’en interdisant l’accès au stade Fodé Wade et Djibril Wade, c’est l’ensemble du football local sénégalais qui en pâti au regard de la qualité de leurs installations, de ses vestiaires et de ses pelouses. «C’est mon avis personnel mais aussi celui de plusieurs supporters du football local. On est bien chez nous, on a les bonnes conditions, de bons vestiaires et un très bon terrain. Mais, comme je l’ai dit c’est mon avis personnel, c’est la direction du club qui décidera de tout ça. Je trouve dommage pour le football local sénégalais d’interdire de jouer à Djibril Diagne et Fodé Wade. Vous pouvez demander à tous les coaches et les équipes, c’est agréable de jouer chez nous, on a une pelouse toute neuve, qui est la meilleure du Sénégal, on a tout ce qu’il faut pour jouer à domicile. On ne peut pas dire qu’on a un public agressif, c’est plus sympa quand ils viennent jouer à Fodé Wade car il y a une bonne ambiance» soutient-il. L’entraineur de Diambars FC n’en reste pas moins optimisme pour une issue heureuse à ce différend qui a déjà entraîné le forfait lors de leur deuxième journée suite au refus de recevoir leurs matchs au stade Lat Dior de Thiès.
«J’espère qu’on va trouver une issue favorable parce que ça n’a pas lieu d’être, c’est un faux combat qui n’a pas lieu d’être. En tout cas, on est déterminés à jouer chez nous et je suis persuadé que toutes les équipes aussi ». Il faut rappeler qu’en plus des lourdes sanctions auxquelles, Génération Foot et le Diambars FC encourent, selon les textes de la Ligue professionnelle, le risque d’être rétrogradées.
Par Eric CHARRY,
KORA : A LA RECHERCHE DES ORIGINES DU CELEBRE INSTRUMENT DE MUSIQUE A CORDES D’AFRIQUE DE L’OUEST
“Comment se fait-il que nous n’ayons jamais entendu parler de ce magnifique instrument jusqu’à présent ?” s'est demandé un étudiant de première année de musique après avoir regardé l’extraordinaire documentaire Ballaké Sissoko, Kora Tales.
“Comment se fait-il que nous n’ayons jamais entendu parler de ce magnifique instrument jusqu’à présent ?” C’est ce qu’a récemment posté un étudiant de première année sur le forum de discussion de mon cours de musique du monde. Il a exprimé ce que beaucoup de ses camarades ont probablement ressenti après avoir regardé l’extraordinaire documentaire Ballaké Sissoko, Kora Tales.
Le film, disponible gratuitement en ligne, suit Sissoko, un musicien de classe mondiale, depuis sa maison à Bamako, au Mali, jusqu’à un puits sacré et un baobab en Gambie, sur la côte atlantique. Dans ce film, le primé Sissoko revisite le pays de son enfance et retrace les origines de l’instrument qui est devenu son destin.
Sissoko est un djeli (appelé griot par les étrangers), un musicien et historien oral héréditaire attaché à la classe dirigeante. Comme les générations qui l’ont précédé, il joue de la kora, une sorte de harpe unique originaire de la savane d’Afrique de l’Ouest. Elle comporte 21 cordes et se joue avec quatre doigts. Elle peut créer des textures musicales denses et éblouissantes, ainsi que de minces placages chatoyants qui accompagnent la transmission d’une histoire orale profonde. C’est l’un des instruments de musique artisanaux les plus sophistiqués au monde, tant par ses capacités musicales que par la profondeur de sa tradition.
Ballaké Sissoko : Kora Tales est un film magnifiquement réalisé qui devrait être vu par tous ceux qui s’intéressent à la culture et à l’histoire africaines.
L’EXPANSION MONDIALE DE LA KORA
Si vous n’avez jamais entendu parler de la kora, ce n’est pas par manque de visibilité. Des dizaines et des dizaines d’albums de kora ont été publiés depuis le premier album solo du Gambien Jali Nyama Suso en 1972. La kora a remporté plus de Grammy Awards dans la catégorie “World/Global Music” que le sitar. Un album mettant en scène la kora avec le BBC Symphonic Orchestra est sorti en 2023. La portée de la kora au-delà de l’Afrique de l’Ouest est vaste. On peut l’entendre sur des enregistrements réalisés par des musiciens du monde entier
J’ai entendu la kora pour la première fois sur un album de 1973 du Gambien Alhaji Bai Konte. C’est une expérience formatrice précoce qui m’a mis sur la voie de l’ethnomusicologie. Dans les années 1980, le joueur de kora sénégalo-américain Djimo Kouyate m’a incité à étudier les variations régionales sur la manière de jouer la kora dans quatre pays voisins. Je me suis retrouvé à Bamako, à trois portes de Ballaké Sissoko, et j’ai étudié avec Sidiki Diabaté (père de Toumani), qui habitait deux portes plus loin. C’est ce qui a servi de base à mon premier livre en 2000, Mande Music.
L’HISTOIRE
Construite à partir d’une grande demi-calebasse, d’une peau de vache, d’un manche en bois épais et de cordes et boucles d’accord en cuir (aujourd’hui en nylon), la kora est vieille de plusieurs siècles. Les précurseurs remontent à bien plus loin
Elle est intimement liée à l’histoire du Mandé, patrie située le long du fleuve Niger, qui traverse le Mali et la Guinée d’aujourd’hui. Cette chefferie est montée en puissance dans les années 1200 lorsque le légendaire Soundjata Keïta a conquis un roi oppresseur, Soumaoro Kanté, avec l’aide d’alliés voisins. Kanté possédait le bala primitif (également appelé balafon), un xylophone magique, qui a été transmis au djeli (griot) de Soundjata. Il s’appelait Balla Fasséké Kouyaté et ses ancêtres gardaient cet instrument dans une case du nord-est de la Guinée.
En 2008, l’Unesco a déclaré l’instrument site du patrimoine culturel immatériel et aujourd’hui un musée est en cours de construction sur le site. À son apogée, l’empire mandé s’étendait sur une grande partie de l’Afrique occidentale et ses mines fournissaient la majeure partie de l’or circulant en Europe. Une visite à la Mecque du roi du Mandé Mansa Moussa dans les années 1300 a confirmé sa réputation de personne la plus riche dans l’histoire du monde. Les migrations vers l’ouest, dans la région de la Sénégambie, ont conduit au développement d’une langue et d’une culture apparentées, le mandingue.
Tout comme le bala (xylophone mandé) trouve ses origines au Mali dans les années 1200, la kora trouve les siennes dans la fédération Kaabu des Mandingues de Sénégambie dans les années 1700. Traditionnellement, les djelis ont le droit exclusif de jouer de ces deux instruments. De nombreux récits sur l’origine des instruments de musique en Afrique font référence à un djinn (génie) qui l’aurait fait apparaître pour la première fois. Il en va de même pour la kora.
LE SUJET DU FILM
L’une de mes répliques préférées du documentaire est celle de la tante de Sissoko, Kadiatou Diabaté, elle-même djeli : «Cette personne devant vous est née avec la kora. La septième génération de sa lignée. Il suffit de le toucher pour que le son d’une des cordes jaillisse».
En voiture, Sissoko quitte Bamako, sa capitale, pour un voyage de plus de 1 000 km vers l’ouest, jusqu’au berceau de la kora, sur le littoral gambien. Tout cela faisait partie de l’empire mandé à son apogée, jusqu’au nord du fleuve Niger, à Tombouctou. Sissoko s’arrête à Sibi, où Soundjata aurait réuni ses armées, conclu des pactes et créé la constitution de ce qui allait devenir le plus grand empire d’Afrique.
La cinématographie de la campagne, en grande partie réalisée à partir de drones aériens, est magnifique. En passant par le sud du Sénégal, ils traversent le fleuve Casamance en bateau pour rendre visite au maître de la kora, Malan Diébaté. C’est le pays de la kora et une demi-douzaine de joueurs de kora apparaissent, chantant les louanges de Sissoko et de sa lignée.
Ils sont accompagnés par les femmes de leur famille élargie s’inspirant de la source diasporique et modèle de signature rythmique de la clave urbaine cubaine.
Diébaté raconte les origines surnaturelles de la kora, et Sissoko part pour cet endroit précis, Sanementereng, en Gambie. D’une certaine manière, tous les instruments de musique sont magiques, étant donné l’impact qu’ils peuvent avoir sur nos vies. Des traditions orales très répandues attribuent les origines de la kora à cet endroit précis de la côte gambienne. Lorsque Sissoko arrive à cet endroit vers la fin du documentaire, près d’un puits sacré et d’un baobab qui marque l’endroit, c’est une expérience émouvante.
UN TRAVAIL INSPIRANT
Les scénaristes et réalisateurs du film, Lucy Durán et Laurent Benhamou, ont fait un travail inspirant en transmettant la beauté du paysage, la profondeur et l’humanité de la tradition, et la personnalité artistique de Sissoko.
Professeur de musique et ancien animateur radio, Durán a une expérience impressionnante dans cette partie du monde depuis plusieurs décennies, de la production des premiers albums de Toumani Diabaté et d’autres artistes maliens à Growing Into Music, une série de films documentaire pionnière qui met à nu le processus d’apprentissage de l’art musical des djelis par les enfants au Mali et en Guinée. Narré par la star du rap franco-malien Oxmo Puccino, le documentaire vous plonge dans l’une des grandes traditions classiques de l’Afrique à travers les yeux de l’un de ses grands artistes. Pour les yeux, les oreilles et la mémoire culturelle collective, ce film est un trésor.
Par Eric CHARRY,
Professor of Music, Wesleyan University (theconversation.com)
LE HANDICAP D'AMADOU BA RÉSULTE DU FAIT QU’IL APPARAIT COMME UN CHOIX PAR DEFAUT
Jean Charles Biagui, Enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Ucad, apporte des éclairages.
« Les nombreux points de vue des membres de Benno sur leur candidat Amadou Ba mettent en lumière plusieurs réalités. D’abord, la plus évidente est qu’ils révèlent si besoin en est encore la faiblesse du leadership du candidat Amadou Ba. Je considère qu’il n’a pas l’étoffe d’un président de la République. Le costume de présidentiable semble trop grand pour lui tout comme d’ailleurs celui de Premier ministre. Il ressemble beaucoup d’ailleurs à celui qui l’a choisi. Il est incapable de prendre des initiatives du fait notamment de son manque de charisme et de la manière dont il a été choisi. Il aurait eu une marge de manœuvre beaucoup plus importante et des garanties s’il avait été choisi de manière démocratique par les militants de Benno. Ensuite, son handicap résulte également du fait qu’il apparaît comme un choix par défaut. Le véritable choix du président Macky Sall, c’est Macky Sall lui-même. C’est la mort dans l’âme et devant la pression des Sénégalais qu’il s’est résolu à respecter la constitution. La stratégie du président Macky Sall d’attendre le plus longtemps possible avant de se prononcer sur sa candidature se révèle contre-productive pour son candidat qui a perdu beaucoup de temps pour peaufiner une stratégie électorale ». «Enfin, les positions de certains membres de la coalition au pouvoir sont aussi le signe d’un opportunisme chez des politiciens qui comprennent bien que dans une élection ouverte et inclusive, Amadou Ba n’a aucune chance de l’emporter. Ainsi, les contestations des uns et des autres quant aux stratégies annoncent déjà d’éventuelles transhumances ou revirements ».
«ENTRE L’ENCLUME DE BENNO ET LE MARTEAU DES ÉLECTEURS CONCERNANT LE BILAN DE MACKY SALL»
«Je ne suis pas sûr que les divergences dans l’APR et dans Benno soient les principaux handicaps de Amadou Ba. Le défi auquel, il est confronté est en premier lieu le bilan plus que mitigé de Macky Sall à tout point de vue. S’il reste fidèle à ce bilan, il simplifie la tâche à l’opposition. S’il se renie, il se mettra l’APR et Benno à dos. Que fera-t-il pour être crédible aux yeux des électeurs? Comment Amadou Ba réussira-t-il à convaincre les nombreux sénégalais qui l’identifient à un régime à la croisée des chemins ? Cela dit, Amadou Ba est confronté à un second défi relatif à son manque de charisme et à son manque d’envergure nationale. Il n’a pas de réelles capacités de séduction. Dans l’immédiat, il n’osera pas prendre ses distances avec son mentor et avec un système de plus en plus décrié et dont il est le symbole».
«LES SORTIES DANS BENNO S’INSCRIVENT DANS LA PERSPECTIVE DE LA FIN D’UN RÉGIME»
«Le camp du pouvoir n’a plus beaucoup de marge de manœuvre. Il n’a pas de solution de rechange. Il soutiendra Amadou Ba jusqu’au bout surtout s’il continue de rester fidèle au président de la République. Benno nous a habitué à des candidatures multiples et des organisations parallèles. Certains observateurs estiment même qu’il s’agit d’une stratégie pour multiplier les chances. Pour ma part, j’estime que les prises de position osées dans Benno s’inscrivent dans la perspective de la fin d’un régime dont les membres sont à l’affût de la moindre occasion pour justifier leur départ ou leur nouvelle allégeance politique ou pour négocier de nouveaux rapports de clientèle».