Après la radicalisation, l’heure est à la réflexion pour mettre en place une stratégie gagnante à l’élection présidentielle de février 2024, avec ou sans Ousmane Sonko. La tâche est toutefois titanesque
Après la radicalisation, l’heure est au regain de lucidité et de la réflexion pour mettre en place une stratégie gagnante à l’élection présidentielle de février 2024, avec ou sans Ousmane Sonko. La tâche est toutefois titanesque, d’abord, pour convaincre les plus radicaux de la nécessité d’avoir un candidat de substitution, ensuite, le plus difficile sera de trouver un candidat consensuel accepté par la base.
Coup de génie pour certains. Coup de bluff pour d’autres… Le retrait, vendredi dernier, de fiches de parrainage pour plusieurs candidats à la candidature appartenant à l’ex-Pastef continue de soulever moult commentaires. Cette démarche nouvelle pour le parti qui a toujours récusé toute idée de plan B, a-t-elle été sérieusement planifiée en amont avec l’autorisation d’Ousmane Sonko ? L’ex-parti parviendra-t-il à avoir un choix consensuel ? Plusieurs équations qu’il faudra résoudre avec minutie pour aller à la prochaine Présidentielle dans les meilleures conditions, avec toutes les chances de succès.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces nombreuses candidatures ont surpris jusque chez les militants les plus radicaux. Obligeant toute la machine du parti à se déployer pour désamorcer très vite la bombe qui couvait. Parmi les objectifs : montrer que Pastef n’a pas lâché son patron Ousmane Sonko, qu’il va continuer de se battre pour lui.
Membre de la commission chargée de la coordination et du suivi des programmes politiques, Amadou Ba est en première ligne dans cette croisade. Dans une vidéo diffusée sur la chaine Jotna Média, il déclare : ‘’Ousmane Sonko avait anticipé tout ça (le refus par la DGE de lui donner la fiche de parrainage : NDLR). C’est pourquoi il a envoyé cinq responsables de Pastef que tout le monde connait, pour retirer des fiches. D’autres vont peut-être suivre… N’ayez pas de crainte… Il faut éviter d’écouter ceux qui disent : ils ont abandonné Ousmane Sonko. Tous ceux qui ont déposé au niveau de Pastef, ceux-là que certains appellent plan B, travaillent pour Ousmane Sonko. Ils n’oseraient jamais retirer des fiches sans son autorisation.’’
Avec ces candidats multiples, il est presque certain que le parti dissous n’opte pas pour le suicide collectif comme le PDS d’Abdoulaye Wade et Taxawu Senegaal de Khalifa Ababacar Sall en 2019. En février 2024, il faudra compter sur les lieutenants de Sonko, dans le cas où leur leader serait écarté de la course. Le juriste est catégorique : ‘’Ousmane Sonko est convaincu que Pastef est un projet. Et quand on parle de projet, c’est quelque chose qui dépasse l’individu. Ce qu’on veut éviter, c’est ce qui est arrivé à d’autres par le passé. Lorsque le Conseil constitutionnel a invalidé leurs candidatures, leurs militants étaient contraints de voter pour d’autres. Le message qu’Ousmane Sonko veut passer, c’est que le régime peut faire tout ce qu’il veut, mais le projet qu’il porte ne sera pas sacrifié. Voilà pourquoi il a envoyé des responsables pour retirer des fiches. Comme ça, personne ne peut empêcher que nous participions à cette élection.’’
Amadou Ba : ‘’Pastef est un projet et quand on parle de projet, cela dépasse les individus’’
Cela dit, comme s’ils se sont passé le mot, les préposés à la sensibilisation veulent tout faire pour témoigner fidélité et engagement aux côtés de leur leader en prison. ‘’Ousmane Sonko reste notre seul candidat. Et les responsables qui iront à la quête de parrains vont le dire et répéter aux militants. Jusqu’à l’épuisement de nos recours devant les tribunaux, retenez que tout le monde travaille pour Ousmane Sonko, personne d’autre. Ceci va aussi nous permettre de nous déployer sur le terrain sans entrave. Si on ne l’avait pas fait, on n’a même pas le droit de descendre sur le terrain pour parler à nos militants’’, s’est empressé de préciser Amadou Ba.
Mais avec ce dernier, le discours reste au moins clair et limpide. Ousmane Sonko est le candidat, mais un plan B est bel et bien envisagé. Pour certains leaders de Pastef, c’est trop demandé de reconnaitre ce qui se présente comme une évidence.
C’est le cas de Birame Souleye Diop, président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi. Après avoir mandaté quelqu’un pour lui retirer une fiche de parrainage, après avoir programmé d’aller sur le terrain pour collecter des parrains, il tente de faire croire aux Sénégalais qu’il n’existe pas de plan B. Il peste : ‘’Pour que ça soit clair, Ousmane Sonko reste notre seul et unique candidat. Les gens peuvent faire leurs analyses, mais Ousmane Sonko reste notre seul et unique candidat. Birame Souleye n’est pas candidat, Bassirou Diomaye n’est pas candidat, Guy Marius n’est pas candidat, El Malick Ndiaye n’est pas candidat. Notre candidat, c’est Ousmane Sonko et nous travaillons tous pour lui. Il ne faut même pas commenter ce qui se passe. Focus sur la candidature de Sonko. Pour le reste, restons des militants disciplinés, contentons-nous d’écouter les instructions de notre leader’’.
Tel un mot d’ordre, cela a aussi été répété par Guy Marius Sagna qui continue toutefois sa tournée dans la diaspora. Pour lui, le Pastef n’a investi qu’un seul candidat et il s’appelle Ousmane Sonko. ‘’On n’a investi personne d’autre. Ousmane Sonko est donc notre seul candidat’’.
Sauf que lui aussi a déposé sa candidature à la candidature pour parer à toutes les éventualités.
Si c’est devenu un secret de Polichinelle que l’ex-Pastef envisage bel et bien une candidature de substitution qu’il refuse de révéler à ses militants, les questions sont nombreuses sur la pertinence de la démarche. Pourquoi autant de candidats à la candidature ? À quoi ça sert d’aller collecter des parrainages si l’on sait que l’on ne va pas déposer de candidatures devant le Conseil constitutionnel ? Qui va se sacrifier parmi ceux qui ont retiré des fiches pour les beaux yeux de l’autre ? Une chose est sûre : le candidat officiellement désigné ne peut avoir de problème avec la possibilité de parrainage par les élus : députés ou chefs d’exécutifs locaux.
Toutefois, avec cette collecte à tout-va de parrainages, ceux qui n’auront pas l’onction du parti seront confrontés à des menaces multiformes. Mais à n’en pas douter, ceux qui risquent d’en pâtir le plus, ce sont les petits candidats issus de la coalition Yewwi Askan Wi, qui vont peiner à avoir des parrains.
Quand le fantôme d’Ousmane Sono suit les candidats à la candidature
D’ailleurs, Mollah Morgun, qui jure avoir échangé avec les responsables du parti, n’a pas manqué de révéler que c’est l’un des objectifs. Dans un des lives dont il est le seul à avoir le secret, il peste : ‘’J’ai été très ébahi, très content quand on m’a expliqué la stratégie mise en place. Il n’y a pas que cinq candidats ; il y a 11 candidats : cinq qui vous ont été présentés ; cinq under cover qui n’ont pas été dévoilés et le capitaine Ousmane Sonko. Les cinq candidats qui vous ont été présentés vont ravager tous les parrainages. Personne ne pourra avoir des parrains. Macky Sall sera obligé de faire face aux candidats de Pastef. C’est un véritable coup de génie.’’
Des sources proches du parti avaient déjà confié à ‘’EnQuête’’ qu’il existe en réalité 12 candidats au minimum : 11 plus Ousmane Sonko.
Il faut rappeler que cette nouvelle démarche prend le contrepied de l’aile radicale qui appelait au combat pour imposer la candidature de Sonko ou empêcher toute tenue d’élection. Peut-être ont-ils entendu les sagesses de Lansana Gagny Sakho et Diallo Diop qui ont toujours milité pour la mise en place d’une alternative, malgré les critiques acerbes de leurs propres camarades.
Lors de sa sortie, Amadou Ba s’est en tout cas voulu clair sur la démarche : ‘’Le combat contre Macky Sall, ce n’est plus un combat de la force ; c’est une question d’intelligence. Comme il l’avait dit, il n’attend que l’instabilité pour revenir sur sa parole et tenter de conserver le pouvoir. C’est donc nous qui avons intérêt, puisqu’il ne lui reste plus que cinq mois et que les Sénégalais l’ont vomi… Nous n’allons pas bousiller notre projet. Un projet pour lequel des gens sont morts, d’autres sont enfermés en prison, d’autres blessés… Pastef ne va pas saboter ce projet en suivant Macky Sall dans un combat où c’est lui qui détient toutes les institutions.’’
Et pour ne lui donner aucune chance, Pastef a opté pour plusieurs candidats à la candidature. Ce qui permet non seulement de ne pas dévoiler l’identité du plan B, mais aussi de le prémunir contre des tracasseries judiciaires.
LES PRÉCISIONS DE MAIMOUNA BOUSSO
‘’Sonko Président et la démarche de Pastef, ça n’a rien à voir…’’
Présidente de mouvement et fervente défenseure de Sonko, Maimouna Bousso, elle, n’envisage aucun autre plan. En conférence de presse samedi, elle a déclaré : ‘’Ousmane Sonko est le candidat porté par notre coalition, la coalition Sonko Président 2024 composée de partis politiques et de mouvements. Nous invitons tous les Sénégalais à se mobiliser pour parrainer le candidat Ousmane Sonko. Nous le faisons pour être cohérents dans notre démarche, pour respecter notre promesse faite aux Sénégalais, celle de ne plus jamais laisser Macky Sall choisir qui doit être candidat et qui ne doit pas l’être.’’
Une posture qui tranche d’avec celle de Pastef et elle semble en être parfaitement consciente. Même si elle tente de rassurer et d’inviter à faire la part des choses. ‘’Quand je le dis, certains pourraient se poser des questions, d’autant plus qu’ils ont vu des candidats de Pastef retirer des fiches. Ce qu’ils ont fait est à saluer, parce que Pastef est un grand parti qui a son électorat. Ils en ont parfaitement le droit. Ça n’a rien à voir avec cette coalition Sonko Président. Il faut que ça soit bien clair. Ça n’a absolument rien à voir.’’
Pour elle, par sa démarche, Pastef a montré que c’est un projet qui ne se limite pas à une personne et qu’il n’y a rien d’incohérent dans la démarche. ‘’Il faut plutôt saluer la maturité du parti Pastef et du président Ousmane Sonko. Pour une fois dans l’histoire politique du Sénégal, un parti montre qu’il n’a pas une idéologie fixée sur une personne. C’est ce à quoi on était habitué. Ici, c’est un projet ; c’est une démarche ; c’est une idéologie partagée. Et ils l’ont démontré. Ils ont démontré qu’on ne peut pas emprisonner ce projet, qu’on ne peut pas emprisonner leur rêve et leur volonté’’, a-t-elle lâché tout en affirmant qu’elle sera sur le terrain pour mobiliser des parrains pour Sonko Président.
Bassirou Diomaye Faye représenté par Amadou Bal, les autres par des responsables peu connus
Si Ousmane Sonko était porté par la coalition Sonko Président qui a annoncé un recours contre le refus de leur donner une fiche de parrainages, les noms des candidatures de substitution n’ont pas été dévoilés.
Interpellé, Amadou Ba déclare : ‘’Les noms des coalitions seront dévoilés d’ici 15 à 30 jours. Le Code électoral l’exige pour le jour du dépôt des candidatures.’’ Selon nos informations, Bassirou Diomaye s’est présenté sous la bannière M2R (Mouvement pour la renaissance républicaine) ; Abass Fall sous la bannière de Yoonu Askan Wi. Pour les autres, les jours qui viennent seront édifiants.
En outre, alors que la plupart se sont présentés avec des mandataires peu connus dans les instances de Pastef, Bassirou Diomaye Faye, lui, s’est payé le luxe d’avoir comme mandataire une forte personnalité du parti que l’on ne présente plus. En l’occurrence Amadou Ba. Des indices pas anodins pour qui connait l’importance du mandataire et de son rôle dans les élections. Ce n’est pas quelque chose que l’on confie à n’importe qui.
LE NÉOSOUVERAINISME AFRICAIN
Achille Mbembe critique l'incapacité de la France à comprendre le changement en Afrique. Il souligne une politique à deux faces menée sous la présidence de Macron, dont une dimension "nocturne" en contradiction avec le discours officiel
Dans un entretien exclusif accordé à l'hebdomadaire français Politis, Achille Mbembe, intellectuel camerounais renommé, prend position sur les récents coups d'État en Afrique, les considérant comme la fin d'un cycle historique marquant la fin de la "Françafrique". Selon lui, la France ne dispose plus des moyens nécessaires pour imposer sa volonté à ses anciennes colonies, laissant place à l'émergence de nouveaux acteurs et à l'aspiration des jeunes Africains à une véritable souveraineté.
Mbembe décrit un phénomène de "néosouverainisme" en Afrique qui renverse les rapports de force, où les conflits se déroulent principalement entre des Africains eux-mêmes. Les coups d'État seraient ainsi l'expression de ce basculement et de la volonté des jeunes générations de provoquer des changements.
L'intellectuel souligne également la fracture démographique béante entre les jeunes générations africaines et les élites dirigeantes. Il prédit une aggravation des conflits de genre sur le continent, avec une rébellion silencieuse des femmes, ainsi qu'un renforcement des luttes pour les moyens d'existence au sein des couches populaires africaines.
Mbembe pointe du doigt les classes dirigeantes cherchant avant tout à accumuler des rentes et à contrôler l'État et les zones de prédation économique, ainsi que leur arrimage croissant à la finance et aux intérêts économiques transnationaux.
L'intellectuel invite à analyser les "lames de fond" sociétales qui sous-tendent les événements en Afrique, au-delà de leur simple manifestation politique. Il estime que d'autres coups d'État resteront probables tant qu'il n'y aura pas de possibilités réelles de changement démocratique.
En ce qui concerne la politique africaine de la France, Mbembe affirme que le pays ne dispose plus des moyens nécessaires pour imposer sa volonté à ses anciennes colonies. Il critique l'incapacité de la France à comprendre et accompagner le changement en Afrique, et souligne une politique à deux faces menée sous la présidence de Macron, avec une dimension "nocturne" se déroulant dans l'ombre, en contradiction avec le discours officiel.
Selon l'intellectuel camerounais, il est temps pour la France d'abandonner sa vision sécuritaire et commerciale de l'Afrique pour "refonder" sa relation avec le continent, en prenant en compte le changement majeur en cours et en reconnaissant que l'avenir de l'Afrique est désormais aux mains des Africains.
Cet entretien avec Achille Mbembe soulève des questions cruciales sur l'avenir de l'Afrique et la redéfinition des relations entre la France et ses anciennes colonies. Il met en lumière les aspirations des jeunes générations africaines à une véritable souveraineté et souligne l'importance de comprendre les dynamiques sociétales profondes qui façonnent le continent.
LA QUESTION DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE EN AFRIQUE
La question du réchauffement climatique, ses facteurs et conséquences est à l'heure actuelle un défi pour le monde et un phénomène global. L'Afrique semble être en somnolence sur l'interrogation, comparée au réveil du reste du monde
La question du réchauffement climatique, ses facteurs et conséquences est à l'heure actuelle un défi pour le monde et un phénomène global. L'Afrique semble être en somnolence sur l'interrogation, comparée au réveil du reste du monde. Sans doute dormirait-elle sur ses lauriers à cause de sa structure géographique confortable. Disons confortable jadis, car aujourd'hui poussant des menaces sur son aisance.
C'est une lutte et un engagement pour un avenir durable. L'urgence à trouver des solutions adaptées au réchauffement climatique en Afrique est signalée depuis fort longtemps. Maladroitement la question n'a souvent pas été tenue en compte et malheureusement quand on parle de réchauffement ou changements climatiques, de ses conséquences dangereuses pour notre planète, l'on croit que l'organisation de sommets ou de fora est un détail peu sérieux.
C'est en fait un débat à prendre avec rigueur surtout avec la présence d' industries pétrolières et gazières fréquente en Afrique qui ne s'avère pas sans conséquences néfastes et sans oublier d'autres questions qui s'en détachent comme la déforestation, la surpopulation...
Cependant, l’accent doit être mis sur la participation citoyenne en ayant comme objectif au-delà de la sensibilisation, d'explorer comment les Africains peuvent initier et conduire des projets en ce sens visé.
Il ne faudra seulement pas s'accentuer sur la sensibilisation, mais aussi raffermir l’échange mutuel d’informations et de connaissances peu, comme profondes entre les coopératives, les municipalités, les organisations de la société civile etc.
Ceci en organisant des webinaires animés par des consultants à la hauteur, organiser des forums, des plaidoiries dans les écoles et des tournées culturelles avec des artistes choisis comme ambassadeurs en partenariat avec les ministères de l'Éducation et de la Culture de chaque État.
C'est dans cette optique de fédération d'idées, de capacités qu'on peut espérer en venir à des solutions et mieux cerner les bouts, en attendant à chaque étape de mieux percer le mystère de ce phénomène de réchauffement climatique.
Ceci étant, une alerte est lancée à la jeunesse africaine à se mobiliser pour œuvrer en harmonie et prévenir tous les risques qui peuvent s'imposer à nous en appui avec les ONG et corps remuant dans le même sillage pour préserver notre planète.
Le dossier Sénégal n’a pas pesé lourd sur la balance. Il s’est étiolé à l’image d’un préfabriqué monté à la va-vite en quête d’un forcing de dernière minute devant plus costaud, mieux conçu, et plus complet.
D’un côté, ceux qui se disent déçus. Ceux-là avaient juste fantasmé sur la fête, les retrouvailles, les grands moments d’émotions, bref la fête quoi. De l’autre, ceux qui connaissent les exigences et les rigueurs d’une candidature sérieusement préparée, tout le lobbying et toute la promotion que cela nécessite ne disent pas la même chose. Leurs craintes étaient bien fondées et ce qu’ils redoutaient à juste raison s’est produit. Parce que la réalité s’est démarquée du simple fantasme, même étant transformée en ambition une fois à l’épreuve de la compétition. Une réalité à laquelle le Sénégal a fait face avec le cuisant revers enregistré au Caire lors de l’attribution de l’organisation de la Can 2027.
Le dossier Sénégal n’a pas pesé lourd sur la balance. Il s’est étiolé à l’image d’un préfabriqué monté à la va-vite en quête d’un forcing de dernière minute devant plus costaud, mieux conçu, et plus complet. La légèreté du dossier Sénégal fait de projets et d’engagements de maquettes et d’images de chantiers n’a pas convaincu la Caf au moment de faire le choix final. La preuve, les résultats sont sans appel : 8 voix pour le trio Ouganda-Tanzanie-Kenya contre 4 pour le Sénégal. Un écart considérable qui pose beaucoup de questions. A-t-on seulement écouté le mouvement sportif qui vit quotidiennement le manque d’infrastructures sportives dans notre pays ? A-t-on réellement pris la pleine mesure de réalités de l’environnement du football sénégalais ? Certainement non. A moins de casser le thermomètre sans prendre la température et foncer tout droit vers le forcing qui, même revêtu de la tunique de champion et de plusieurs autres titres, ne saurait passer.
Un dossier de candidature engage un Etat
Obtenir l’organisation d’une phase finale de Can vous fixe des limites objectives. Ce statut vous confère respect et considération sur tout le continent pour tous les exploits réalisés mais l’obtention d’une Can peut vous balloter sur la vague du réalisme. Celui d’un dossier sérieux, concerté qui a tendu une oreille attentive au monde sportif. Les dirigeants ont-ils réellement évoqué tous les écueils qui pouvaient se dresser ? Ces monticules et crevasses et non transformer vos propres dos d’ânes à moins que l’approche dissimule autre chose. Un dossier de candidature engage un Etat dans sa diplomatie, sa stabilité, sa réputation et l’avis technique de l’ensemble de sa communauté sportive. Car à l’arrivée, c’est chercher à se transformer en showroom de tout un continent, une vitrine et une grosse caisse de résonance à la fois.
La Can et les autres compétitions nous ont appris les vertus et les valeurs du « Mankoo », cette opération n’a pas connu un caractère inclusif nécessaire à sa réussite. Nous étions juste convaincus de réussir mais pas convaincant pour séduire.
LA RENTRÉE ET L’ARDOISE
C’est parti. Les enseignants prennent leurs marques aujourd’hui. En attendant les élèves, qui s’occupent de fournitures, de frais d’inscription, de nouveaux habits, de nouvelles chaussures...
C’est parti. Les enseignants prennent leurs marques aujourd’hui. En attendant les élèves, qui s’occupent de fournitures, de frais d’inscription, de nouveaux habits, de nouvelles chaussures...
L’ouverture, c’est aussi la classe ! Tout un cahier de soucis pour les parents. Un livre d’exigences de l’administration. L’ardoise salée ! Surtout avec ce tableau noir... de gaspillage dans les cérémonies religieuses et familiales presque prioritaires. On retrouve les classes pléthoriques aussi. Mais bon, quand les candidats à la Présidentielle le sont...
OSCARS 2024, SIX FILMS EN LICE POUR REPRÉSENTER LE SÉNÉGAL
Le ministère la Culture et du Patrimoine historique a annoncé, dimanche, avoir reçu les six films parmi lesquels sera sélectionné celui qui représentera le Sénégal dans la catégorie du long métrage international à la 96e cérémonie des Oscars
Le ministère la Culture et du Patrimoine historique a annoncé, dimanche, avoir reçu les six films parmi lesquels sera sélectionné celui qui représentera le Sénégal dans la catégorie du long métrage international à la 96e cérémonie des Oscars prévue le 14 mars 2024, à Hollywood, aux Etats-Unis.
Il s’agit de quatre films fictions et de deux documentaires : ‘’Tirailleurs’’ de Mathieu Vadepied, ‘’Banel et Adama’’ de Ramata Toulaye Sy, ‘’Le mouton de Sada’’ de Pape Bouname Lopy, ‘’Dent pour dent’’ de Mamadou Ottis Ba, ‘’Une histoire du francs CFA’’ de Katy Léna Ndiaye et ‘’Le fleuve n’est pas une frontière’’ de Alassane Diago.
Le jury chargé de sélectionner le film devant représenter le Sénégal a été aussi dévoilé, signale le ministère. Il est composé de neuf professionnels du monde du cinéma, dont les producteurs Ndiouga Moctar Ba (président) et Hamet Fall Diagne, le directeur de la photographie Amath Niane, l’actrice Fatou Jupiter Touré, la technicienne de film Aïda Badji Soumaré, entre autres.
À L’ORIGINE, UNE CONJONCTION DE CHOCS
Le fardeau de la dette devient de plus en plus insupportable pour l’Afrique. Selon le Fmi, 21 pays en Afrique subsaharienne sont soit en situation de surendettement ou en risque élevé de surendettement. Une situation « assez alarmante ».
Le fardeau de la dette devient de plus en plus insupportable pour l’Afrique. Selon le Fmi, 21 pays en Afrique subsaharienne sont soit en situation de surendettement ou en risque élevé de surendettement. Une situation « assez alarmante ». Pour comprendre les enjeux de la nouvelle crise de la dette en Afrique, nous sommes allés à la rencontre de Daouda Sembène, Ceo d’AfriCatalyst, une société mondiale de conseil en développement basée à Dakar. Cet économiste qui a débuté sa carrière à la Banque mondiale est bien placé pour aborder cette question puisque durant sa carrière, il a notamment eu à siéger au Conseil d’administration du Fmi (il y a représenté 23 pays africains) et comme conseiller technique du Ministre de l’Économie et des Finances entre 2015 et 2016. M. Sembène a également été Ministre conseiller sur les questions économiques et financières à la Présidence de la République entre 2019 et 2020. Dans ce premier volet de notre entretien, il revient sur les causes de cette nouvelle crise de la dette en Afrique.
L’endettement est devenu un défi majeur pour beaucoup de pays africains. En effet, d’après le Fmi, 21 pays d’Afrique subsaharienne sont soit en situation de surendettement ou en risque élevé de surendettement ; « ce qui est quand même assez alarmant », constate l’économiste Daouda Sembène, Ceo d’AfriCatalyst, une société mondiale de conseil en développement basée à Dakar. En outre, beaucoup de pays allouent une partie importante de leurs ressources au service de la dette au détriment d’autres dépenses prioritaires, notamment l’éducation, la santé, le développement des infrastructures… « Donc, s’attaquer au problème de la dette est extrêmement important pour permettre à nos pays de pouvoir faire des avancées vers les objectifs de développement », explique-t-il.
Lors de la troisième édition de la Conférence africaine sur la dette et le développement (AfCodd III), qui s’est tenue du 30 août au 1er septembre 2023 à Dakar, décideurs politiques, du secteur privé et de la société civile ont souligné la nécessité de trouver des solutions qui puissent permettre d’alléger le fardeau de la dette en Afrique. « Un consensus s’est dégagé entre les participants pour que les solutions au surendettement puissent tenir compte de la dimension sociale et humaine. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on ne peut pas régler le problème de la dette sans penser à l’impact que cela a sur les populations, parce que si les pays africains doivent allouer plus de ressources au service de la dette au détriment des dépenses sociales, cela ne serait pas une solution soutenable et viable », précise M. Sembène.
La Covid-19 comme élément déclencheur
Revenant sur l’origine de la nouvelle crise de la dette en Afrique, l’économiste note que le problème a démarré bien avant la Covid-19 où on voyait les prémices d’un endettement accru dans beaucoup de pays en développement. « Lorsque la pandémie a démarré, plusieurs États ont essayé, à juste titre, de trouver des ressources nécessaires pour y faire face, et donc, ils se sont endettés. Cela a contribué à accélérer le taux d’endettement. Il faut souligner que ce n’était pas le propre des pays africains. Même dans les pays développés qui avaient plus de marge de manœuvre budgétaire, on a vu une augmentation significative du niveau de la dette », analyse le Ceo d’AfriCatalyst. La crise en Ukraine est venue s’ajouter à la pandémie, créant une pression inflationniste sans précédent. Ainsi, les autorités ont senti le besoin de mobiliser des fonds supplémentaires pour soutenir leurs populations ; ce qui a également contribué à la hausse des taux d’endettement.
Plus récemment, poursuit M. Sembène, il y a eu le resserrement de la politique monétaire dans beaucoup de pays avancés, y compris les États-Unis. Ceci a provoqué des répercussions importantes en termes d’accroissement des taux d’intérêt, contribuant à alourdir le fardeau de la dette africaine. « Les pays ont dû faire face, en un temps record, à une augmentation du service de la dette qui a été occasionnée par la hausse des taux d’intérêt consécutive au resserrement de la politique monétaire. Sans compter d’autres facteurs auxquels les pays africains sont confrontés, notamment la crise sécuritaire et le changement climatique. Tous ces facteurs ont amené les Gouvernements à s’endetter davantage pour y faire face », dit-il.
Un allègement de la dette africaine ?
Un allègement de la dette africaine est-il possible dans les conditions actuelles ? « Un allègement de la dette obéit à plusieurs motivations », d’après Daouda Sembène. Selon lui, il faut d’abord qu’il y ait le besoin. « L’architecture financière de la dette prévoit des mécanismes de traitement ou de restructuration de la dette, à travers notamment le Club de Paris. Malheureusement, la situation est devenue beaucoup plus compliquée à cause d’une diversification des créanciers. Avant, on avait essentiellement les créanciers bilatéraux et multilatéraux, et à chaque fois qu’il y avait une crise de la dette, comme dans les années 1980-1990, on allait au Club de Paris pour trouver une solution. Mais, depuis deux à trois décennies, il y a une multiplication de créanciers privés, mais aussi de nouveaux créanciers bilatéraux qui ne sont pas membres de ce Club comme la Chine », constate l’ancien membre du Conseil d’administration du Fmi. Ceci fait que lorsque des pays sont confrontés à des situations de surendettement, il est difficile à l’état actuel de trouver des mécanismes pour leur permettre de restructurer la dette. Toutefois, le G20 a mis en place le cadre commun de traitement de la dette auquel des pays comme le Tchad, l’Éthiopie, la Zambie et le Ghana ont demandé à avoir accès. Mais, le problème, souligne le Ceo d’AfriCatalyst, c’est que cela prend du temps pour que ces pays-là puissent bénéficier d’un allègement de leur dette dans le cadre de ce mécanisme. La question qui se pose actuellement, indique-t-il, c’est comment on peut peaufiner ce cadre pour qu’il soit mieux adapté à la restructuration de la dette pour les pays qui en ont besoin. Par ailleurs, précise notre interlocuteur, en plus des mécanismes multilatéraux pour faciliter la restructuration de la dette, il faut aussi des approches et des mécanismes pour éviter aux pays d’être confrontés à une crise de liquidité qui, très souvent, se transforme en une crise de solvabilité. Bref, « plus on agit en amont, moins on aura besoin d’agir en aval », conseille Daouda Sembène.
Dette chinoise
Devenue le principal partenaire économique de l’Afrique, la Chine est souvent accusée par les Occidentaux d’exposer le continent au risque de surendettement. Ce que Pékin dément. Ce qui est constant, c’est que « la Chine est devenue le plus grand créancier bilatéral de l’Afrique », souligne Daouda Sembène, rappelant les nombreux prêts accordés aux pays africains, souvent à des taux concessionnels, dans le cadre de projets d’infrastructures. « La Chine est devenue une partie prenante importante des discussions liées à l’allègement de la dette des pays africains parce que l’idée qui sous-tend le cadre commun du traitement de la dette du G20, c’est de permettre un traitement équitable de tous les créanciers (bilatéraux, multilatéraux ou privés). Donc, toute solution au problème de la dette en Afrique devrait nécessairement inclure la Chine, mais aussi les créanciers privés », estime M. Sembène.
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PRESIDENTIELLE 2024, DES MANDATAIRES DE CANDIDATS S’INQUIETENT DU PARRAINAGE EXTERNE
Des représentants de candidats à la candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024 disent saluer la réforme du code électoral, tout en exprimant, lundi, à Dakar, leurs inquiétudes concernant les doublons en matière de parrainage.
Dakar, 2 oct (APS) – Des représentants de candidats à la candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024 disent saluer la réforme du code électoral, tout en exprimant, lundi, à Dakar, leurs inquiétudes concernant les doublons en matière de parrainage.
Le professeur de droit public Mounirou Sy, mandataire de la coalition Dionne 2024, de l’ancien Premier ministre Mahammed Dionne, s’est inquiété du ‘’doublon externe’’. Le parrainage est dit externe lorsqu’une personne a parrainé deux ou plusieurs candidats, ce que n’autorise pas la loi électorale.
M. Sy s’entretenait avec les journalistes, en marge d’une rencontre de la direction générale (DGE) des élections avec les représentants et mandataires des candidats à la candidature au prochain scrutin présidentiel. La réunion portait essentiellement sur les réformes du code électoral.
Lorsqu’un électeur, un maire, un président de conseil départemental ou un député parraine deux ou plusieurs candidats, le parrainage n’est comptabilisé que pour le premier candidat à avoir déposé ses parrainages au greffe du Conseil constitutionnel, selon le code électoral.
‘’Dans ce cas, le parrainage n’est valable que pour le premier candidat à avoir déposé ce qu’il a collecté. Les autres seront appelés à changer’’ le parrainage externe de l’électeur, maire, président de conseil départemental ou député, a précisé Massène Papa Guèye, mandataire de la Coalition pour un Sénégal nouveau, du candidat Elhadji Mamadou Diao, dit Mame Boye Diao, ex-directeur général de la Caisse des dépôts et consignations.
‘’C’est une excellente opportunité que la DGE nous a offerte pour peaufiner nos connaissances. Le code électoral fait partie des textes qui ne se comprennent qu’à la pratique’’, a reconnu Mounirou Sy.
L’universitaire propose à la DGE, concernant la collecte des parrainages, d’‘’élaguer’’ la disposition du code électoral relative à la commune et de la remplacer par une disposition relative à la région. ‘’Cette mesure ne facilite pas la collecte et le traitement des données issues des fiches de parrainage’’, a-t-il fait valoir.
Une innovation majeure du Code électoral
‘’J’ai entendu dire ce matin qu’il y avait 126 candidats à la candidature. À la rencontre avec la DGE, on nous a fait part de quelque 160 fiches de parrainage remises à des candidats’’, a ajouté M. Guèye, considérant le parrainage comme ‘’un excellent filtre’’ de la pléthore de candidatures.
Le représentant du candidat Aly Ngouille Ndiaye, Daouda Ka, propose que la direction générale des élections tienne des réunions d’information avec les techniciens et les informaticiens des candidats. ‘’On nous a remis des clés USB à ne pas modifier. Nous sommes des juristes pour la plupart’’, a-t-il dit, soulignant que les informaticiens au service des candidats ont un rôle à jouer dans la collecte de parrainages.
En vertu d’une loi adoptée en juillet dernier par l’Assemblée nationale, tout candidat à l’élection présidentielle sénégalaise doit obtenir les signatures de 0,6 à 0,8 % – soit 44.231 à 58.975 électeurs – du nombre d’électeurs inscrits sur le fichier électoral.
Une partie de ces signatures doit provenir au moins de sept régions, à raison de 2.000 pour chacune.
Une innovation majeure : il est loisible au candidat à la candidature aussi de recourir au parrainage parlementaire, pour lequel il doit collecter au moins 13 signatures, soit 8 % de l’effectif des députés, tout comme il a la possibilité de collecter des signatures ou parrainages auprès des présidents des conseils municipaux (les maires) et départementaux.
Pour cette dernière option, tout prétendant au mandat présidentiel qui y recourt doit réunir 120 signatures au moins, soit 20 % de l’effectif des présidents des conseils municipaux et départementaux.
Chacun des électeurs ne peut parrainer qu’un candidat, ce qui est valable également pour les députés et les dirigeants des mairies et des conseils départementaux.
PRÉSIDENTIELLE EN RDC, LE DOCTEUR DENIS MUKWEGE S’ANNONCE CANDIDAT
Le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, a annoncé, lundi, lors d’une conférence de presse, sa candidature à la présidentielle en République démocratique du Congo, prévue durant le scrutin général du 20 décembre prochain
Dakar, 2 oct (APS) – Le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, a annoncé, lundi, lors d’une conférence de presse, sa candidature à la présidentielle en République démocratique du Congo, prévue durant le scrutin général du 20 décembre prochain, a appris l’APS.
‘’J’accepte d’être votre candidat à la présidence de la République’’, a-t-il lancé dans une allocution devant ses partisans réunis à Kinshasa.
‘’Je ne vais pas attendre 2028. Je ne le fais pas par intérêt, ni pour le pouvoir, mais pour sauver ma patrie. Demain ce sera trop tard, j’y vais maintenant’’, a ajouté le célèbre gynécologue et militant congolais des droits de l’homme.
Surnommé ‘’L’homme qui répare les femmes’’, suite au documentaire que la réalisatrice sénégalaise Angègle Diabang lui a consacré, Mukwege est le directeur de l’hôpital Panzi à Bukavu, en République démocratique du Congo, spécialisé dans le traitement des femmes victimes d’abus sexuels.
Mukwege, 68 ans, rejoint ainsi la liste d’une vingtaine de candidats déclarés pour succéder au président sortant, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019 et candidat à sa réélection.
Ils sont sept pour le moment à avoir officiellement déposé leur dossier, selon les communications des candidats et de la Commission électorale.
La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 8 octobre à minuit.