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25 mai 2025
DISSOLUTION DU PASTEF, LES DROIT-DE-L'HOMMISTES FUSTRES
La Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH), la Rencontre Africaine des Droits de l’Homme (RADDHO) et la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH) se sont fendus d’un communiqué conjoint pour condamner la dissolution du parti PASTEF
La Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH), la Rencontre Africaine des Droits de l’Homme (RADDHO) et la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH) se sont fendus d’un communiqué conjoint pour condamner la dissolution du parti PASTEF par le ministère de l’Intérieur. En effet, selon ces organisations de défense des droits de l’homme, « en vertu des articles 19, 21 et 22 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, la liberté d’association et d’expression sont des droits fondamentaux qui doivent être protégés en tout temps ». Ainsi, pour eux, les autorités sénégalaises privent une partie importante des citoyens de leur liberté d’expression.
« La démocratie sénégalaise est confrontée à un grave tournant. Le 31 juillet 2023, par un acte administratif, les autorités sénégalaises ont annoncé la dissolution du PASTEF, le parti politique de l’opposant et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle Ousmane SONKO. La raison invoquée : celui-ci aurait fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels ayant entraîné des morts, plusieurs blessés et des actes de pillages et de destructions de biens publics. La FIDH et ses organisations membres sénégalaises rappellent que la dissolution d’un parti politique est une mesure extrêmement grave, qui ne devrait être utilisée qu’en dernier recours et ce, conformément aux principes démocratiques et au respect des droits fondamentaux », indique le communiqué.
Par ailleurs, La RADDHO, la LSDH et la FIDH invite « urgemment toutes les parties prenantes à engager un dialogue ouvert et constructif afin de résoudre tout différend politique de manière pacifique et démocratique ».
OUSMANE SONKO EST EN DANGER
A travers sa page Facebook, le député tire la sonnette d’alarme. Cheikh Thioro MBACKE estime qu’Ousmane SONKO est en danger à la prison de Sébikotane.
A travers sa page Facebook, le député tire la sonnette d’alarme. Cheikh Thioro MBACKE estime qu’Ousmane SONKO est en danger à la prison de Sébikotane. A l’en croire, les autorités lui refusent ses médicaments et veulent lui remettre ceux disponibles dans la prison.
« La vie du président Ousmane SONKO est en danger. Macky et Antoine lui refusent sa ‘ventoline’ et lui propose leur propre médicament ce qu’il refuse catégoriquement. L’heure est grave ! Résistance, pas de recul », écrit-il.
A noter que le maire de Ziguinchor est détenu depuis ce 31 juillet à la maison d’arrêt de Sébikotane.
JEUX DE LA FRANCOPHONIE, POWER CREW DANSE DECROCHE SA PREMIERE MEDAILLE
Les b-boys (hip hop) sénégalais du groupe »Power crew danse » ont remporté, mercredi, la première médaille d’argent pour la team culture du Sénégal, aux 9èmes jeux de la francophonie.
Kinshasa, 3 août (APS) – Les b-boys (hip hop) sénégalais du groupe »Power crew danse » ont remporté, mercredi, la première médaille d’argent pour la team culture du Sénégal, aux 9èmes jeux de la francophonie.
»Power Crew », éliminé de façon précoce lors des Jeux d’Abidjan (2017), a livré une belle prestation devant un public nombreux de plusieurs nationalités.
Ce groupe, classé deuxième devant la team Léopard de la RDC, offre ainsi à la team culture du Sénégal sa première médaille.
Après avoir éliminé en quart et en demi-finale le Canada et la fédération Wallonie Bruxelles, le groupe ‘’Power crew danse’’, qui s’est donné à fond dans cette compétition, est tombé face aux Léopards, lors d’un ‘’Battle’’ en solo, devant partager les deux équipes.
En présence d’une foule en liesse venue soutenir les candidats de la RDC, le groupe ‘’Power crew’’, a joué la carte du fair-play au résultat final.
Le groupe Léopard qui a remporté la médaille d’or succède aux Camerounais tenant du titre des Jeux de la francophonie en hip hop.
La troisième place revient aux Amazones de la fédération Wallonie-Bruxelles.
»Nous sommes numéro 1, mais il arrivent que les membres du jury ne se mettent pas d’accord sur un point ou un autre », a commenté le capitaine du groupe, Mohamed Xavier Goudiaby.
Il s’est toutefois félicité de leur prestation, tout en insistant sur le fait que les règles du hip hop doivent être respectés en toute circonstance.
»Cette situation, c’est un peu comme en 2017. Nous avons fait l’international et connaissons les règlements et c’est difficile pour nous d’accepter cette défaite. Mais nous sommes quand même contents, car nous sommes le premier groupe de la team culture à remporter une médaille », fait-il valoir.
Les neuvièmes jeux de la francophonie qui se tiennent à Kinshasa depuis le 28 juillet prendront fin le 6 août.
LE GOUVERNEMENT JUSTIFIE L'ARRESTATION DE SONKO
"Nous avons un mouvement politique qui n'a qu'un triptyque : l'invective, la manipulation et la violence", a dit le ministre Abdou Karim Fofana ce jeudi, qualifiant le parti de Sonko de "symbole de la division et de la violence"
Le gouvernement sénégalais a justifié jeudi la détention de l'opposant Ousmane Sonko, candidat à l'élection présidentielle de 2024, et la dissolution de son parti par ses nombreux "appels à l'insurrection" et la "promotion de la violence".
Entre 2021-2023, "les appels à l'insurrection du Pastef (le parti de M. Sonko) ont fait plus de morts que dans toute l'histoire politique du Sénégal de 1960 à 2023", a déclaré le ministre porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, lors d'une rencontre avec la presse. "Nous avons un mouvement politique qui n'a qu'un triptyque : l'invective, la manipulation et la violence", a-t-il dit, qualifiant le parti de M. Sonko de "symbole de la division et de la violence". Le gouvernement n'est pas, selon lui, lié à une décision de justice pour dissoudre un parti créé à la suite d'une simple "autorisation administrative".
M. Sonko est depuis lundi en détention préventive pour différents chefs d'inculpation dont des appels à l'insurrection. La dissolution de son parti a été annoncée le même jour par le ministère de l'Intérieur dans un communiqué ayant imputé à l'opposant de nombreux morts entre mars 2021 et juin 2023 et "des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés".
La coalition de l'opposition dont fait partie M. Sonko a dénoncé jeudi "le rapt" de ce dernier, "son placement sous mandat de dépôt sur des bases fallacieuses" et "la dissolution" de son parti, dans un communiqué. Elle appelle les "Sénégalais à se mobiliser pour défendre la Constitution et les libertés fondamentales", dans ce communiqué.
Le placement en détention de M. Sonko a provoqué des mouvements de protestation. Au moins trois morts avaient été rapportées cette semaine dans le sud du pays et dans la banlieue de Dakar avant l'attaque à l'engin incendiaire mardi d'un bus ayant fait deux morts.
M. Sonko en est à sa troisième procédure judiciaire avec sa détention qui compromet sa participation à la présidentielle de 2024. Il a été condamné le 1er juin dans une autre affaire à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs et six mois avec sursis en appel pour diffamation contre un ministre, en mai.
L'HEURE DE LA CONSECRATION
La Sénégalaise Fatma Samoura, qui termine son mandat de secrétaire générale de la FIFA en décembre prochain, a été désignée lauréate du tout premier Prix d’excellence du Sommet mondial du football (World Football Summit, en anglais)
Dakar, 3 août (APS) – La Sénégalaise Fatma Samoura, qui termine son mandat de secrétaire générale de la FIFA en décembre prochain, a été désignée lauréate du tout premier Prix d’excellence du Sommet mondial du football (World Football Summit, en anglais), a appris l’APS des organisateurs.
« Le Sommet mondial du football, la plus grande plateforme dédiée à l’industrie du football, et APO Group, le leader panafricain du conseil en communication et de la distribution de communiqués de presse, sont fiers d’annoncer que Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA, a été choisie pour recevoir le tout premier Prix d’excellence du Sommet mondial du football pour l’ensemble de sa carrière’’, déclarent les initiateurs dans un communiqué.
Ce prix « lui est décerné en l’honneur de ses remarquables réalisations et de son influence sur l’avenir du football », poursuit la même source.
Fatma Samoura est devenue la première femme, et la première personne non-européenne à occuper le poste de secrétaire générale de la FIFA, après une carrière de 21 ans au sein de l’Organisation des Nations unies.
« C’est la toute première fois qu’une personne reçoit le Prix d’excellence du sommet ondial du football pour l’ensemble de sa carrière (…) célébrant [ainsi] la contribution exceptionnelle de Fatma Samoura au monde du football », indique le texte.
Mme Samoura a été nommée secrétaire générale de la FIFA lors du 66ᵉ congrès de la FIFA en 2016, poste qu’elle quittera à la fin de son mandat, en décembre prochain.
Son Prix d’excellence lui sera remis lors du prochain sommet mondial du football, qui se tiendra à Séville, en Espagne, les 20 et 21 septembre.
MULTIPLE PHOTOS
MACKY SALL RECEPTIONNE LE PREMIER PATROUILLEUR LANCE-MISSILES SENEGALAIS
Le chef de l’État, Macky Sall, a réceptionné, jeudi, à Dakar, le premier patrouilleur lance-missiles sénégalais dont l’acquisition marque « une nouvelle étape dans la montée en puissance de la marine nationale sénégalaise », a constaté l’APS.
Dakar, 3 août (APS) – Le chef de l’État, Macky Sall, a réceptionné, jeudi, à Dakar, le premier patrouilleur lance-missiles sénégalais dont l’acquisition marque « une nouvelle étape dans la montée en puissance de la marine nationale sénégalaise », a constaté l’APS.
« C’est une nouvelle étape que nous marquons aujourd’hui dans la montée en puissance significative de la marine nationale », a-t-il déclaré, en parlant de la réception de ce patrouilleur dénommé « Le Walo » et « doté de missiles antisurface et antiaérien, d’une artillerie embarquée et de moyens de surveillance et défense à vue de dernière génération. »
« Le Walo » peut à la fois effectuer des missions d’actions conventionnelles de préservation de l’intégrité du domaine maritime et des opérations de soutien à une action interarmées, a expliqué le président Sall, lors de la cérémonie de réception et de baptême du nouveau patrouilleur de haute mer sénégalais.
Outre le Premier ministre, Amadou Ba, le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, était présent à cette cérémonie, de même que le chef d’état-major de la marine nationale, le contre-amiral Abdou Sène.
Ce patrouilleur porte le nom du Walo, un royaume situé entre le nord du Sénégal et le sud de la Mauritanie, un des derniers issus de l’éclatement de l’empire du Djolof.
»Le Walo, terre d’histoire glorieuse et diversité socio-culturelle, est l’image de notre armée, respectable de toutes les composantes sénégalaises, d’où le concept +armée nationale+ qui fait notre fierté », a souligné Macky Sall.
« Au-delà de l’ancien royaume, le Walo, en tant que continuité géographique du fleuve Sénégal, est une terre baignée d’eau par excellence. Il est donc tout à fait indiqué que ce terroir béni des eaux donne son nom à des fleurons de notre marine nationale », a ajouté le chef de l’Etat.
« Le Walo », grâce à sa « dimension multifonctionnelle », est appelé à « travailler avec d’autres intervenants en mer dans une démarche de mutualisation des moyens ».
« Ainsi, avec ses embarcations rapides, Le Walo est en mesure d’effectuer des missions de sécurisation des plateformes pétrolières et gazières offshore, de lutte contre la pollution marine, la piraterie et autres trafics illicites ainsi que des actions de recherches et de sauvetage en mer », a assuré le chef de l’État.
Macky Sall a magnifié « la capacité d’endurance du navire qui lui permet de mener avec efficacité une surveillance en profondeur des approches maritimes et de patrouiller partout dans le Golfe de Guinée, de Dakar à Luanda (Angola), contribuant ainsi à l’effort régional de sécurité maritime collective dans le cadre de l’architecture du code de conduite de Yaoundé ».
Le chef de l’État a annoncé « la validation du projet d’acquisition d’un bâtiment de soutien logistique en vue du remplacement des engins de débarquement et des chars qui sont en fin de potentiel ».
Ce premier patrouilleur lance-missile de haute mer est le premier d’une série de trois patrouilleurs de haute mer 58 S que l’État du Sénégal a commandés au chantier naval Piriou » (France).
Le navire « Le Walo » a quitté Brest (France), le 28 juin 2023, pour entamer un périple qui l’a mené dans les espaces maritimes de l’Espagne, du Portugal, de la Mauritanie et du Maroc, selon une note publiée dans la revue de la marine nationale sénégalaise par le chef de service à bord du patrouilleur de haute mer, l’enseigne vaisseau de première classe Mory Diagne.
Durant la traversée, le dernier-né de la flotte de la marine nationale a fait une escale de deux jours au port de Casablanca, au Maroc.
« Le Walo a été ainsi une vitrine diplomatique du Sénégal en servant au renforcement des relations bilatérales en général et de la coopération militaire en particulier entre Dakar et Rabat », note l’enseigne de vaisseau de première classe Mory Diagne.
« Le navire a également navigué dans le golfe de Gascogne réputé pour ses tempêtes violentes et ses mauvaises conditions métrologiques. Toutefois la préparation minutieuse de la traversée combinée à la réactivité de l’équipage et à la robustesse du navire a permis de naviguer en toute sécurité’’, écrit-il.
LA CEDEAO, UNE COMMUNAUTE A DEUX VITESSES
Avènement de chefs d'états militaires, dénonciation de son immobilisme, ingérence occidentale, Le coup d'État au Niger a remis au goût du jour les profondes divergences qui existent actuellement au sein de la Communauté africaine des États de l'Afrique de
Le coup d'État au Niger a remis au goût du jour les profondes divergences qui existent actuellement au sein de la Communauté africaine des États de l'Afrique de l’ouest. Les présidents du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée sont montés au créneau en s'érigeant en forteresse contre une intervention de la CEDEAO au Niger pour remettre le Président Bazoum au pouvoir.
La passe d'armes à peine voilée entre le bouillant Président du Burkina Faso Ibrahima Traoré et le chef de l'Etat du Sénégal Macky Sall, au sommet Russie-Afrique qui a réuni près de 17 chefs d'État du continent, est la preuve patente d'une Afrique complètement hétéroclite sur le plan idéologique. Mais ces deux interventions très opposées entre un Président qui abhorre les coups d'Etat et un jeune capitaine épris des idées révolutionnaires de Thomas Sankara laissent entrevoir, au-delà de cet épisode où le linge sale de l'Afrique a été lavé à Saint Pétersbourg, une profonde divergence au sein de la CEDEAO. Et le dernier coup d'État au Niger vient davantage enliser la communauté sous régionale dans une profonde division. Dirigée par le Président nigérian Bola Tinubu, la CEDEAO qui n’exclut pas le recours à la force et a donné une semaine aux putschistes pour rétablir l’ancien Président Mohamed Bazoum, a été fortement réprimandée par les chefs d'états militaires du Mali, du Niger et de la Guinée qui semblent faire fi des décisions des autorités de la CEDEAO.
Ainsi dans un communiqué conjoint, les présidents de ces trois pays avertissent que toute intervention militaire contre le Niger serait considérée comme une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali. Ajoutant aussi que toute intervention militaire contre le Niger entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO ainsi que l'adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger.
Sans langue de bois, le colonel Assimi Goita et ses camarades considèrent ces sanctions contre le Niger illégales, illégitimes et inhumaines. Cette défiance de ces dirigeants téméraires soulignent à quel point la CEDEAO doit manifestement se réinventer. Et même si tous les analystes sont d'accord que par essence, c'est par les urnes qu'un président de la République doit être élu dans un pays qui aspire à faire partie des pays dits démocratiques, force est de dire que certaines défaillances notées sur le plan constitutionnel démocratique et sur le plan de la gouvernance donnent un peu raison à ces militaires qui réfutent cette thèse.
COUPS D'ÉTAT MILITAIRES CONTRE COUPS D'ÉTAT CONSTITUTIONNELS
Selon ces derniers notamment, l'importance n'est pas dans la manière d'accéder à la magistrature suprême mais d'être des patriotes intègres qui vont essayer de sortir les peuples de la pauvreté. Dans ce cadre, le fait majeur, ces dernières années, est que les coups d'État semblent être bénis par les populations, surtout les jeunes qui veulent consommer notamment leur rupture avec les pays occidentaux. Cette situation a été constatée au Mali et récemment au Niger. Maintenant, que faire pour donner une vraie impulsion à cette organisation sous régionale créée en 1975 tant divisée et décriée? À cette question, l'ancien ballon d'Or France Football et non moins président du Libéria est formel. De son avis, il y a une approche à deux vitesses à l’égard des coups d’État. ''Tant que la CEDEAO tolérera les coups d’État institutionnels qui permettent les présidences à vie, il y aura des coups d’État militaires'', soutient-il avec véhémence non sans indiquer que la tolérance de la CEDEAO à l’égard des manœuvres politiciennes comme l’extension des mandats présidentiels facilite indirectement les coups d’État militaires.
AMADOU CAMARA GUÈYE, ANALYSTE GÉOPOLITIQUE A ANTICIP : «A CHAQUE FOIS, LA CEDEAO SE POSE EN UNE COMMUNAUTÉ QUI GÈRE LES POST-CONFLITS »
Pour sa part, le journaliste et analyste en géopolitique Amadou Camara Guèye invite les autorités de la CEDEAO à savoir raison garder. «Je pense que la CEDEAO a déjà pris de bonnes décisions économiques. Le fait que le Nigeria ait coupé son approvisionnement en électricité à la suite de la sanction de la CEDEAO est une bonne chose. Le Bénin aussi a fermé ses frontières et c'est une décision qui peut impacter. Moi je pense qu'il faudra se limiter aux sanctions économiques et ne pas enclencher une intervention militaire qui pourrait déboucher sur d'autres crises comme des crises humanitaires et sécuritaires », explique le chercheur en géopolitique non sans faire savoir aussi que la CEDEAO doit prendre au sérieux les mises en garde des pays réfractaires comme le Mali et le Burkina Faso. «Ça pourrait vraiment déstabiliser cette communauté déjà très fébrile », prévient-il.
Dans le même ordre d'idées, il trouve que la CEDEAO doit changer de «logiciel », pour pouvoir, insiste le brillant analyste, résoudre les conflits. «À chaque fois, la CEDEAO se pose comme une communauté qui gère des post-conflits alors qu'elle doit être réactive en amont. La CEDEAO regorge assez de diplomates qui peuvent faire ce travail », prône-t-il dans cet entretien téléphonique accordé à l'AS.
LA FIDH ALERTE SUR LE RECUL DEMOCRATIQUE AU SENEGAL
La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) suit de très près la situation politique au Sénégal.
La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) suit de très près la situation politique au Sénégal. Elle s’est indignée de la décision radicale du gouvernement de dissoudre le parti Pastef, qui est à l’origine de mouvements insurrectionnels dans le pays. La FIDH pense que cette mesure constitue une menace sur la démocratie, l’État de droit et les droits fondamentaux.
«A travers ses dirigeants et ses instances, le Pastef a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels, ce qui a entraîné de lourdes conséquences, incluant de nombreuses pertes en vies humaines, de nombreux blessés, ainsi que des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés. Les dernières en date sont les graves troubles à l’ordre public enregistrés au cours de la première semaine du mois de juin 2023, après ceux du mois de mars 2021.» C’est à travers ces mots que le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome avait essayé de justifier lundi dernier la décision du chef de l’Etat de dissoudre par décret le parti politique Pastef.
Mais cette motivation n’agrée pas les organisations de défense des droits de l’Homme, particulièrement la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et ses organisations membres au Sénégal qui, dans un communiqué parvenu à la rédaction, ont exprimé leur profonde préoccupation suite à la dissolution du principal parti d’opposition au Sénégal. Cette décision intervient à sept mois de l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024.
Selon la FIDH, la démocratie sénégalaise est confrontée à un grave tournant. Elle rappelle que la dissolution d’un parti politique est une mesure extrêmement grave, qui ne devrait être utilisée qu’en dernier recours et ce, conformément aux principes démocratiques et au respect des droits fondamentaux.
«Toute mesure restrictive prise à l’encontre d’un parti politique et a fortiori sa dissolution, doit l’être après que la matérialité des faits allégués ait été établie par une juridiction indépendante et impartiale dans le cadre d’une procédure juste et équitable», a déclaré Alassane Seck, président de la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme. Il ajoute qu’en vertu des articles 19, 21 et 22 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, la liberté d’association et d’expression est un droit fondamental qui doit être protégé en tout temps.
«Les partis politiques jouent un rôle essentiel dans la démocratie en permettant aux citoyens de participer au processus politique et de faire entendre leurs voix. En agissant ainsi, les autorités sénégalaises privent un partie importante des citoyens de leur liberté d’expression», soutient Sadick Niass Secrétaire Général de la RADDHO.
La FIDH appelle à l’apaisement politique pour aller à une Présidentielle libre et transparente Dans la foulée, Me Drissa Traoré, Secrétaire Général de la FIDH, a invité urgemment toutes les parties prenantes à engager un dialogue ouvert et constructif afin de résoudre tout différend politique de manière pacifique et démocratique. «Le gouvernement sénégalais doit s’engager à respecter et à protéger les droits fondamentaux, ainsi que le droit des partis politiques à fonctionner librement et à participer pleinement au débat politique», affirme-t-il.
La FIDH et ses organisations membres disent s’engager en faveur des actions de protection et de promotion des droits humains, de l’État de droit et de la démocratie. Elles appellent à l’apaisement politique afin de favoriser un environnement propice à la tenue d’élections libres et transparentes.
Toujours dans la note parvenue à «L’AS», elle fait savoir que le pluralisme politique est essentiel à la vie démocratique, en particulier à l’approche d’élections générales prévues au Sénégal en février 2024. «La dissolution du principal parti d’opposition dans ce contexte renforce le constat fait par les organisations membres de la FIDH d’une intensification de la répression contre les membres de l’opposition politique au Sénégal», regrette en définitive l’organisation de défense des droits de l’Homme dans le communiqué parvenu hier à «L’AS».
ZIGUINCHOR, LES MANIFESTANTS MAINTIENNENT LA CADENCE
Les hostilités entre forces de l’ordre et manifestants qui se sont prolongées jusque tard dans la soirée, avant-hier, ont repris dès les premières heures de la matinée d’hier dans les quartiers périphériques de la commune de Ziguinchor
La ville de Ziguinchor est toujours paralysée depuis le placement sous mandat de dépôt du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko. Presque toutes les activités sont au point mort à cause des manifestations qui ont enregistré plusieurs blessés dont certains dans un état grave.
Les hostilités entre forces de l’ordre et manifestants qui se sont prolongées jusque tard dans la soirée, avant-hier, ont repris dès les premières heures de la matinée d’hier dans les quartiers périphériques de la commune de Ziguinchor. Celles-ci étaient d’une faible intensité le matin. Au centre-ville, quartier des affaires, les commerces, les banques et les services avaient presque tous ouvert ainsi que dans d'autres endroits environnants. C’est en début d’après-midi que la tension est montée d’un cran dans les quartiers comme Lyndiane, Tilène, Kadior, Kandialang, Grand Dakar, entre autres. Ces heurts ont complètement paralysé la quasi-totalité de la ville de Ziguinchor.
Toutes les entrées de la commune ont été barricadées par les manifestants. L’armée était obligée de se déployer pour escorter les dizaines de bus et autres véhicules bloqués pendant plusieurs tours d’horloge sur les check points. A l’intérieur de la ville, ce sont les pneus brûlés, les troncs d’arbres et les carcasses de véhicules qui ornent le décor des artères. La circulation des automobiles est presque impossible à l’exception du centre-ville qui est sous haute surveillance des forces de défense et de sécurité. Le transport, dans les quartiers impactés, est assuré par les motos Jakarta qui parviennent à se faufiler entre les barricades.
L’impact des manifestations commence d’ailleurs à se faire sentir dans la ville de Ziguinchor où on note une sévère pénurie de gaz depuis trois jours. Les affrontements ont aussi fait beaucoup de blessés dont certains dans un état grave qui sont pris en charge dans les structures sanitaires de Ziguinchor. Plusieurs manifestants ont aussi été arrêtés et placés en garde à vue au commissariat central de Ziguinchor.
LE VRAI DU FAUX
Polémique autour de l’identité du chauffeur du bus Tata incendié à Yarakh. Des fake news sur l’identité d’Abdoulaye Diop, le chauffeur du bus TATA de la ligne 65, victime d’une attaque criminelle à Yarakh, ont pullulé hier sur les réseaux sociaux
Des fake news sur l’identité d’Abdoulaye Diop, le chauffeur du bus TATA de la ligne 65, victime d’une attaque criminelle à Yarakh, ont pullulé hier sur les réseaux sociaux. Mais après vérification, il est clair qu’Abdoulaye Diop est bel et un chauffeur et non un policier comme l’ont fait croire certains.
Des internautes à l’imagination fertile ont essayé de semer le doute dans l’esprit des Sénégalais, indiquant que le chauffeur du bus TATA de la ligne 65, Abdoulaye Diop, n’était qu’un acteur introduit comme dans une pièce de théâtre par le ministre de l’Intérieur pour faire gober à l’opinion «une attaque terroriste inventée ou perpétrée par Antoine Félix Diome » dans le but de le mettre sur le dos du PASTEF. D’autres plus audacieux ont même déclaré la main sur le cœur qu’Abdoulaye Diop est un policier qui travaille au commissariat du Point E. Mais aujourd’hui, il est évident que la vérité est autre. Le chauffeur en question était hier aux côtés de ses pairs qui ont suspendu le travail pour exprimer leur inquiétude.
«Au Sénégal, tout le monde adore donner son opinion quand quelque chose se passe. Mais tous ceux qui sont assis ici font partie de la Ligne 65. Celui qui est là est le président de la Ligne 65. Il s’appelle Ndaraw Mbaye. Notre tonton Doudou Mbaye, ici présent, et les autres ont fondé la Ligne 65. Quand j’ai intégré la Ligne 65, je les ai trouvés ici. Cela veut dire qu’ils peuvent me servir de témoins sur n’importe quelle chose», a déclaré Abdoulaye Diop, avant de désigner son collègue de la Ligne 65 qui est parti avant lui et celui qui l’a précédé. « Il n’y a pas de commentaires. Les membres de Ligne 65 sont là. Ce sont eux les membres fondateurs. Tout le monde me connaît très bien. Ici, il n’y a que des chauffeurs et des receveurs. Je ne suis pas policier etje n’ai jamais fait de service militaire», at-il indiqué.
Il a également expliqué avoir hésité à aller travailler ce jour-là à cause des manifestations, mais qu’il a finalement pris son véhicule pour se mettre en route vers 8h du matin quand des collègues qui étaient sur le terrain l’ont informé que la circulation était fluide. Sa version est confirmée par le Centre d’appui à la professionnalisation aux Métiers des transports (CAPTRANS). «La personne qui parlait hier dans les médias est bel et bien le conducteur du minibus en question. Il répond au nom d’Abdoulaye DIOP et est communément appelé Pape DIOP. Depuis 2010. Il officie dans le réseau comme conducteur de bus. Il a eu à travailler au niveau des lignes du GIE ‘’Les Ressortissants du Walo’’ de l’AFTU, principalement au niveau des lignes 64, 65 et 68 », explique une note du CAPTRANS.
Il faut souligner que la photo du policier qui circule sur Internet n’est pas le chauffeur Abdoulaye Diop mais celle du chef de service du commissariat central de Dakar. Et ce n’est pas la première fois que ce dernier est victime de Fake news. Il y a quelque mois, sa démission a été rendue publique, or il n’en était rien.
Thierno Alassane Sall s’indigne Face à la polémique créée par l’attaque du bus, Thierno Alassane Sall a réagi pour dire : «Que les deux morts et les autres victimes de l'attentat du bus de la ligne 65 n'aient pas provoqué la vague de stupéfaction et de réprobation qu'un tel acte eût suscité en d'autres temps, en dit long sur l'évolution de nos mœurs. Au contraire, ce qui est important aux yeux de certains, c'est de désigner des boucs émissaires, dans une course à la manipulation qui oppose deux camps dans un combat désormais fatal»
Pour le Président du parti République des Valeurs/Reewum Ngor, «ce contexte seul peut donner du crédit à la thèse du chauffeur qui serait un éventuel suspect». «Quoi de plus facile à établir que ledit chauffeur exerce régulièrement ou non sur la ligne 65 qui dispose de deux terminus avec des personnels (chauffeurs et receveurs) régulièrement enregistrés ? Si de telles rumeurs ont pu avoir cours, au point de supplanter toute autre hypothèse, c'est bien parce que des services officiels ont été pris en flagrant délit de manipulations grossières, tendant à faire croire à l'opinion la présence de vrais faux nervis, révélée par la presse nationale et internationale, lors des manifestations des 1er au 3 juin dernier», a-t-il déclaré.
Poursuivant, le député a ajouté : «De plus, l'incapacité des services à arrêter à date les auteurs des incendies de bus, les domiciles privés, les médias privés... depuis deux ans, crée un vide propice à toutes les manipulations. Plus que jamais, ce pays a besoin d'une presse libre, d'organisations de la société civile indépendantes, d'intellectuels qui exercent leur esprit critique et libre. Car c'est déjà le crépuscule... et devant nous, une longue nuit noire et sanglante si les forces du progrès se laissent dompter par la peur».