Les chefs de village du Fouladou votent Amadou Ba
A l'issue d'une assemblée générale régionale, tenue ce samedi 07 octobre 2023 à Saré Moussa, sous la présidence du ministre Moussa Baldé, tous les chefs de village de la région ont signé ensemble une résolution. Dans le document, tous les chefs de village de la région de Kolda venus des 3 départements, notamment Médina Yoro Foulah, Vélingara et Kolda, ont adopté unanimement et par acclamation une résolution de soutien au Premier ministre Amadou Bâ. Mieux, ils s'engagent à le porter à la présidence de la République du Sénégal, dès le premier tour de l’élection présidentielle, au soir du 25 février 2024. Car pour eux, Amadou Ba est le candidat le mieux indiqué pour une victoire éclatante de la grande majorité présidentielle au soir du 25 février 2024, pour poursuivre et booster les investissements porteurs de l'émergence de territoires viables et compétitifs conformément aux objectifs salutaires du Pse qu’il a mis en œuvre et coordonné avec brio. Ils estiment également que l'actuel Premier ministre est le meilleur présidentiable pour une amélioration substantielle des revenus et des conditions d'exercice des chefs de village du Sénégal, pour la prise en charge efficiente de leur capacité professionnelle et leur accompagnement social voire sanitaire. C'est pourquoi, tous les chefs de village de la région de Kolda ont, à l'unanimité, validé le choix du Président Macky Sall porté sur Amadou Ba.
Les auxiliaires du transport réclament un travail décent
Le syndicat national des auxiliaires du transport du Sénégal (Snats) a célébré samedi la journée mondiale du travail décent. Occasion saisie par son secrétaire général Mor Diop pour déplorer les difficiles conditions des travailleurs dont ceux du secteur du privé qui réclament une hausse des salaires. Ils ont un salaire dérisoire. M. Diop a dénoncé aussi l’absence de dialogue social au sein des entreprises avant de réclamer la hausse des salaires et la révision de la convention collective des auxiliaires du transport maritime.
Arrestation de la «terreur» de la forêt classée
L’agresseur qui semait la terreur aux alentours de la forêt classée de Mbao est tombé dans les filets de la Gendarmerie de Keur Massar. L. Sarr, un brigand hors pair, n'hésitait pas à user d’arme blanche pour s’en prendre à ses victimes en cas de résistance. Mais après plusieurs dénonciations, les pandores ont effectué une descente sur les lieux pour traquer le mis en cause qui a été finalement interpellé.
Un «Jakarta man» tabasse un taximan
Le taximan M. Diop habitant Guédiawaye n’oubliera pas de sitôt sa rencontre avec le conducteur de moto B. Sanogo. Ce dernier, mécontent d’avoir été sermonné par le taximan, est descendu de son engin pour solder ses comptes. Sanogo va rouer le taximan de coups de poing. Un limier qui était alors non loin des lieux va intervenir. M. Diop qui s’est retrouvé avec des blessures s’est rendu à la police des Parcelles assainies avec un certificat médical pour porter plainte contre le mis en cause. Devant les enquêteurs, Sanogo a reconnu les faits tout en accusant le taximan de l’avoir insulté en premier. Des allégations qui n’ont pas convaincu les limiers qui lui ont fait comprendre que nul n’a le droit de se faire justice. Suffisant pour le placer en garde à vue avant de le déférer au parquet pour coups et blessures volontaires.
Mayoro Faye officialise son retour au Pds
C’est une véritable démonstration de force qu’a effectuée Mayoro Faye qui a acté son retour au Parti démocratique sénégalais (Pds). Le leader de l’Alliance libérale pour le Développement du Sénégal (Alpds) est descendu sur le terrain pour battre le rappel. La salle et la cour du Centre Prosper Dodds étaient pleines à craquer. Pour l’ancien chargé de communication du PDS, le moment est venu de laisser tout et d’œuvrer pour la victoire de leur candidat Karim Meïssa Wade. Avant de retourner au Pds, le natif de Pikine avait consulté sa base dans les départements de Dagana, Saint-Louis, Louga, Linguère, Tivaoune, Thiès, Mbacké, Pikine, Keur Massar. Il a décidé de fondre son parti dans le PDS. Devant les militants acquis à sa cause, M. Faye a apporté son soutien au candidat Karim Meissa Wade. L’objectif était de lancer une grande offensive en direction de la présidentielle du 25 février 2024, a-t-il souligné. Il rassure que des dispositions utiles ont été prises pour entamer la collecte de parrainages. Mayoro Faye appelle ses sœurs et frères libéraux à la fraternité et à la solidarité afin que la démarche enclenchée depuis plusieurs mois déjà pour leur candidat Karim Meissa Wade soit consolidée. Il a mis en place une équipe pour la collecte de parrains.
Un projet de 6 milliards divise les éleveurs
Le foirail des grands ruminants de Diamaguène Sicap Mbao est en eaux troubles. Ce, à cause d’un projet de réhabilitation de cet équipement marchand d’un montant de 06 milliards qui divise le comité de gestion et certains éleveurs. Ces derniers ont fait face à la presse pour exprimer leur désaccord aux responsables du comité de gestion sans pour autant solliciter l’arbitrage des autorités étatiques. Selon un délégué des éleveurs, Abdou Ba, ce qui se passe au foirail dépasse l’entendement. «Nous nous sommes levés un beau jour pour constater que les responsables du comité de gestion nous ont amené un projet, sans concertation, d’un montant de 06 milliards 700 millions. Nous, les délégués, nous avons été exclus des tenants et aboutissants du contrat. Nous avons été mis devant le fait accompli. Les autorités préfectorales sont informées. Par contre, il y a eu des contrats dont on ne connaît pas les tenants et les aboutissants. Par la suite, nous sommes partis voir le maire de Diamaguène pour lui demander s’il était au courant. Il nous a dit que ses services n’étaient pas les initiateurs. Cela veut dire qu’il y a des non-dits dans ce projet qui ressemble à plutôt de l’arnaque. Cela ressemble vraiment à de l’arnaque», se désolet-il.
Un projet de 6 milliards divise les éleveurs (bis)
Sur les raisons de leurs réticences par rapport au projet, Samba Dia explique : «ces membres du comité de gestion vont jusqu’à nous proposer des projets de 06 milliards 700 millions en nous disant qu’ils font faire des hôtels et des cantines ». Des propos qui ne tiennent pas la route. Nous croyons qu’on a affaire à des prédateurs fonciers qui veulent s’accaparer de notre patrimoine foncier que son excellence Macky Sall nous a offert, mentionné numéro 1416Dp, qui risque de basculer dans d’autres comptes qui ne sont pas les nôtres Ce comité n’est pas légitime. Ils collectent 68 millions en 20 mois soit 113 mille francs par jour. Et s’ils nous proposent un projet de 06 milliards 700 millions, cela veut dire qu’on va payer journalièrement 01 million 800 mille francs par jour pendant 10 ans. Nous disons non à cette forfaiture et halte !» a-t-il dit.
La Cosydep distribue 1 000 kits et des matériels scolaires
En marge de la 3e édition de la Foire des Innovations en Éducation et Formation (FIEF), coïncidant avec l’ouverture des classes, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’Éducation publique (COSYDEP) a distribué 1 000 kits et fournitures scolaires dont 500 à l’intérieur du pays. Pour rappel, la «Foire des Innovations en Éducation et Formation» est un espace de convergence permettant de renforcer la collaboration entre différents acteurs et partenaires de l’éducation, de rendre visibles les innovations dans le secteur, de faire évoluer les représentations négatives vers des conceptions positives
L’UCAD réfléchit sur une reprise en présentiel
Après trois mois des vacances, l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) s'active pour la reprise des cours en présentiel. Le Conseil académique de l'Ucad s'est réuni le vendredi 06 octobre 2023. La réunion s'est déroulée sous la présidence du Recteur, Professeur Ahmadou Aly Mbaye. Sous ce rapport, après examen et analyse de la situation et conformément au calendrier établi lors de la séance du 12 juin 2023, le Conseil académique a pris un certain nombre de décisions. Il s'agit de la reprise des enseignements en présentiel dans les meilleurs délais, la poursuite en distanciel des activités de remédiation ou d'évaluation pour les établissements qui le souhaitent. Le Conseil académique a aussi convoqué une séance élargie du Conseil académique, au plus tard le 31 octobre 2023, pour fixer les modalités d'une reprise effective des activités pédagogiques en présentiel. Des discussions vont aussi être menées jusqu'à la mi-octobre, avec les amicales des étudiants au niveau des établissements afin de bâtir des consensus forts nécessaires à un climat apaisé. Toutefois, les prestations du COUD restent suspendues jusqu'à nouvel ordre.
680 migrants ont débarqué ce week-end en Espagne
Le flux migratoire est monté d’un cran ce week-end. Pendant ces deux jours, sept pirogues qui ont quitté le Sénégal ont accosté entre El Hierro et Tenerife. Au total, ces embarcations ont débarqué 680 migrants pendant le week-end. Les deux premiers convois ont débarqué respectivement 122 et 57 personnes à El Hierro. La troisième pirogue avait à son bord 119 personnes dont 19 mineurs et la suivante avait 10 personnes. La cinquième pirogue transportait 56 migrants dont 4 femmes, la sixième 111 personnes et le dernier convoi était de 205 personnes.
La marine intercepte une pirogue avec 128 migrants
Restons sur l’émigration clandestine pour dire que malgré l’arrivée massive de migrants sur les côtes espagnoles, la marine nationale sénégalaise continue d’intercepter des pirogues en direction de l’Espagne. Le patrouilleur Walo de la Marine nationale sénégalaise a intercepté vendredi, au large de Potou, une pirogue avec 128 candidats à l'émigration irrégulière. Au total, la Marine a interpellé plus 1000 migrants ces derniers temps.
La cérémonie traditionnelle de «ndëpp» de Yoff interdite
Même les cérémonies culturelles n’échappent pas aux interdictions de l’administration territoriale. Le constat est du directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty International, Seydi Gassama. Le sous-préfet des Almadies a interdit la cérémonie traditionnelle de «ndëpp » qui devait se tenir hier à Yoff Dagoudane. Le motif reste le même que celui évoqué par les préfets pour les manifestations politiques. Le sous-préfet motive sa décision par le risque de troubles à l’ordre public
HUITIÈME DÉCÈS ANNONCÉ DANS L’EXPLOSION DE GAZ À DERKLÉ
L’explosion d’une bonbonne de gaz survenue à Derklé, un quartier dans la banlieue de Dakar, le 15 septembre, a enregistré une huitième victime avec le décès d’un jeune garçon qui était en soins intensifs
L’explosion d’une bonbonne de gaz survenue à Derklé, un quartier dans la banlieue de Dakar, le 15 septembre, a enregistré une huitième victime avec le décès d’un jeune garçon qui était en soins intensifs, a annoncé, lundi, le chef de l’Etat.
‘’C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Babacar Diouf, qui était en soins intensifs, suite à l’explosion de la bonbonne de gaz survenue à Derklé, le 15 septembre 2023’’, a indiqué Macky Sall sur son compte X (anciennement twitter).
‘’La perte du jeune Babacar porte le bilan des personnes décédées à huit (8), faisant de cet accident une grande tragédie pour la famille Diouf et pour toute la nation sénégalaise. A la famille éplorée, je réitère mes sincères condoléances et leur assure de tout mon soutien’’, a ajouté le chef de l’Etat.
Le ministre auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité de proximité et de la Protection civile, Birame Faye, s’était rendu sur les lieux du drame pour présenter les condoléances du gouvernement à la famille.
SÉDHIOU, LA SALICULTURE EN MAL D’APPUI
L’exploitation de sel, une affaire de femmes dans plusieurs localités de la région de Sédhiou (sud), notamment, Bambaly, Sandiniéri, Diendé et Djibanar, impacte la vie de nombreuses familles, même si, faute d’appui, elle reste artisanale, voire archaïque.
Sédhiou, 9 oct (APS) – L’exploitation de sel, une affaire de femmes dans plusieurs localités de la région de Sédhiou (sud), notamment, Bambaly, Sandiniéri, Diendé et Djibanar, impacte la vie de nombreuses familles, même si, faute d’appui technique et financier, elle reste artisanale, voire archaïque.
Les marais salants de la région de Sédhiou, particulièrement, à Bambaly, Sandiniéri, Diendé et Djibanar, sur la rive droite du fleuve Casamance, où la mangrove se fait rare, offrent le décor de vastes étendues de terres naguère cultivables, que le phénomène de la salinisation des sols a arraché aux agricultrices, au profit des salicultrices.
Dans ces localités, les contingents de femmes qui s’activent dans la production de sel ont pour partenaires, les salines, le vent et le soleil, grâce auxquels, elles récoltent du sel pendant la saison sèche.
Au bord des marais salants, sous le chaud soleil, des groupes de femmes s’affairent à leurs tâches. Leurs pagnes bien enroulés autour de leurs tailles et leurs têtes bien enveloppées dans des foulards, elles s’évertuent à extraire de l’or blanc, sans le moindre équipement de protection.
Pour tout matériel, elles n’ont que des bols, des récipients en plastique, de grosses marmites et des filtres. Tout autour d’elles, sont dispersés des sacs, des sachets plastiques et autres matières non-biodégradables, qui sont une agression pour l’environnement.
»Ce savoir-faire se perpétue depuis longtemps dans les marais de certaines localités de Sédhiou qui connaissent une avancée de la salinisation. Aujourd’hui, ce sont les femmes qui s’activent dans l’exploitation salicole avec les moyens du bord“, renseigne Sira Dramé, une salicultrice de Diendé.
»Malgré les difficultés que nous rencontrons dans l’exercice de ce métier, en réalité nous arrivons à joindre les deux bouts » admet-elle.
Les professionnelles de la filière laissées à elles-mêmes
A Bambaly, Dieynaba Mané déplore leurs conditions de travail. “Les professionnelles de la filière sont laissées à elles-mêmes, sans renforcement de capacités, ni appui financier, encore moins de matériel pour alléger le travail“, regrette-t-elle.
Elle ne manque pas de lancer un appel en direction des autorités, afin qu’elles les aident à rentabiliser davantage cette activité.
Selon Awa Camara, une salicultrice qui habite à Djibanar, des centaines de kilogrammes de sel sont exploités ici et acheminés vers les marchés des communes telles de Goudomp, Tanaff et Sédhiou. “Un manque de moyens (…) empêche le transport du produit vers les grands marchés du pays“, précise-t-elle.
Une absence d’accompagnement qui semble se faire ressentir à tous les niveaux. “Les productrices (de sel) sont fatiguées, dit Awa Camara, elles font le travail à mains nues, aucune machine et même sur le plan sanitaire, ça pose problème“.
Les autorités locales impuissantes face à cette situation
Les salicultrices de Sandiniéri invitent le gouvernement à soutenir l’entrepreneuriat local dans la filière sel et recommandent aux élus d’investir dans la diversification des filières, afin d’offrir d’autres alternatives à l’exploitation du sel, qui ne dure que quatre mois de la saison sèche. Pendant l’hivernage, les femmes se tournent vers la riziculture.
Force est de constater que les autorités locales demeurent impuissantes face à la situation que vit le secteur de la saliculture dans la région de Sédhiou. Doura Cissé, maire de Diendé admet dans un entretien accordé à l’APS, que “le sel est une richesse incroyable, d’une importance inestimable dans la création d’emplois“.
»La plupart des femmes qui (s’y) activent ont construit des bâtiments et ce sont elles qui financent la scolarité de leurs enfants », renchérit-il, non sans regretter le fait que “ce produit est sous-exploité ici à Sédhiou, faute de moyens des collectivités territoriales ».
Au Sénégal, la production de sel n’était connue qu’à Fatick, Kaffrine, Kaolack (centre), Saint-Louis (nord), et au lac Rose, dans la région de Dakar, a fait remarquer l’édile de Diendé, pour qui, d’autres parties du pays comme Sédhiou ont aussi la possibilité de produire en grande quantité cette denrée.
D’où l’importance, selon lui d’attirer l’attention des ministères de tutelle sur cette filière, afin qu’ils aident les collectivités territoriales à encadrer ses acteurs. Une façon pour elles de donner un coup de fouet à ce secteur à fort potentiel qui pourrait contribuer à l’émergence du Pakao et du pays en général.
Par Alain Gresh
GAZA-PALESTINE : LE DROIT DE RÉSISTER À L’OPPRESSION
L’attaque déclenchée des organisations palestiniennes, sous la direction des Brigades Ezzedine Al-Qassam, n’a pas seulement surpris par le moment choisi, mais aussi par son ampleur
C’était aussi au mois d’octobre, il y a juste cinquante ans, en 1973. Les armées égyptienne et syrienne franchissaient les lignes de cessez-le-feu et infligeaient de lourdes pertes à l’armée israélienne. Quelle terrible commotion à Tel-Aviv ! Alors que ses services de renseignement disposaient d’informations sur une attaque imminente, la direction politique resta drapée dans sa morgue : les Arabes, défaits en 1967, étaient incapables de se battre ; l’occupation des territoires arabes pouvait se poursuivre impunément et indéfiniment.
« TENTER DE REMETTRE LES PIEDS CHEZ SOI, EST-CE UNE AGRESSION ? »
Nombre de commentateurs en Europe et aux États-Unis dénoncèrent alors une « agression » égypto-syrienne injustifiable, immorale, non provoquée — un terme que les dirigeants israéliens affectionnent, car il permet d’occulter la racine des conflits : l’occupation. Michel Jobert, à l’époque ministre des affaires étrangères de la France, fit preuve d’une lucidité qui honorait son pays : « Est-ce que tenter de remettre les pieds chez soi constitue forcément une agression ?1 »
Il est vrai qu’à l’époque la voix de Paris planait à mille lieues au-dessus du concert occidental et proclamait que la reconnaissance des droits nationaux des Palestiniens et l’évacuation des territoires arabes occupés en 1967 étaient les clefs de la paix.
Si vouloir en finir en 1973 avec l’occupation du Sinaï égyptien et du Golan syrien était légitime, cinquante ans plus tard la volonté des Palestiniens de s’affranchir de l’occupation israélienne est-elle illégitime ? Tel-Aviv, comme en octobre 1973, a été pris de court par l’action palestinienne et a subi une défaite militaire d’une ampleur exceptionnelle. Cette fois aussi, la morgue de l’occupant, le mépris pour les Palestiniens, la conviction de ce gouvernement suprémaciste juif persuadé que Dieu est à ses côtés ont contribué à son aveuglement.
L’attaque déclenchée par le commandement militaire conjoint de la plupart des organisations palestiniennes, sous la direction des Brigades Ezzedine Al-Qassam (bras armé du Hamas), n’a pas seulement surpris par le moment choisi, mais aussi par son ampleur, son organisation, et les capacités militaires déployées qui ont permis, entre autres, de submerger des bases militaires israéliennes. Elle a uni tous les Palestiniens et suscité une large adhésion dans un monde arabe dont les dirigeants cherchent pourtant à pactiser avec Israël en sacrifiant la Palestine. Même Mahmoud Abbas, président d’une Autorité palestinienne démonétisée, dont la principale raison d’être est la coopération sécuritaire avec l’armée israélienne, s’est senti obligé de déclarer que son peuple « avait le droit de se défendre contre la terreur des colons et des troupes d’occupation » et que « nous devons protéger notre peuple2».
TOUS TERRORISTES !
À chaque fois que les Palestiniens se révoltent, l’Occident — si prompt à glorifier la résistance des Ukrainiens — invoque le terrorisme. Ainsi, le président Emmanuel Macron a condamné « fermement les attaques terroristes qui frappent actuellement Israël », sans un mot sur la poursuite de l’occupation qui est le ressort de la violence. La résilience tenace, farouche, entêtée des Palestiniens étonne toujours les occupants et semble choquer bon nombre d’Occidentaux. Comme lors de la première Intifada de 1987 ou de la seconde Intifada en 2000, lors des actions armées en Cisjordanie ou des mobilisations en faveur de Jérusalem, lors des affrontements autour de Gaza, assiégée depuis 2007 et qui a subi six guerres en 17 ans (400 morts en 2006, 1 300 en 2008-2009, 160 en 2012, 2 100 en 2014, près de 300 en 2021 et plusieurs dizaines au printemps 2023), les responsables israéliens dénoncent la « barbarie » de leurs adversaires, le fait qu’ils ne font pas grand cas de la vie humaine, en un mot leur « terrorisme ».
L’accusation permet de se parer dans les habits du droit et de la bonne conscience, en occultant le système d’apartheid d’une brutalité inouïe qui opprime quotidiennement les Palestiniens.
On rappellera, une fois de plus, que nombre d’organisations terroristes, clouées au pilori au cours de l’histoire, sont passées du statut de paria à celui d’interlocuteur légitime. L’Armée républicaine irlandaise (IRA), le Front de libération nationale algérien, le Congrès national africain (ANC) et bien d’autres ont été tour à tour qualifiées de « terroristes », un mot qui visait à dépolitiser leur combat, à le présenter comme un affrontement entre le Bien et le Mal. Finalement, il a fallu négocier avec elles. Le général de Gaulle avait eu ces mots prémonitoires après l’agression israélienne de juin 1967 :
Maintenant Israël organise sur les territoires qu’il a pris l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsion et il s’y manifeste contre lui une résistance qu’il qualifie de terrorisme…3
IL NE S’AGIT PAS D’UNE ATTAQUE « NON PROVOQUÉE »
Comme le remarque le journaliste israélien Haggai Matar :
« Contrairement à ce qu’affirment de nombreux Israéliens (…), il ne s’agit pas d’une attaque “unilatérale” ou “non provoquée”. L’effroi que ressentent les Israéliens en ce moment, y compris moi, n’est qu’une infime partie de ce que les Palestiniens ressentent quotidiennement sous le régime militaire qui sévit depuis des décennies en Cisjordanie, ainsi que sous le siège et les assauts répétés contre Gaza. Les réponses que nous entendons de la part de nombreux Israéliens — qui appellent à “raser Gaza”, qui disent que “ce sont des sauvages, pas des gens avec qui on peut négocier”, “ils assassinent des familles entières” ; “il n’y a pas de place pour parler avec ces gens” — sont exactement celles que j’ai entendues d’innombrables fois dans la bouche des Palestiniens à propos des Israéliens. »4.
On peut à juste titre déplorer, comme dans toute guerre, la mort de civils, mais y aurait-il de « bons civils » pour lesquels il faudrait verser des larmes et de « mauvais civils » comme les Palestiniens qui sont tués quotidiennement en Cisjordanie et dont la mort suscite si peu d’indignation ?
On compte déjà 700 morts israéliens (et plus de 400 côté palestinien), soit plus que durant la guerre de 1967 contre l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. La donne politique et géopolitique régionale en sera bouleversée et d’une manière qu’il est difficile d’évaluer à ce stade. Mais ce que les événements actuels accréditent, une fois de plus, c’est que l’occupation déchaîne toujours une résistance dont les seuls responsables sont les occupants. Comme le proclame l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, la résistance à l’oppression est un droit fondamental, un droit que les Palestiniens peuvent justement revendiquer.
Jadis, l’évocation du Tchad dans les médias internationaux renvoyait à la guerre et à la famine entre autres. Aujourd’hui encore, malgré l’accalmie, l’actualité tchadienne reste largement dominée par les questions militaires.
Dourandji Jean Martin Leoba |
Publication 09/10/2023
Jadis, l’évocation du Tchad dans les médias internationaux renvoyait à la guerre et à la famine entre autres. Aujourd’hui encore, malgré l’accalmie, l’actualité tchadienne reste largement dominée par les questions militaires. C’est à se demander si finalement ce pays d’Afrique centrale n’a pas fait du sécuritaire sa vocation. Les discours officiels corroborent cette thèse si bien que les préoccupations des Tchadiens soient ailleurs.
En réalité, et pour comprendre cette situation, il faut a priori reconnaître que les gouvernements successifs depuis 1960 n’ont guère accordé la priorité à autre chose qu’à un secteur qui leur permet de contrer d’une part l’opposition armée, et d’autre part, de se maintenir au pouvoir. Il s’ensuit donc que le développement économique a été occulté par les luttes personnelles pour le pouvoir. Ainsi, aussi bien les dirigeants tchadiens eux-mêmes que les partenaires internationaux, n’ont daigné placer l’économie au rang de première priorité.
Bien entendu, cet échec se traduit par un retard considérable dans les infrastructures, l’accès des populations aux services de base et tout naturellement des indicateurs sociaux alarmants. Il en découle que le pays se retrouve au dernier rang des classements de développement malgré qu’il soit producteur de pétrole depuis vingt-ans.
Les nombreuses ressources dont regorge le pays
En effet, l’ensemble du territoire du pays est doté d’immenses ressources naturelles, d’une part, entre autres, le pétrole, l’uranium, le fer, le cuivre, et d’autre part, des ressources qui font la spécificité du Tchad. Ces ressources qui confèrent donc un avantage différenciatif important sont la gomme arabique, le coton, la spiruline, le karité, le sésame.
Jadis, l’évocation du Tchad dans les médias internationaux renvoyait à la guerre et à la famine entre autres. Aujourd’hui encore, malgré l’accalmie, l’actualité tchadienne reste largement dominée par les questions militaires
Si le pétrole qui place le pays au dixième rang africain avec une réserve de 1,5 milliard de barils, est à ce jour l’unique ressource naturelle judicieusement exploitée, la répartition et la gestion de sa rente demeurent largement discutables. Encore que la nationalisation du principal bassin de production, décision hautement risquée, pourrait compromettre les perspectives.
Quant à l’or, si son existence est prouvée dans plusieurs provinces du pays, son exploitation artisanale prive l’État de ressources financières additionnelles et crée des tensions récurrentes importantes pour son contrôle. Dans le secteur agricole, l’élevage tchadien confère au pays le troisième rang en Afrique tout comme l’agriculture qui lui offre de nombreux atouts. Il demeure tout aussi important de signaler les atouts indéniables du Tchad dans les secteurs du tourisme ou encore de l’artisanat. L’on convient, tant il est vrai, que l’exploitation de ces ressources et la bonne gestion de leur rente peut vraiment placer le Tchad au rang de puissance émergente. Ce passage en revue non exhaustif montre bien la quantité de ressources dont dispose le Tchad.
La responsabilité des dirigeants politiques
La responsabilité de développer un territoire revient aux dirigeants politiques. Ceux-ci doivent imaginer les solutions nécessaires et identifier les moyens pour y parvenir. Toutefois l’on convient que pour le cas du Tchad, la faiblesse des ressources financières intérieures a expliqué en partie le sous-développement jusqu’ à la fin des années 1990. Mais depuis l’entrée en activité des champs pétroliers de Doba en 2003, les ressources financières ont commencé à abonder. Malheureusement, la tradition de développement n’existant pas, les dépenses improductives et militaires ont considérablement et rapidement accru au détriment des dépenses d’investissement. Tout comme la gabegie qui a suivi n’a pas permis le décollage économique.
Si le pétrole qui place le pays au dixième rang africain avec une réserve de 1,5 milliard de barils, est à ce jour l’unique ressource naturelle judicieusement exploitée, la répartition et la gestion de sa rente demeurent largement discutables
La responsabilité des dirigeants est d’autant engagée que l’on constate ces dernières années une forte hausse du chômage et une paupérisation accrue de la population ainsi que des perspectives quasi nulles pour les jeunes. Aussi, les mauvais choix répétitifs des dirigeants constituent un fardeau pour les finances de l’État. Il leur revient d’inverser l’ordre des priorités. Il est aussi de leur responsabilité d’éviter les situations de gaspillage des ressources et de garantir une allocation optimale de celles-ci.
Les dirigeants tchadiens qui ont jusque-là montré peu d’empressement pour le développement de leur pays vont-ils rectifier le tir ? La réponse affirmative n’est pas certaine à ce stade mais il existe cependant un élément de pression très important, la nouvelle génération portée par le charismatique opposant Succès Masra. Économiste de formation et ancien de la Banque africaine de développement, celui-ci doit son succès actuel à son discours innovateur et son ‘’obsession’’ pour la transformation économique du Tchad loin des discours ‘’archaïques’’ d’en face. Les pouvoirs tchadiens gagneraient à adopter la même posture que leur principal opposant.
Politiques publiques peu ambitieuses
En matière de politique publique, les résultats sont tout aussi désastreux. Ceci explique la médiocrité des indicateurs de développement plaçant systématiquement le Tchad dans le dernier rang des différents classements de l’IDH (indice de développement humain), de compétitivité, de la bonne gouvernance, etc. Que ce soit dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’accès à l’eau ou à l’électricité, les besoins demeurent entiers. Par exemple, le taux d’accès à l’électricité est de 11% selon la Banque mondiale contre 53% pour l’eau. Ce qui est inconcevable dans un pays ensoleillé en permanence toute l’année et inondé par de nombreux cours d’eau. Pour couronner ces différents échecs, le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté est passé de 4,7 millions à 6,5 millions entre 2011 et 2018.
Aussi faut-il voir en ces résultats le manque d’ambition des dirigeants tchadiens plus enclins à engager le pays et ses ressources sur les questions militaires que pour améliorer la vie de leurs concitoyens.
Malheureusement, la tradition de développement n’existant pas, les dépenses improductives et militaires ont considérablement et rapidement accru au détriment des dépenses d’investissement. Tout comme la gabegie qui a suivi n’a pas permis le décollage économique
Autre fait marquant du peu d’ambitions des dirigeants tchadiens, en considérant le budget général de l’État, celui-ci est insuffisant pour un pays de 17 millions d’habitants. Il oscille entre 900 et 1500 milliards de FCFA en dépenses. Et pourtant des pays démographiquement inférieurs comme le Gabon ou la République du Congo ont dépassé ce seuil. Tout comme d’autres pays sahéliens, tels que le Niger ou le Burkina Faso.
A contrario, le Tchad qui est relativement peu endetté par rapport à son PIB, conserve sa capacité, bien que des risques d’autres natures subsistent, à emprunter pour financer son développement. Il advient qu’en vérité, avec un budget modeste, les moyens de développement soient, toutes choses étant égales par ailleurs, limités.
Faire des arbitrages équitables
Pour maintenir l’équilibre, les dirigeants doivent répartir de manière équitable les ressources nationales. A cet égard, les secteurs productifs doivent avoir une attention particulière. Car créateurs de richesse et pourvoyeurs d’emplois pour les jeunes. Il est d’autant plus urgent de développer le Tchad que ce pays après vingt ans d’exploitation pétrolière présente quasiment les mêmes caractéristiques qu’il ne l’est avant son entrée dans le cercle des producteurs.
S’il est vrai que la sécurité est un facteur d’attractivité, la négligence du développement génère l’insécurité et constitue un facteur de répulsion. Point n’est besoin de rappeler que dans le contexte de montée du terrorisme, la pauvreté en constitue un terreau, et le pays se doit d’être performant d’abord économiquement puis sécuritaire ensuite. Il apparaît dès lors que dans le contexte tchadien un choix s’impose : opter pour la rupture, ce qui signifie mettre en place une politique pro-développement aux effets bénéfiques inclusifs ou faire le choix de la continuité c’est-à-dire du renforcement disproportionné des forces armées au prétexte de la sécurité au service exclusif des dirigeants.
Mohamadou Fadel Diop
LA CRISE SÉCURITAIRE EN AFRIQUE DE L’OUEST ET AU SAHEL EST AUSSI UN ENJEU DES NÉGOCIATIONS CLIMATIQUES
Bien que les épisodes de putsch, de razzia, de bombes explosives attirent le plus l’attention des médias, ils couvent subtilement une compétition féroce à l’œuvre pour sécuriser les minéraux stratégiques dont regorge le sous-sol africain.
Lorsqu’on s’arrête et qu’on prend un temps pour examiner les dommages collatéraux de la crise sécuritaire sur l’environnement, sur la vulnérabilité au changement climatique, sur la gouvernance des industries extractives, l’on se doute que cette situation nous coûte plus qu’aucun chiffre ne sera jamais capable d’estimer. C’est la capacité des pays africains à tenir debout et à marcher dignement à côté de leurs pairs dans la valse du monde qui est atrophiée. Et cette capacité n’a jamais été plus importante que maintenant, au cœur de bouleversements internationaux sans précédents, devant les menaces du changement climatique et les soubresauts du capitalisme.
Il est clair que le vent de révolte qui souffle en ce moment en Afrique de l’Ouest et du Centre n’est pas seulement causée par les limites de la gouvernance démocratique et sécuritaire. Parmi les autres facteurs inter-reliés, la problématique de la gouvernance des ressources naturelles est particulièrement significative. Elle l’a longtemps été ; mais aujourd’hui, la marche rapide vers « le Net Zéro » d’ici 2050 et la compétition autour des ressources minières qu’elle entraine laisse peu de temps aux Etats africains pour penser aux bonnes options afin de gouverner de manière souveraine leurs ressources naturelles sans condamner leurs peuples à la pauvreté, à la famine et à l’exil alors que le reste du monde jouit des bienfaits d’une planète écologique.
Bien que les épisodes de putsch, de razzia, de bombes explosives attirent le plus l’attention des médias, ils couvent subtilement une compétition féroce à l’œuvre pour sécuriser les minéraux stratégiques dont regorge le sous-sol africain. Le Sahel en souffre.
Les conflits en Afrique de l’Ouest et au Sahel se nourrissent des insuffisances de l’économie politique des ressources naturelles
Il est reconnu que le sous-sol ouest-africain regorge d’abondantes ressources extractives (pétrole, gaz, or, uranium, hydrogène naturel) tout comme des ressources renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, biomasse, hydrogène artificiel, déchets urbains, etc.) et des ressources stratégiques pour la transition énergétique (lithium, bauxite, manganèse, zircon, cuivre, phosphates, etc.). Des pays comme la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Guinée, le Sénégal possède des réserves en minéraux de transition équivalant à des centaines de milliards de dollars selon le Natural Resource Governance Institute (NRGI).
L’exemple du Delta du Niger suffit à montrer que l’exploitation de ces ressources naturelles, au lieu de permettre la prospérité, a engendré des inégalités consistantes que certains assimilent à une « malédiction des ressources naturelles ». Les velléités prédatrices des entreprises extractives ainsi que la construction d’Etats rentiers qui s’adossent à l’exportation des matières premières n’ont pas permis la diversification économique qu’il faut pour corriger ces inégalités. Au contraire, elles ont favorisé des comportements compradors, des flux financiers illicites ainsi que des décisions arbitraires qui ont nourri la frustration et la haine de beaucoup de populations défavorisées, faisant le lit des conflits, des rebellions et de la guerre.
Dans un passage qui confirme les liens entre les caractéristiques défaillantes de l’économie politique des ressources naturelles et la prolifération de l’insécurité et d’un sentiment de rejet en Afrique de l’Ouest, le philosophe camerounais Achille Mbembe explique bien comment, en Afrique, « les zones grises se sont multipliées et une course effrénée à la privatisation des ressources du sol et du sous-sol a été engagée. D’importants marchés régionaux de la violence sont apparus, dans lesquels s’investissent toutes sortes d’acteurs en quête de profit, des multinationales aux services privés de sécurité militaire.
L’exemple du Delta du Niger suffit à montrer que l’exploitation de ces ressources naturelles, au lieu de permettre la prospérité, a engendré des inégalités consistantes que certains assimilent à une « malédiction des ressources naturelles »
Leur fonction principale est de monnayer la protection contre l’accès privilégié à des ressources rares. Grâce à ces formes nouvelles du troc, les classes dirigeantes africaines peuvent assurer leur mainmise sur l’État, sécuriser les grandes zones de ponction, militariser les échanges au loin et consolider leur arrimage aux réseaux transnationaux de la finance et du profit ».
Dans ce contexte, la transition écologique peut-elle être la promesse d’un meilleur monde ?
Mais au-delà des Hommes, les institutions de coopération régionale comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale ou l’Union africaine sont fragilisées alors qu’elles devraient être les pierres angulaires de la réponse des Etats africains face au changement climatique.
D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la plus grande autorité scientifique en matière de changement climatique, le Sahel et l’Afrique de l’Ouest sont parmi les régions les plus vulnérables aux fluctuations climatiques futures. C’est donc une terre riche en ressources naturelles, mais qui est en train de les perdre à cause de l’action de l’Homme, sans que celui-ci ait réussi à garantir la satisfaction des besoins essentiels des populations qui vivent sur cette terre. Des choses simples comme aller à l’école, donner à manger à son enfant, amener sa femme enceinte à l’hôpital, etc. Des choses simples.
Au Sahel, les revendications de justice climatique coïncident avec un temps de revendication extrême pour la justice sociale
Il semble que la marche du temps, la marche de l’histoire arrive bientôt à un carrefour où le besoin de repenser nos modes d’habitation sur terre croisent les aspirations de la jeunesse africaine pour échapper à la manipulation et à la pauvreté qui les guettent eux, ainsi que leurs futurs enfants et leurs futurs petit -enfants. Aujourd’hui, alors que le monde suit la marche de la transition énergétique, l’intérêt de sécuriser la gestion des minéraux stratégiques est crucial afin de permettre l’industrialisation, la création d’emplois et le développement économique des pays producteurs de ces minéraux. Il est aussi question pour ces pays d’avoir l’opportunité d’utiliser leurs ressources pour construire des sociétés sobres en carbone. Y parviendra-ton en Afrique de l’Ouest ? Pas si les questions sécuritaires et les questions climatiques sont perçues sur des terrains différents.
D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la plus grande autorité scientifique en matière de changement climatique, le Sahel et l’Afrique de l’Ouest sont parmi les régions les plus vulnérables aux fluctuations climatiques futures
La crise sécuritaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel ne devrait pas être en dehors de l’agenda des négociations climatiques internationales parce qu’au-delà des nombreux autres facteurs qui ont influencé la propagation de cet enfer, la question de l’autodétermination des peuples ouest-africains à jouir librement des bénéfices de leurs ressources naturelles est centrale.
Alors que se tient actuellement le Sommet Africain sur le Climat, mais bientôt aussi la COP28, les négociateurs africains discuteront avec divers représentants de la communauté internationale pour prendre des décisions sur l’avenir des ressources naturelles dans un contexte de transition écologique. Ils parleront de transition énergétique, de transition agro- écologique, de financement climatique mais en fin de compte ils reviendront pour appliquer les décisions qu’ils auront prises dans un Sahel en tourmente.
Dans cette région, les coûts de l’adaptation au changement climatique risquent de grimper en flèche si les risques sécuritaires ne sont pas pris en compte dans l’agenda climatique actuel, dans la planification et dans la mise en œuvre des projets. C’est le message que les deux côtés de la table ne pourront ignorer ou balayer avec des analyses éphémères.
Le contexte sécuritaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel est un enjeu majeur des négociations climatiques, et il mérite plus d’attention, de recherche, d’analyses rigoureuses fondées sur des données probantes afin de garantir au mieux l’opérationnalité de l’agenda climatique au Sahel et dans le reste de l’Afrique de l’Ouest. Car la terre brûle, et le temps file.
316 PERSONNES DEBARQUENT A BORD DE DEUX AUTRES PIROGUES PARTIES DU SENEGAL
Pas de répit pour les départs d’embarcations des côtes sénégalaises, transportant des migrants irréguliers par voie maritime, à destination de l’Espagne, en Europe.
Pas de répit pour les départs d’embarcations des côtes sénégalaises, transportant des migrants irréguliers par voie maritime, à destination de l’Espagne, en Europe.
Alors que l’on n’a pas encore fini d’épiloguer sur le record de près de 300 migrants convoyés sains et saufs à bord d’une même embarcation, il y a un quelques jours, deux pirogues parties du Sénégal avec 205 et 111 personnes à leurs bords ont débarqué hier, dimanche 8 octobre 2023, à El Hierro. Ce qui fait un total de 372 migrants venus du Sénégal, qui viennent s’ajouter aux 2636 enregistrés depuis mercredi dernier.
Auparavant, un record de plus de 500 migrants étaient arrivés, en un jour, aux Canaries, avec une majorité de Sénégalais, mardi dernier. En effet, près de 300 hommes d’origine subsaharienne ont débarqués sains et saufs, le mardi 3 octobre 2023, au port de La Restinga, sur l’île canarienne d’El Hierro.
Le même jour, les secours accueillaient plus de 500 migrants, un chiffre inédit pour la petite île à l’Ouest de l’archipel espagnol. Parmi eux, une grande majorité de Sénégalais. La dangerosité de cette voie maritime et l’intensification des contrôles et surveillances au niveau des côtes et points de départ, les tentatives déjouées par la marine nationale et la Fontex, loin de décourager les candidats, c’était la première fois que nombre aussi important de migrants débarquaient à bord de la même pirogue aux Canaries. Ils étaient deux cent quatrevingt-huit (298) hommes, dont dix (10) mineurs, à arriver sains et saufs au port de La Restinga (mardi) et d’autres embarcations ont suivi. Ce qui fait, au total, que l’île d’El Hierro, la plus à l’Ouest de l’archipel espagnol, a comptabilisé 500 (arrivées) en une seule journée.
À bord, presque tous étaient sénégalais, souligne l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Et RFI de relever que les Canaries accueillent un nombre croissant de réfugiés venus d’Afrique : autour de 15 000 depuis janvier, 20% de plus que l’an dernier, selon le ministère espagnol de l’Intérieur.
Selon toujours RFI, si la majorité des pirogues qui visent les Canaries viennent du Sénégal et transportent des Sénégalais, d’autres viennent de Mauritanie, avec à leur bord des migrants des pays du Sahel – en majorité des Maliens, actuellement. Des pirogues et des bateaux pneumatiques quittent aussi les côtes sud du Maroc, avec à leur bord des Marocains, mais aussi des migrants subsahariens réfugiés jusque-là au royaume chérifien.
JACKSON ET ISMAÏLA SARR RUGISSENT, MORY DIAW CIBLE
En attendant de rejoindre la Tanière pour le grand rassemblement du match du 16 octobre prochain, Sénégal–Cameroun, les Lions ont eu le temps de soigner leur statistiques dans leur championnats respectifs ce weekend.
En attendant de rejoindre la Tanière pour le grand rassemblement du match du 16 octobre prochain, Sénégal–Cameroun, les Lions ont eu le temps de soigner leur statistiques dans leur championnats respectifs ce weekend. Aphone depuis quelques journées, Nicolas Jackson a repris le chemin des buts en marquant de sang froid son deuxième but lors de la victoire de Chelsea à Burnley. Son compère, Ismaila Sarr, a participé par sa réalisation à la probante victoire de Marseille devant le Havres. Le weekend n’a toutefois pas non plus été souriant pour Clermont de Mory Diaw qui a été évacué sur civière suite au lancement d’un pétard qui a explosé sur son pied (voir par ailleurs).
L ailleurs). OMAR DIAW es attaquants sénégalais se sont réveillés ce weekend en prenant une bonne part dans le succès obtenu par leur club en championnat. Aphone depuis quelques journées de Premier League, Nicolas Jackson a rugi lors du déplacement de son équipe de Chelsea. Après le but marqué en Coupe de la Ligue face à Brighton (1-0), l’attaquant des Lions a remis ça ce samedi en inscrivant de sang froid, le quatrième but face à Burnley (1- 4). De quoi lui redonner confiance à la veille du gros test qui attend le Sénégal, le 16 octobre prochain au stade de Bollaert, face au Cameroun. Absent face à l’Algérie lors de la dernière trêve internationale, Ismaila Sarr a donné un bon signal avant le grand rassemblement. L’attaquant sénégalais a inscrit hier, dimanche au stade Vélodrome le but du 3- 0 de l’Olympique de Marseille face à Le Havre (3-0) en match comptant pour la 8e journée de Ligue 1. Bien servi devant une cage vide par Aubameyang, l’attaquant n’a toutefois eu beaucoup de difficulté pour pousser le ballon dans les filets (84e ).
La soirée aurait pu être sénégalaise si son compatriote Ilimane Ndiaye avait réussi à concrétiser les deux grosses occasions que les Olympiens se sont procurées à la 49e puis à la 80e sur une excellente passe décisive. Les nouvelles du weekend sont toutefois moins souriantes chez le gardien des Lions Mory Diaw.
Le portier de Clermont a été victime d’ un pétard lancé par un supporter de Montpellier. Le projectile a tout simplement explosé au pied de Mory Diaw. Le portier des Lions, attendu pour le prochain regroupement, était finalement contraint d’être évacué sur civière. Suffisant pour inter- rompre définitivement la rencontre restée sur un score de 4 à 2 pour Montpellier (voir par L ailleurs).
LE CONSEIL ACADEMIQUE TRANCHE AU PLUS TARD LE 31 OCTOBRE
La reprise effective des activités pédagogiques en présentiel, au niveau de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, est partie pour s’effectuer après ce mois d’octobre.
La reprise effective des activités pédagogiques en présentiel, au niveau de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, est partie pour s’effectuer après ce mois d’octobre. Pour cause, c’est la décision validée par le Conseil académique de l’UCAD qui s’est réuni le vendredi 06 octobre, sous la présidence du Recteur Ahmadou Aly Mbaye.
Dans un communiqué dont nous avons reçu copie, le Conseil académique de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a pris en effet un certain nombre de décisions, «après examen et analyse de la situation et conformément au calendrier établi lors de la séance du 12 juin 2023 ». Parmi celles-ci, le Recteur Ahmadou Aly Mbaye et le Conseil académique relèvent : « la reprise des enseignements en présentiel dans les meilleurs délais ; la tenue des discussions jusqu’à la mi-octobre, avec les amicales des étudiants au niveau des établissements afin de bâtir des consensus forts nécessaires à un climat apaisé ; la poursuite en distanciel des activités de remédiation ou d’évaluation pour les établissements qui le souhaitent ». Il faut aussi noter que le Conseil académique a notifié que « Les prestations du Coud restent suspendues jusqu’à nouvel ordre ». Au final, le Recteur Ahmadou Aly Mbaye et cie ont validé « la convocation d’une séance élargie du Conseil académique au plus tard le 31 octobre 2023 pour fixer les modalités d’une reprise effective des activités pédagogiques en présentiel ».
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900 MILLIARDS DE «PERTES» EN 12 ANS
Telle est la lecture de l’agrégé en finances publiques et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Abdou Aziz Dabakh Kébé, dans l’émission Objection de Sud Fm de dimanche 8 octobre 2023.
Le Sénégal doit renforcer les moyens de son administration fiscale pour élargir son assiette fiscale mais également réduire les pertes fiscales à coût de milliards de francs CFA. Telle est la lecture de l’agrégé en finances publiques et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Abdou Aziz Dabakh Kébé, dans l’émission Objection de Sud Fm de dimanche 8 octobre 2023.
En douze ans, le budget du Sénégal a triplé et les recettes fiscales ont doublé, a magnifié l’agrégé de droit public Abdou Aziz Dabakh Kébé dans l’émission Objection de Sud Fm du 8 octobre 2023, animée par le Directeur de la radio Baye Omar Guèye. A l’en croire, la Direction générale des impôts et domaines (Dgid) a collecté 2000 milliards et les Douanes plus de 1000 milliards de CFA au compte de l’année 2022.
L’agrégé en finances publiques et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar de saluer la dynamique de mobilisation des recettes fiscales qui, selon lui, a permis à l’Etat du Sénégal de porter son budget à « 6 411 milliards en 2023 ». Et il est attendu « 7000 milliards pour le budget 2024 », a-t-il dit. En revanche, le spécialiste de la gestion des finances publiques regrette les nombreuses pertes fiscales qui tournent autour de « 900 milliards de FCFA en termes d’exonérations sociales et d’exonérations économiques de 2012 à 2022 », a-t-il précisé. A l’en croire, il y a des niches à explorer pour élargir l’assiette fiscale devant permettre de prendre au mieux les charges de l’Etat. Autrement dit : « l’Etat peut recouvrer 1000 milliards parce qu’il y a beaucoup de pertes de recettes », a-t-il soutenu. Etayant son propos, il dira au regard de la structure fiscale que « l’exonération fiscale en soi dans la théorie de l’impôt est un moyen de politique économique et sociale ».
En d’autres mots, c’est l’Etat qui renonce à percevoir des impôts pour une raison économique ou sociale. Cependant, il précise rapidement que l’essentiel des exonérations fiscales du Sénégal sont à « caractère social ». Mais, tout bien considéré, « il faut surveiller le retour de l’exonération fiscale », dira le non moins président de l’Association sénégalaise de droit constitutionnel (Asdc) et directeur du Centre d’études et de recherches sur l’ingénierie financière (Cerif).
La question qui s’impose, c’est est-ce que ces exonérations fiscales accordées ont servi à quelque chose en termes de « création d’emplois, de création de richesses », se demande le spécialiste de la gestion des finances publiques. Sur ces pertes fiscales, il précise que « 70% » sont liées à l’exonération sociale et le reste à l’exonération économique. Globalement dira-il : « Il y a une bonne politique de mobilisation des recettes fiscales. Mais cette politique fiscale doit être relativisée. Parce que l’assiette fiscale n’est pas suffisamment maitrisée et l’administration fiscale dépourvue de moyens ».
Expliquant le bien-fondé de cette contre-performance, il fait savoir que l’administration des impôts tourne autour de moins de 300 inspecteurs des impôts. De même pour l’administration des Douanes. D’où la nécessité de renforcer les moyens de l’administration fiscale pour avoir un taux de pression fiscale digne de nos capacités de collecte.