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25 mai 2025
LE NIGER, ULTIME PIVOT DU DISPOSITIF ANTIJIHADISTE FRANÇAIS AU SAHEL
Sous la pression d'une junte malienne hostile qui a fait appel aux mercenaires russes de Wagner, la France a quitté le Mali où elle traquait les groupes armés depuis neuf ans pour installer le gros de ses forces au Niger voisin
Avec 1.500 militaires sur place, le Niger constitue le pivot du dispositif antijihadiste français au Sahel depuis le départ contraint du Mali à l'été 2022, mais les putschistes ont dénoncé jeudi soir à Niamey plusieurs accords militaires conclus avec la France.
Certains de ces accords concernent notamment le "stationnement" du détachement français et le "statut" des militaires présents dans le cadre de la lutte antijihadiste, selon un communiqué lu à la télévision nationale.
"Face à l'attitude désinvolte et la réaction de la France relativement à la situation" au Niger, "le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, militaires au pouvoir), décide de dénoncer les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec cet Etat", a déclaré jeudi le colonel-major Amadou Abdramane, membre des putschistes. Un retrait du Niger n'est "pas du tout à l'ordre du jour", avait affirmé mardi l'état-major français.
Sous la pression d'une junte malienne hostile qui a fait appel, – quoiqu'elle s'en défende – aux mercenaires russes de Wagner, la France a quitté le Mali où elle traquait les groupes armés depuis neuf ans pour installer le gros de ses forces au Niger voisin. Les forces spéciales françaises stationnées au Burkina Faso ont également dû en partir l'an dernier. Le régime, issu d'un coup d'Etat en septembre 2022, a lui aussi exigé le retrait des militaires français de son territoire.
Cette réorganisation, qui a signé la fin de l'opération Barkhane, s'est accompagnée d'une nette décrue des effectifs militaires français au Sahel, passés d'environ 4.500 à 2.500, dont 1.500 au Niger et 1.000 au Tchad. Alors qu'auparavant le Niger servait essentiellement de base de transit pour les opérations au Mali, le pays accueille désormais le coeur du dispositif militaire français, sur la base aérienne projetée (BAP) de Niamey, où sont déployés en permanence cinq drones Reaper et au moins trois avions de chasse Mirage.
Les Français y ont renforcé leur présence et détaché des centaines d'hommes dans le sud-ouest du pays, notamment à Ouallam et Ayorou, près de la frontière malienne, où ils mènent des opérations antijihadistes, main dans la main, avec les forces armées nigériennes (FAN), sous l'autorité des FAN. Pour moins prêter le flanc aux critiques contre la présence militaire en Afrique de l'ex-puissance coloniale, le président Emmanuel Macron a ordonné une action collant strictement aux demandes spécifiques des Nigériens.
Les armées françaises ont pour mandat d'appuyer les troupes nigériennes au combat et de les aider à monter en puissance ses armées, le groupe Etat islamique au Sahara (EIS) ayant repris du poil de la bête à la frontière malo-nigérienne. "Au Niger et de façon globale partout en Afrique, la position philosophique est différente de ce qui se faisait au Mali. Aujourd'hui notre aide part d'abord du besoin du partenaire", expliquait en mai à l'AFP le commandant des forces françaises au Sahel (FFS), le général Bruno Baratz.
Le Niger est désormais le seul pays africain où la France entretient un partenariat dit de combat, contre les jihadistes. Le Tchad accueille quant à lui l'état-major des opérations françaises au Sahel, ainsi que des troupes déployées dans le cadre d'un partenariat militaire avec N'Djamena.
Les autres bases françaises sur le continent accueillent des forces permanentes dites prépositionnées, qui participent à la protection des ressortissants, se tiennent prêtes à venir en renfort des opérations et coopèrent avec les armées nationales (exercices, formation, etc.): Djibouti (1.500 personnels), Côte d'Ivoire (900), Sénégal (400) et Gabon (350).
par Nioxor Tine
LA DISSOLUTION DU PASTEF, UN PUTSCH PRÉVENTIF ?
Les émeutes spectaculaires de février-mars 2021, où ils ont failli perdre le pouvoir, ont renforcé la conviction des pontes du Benno-APR que Sonko était l’homme à abattre
Comme par hasard, l’arrestation d’Ousmane Sonko et la dissolution du Pastef sont intervenues au surlendemain du putsch au Niger, c’est-à-dire à un moment où le pré-carré français en Afrique occidentale rétrécit comme une peau de chagrin.
Pourtant, le 3 juillet dernier, le président Macky Sall, face à la réticence de ses maîtres impérialistes et à la profonde désapprobation de plusieurs segments du peuple sénégalais, dont certains groupes politiques de sa majorité, avait dû abdiquer et renoncer à sa troisième candidature à la prochaine présidentielle. Tout le monde s’en était félicité, pensant, qu’une nouvelle ère de décrispation allait s’ouvrir. C’était sans compter avec l’esprit vindicatif et la posture politicienne, dont les ténors de Benno Bokk Yakaar ont toujours fait montre et qui a transparu tout au long d’un discours, qui était censé poser les premiers jalons de ce qui, à défaut d’être une réconciliation nationale aurait au moins pu constituer les prémisses d’une coexistence pacifique et d’un assainissement du climat politique.
Au lieu d’adopter cette position de sagesse, le président a choisi de prendre parti pour les faucons de son camp, qui ne font que piller, en toute impunité, les maigres ressources de la Nation. Ce clan de flagorneurs parasites a pris le leader du Pastef et sa propension à porter les habits de lanceur d’alerte en grippe, d’autant plus qu’ils sont atterrés face aux perspectives de reddition de comptes, en cas de changement de régime.
Il est révélateur, à ce niveau, que les deux premières procédures judiciaires initiées contre lui l’aient été par des politiciens cités dans des scandales à milliards, qu’il s’agisse du complot de Sweet Beauty ou de la prétendue diffamation dans l’affaire Prodac.
Les émeutes spectaculaires de février-mars 2021, où ils ont failli perdre le pouvoir, ont renforcé la conviction des pontes du Benno-APR que le leader Pastef était l’homme à abattre.
Ils se sont, donc, depuis lors attelés à construire la figure de l’ennemi violent et cruel, transformant de simples appels à la mobilisation et à la résistance constitutionnelle, (pourtant utilisés, dans le passé, par divers opposants comme Me Wade et le président actuel) en appels au meurtre.
Pire, on a observé une judiciarisation de l’activité politique et une criminalisation des opposants, qui ont servi de prétexte à un renforcement de l’appareil répressif et à un dévoiement des missions assignées aux FDS infiltrées par des nervis et des hommes-liges, sans aucune expertise sécuritaire.
Ces forfaitures n’ont pu être possibles, que parce que l’arsenal juridique avait été rendu plus répressif et est devenu digne des pires dictatures, ce qui se traduit par des arrestations aussi abusives qu’arbitraires et des prisons surpeuplées. Pour justifier cette répression tous azimuts des opposants, le pouvoir n’a eu cesse de les provoquer, du moment que tout acte de rébellion légitime voire de résistance constitutionnelle du citoyen face aux violations de ses droits est considéré comme un acte terroriste et un appel à l’insurrection.
Rappelons que dans notre pays, l’Assemblée nationale avait voté, dès le 28 octobre 2016, l’article 279 du Code pénal, qui sous prétexte de durcir la lutte contre le terrorisme, cherchait plutôt à en élargir l’acception, pour le confondre à tout acte d’opposition, abusivement redéfini comme trouble grave à l’ordre public.
L’histoire a prouvé que les régimes autoritaires se servent du terrorisme comme alibi pour faire reculer les droits et libertés. On en a eu une illustration emblématique avec le Patriot act, une loi antiterroriste votée aux Etats-Unis, en octobre 2001, juste après les horribles attentats du World Trade Center, qui continue d’inspirer les législations de plusieurs régimes anti-démocratiques en la matière.
Le 25 juin 2021, au lendemain des émeutes de l’affaire Adji Sarr, notre Assemblée a voté, malgré les protestations de membres de l’opposition et de la société civile, deux projets de loi modifiant le code pénal et le code de procédure pénal, pour prétendument renforcer la lutte contre le terrorisme.
C’est pourquoi, il faut rester circonspect quand un régime autoritaire qualifie une attaque criminelle, aussi odieuse soit-elle, comme celle d’un bus de transport au cocktail Molotov, survenue à Yarakh, d’attentat terroriste. Et ce, d’autant plus, qu’aucune des morts enregistrées depuis 2021 durant les émeutes n’a encore fait l’objet d’investigation.
Définitivement écarté de la course à la prochaine présidentielle, l’alchimiste de l’avenue Léopold S. Senghor, perdu dans ses formules et obsédé par l’idée de transformer l’étiolement progressif de l’électorat de son clan maffieux en déferlante marron-beige, au soir de la prochaine présidentielle du 25 février 2023 s’attelle, vainement, à neutraliser son principal challenger, à savoir Ousmane Sonko.
Mais curieusement malgré tous les moyens à sa disposition qui ne se limitent pas au seul trésor de guerre colossal que lui et ses compères de Benno ont amassé en une décennie de prédation, en toute impunité, leur camp n’a fait que subir des échecs répétitifs. Ces revers sont d’autant plus humiliants qu’il ne s’agit pas de combats démocratiques, à la loyale, mais de coups fourrés et de crocs-en-jambe, tous aussi imprévisibles et inélégants, les uns que les autres.
C’est en désespoir de cause qu’ils ont opté pour l’incarcération arbitraire du véritable chef de l’opposition et pour la dissolution illégale de son parti, qui ressemble, à s’y méprendre à un putsch préventif contre un éventuel danger de révolution patriotique, populaire et panafricaniste.
Après la France et l'Allemagne, les Pays-Bas ont annoncé à leur tour vendredi la suspension de leur aide au développement et de leur coopération directe avec le Niger après le coup d'Etat militaire contre le président élu Mohamed Bazoum.
"A la suite du coup d'État au Niger, le cabinet a suspendu pour le moment la coopération directe avec le gouvernement central" de ce pays africain, a déclaré le ministère néerlandais des Affaires étrangères. "Il s'agit du soutien aux programmes dans le domaine de la coopération au développement et de la sécurité qui passent par le gouvernement central", a-t-il précisé dans un communiqué soulignant ne pas vouloir "coopérer avec les putschistes".
Ont notamment été suspendues une contribution de plus de six millions d'euros à un projet de santé et une aide de près de quatre millions d'euros destinée à un programme de renforcement du système pénitentiaire. Un soutien de cinq millions d'euros à la formation des gardes-frontières mobiles, dans le cadre d'une mission européenne, est également "suspendu pour le moment".
Le gouvernement démissionnaire a cependant dit étudier "quels autres programmes pourraient éventuellement se poursuivre" sans passer par le gouvernement central pour soutenir la population, par exemple via l'ONU, d'autres organisations internationales et des partenaires locaux.
Plus tôt cette année, les Pays-Bas avaient conclu des accords avec le gouvernement du Niger sur un partenariat concernant les migrations. Sa préparation est "suspendue dans l'attente de nouveaux développements".
Dix-neuf Néerlandais ont quitté le Niger à bord de différents avions mercredi. Quelque 25 personnes présentes dans ce pays étaient enregistrées auprès du ministère. L'ambassade des Pays-Bas y a été fermée au public jusqu'à nouvel ordre.
12 SUSPECTS APPRÉHENDÉS DANS LE CADRE DE L'ENQUÊTE SUR LE DRAME DE YARAKH
L’un des individus a été interpellé à Yoff, en possession d’un lot important d’explosifs identiques à ceux utilisés lors de l’attaque
Au moins 12 suspects ont été appréhendés par les hommes du Haut commandant de la gendarmerie nationale, le Général Moussa Fall, suite à l’attaque par cocktail Molotov d’un bus de transport en commun à Yarakh.
En effet, la Section de recherches (Sr) également activée par le Procureur, a appréhendé, de son côté, 4 personnes présumées impliquées dans cette affaire. L’un des individus a été interpellé à Yoff, en possession d’un lot important d’explosifs identiques à ceux utilisés lors de l’attaque.
Les gendarmes ont aussi investi Keur Massar, Rufisque et Yeumbeul. Des localités où pas moins de 8 personnes ont été identifiées comme des éléments centraux des manifestations.
Un bus Tata attaqué à Yarakh a fait deux morts mardi dernier. Il s’agit de deux jeunes filles âgées de 21 ans et de 7 ans. Le procureur de Dakar, Abdoul Karim Diop, a qualifié cette attaque d’attentat terroriste.
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REINE DES PLANTES, DÉFENSEUSE DES FEMMES
Spécialiste en microbiologie végétale, Sally Diatta s’est passionnée pour cette science avec pour finalité d’améliorer la sécurité alimentaire et d’alléger les souffrances de femmes du milieu rural. Suivez ses explications sans ambiguïté
Docteure en microbiologie végétale, Sally Diatta faisait partie des 5 femmes réunies par la fondation espagnole Mujeres por Africa pour discuter sur leur contribution aux Objectifs du développement durable (ODD).
En marge de cette conférence, Sally Diatta a accordé une interview à AfricaGlobe pour parler de sa passion pour les plantes et sa vocation de microbiologiste.
Enfant, la jeune Sally a toujours été émerveillée par la nature et la verdure, les années passant et le temps faisant son œuvre, sa passion ne s’est point estompée. Elle s’est, au contraire, renforcée puisque la jeune étudiante d’alors va s’orienter les sciences naturelles.
Après avoir décroché son master, elle s’est spécialisée en microbiologie des plantes avec une noble mission : contribuer à améliorer la production agricole, garantir la sécurité alimentaire et par ricochet, alléger les souffrances des femmes du milieu rural qui sont, sans nul doute, les grandes actrices de l’agriculture au Sénégal est en Afrique de manière générale.
Post-doctorante a l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), Sally Diatta a conscience que sa modeste participation contribue peu ou prou à l’atteinte des Objectifs de développement durable dont le cap est fixé en 2030. Il s’agit des engagements mondiaux auxquels les États du monde se sont engagés en 2015 sous l’égide des Nations Unies.
LE SUSPENSE
C’est toujours le suspense autour de la désignation du candidat du pouvoir pour la prochaine élection présidentielle
C’est toujours le suspense autour de la désignation du candidat du pouvoir pour la prochaine élection présidentielle. Mais selon nos sources, la rencontre d’hier au Palais a permis de désigner les 11 candidats à la candidature de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) pour les joutes électorales de février 2024.
Encore une fois les Sénégalais et particulièrement les militants de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) devront attendre pour connaître le nom de la personne qui va défendre les couleurs du pouvoir à la prochaine élection présidentielle. Fidèle à son attitude consistant à prendre tout son temps quand il s’agit de prendre une décision importante, Macky Sall ne déroge toujours pas à la règle. A l’instar des dernières élections législatives où il a attendu la dernière minute pour rendre publiques les listes de BBY, l’actuel locataire du Palais semble vouloir encore se donner du temps et attendre le moment opportun pour sortir d’un coup de baguette magique le nom du candidat de la mouvance présidentielle aux joutes électorales prévues en février 2024.
En effet, la rencontre entre le Président Macky Sall et les candidats à la candidature de BBY, tenue hier au Palais, n’a pas débouché sur un compromis ni même sur le choix de celui qui devra porter les couleurs marron-beige à la prochaine Présidentielle. Mais ce rendez-vous ô combien important a permis de dévoiler au grand jour les prétendants au sein du pouvoir qui veulent succéder au chef de l’Etat. Selon nos radars, ils sont au nombre de 11. Il s’agit, sans surprise, de l’actuel Premier ministre Amadou Ba, le choix logique et même initial du chef de l’Etat, du président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) Abdoulaye Daouda Diallo, choix de cœur et des apristes de lait, de l’ancien chef du gouvernement Mouhammad Boune Abdallah Dione, le Medvedev de Macky, du ministre de l’Agriculture Aly Ngouille Ndiaye et de l’ex-ministre de la Santé Abdoulaye Sarr. La première surprise est la candidature de Mamadou Matar Cissé, qui depuis son éviction du gouvernement s’occupe de la construction de la mosquée de Tivaouane. Mais selon nos informations, ce dernier qui est enfin sorti de son hibernation, s’est finalement désisté, indiquant qu’il est un Inspecteur général d’Etat(IGE). Il faut aussi souligner la candidature de Sokhna Awa Diop Mbacké, ministre-Conseiller à la Présidence, ancien vice-consul à Paris et responsable nationale des femmes de l’Alliance pour la République (APR) en France et coordonnatrice du Bureau d’Assistance aux Daara et aux Diplômés de l’Enseignement Arabe, a été retenue. De même que Me El Hadji Diouf et de Serigne Guèye Diop, maire de Sandiara. Mais visiblement, ces derniers n’ont aucune chance d’être choisis par le patron BBY. Vient en onzième position la candidature d’Amadou Mame Diop qui est un peu le pendant de Mansour Faye. Perçu comme le candidat de la famille de la première dame, il est quand même un Apriste de lait, dont jouit d’une légitimité historique incontestable.
A l’issue de la rencontre d’hier, aucun candidat n’a été désigné, les candidats à la candidature de la mouvance présidentielle sont tombés d’accord tout de même pour signer une charte qui permet de maintenir l’esprit Benno : gagner ensemble, gouverner ensemble ; bref respecter le choix du chef de Bby. Mais en réalité, beaucoup soupçonnent l’idée que le président de la République attende le démarrage des parrainages fin aout pour se décider. Ce qui donnerait peu de chance aux rebelles. Va-t-il choisir un homme lige tel Boun Dionne ou Mame Diop pour perpétuer son héritage ? Ou va-t-il désigner le Premier ministre qui est le dauphin naturel pour poursuivre le programme de gouvernance le Pse ? Ou enfin va-il désigner son poulain Abdoulaye Daouda Diallo, son loyal collaborateur depuis les années de braises ? Nul ne sait ce que pense un chef d’Etat, pour paraphraser feu Ousmane Tanor Dieng. Pour le moment, Moustapha Niasse va poursuivre les pourparlers pour déboucher sur une candidature unique. Ce qui est sûr c’est que Macky Sall n’entend pas laisser son héritage sombrer après sa décision historique de ne pas se présenter à un troisième mandat alors qu’il détient la majorité des élus du pays en sa faveur.
LA POLICE SUR LA PISTE D'UN AVOCAT
L’avocat français Juan Branco, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, est toujours recherché par les autorités judiciaires sénégalaises.
L’avocat français Juan Branco, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, est toujours recherché par les autorités judiciaires sénégalaises. Selon des informations de L’AS, la police est actuellement sur la piste d’un des avocats d’Ousmane Sonko, membre de Pastef qui l’aurait aidé à rallier le Sénégal via la Gambie.
Les autorités judiciaires sénégalaises sont toujours aux trousses de Juan Branco, l’avocat français qui a réussi à entrer dans le territoire national malgré le mandat d’arrêt international décerné contre lui par le procureur et son interdiction d’entrer au Sénégal. Selon des informations de «L’As», la police est actuellement sur la piste d’un avocat d’Ousmane Sonko, accusé d’avoir aidé son collègue français à entrer sur le territoire national pour rallier Dakar à partir de la Gambie.
D’après certaines indiscrétions, la robe noire s'est rendue deux fois avec le même véhicule sur le territoire gambien dans la semaine qui a précédé la conférence de presse des avocats du leader de Pastef, à laquelle Juan Branco s’est présenté pour défier l’Etat lors de sa prise de parole, avant de disparaître dans la nature. Notre source renseigne que la voiture en question était conduite par un certain I. B qui dispose d’un faux permis de conduire. Même si l’avocat N B incriminé dans cette affaire est dans le viseur de la justice, le procureur de la république ne peut pas engager de poursuites contre lui, car c’est la Cour d’appel qui est compétente à le faire dans ce cas de figure.
Pour le moment, Juan Branco est toujours introuvable, mais on susurre que des agents du renseignement sont postés auprès des domiciles des avocats d’Ousmane Sonko pour détecter le moindre mouvement qui pourrait mener à l’arrestation de celui qui est surnommé «l’ange noir de Saint-Germain», dont l’entrée au Sénégal a été une véritable humiliation pour les services de renseignent qui se sont fait dribler comme des débutants
Il faut signaler que toujours dans le cadre de la traque de Juan Branco, le jeune activiste et membre du FRAPP, Bentaleb Sow, a été placé hier sous mandat de dépôt. Selon son avocat, Me Moussa Sarr, il est suspecté d’être l’un des complices ayant permis à l’avocat français d’entrer au Sénégal. Pour rappel Bentaleb Sow a été arrêté chez Ousmane Sonko, à la Cité Keur Gorgui, le 31 juillet dernier. Membre de l’équipe de communication du maire de Ziguinchor, il est inculpé pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, ainsi que provocation directe d’un attroupement armé.
PLUS 2 000 MILLIARDS FCFA INJECTES ENTRE 2021 -2023 PAR L’ETAT
Subvention du panier de la ménagère; En présence du ministre des Finances et du Budget, l’ONG 3D a initié hier un atelier d’échange État-société civile sur les orientations budgétaires et fiscales du gouvernement.
En présence du ministre des Finances et du Budget, l’ONG 3D a initié hier un atelier d’échange État-société civile sur les orientations budgétaires et fiscales du gouvernement. Au cours de cet exercice de questions réponses, Mamadou Moustapha Ba a éclairé la lanterne de ses interlocuteurs sur plusieurs questions, notamment sur les subventions allouées en denrée de première nécessité. Selon l’argentier de l’Etat, ce dernier a injecté plus de 2 107 milliards FCFA, au cours des deux dernières années, dans le panier de la ménagère.
L’état a consenti d’énormes efforts dans l’allègement du panier de la ménagère : c’est la conviction du ministre des Finances et Budget, Mamadou Moustapha Ba qui révèle qu’une enveloppe totale de 2 107,354 milliards de francs CFA a été injectée entre 2021 et 2023 en termes de subvention de denrée alimentaire, d’électricité, d’augmentation de salaires, entre autres. «L’année dernière, les salaires ont augmenté de 60 milliards et cette année, ils ont connu une hausse de 159 milliards. Et sur le projet de budget de 2024, les 1 273 milliards FCFA vont augmenter de 113 milliards de francs CFA», a rappelé l’argentier de l’Etat en marge d’un atelier d’échange État-société civile sur les orientations budgétaires et fiscales du gouvernement, organisé par l’ONG 3 D.
S’agissant des produits alimentaires, le ministre souligne que les taxes renoncées par la Douane et l’impôt ont coûté à l’Etat plus de 200 milliards FCFA sur les 2 ans. Concernant les subventions des denrées allouées au ministère du Commerce, elles sont estimées à 100 milliards. «C’est inédit. Car je suis dans le budget depuis plus de 20 ans mais je n’ai jamais vu une telle subvention. Cela prouve les efforts de l’Etat», indique Mamadou Moustapha Ba. En plus de la subvention sur les denrées, poursuit le ministre, il y a également celle allouée à l’Energie estimée à 731 milliards en 2022. «Cette année, la subvention est portée à 450 milliards ; on prévoit d’augmenter l’enveloppe à 100 milliards FCFA. Sans compter la subvention de l’engrais qui est passée de 70, 80 à 100 milliards de francs CFA. Donc si on additionne tout cela, on se retrouve avec une enveloppe de plus 2 107 milliards FCFA», se vante le ministre des Finances et du Budget.
LES ASSURANCES DU MINISTRE SUR LE REPORT DE L’EXPLOITATION DU PETROLE ET DU GAZ
Interpellé par ailleurs sur l’impact de l’exploitation du pétrole et du gaz sur les recettes, le ministre des Finances renseigne que les comptes spéciaux du Trésor sont équilibrés en recettes et en dépenses. Il rappelle en effet que l’Etat attendait une enveloppe de 51,8 milliards de FCFA du pétrole dans le budget général en 2023. A l’en croire, les recettes issues d’hydrocarbures normalement mobilisées par la Direction des impôts et des domaines tournaient autour de 19 milliards. Sur 51,8, les 14 milliards sont des recettes non fiscales recouvrées par le Trésor public. «Déjà après 6 mois d’exécution du budget 2023, quand on a fait notre situation des recettes et la projection des 6 prochains mois, le Trésor, en ne recevant pas les 14 milliards, ne connaîtra pas de moins-value parce que les dividendes qu’on reçoit des entreprises où l’Etat a des actions ont augmenté. C’est donc une recette qui n’était pas prévue déjà. Donc sur les 14 milliards du Trésor, il n’y a pas de souci», a rassuré l’argentier de l’Etat.
Pour les 19 milliards CFA, il souligne que cette enveloppe sera résorbée pour les six prochains mois. «D’autant que à ce jour, les Impôts et Domaines sont en équilibre du point de vue de leurs objectifs de recettes, et on a budgétisé juste le mois de décembre pour 2023», souligne le ministre des Finances en rappelant que le Sénégal a signé des documents pour avoir un solde budgétaire hors pétrole et gaz permettant d’éviter la malédiction du pétrole et du gaz». «On aura un solde budgétaire hors pétrole et gaz pour continuer à rester dans notre cadrage budgétaire. C’est aussi une innovation de taille», affirme le ministre des Finances et du Budget, Moustapha Ba
Des armes à feu et des munitions saisies à Pout
La Section de Recherches (SR) de la gendarmerie de Thiès a réussi un grand coup. Les pandores ont mis la main sur une dizaine d'armes à feu, précisément 3 fusils, 5 armes artisanales et des munitions. La saisie a été faite à Pout chez un forgeron d’une soixantaine d’années. Ce coup de maître extrêmement important dans le contexte actuel très chargé, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la délinquance et la criminalité. Le forgeron en question tenait son atelier à Pout et est spécialisé dans la réparation, l’achat et la vente clandestine d’armes à feu et de munitions.
Trois bus brûlés : le ministre Mansour Faye à Thiès
A la suite des derniers évènements survenus à Thiès et marqués par l’incendie de 3 bus Tata, Mansour Faye, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement était sur place hier, pour rencontrer les acteurs locaux du transport. C’était aussi pour témoigner la compassion du président de la République et du gouvernement, mais aussi signifier l’accompagnement de l’Etat aux victimes de ces actes. Il s’agit pour lui d’attentats organisés et perpétrés à l’endroit du système de transport public, avec l’objectif de faire en sorte que l’économie du pays soit arrêtée. « C’est des actes criminels, organisés, planifiés et exécutés et de tels comportements sont à dénoncer », a-t-il déclaré avant réitérer la position de l’Etat qui, dit-il, restera debout et ne se laissera aucunement ébranler par de telles pratiques. Il a par ailleurs réaffirmé la volonté de l’Etat à accompagner les acteurs, car au-delà des pertes en vies humaines, 4 bus ont été détruits à Yarakh et Thiès et au total 7 bus si on prend en compte les évènements passés. D’après lui, toutes les dispositions seront prises pour accompagner les acteurs victimes de ces actes criminels à trouver des solutions, et les conditionnalités seront discutées dans les meilleurs délais
Toussaint Manga envoyé en prison
La machine judiciaire continue de broyer les militants de Pastef. Hier, c’était le tour du responsable de Pastef à Ziguinchor, Dr Toussaint Manga d’être envoyé en prison après son audition par le juge du 2e cabinet, Mamadou Seck. L’ancien responsable de l’UJTL (Pds) est poursuivi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique. Pour rappel, Toussaint Manga avait fait la prison après la deuxième alternance.
Ndèye Amy Dia, Falla fleur et Pascaline Diatta en grève de la faim
Le mot d’ordre de grève de la faim décrété par Ousmane Sonko est suivi par ses militants en détention dans les différentes prisons. Me Cheikh Koureyssi Ba renseigne que ses clients, Ndèye Amy Dia, Falla fleur et Pascaline Diatta et sept autres militantes de Pastef, toutes en détention à la prison des femmes du camp pénal, ont entamé une diète depuis dimanche. Une lutte douloureuse contre les affres de la faim et de la soif, dit l’avocat.
Alioune Sarr s’indigne de l’attaque des bus
L’attaque contre le bus Aftu à Yarakh continue de susciter des indignations, notamment chez les acteurs politiques. Le leader de la Convergence pour une Alternative Progressiste (CAP2024), Alioune Sarr, condamne avec vigueur l’attentat ignoble perpétré à Yarakh sur un bus de transport public Aftu, causant ainsi deux morts et plusieurs blessés. Présentant ses condoléances aux familles éplorées, l’ancien ministre du Commerce réaffirme par ailleurs son attachement aux libertés individuelles et collectives et fustige également toutes formes de violence verbale et physique d’où qu’elle vienne, contre toute personne ou groupe de personnes. Cependant, le leader de la Convergence pour une Alternative Progressiste (CAP-2024) regrette les derniers développements politico-judiciaires qui ont conduit à des perturbations sociales, à des condamnations et à la dissolution d’organisation politique dont la sacrosainte essence d’organisation et de représentation sociale se voit ainsi fortement compromise. A ses yeux, il s'agit là d’un recul démocratique, a fortiori dans un contexte où le peuple sénégalais est interpellé par des défis de stabilité et d’émergence pour son bien-être social. Réaffirmant leur profonde adhésion au caractère sacré de la vie humaine, la CAP-2024 et Alioune Sarr exhortent par conséquent à la préservation de la paix sociale, condition première pour l’épanouissement du peuple sénégalais et de toute collectivité humaine.
Suspension des cours à l’UGB
L’université Gaston Berger suspend les cours. D’après un communiqué parvenu hier, à « L’AS», le conseil académique de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis s'est réuni dans la nuit du mercredi 02 au jeudi 03 août 2023 pour délibérer sur la situation sécuritaire du campus pédagogique. Après présentation et analyse de la situation marquée par une escalade de la violence dans l'enceinte de l'université, les autorités ont pris la résolution de suspendre toutes les activités pédagogiques à compter du jeudi 03 août 2023. La reprise des activités pédagogiques est prévue le lundi 02 octobre prochain
BBY adopte une nouvelle charte pour le choix de son candidat
Benno Bokk Yaakaar a mis en place une charte pour le tri des candidats à la candidature de la coalition. Hier, la mouvance présidentielle a indiqué dans son communiqué que les candidats à la candidature de BBY pour l’élection présidentielle de février 2024 se sont retrouvés autour du président de la coalition, Macky Sall, pour discuter de la charte de la majorité présidentielle. Ainsi à l’issue de cette rencontre, le projet de charte a été amendé et enrichi. Dès lors, le processus de choix du candidat de Benno est lancé et celui-ci va déboucher très prochainement sur le choix d’un candidat consensuel
Enquête sur l’attentat aux cocktails Molotov à Yarakh
L’enquête sur l’attentat perpétré sur un bus à Yarakh ayant coûté la vie de deux personnes suit son cours. Selon nos sources, les deux dépouilles qui étaient déposées à la morgue de l'hôpital Dalal Jamm ont été acheminées à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff pour des autopsies et leur identification après une réquisition des pandores de la section de recherches de Colobane.
Interpellation d’un mécanicien pour vol
Mécanicien de son état âgé de 16 ans, M. S. Diallo a été déféré au parquet pour vol en réunion commis la nuit. En compagnie de ses amis, il s’était rendu au marché Dior pour tenter de dérober des chaussures. Mais le voleur ignorait qu’il était surveillé par un vigile qui était non loin des lieux. Dès qu’il a pris les chaussures, le vigile s’est planté devant lui. Alors M. S. Diallo et ses amis tentent de prendre la fuite. Mais M. Diallo n’a pu échapper. Il est conduit à la police des Parcelles assainies. Devant les enquêteurs, il nie tout acte délictuel et accuse ses camarades. Il sera placé en garde à vue avant d'être déféré au parquet.
Arrestation d’un contrôleur de bus Aftu pour vol
Contrôleur de bus Aftu et âgé de 31 ans, B. Mboup est actuellement dans les liens de détention pour vol en réunion commis la nuit. Le quidam est accusé d’avoir simulé un accident en se cognant contre la voiture de la dame D. Bâ. Son acolyte en profite pour dérober le téléphone portable de la dame. Des allégations que le mis en cause a réfutées devant les enquêteurs. Ce qui n’a pas convaincu les limiers qui lui ont délivré un ticket gratuit pour Reubeuss.
Commerçant, l’instigateur des manifestations aux Parcelles ?
Commerçant de son état, le sieur S. S. Dramé âgé de 21 ans est accusé d'être l’instigateur des manifestations violentes aux Parcelles assainies dans la journée du 31 juillet. Il a été envoyé à la citadelle du silence pour trouble à l’ordre public, participation à une manifestation non autorisée, destruction de biens appartenant à autrui. Toutefois, le mis en cause a réfuté les faits qui lui sont reprochés en déclarant être présent au mauvais moment au mauvais endroit. Toutefois, Dramé sera trahi par sa cagoule de couleur noire et un briquet trouvés par devers lui. Ce qui va motiver sa garde à vue et son défèrement au parquet.
478 compatriotes à Dakhla
Le ministre auprès du ministre des Affaires Étrangères en charge des Sénégalais de l’extérieur, Annette Seck Ndiaye a indiqué hier que 478 Sénégalais étaient à Dakhla dans plusieurs centres d’accueil et d’hébergement. A l’en croire, certains étaient dans un état de santé déplorable. La plupart étaient hospitalisés au centre hospitalier régional de Dakhla. Ils sont rapatriés au Sénégal par le gouvernement. Un avion de l’armée de l’air a été mis à leur disposition pour les rapatrier car ils ne pouvaient prendre la voie terrestre. Elle souligne qu’entre avril et juillet, le gouvernement a rapatrié 970 personnes. «En ce moment, nous avons encore 190 personnes qui sont à Dakhla parce qu’après le rapatriement des 970 personnes, deux autres pirogues sont arrivées l’une avec 74 personnes et l’autre avec 114 personnes », renseigne M. Seck. Outre les jeunes sénégalaises, le gouvernement a ramené également des migrants gambiens pour la plupart, de la République de Guinée et du Mali. Elle souligne que les zones de départ sont : Saint-Louis, Rufisque, Mbour, Diourbel, Abené et Kaffountine. «La semaine dernière, nous avons eu deux décès. Et en ce moment, nous avons 2 corps en attente de rapatriement. Ils sont décédés à la suite de brûlures », a-t-elle dit. Concernant les profils des migrants qui sont pour la plupart des hommes (environ 90%), elle souligne que la migration se féminise. Il y avait 10 femmes dont l’âge moyen varie entre 20 et 22 ans. Il y a aussi des mineures qui ont entre 13, 14 et 15 ans
Réception du premier patrouilleur lance-missiles sén11,5 ptégalais
Le chef de l’État Macky Sall a réceptionné, jeudi à Dakar, le premier patrouilleur lance-missiles sénégalais dont l’acquisition marque «une nouvelle étape dans la montée en puissance de la marine nationale sénégalaise», a constaté l’APS. «C’est une nouvelle étape que nous marquons aujourd’hui dans la montée en puissance significative de la marine nationale», a-t-il déclaré, en parlant de la réception de ce patrouilleur dénommé « Le Walo » et « doté de missiles antisurface et antiaérien, d’une artillerie embarquée et de moyens de surveillance et défense à vue de dernière génération. «Le Walo» peut à la fois effectuer des missions d’actions conventionnelles de préservation de l’intégrité du domaine maritime et des opérations de soutien à une action interarmée, a expliqué le président Sall, lors de la cérémonie de réception et de baptême du nouveau patrouilleur sénégalais de haute mer. Outre le Premier ministre Amadou Ba, le ministre des Forces armées Sidiki Kaba était présent à cette cérémonie, de même que le chef d’état-major de la marine nationale, le contreamiral Abdou Sène
Par Abdoul Aly KANE
CULTIVER LE CONSENSUS POUR UNE MEILLEURE EFFICACITE DES POLITIQUES PUBLIQUES
Depuis 2021, début des ennuis politico-judiciaires d’Ousmane Sonko, la vie politique du Sénégal est marquée par l’affrontement entre deux hommes, le chef du PASTEF et le Président Macky Sall.
Depuis 2021, début des ennuis politico-judiciaires d’Ousmane Sonko, la vie politique du Sénégal est marquée par l’affrontement entre deux hommes, le chef du PASTEF et le Président Macky Sall.
Cette lutte pour le pouvoir, qui s’accompagne de violences et de sang versé depuis deux ans et demi, prend de plus en plus les allures d’une tragédie grecque mettant face à face deux adversaires déterminés à en découdre, dont l’un dispose de tous les moyens de l’Etat pour imposer sa loi, et l’autre, qui lui oppose son refus de céder, la force d’une jeunesse engagée, fascinée par son charisme et sa détermination.
Leur affrontement a fait des morts, des blessés et environ 700 prisonniers politiques. Jamais notre pays n’avait connu une telle situation depuis la confrontation UPS/PRA Sénégal dont le bilan officieux est de 63 morts dans une seule journée aux Allées du Centenaire.
Avec la levée du blocus policier du domicile d’Ousmane Sonko, on espérait un dégel, donc du répit. Hélas, son arrestation vient rajouter de l’huile sur le feu. En d’autres temps, cette affaire serait à notre avis assez banale car la prison pour un aspirant au pouvoir suprême a souvent été un passage obligé sous nos cieux.
Abdoulaye Wade et bien d’autres opposants ont connu plusieurs fois la prison sous Abdou Diouf. Khalifa Sall, Karim Wade aussi l’ont connue sous Macky Sall.
Cependant, les périodes sont différentes ; le harcèlement exercé sur Sonko, l’ultra médiatisation des événements, y compris les affrontements entre Pastef et les FDS vécus en « live » via les réseaux sociaux, les messages politiques d’activistes suivis…tout cela a fini de rendre plus compactes les émotions, en particulier chez les jeunes et les femmes.
Au-delà de l’arrestation d’Ousmane Sonko, un acte fort, en l’occurrence la dissolution du PASTEF, est venu confirmer la volonté du pouvoir d’exclure son leader de la présidentielle de février 2024, et ses cadres des toutes les autres élections futures sous cette bannière. La guerre est donc déclarée, alea jacta est!
Les coups sont donnés sans retenue et le pays est en voie de paralysie faute de transport fluide ; l’économie est perturbée, et la violence, à son paroxysme.
Tirs à balles réelles, cocktails Molotov, actes terroristes, nervis, le feu à tous les coins de rue ! Le Sénégal est loin de l’image de pays pacifique et de berceau de la démocratie africaine qu’il a toujours incarnée. La dissolution du PASTEF par voie administrative renvoie à celle du PAI de Majhmout Diop et Seydou Cissokho dans les années 60, acculant ce parti à la clandestinité.
Avec cette nouvelle donne, le Sénégal entre dans une ère d’instabilité dont on ne saurait situer la durée. C’est en cette période que la tenue du dialogue national aurait été efficace car il aurait pu aboutir à la désignation de médiateurs comme Famara Sagna, qui, en son temps, avait réussi la mise en lien Abdou Diouf/Abdoulaye Wade pour un dialogue direct.
Faute d’initiatives allant dans le sens du dégel, on entre à nouveau dans une période de crispation dont il est difficile de déterminer la fin. On peut donc dire qu’en la circonstance, ce sont les « faucons » qui ont gagné.
Il ne serait pas hasardeux de prédire, dans ces conditions, qu’au gré des évènements actuels, les schémas de succession envisagés parle Président Macky Sall finissent par relever de l’accessoire.
Le rassemblement des forces nécessaires pour éliminer le PASTEF et son leader ne saurait en effet s’embarrasser de discordes et de tiraillements qu’occasionnerait le choix au sein de l’APR du candidat au remplacement de Macky Sall à la tête de l’Etat.
Concentrés et focalisés sur les péripéties politiques que nous vivons depuis mars 2021, on en oublierait presque que l’économie est en train de se dégrader dangereusement, comme en écho à la profonde crise de l’économie occidentale.
Une crise financière mondiale se profile !
Une crise financière mondiale monumentale se profile selon les spécialistes, avec comme élément déclencheur la création d’une monnaie commune des BRICS. Cette création devrait être annoncée lors du prochain sommet de cette organisation à Johannesburg, dans un contexte plus global d’inflation et d’endettement en Europe et aux USA, de crise de l’énergie et des céréales en Europe
Dans notre pays, l’échéance électorale de février 2024 s’inscrit par conséquent dans un contexte géopolitique inédit de compétition économique et de conflit militaire à l’échelle mondiale. La situation du Sénégal est d’autant plus préoccupante qu’elle subit et alimente à la fois les effets de la crise déclenchée parle coup d’Etat au Niger, suivie de menaces d’interventions militaires de tous bords. Cette élection présidentielle va sans nul doute déboucher sur une nouvelle ère faite de ruptures indispensables dans la gestion économique du pays.
Au-delà, il s’agit bien évidemment de la rupture d’avec le modèle de développement datant d’après-guerre. Comme nous l’avons dit dans nos précédentes contributions, nous sommes loin d’avoir été convaincus par la pertinence globale du PSE, encore moins de sa réussite, à la fin du mandat de son initiateur.
Il faut rappeler que les plans de développement économiques proposés par les pouvoirs successifs, de l’indépendance à nos jours, ont été élaborés par des techniciens et autres experts de l’administration, certes rompus à la tâche, mais sans concertation avec les différents segments de la société. C’est la raison de leur faible niveau d’appropriation par les acteurs économiques et les populations, condition essentielle de leur pérennisation.
L’expérience du développement économique de pays asiatiques comme la Corée du Sud, la Chine, le Vietnam, le Japon avait établi qu’un lien solide devait unir Etat et secteur privé pour l’élaboration de la vision économique, l’exécution des programmes y relatifs et leur monitoring.
La Corée du Sud doit son développement économique fulgurant, qualifié de “miracle”, aux entreprises familiales (Chaebols) telles Samsung, Lg, Hyundai etc., sur lesquelles l’Etat s’est adossé pour bâtir une stratégie de développement basée sur l’industrie manufacturière, accompagnée par une politique soutenue de « recherche et développement » et de mise en lien solide du système éducatif avec les objectifs économiques, et d’attraction des capitaux étrangers.
Un tel consensus entre Etat et secteur privé n’a pu être trouvé au Sénégal en l’absence d’une concertation avec les représentants des entreprises familiales qui auraient pu être les interlocuteurs de la puissance publique pour bâtir une stratégie nationale de développement sectoriel et aussi constituer le socle d’une politique efficace de promotion du secteur privé national.
Pour en revenir au PSE, il n’a pas été percussif quant à ses deux volets les plus importants, soient l’emploi des jeunes et la promotion du secteur privé national.
La mise en ouvre de la DER (Délégation générale à l’entreprenariat des femmes et des jeunes) n’a pas été une réussite en matière d’auto-emploi, et la promotion du secteur privé en est restée aux déclarations d’intention.
La situation faite au secteur privé est d’autant plus étonnante que ce dernier, en butte à l’absence de soutien de l’Etat pour accéder à la commande publique et aux ressources des banques et du marché financier, se voit assigner la mission de créer de l’emploi dans la phase 2 du PSE !
Les bijoux de famille cédés au capital étranger!
Pire, on observe pour le déplorer des actes de dislocation du tissu industriel ; des entreprises privées stratégiques et leaders dans leurs domaines d’activités sont cédées au capital étranger sans intervention de l’Etat pour les maintenir dans le patrimoine national.
Financial Afrik nous apprend ainsi que la holding marocaine Al MADA vient de prendre le contrôle du groupe Omaïs, et par conséquent son fleuron Patisen
Le Maroc nous avait déjà délesté de la CBAO, anciennement BIAOS, qui aurait pu être le champion bancaire appelé de tous nos vœux si l’Etat s’était porté acquéreur des parts vendues.
Il nous revient encore par Financial Afrik que c’est cette holding Al MADA qui détient le groupe bancaire Attijariwafa Bank, elle-même société mère de la CBAO.
Selon toujours Financial Afrik, le groupe malgache Axian Telecoma signé un accord pour acquérir une participation supplémentaire de 40 % dans l’opérateur de téléphonie « Free Sénégal », ce qui lui permet de prendre le contrôle de l’entreprise avec 80 % des parts qui auraient pu être redistribuées au secteur privé sénégalais si l’Etat avait pu — s’il avait surtout voulu!— faire jouer un droit de préemption dans ce secteur à forte valeur ajoutée.
Au vu de ce qui précède, on pourrait conclure que l’Etat reste indifférent à la cession des entreprises les plus performantes de notre pays à des « privés » étrangers, au motif que ces cessions relèveraient de transactions purement privées.
Ce phénomène qui tend à se perpétuer interpelle l’Etat sur son rôle de promotion d’un secteur privé sénégalais fort, comme il en existe partout dans le monde, et au Maroc en particulier.
Par le passé, des entreprises publiques ont été cédées au privé international sans implication notable des entrepreneurs sénégalais comme la SONATEL à Orange et les ICS au privé indien etc
C’est l’occasion de s’interroger sur le champ d’intervention des fonds souverains comme le FONSIS qui, en toute logique, devraient pouvoir appuyer le privé local pour la prise de participation dans les opérations d’acquisition d’entreprises à forte valeur ajoutée, à vocation nationale et sous-régionale
En toutes hypothèses, cette politique de « laissez-faire » apparent car sans intervention de l’Etat gagnerait à être revue si l’on sait que la prospérité de ces entreprises en cession été favorisée parles divers savoir-faire de leurs personnels, les concours financiers des banques locales, les divers avantages fiscaux accordés. Sans compter, quelquefois, la mobilisation d’importants fonds d’Etat pour de coûteuses opérations d’absorption de pertes colossales et de recapitalisation (ICS).
N’eut été la crise politique ouverte avec l’emprisonnement de Sonko, l’heure aurait dû être à la construction de consensus économiques forts, populaires et « transpartisans » pour redéfinir de nouvelles orientations économiques de rupture par rapport au modèle de développement actuel, masquant l’extraversion de l’économie derrière des indicateurs de croissance et de développement comme le taux de croissance du PIB.
Les « Assises nationales » avaient eu l’ambition de dégager des orientations sommaires ; leurs conclusions et recommandations ont été remisées dans les tiroirs parle Président actuel, qui a déclaré dès l’entame de son magistère, qu’il n’était pas tenu par celles-ci.
Aussi, des états généraux de l’économie devraient suivre dès l’installation des nouvelles autorités, à l’effet d’aboutir à des pactes consensuels permettant de tracer les voies d’un développement économique autocentré.
Le développement fulgurant des pays asiatiques a prouvé que l’on ne pouvait élaborer des plans de développement économiques sans associer la société dans son ensemble à la définition de la vision, et en particulier les entrepreneurs nationaux, les travailleurs.
Dans cet ordre d’idées, il nous paraît utile de conserver les coalitions politiques, jusque-là limitées aux alliances électorales, et d’étendre leur champ de compétences à l’élaboration de grandes orientations économiques de rupture et de programmes économiques y afférents.
C’est à ce prix que l’appropriation des plans de développement parles Sénégalais pourra être effective, que la continuité des politiques publiques, économique en particulier, pourra être assurée et la mobilisation des citoyens, acquise.
D’une manière générale, il doit être clair que nous sommes dans une ère de rupture à pas forcés d’avec le modèle de développement actuel consistant à exporter les matières premières sans transformation industrielle préalable, et dont on connaît les effets sur l’industrialisation, la balance du commerce extérieur, le non emploi et la pauvreté
Le prochain président de la République, quel qu’il soit et quels que soient ses pouvoirs, ne pourra, par un coup de baguette magique régler dans l’immédiat les priorités telles que l’emploi des jeunes, les réformes structurelles à opérer pour restructurer une économie extravertie, promouvoir le secteur privé national, rénover les programmes d’éducation et de formation professionnelle, améliorer la qualité de la dépense publique, restructurer l’administration dont il est aberrant qu’elle puisse consommer près de 40% du budget national, restructurer la dette extérieure dont la charge d’intérêt, en constant accroissement du fait de l’endettement récurrent et de la hausse des taux directeurs au niveau international, est, avec la masse salariale, l’un des fardeaux les plus lourds de notre budget national.
Face au développement de la pauvreté et à la quête désespérée des jeunes pour des emplois décents, le vent du souverainisme et du partenariat gagnant-gagnant souffle en Afrique.
Le Sénégal gagnerait donc à s’inscrire dans cette perspective ; et pour cela il a besoin de tous ses fils, et en particulier de sa jeunesse.
Le dégel politique que symboliserait la libération d’Ousmane Sonko est à notre sens la voie la plus indiquée pour se réconcilier avec cette jeunesse, renouer avec nos traditions démocratiques, pour aller ensemble et de façon consensuelle dans la voie du développement économique et social.